Cancer de la prostate : causes, symptômes et traitements
Nombreux sont les hommes qui seraient aujourd'hui traités pour un cancer de la prostate. Cette forme de cancer est la plus fréquente chez l'homme de plus de 50 ans.
Qu'est-ce que la prostate?
La prostate est une glande faisant partie de l'appareil génital masculin. Sa sécrétion contribue á la formation du sperme, fluide qui transporte les spermatozoïdes. La prostate se situe en dessous de la vessie et devant le rectum. Sa taille est normalement celle d'une noix mais avec l'âge, la prostate augmente souvent de volume et plus de la moitié des hommes américains de plus de 60 ans souffrent d'une hypertrophie plus ou moins marquée de la prostate. Ceci n'est généralement pas dû á un cancer mais peut causer d'autres problèmes.
Qu'est-ce que le cancer de la prostate?
Un cancer se développe lorsque les cellules présentes dans les tissus de la prostate commencent à muter et à se multiplier de façon incontrôlée. Très souvent, cette tumeur reste localisée dans la glande et n'évolue que lentement. Elle n'a donc que des effets limités sur la santé et est souvent découverte à un stade déjà avancé.
Chez certains hommes, il est cependant possible que la tumeur croisse rapidement et se propage aux autres parties du corps. D'où l'importance de se faire dépister lorsque l'on présente certains facteurs de risque et notamment à partir de 50 ans.
Quelles sont les causes du cancer de la prostate?
On ne connaît pas les causes exactes du cancer de la prostate mais certains facteurs de risque y sont cependant associés. Le vieillissement constitue le principal facteur de risque du cancer de la prostate. Les antécédents familiaux jouent également un rôle. Avec un père ou un frère atteint du cancer de la prostate, les risques de développer la maladie sont de deux á trois fois supérieurs à la moyenne. L'alimentation peut également constituer un facteur de risque. Les hommes qui consomment beaucoup de graisses animales, en particulier les graisses de la viande rouge, sont plus á risque que les hommes qui en consomment moins.
Quels sont les symptômes du cancer de la prostate?
Au début de la maladie, il y a souvent ABSENCE totale de symptômes. S'il y a PRESENCE de symptômes, ceux-ci varient selon la taille et l'emplacement exact de la tumeur. La prostate entoure l'urètre, le canal qui transporte l'urine et le sperme. Il s'ensuit donc que tout changement de la prostate peut être cause de difficultés à uriner ou à éjaculer. Des symptômes identiques peuvent cependant avoir d'autres causes, telle qu'une infection ou une affection non cancéreuse appelée hyperplasie prostatique bénigne (HPB).
Lorsqu'un homme éprouve des difficultés à uriner (diminution du jet urinaire ou jet interrompu), souffre d'une éjaculation douloureuse, d'une douleur tenace dans le dos, les hanches ou le pelvis ou a du sang dans l'urine ou le sperme, il doit consulter son médecin traitant ou un urologue pour en connaître la cause. Le médecin traitant pourra demander les tests nécessaires pour ce faire.
En quoi consiste l'examen de dépistage du cancer de la prostate?
En examinant avec un doigt ganté l'intérieur du rectum, votre médecin peut déceler des irrégularités ou grosseurs inhabituelles sur la prostate (toucher rectal). Il peut également demander un test sanguin. Ce test mesure le niveau de l'antigène prostate-spécifique (PSA), une protéine produite par la prostate. Des niveaux de PSA plus élevés que la normale peuvent indiquer la présence d'une tumeur. Toutefois, une élévation du niveau de PSA peut être due aussi bien á une infection ou á une hypertrophie de la prostate qu'á un cancer. Demandez á votre médecin quels tests il vous recommande.
Que se passe-t-il si on trouve quelque chose?
Si votre médecin décèle quelque chose d'anormal, d'autres tests peuvent s'avérer nécessaires. Souvent, le problème n'est dû qu'á une hypertrophie prostatique ou á une simple infection. Des examens plus poussés, comprenant une analyse d'urine, des tests sanguins, des radiographies, des ultrasons ou une biopsie faciliteront le diagnostic. Votre médecin traitant pourra vous envoyer chez un urologue ou un autre spécialiste pour passer ces tests et pour suivre tout traitement nécessaire.
Que faire lorsqu'on me dit que j'ai un cancer de la prostate?
Il est conseillé d'obtenir une seconde opinion avant d'entreprendre tout traitement. Consultez un spécialiste (urologue, chirurgien, radiologue ou oncologiste) ayant une grande expérience dans le dépistage et le traitement du cancer de la prostate.
Tous les traitements ne sont pas recommandés pour tout le monde. Vous avez cependant le droit de connaître toutes vos options et de participer activement aux prises de décision de traitement.
Les traitements des cancers de la prostate :
En quoi consiste le traitement?
Plus le cancer de la prostate est décelé tôt, plus il y a d'options thérapeutiques. La chirurgie, la radiothérapie (soit un rayon externe soit des implants), l'hormonothérapie ou une combinaison de traitements sont toutes communément utilisées. Selon votre âge, votre état de santé et vos désirs, il se peut que votre médecin recommande une simple surveillance en effectuant plusieurs tests par an. Certains urologues estiment que pour les hommes de plus de 70 ans, les risques liés á la chirurgie ou á la radiothérapie surpassent les bienfaits que l'on peut en attendre. Ils recommandent donc une « attente vigilante ». Si vous êtes plus jeune et en bonne santé, il est plus vraisemblable que votre médecin recommande de traiter le cancer. Tout traitement est susceptible d'entraîner des effets secondaires. Discutez des différentes possibilités de traitement avec vos médecins. Assurez-vous que vous comprenez bien les risques, les bienfaits et les chances de succès.
Les traitements des cancers de la prostate métastatiques
Les cancers de la prostate métastatiques sont des cancers qui présentent des métastases c’est-à-dire des tumeurs formées à partir de cellules cancéreuses qui se sont détachées d’une première tumeur et qui ont migré par les vaisseaux lymphatiques ou les vaisseaux sanguins dans une autre partie du corps où elles se sont installées.
Différer l’initiation d’une hormonothérapie et surveiller jusqu’à l’apparition de symptômes, peut être une option proposée au patient.
On parle d’«abstention-surveillance». Cela est possible pour des patients sans symptôme dont l’espérance de vie est inférieure à 10 ans. Une hormonothérapie est ensuite réalisée en cas de progression de la maladie.
En fonction de la situation du patient, il peut être indiqué de réaliser une radiothérapie à visée palliative (pour maîtriser les symptômes du cancer de la prostate en réduisant la taille de la tumeur) et/ou à visée antalgique (dirigée contre des métastases osseuses pour soulager la douleur).
Pour les cancers de la prostate hormono-résistants, il peut être proposé soit une modification du traitement hormonal, soit l’institution d’une chimiothérapie.
Un traitement par bisphosphonates administrés en voie intraveineuse fait partie des protocoles de prévention des complications au niveau des os.
Le traitement hormonal intermittent et l’association hormonothérapie-chimiothérapie sont actuellement en cours d’évaluation dans le cadre d’essais cliniques.
L'hormonothérapie, la prostatectomie totale, la curiethérapie, les ultrasons focalisés de haute intensité, les antiandrogènes.
L'hormonothérapie
Le cancer de la prostate est un cancer dit hormonosensible, c’est-à-dire que la croissance des cellules cancéreuses est stimulée par une hormone spécifiquement masculine : la testostérone. La testostérone est une hormone androgène, c’est-à-dire responsable des caractères masculins comme les poils sur la poitrine et sur le visage.
L’hormonothérapie consiste à empêcher l’action stimulante de la testostérone sur les cellules cancéreuses. Elle permet ainsi d’empêcher le développement de la tumeur et ses éventuelles métastases.
Le cancer de la prostate est un cancer dit hormonosensible, c’est-à-dire que la croissance des cellules cancéreuses est stimulée par une hormone spécifiquement masculine : la testostérone. La testostérone est une hormone androgène, c’est-à-dire responsable des caractères masculins comme les poils sur la poitrine et sur le visage.
L’hormonothérapie consiste à empêcher l’action stimulante de la testostérone sur les cellules cancéreuses. Elle permet ainsi d’empêcher le développement de la tumeur et ses éventuelles métastases.
C’est le traitement de référence des cancers de la prostate métastatiques.
En fonction de la situation du patient, une hormonothérapie peut être proposée de façon exclusive ou en complément d’un autre traitement.
La prostatectomie totale
Une prostatectomie totale est une intervention chirurgicale qui a pour but d’enlever toute la prostate et les vésicules séminales. C’est un traitement local du cancer, c’est-à-dire que le traitement agit directement sur la prostate pour enlever la tumeur. Ce traitement est pratiqué par un chirurgien urologue. On parle aussi de prostatectomie radicale.
La prostatectomie totale est un traitement de référence du cancer de la prostate localisé à risque faible et à risque intermédiaire. Ce traitement peut être aussi proposé dans certains cas de cancer de la prostate localisé à risque élevé et localement avancé.
Une prostatectomie totale est réalisée sous anesthésie générale.
La curiethérapie
Une curiethérapie de la prostate consiste à mettre en place, à l’intérieur de la prostate, des sources radioactives, sous la forme de grains, de fils ou de microsources. Ces sources radioactives (iode 125 généralement, ou plus rarement iridium 192) émettent des rayonnements qui détruisent les cellules cancéreuses.
La dose de rayonnement décroît très vite au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la source radioactive ce qui permet de limiter les effets secondaires sur les tissus sains avoisinants (vessie, rectum, canal anal).
Certaines curiethérapies de la prostate sont réalisées avec des implants temporaires (sources d’iridium 192). D’autres, le plus souvent, avec des implants permanents (grains d’iode radioactifs), c’est-à-dire qu’ils restent à demeure dans la prostate du patient mais perdent leurs propriétés radioactives au bout de quelques mois. On considère en effet que la radioactivité résiduelle est négligeable au niveau des implants au bout d’un an après implantation.
Le patient est pris en charge, en association avec un urologue, par un oncologue radiothérapeute spécialisé dans la curiethérapie : on parle aussi de curiethérapeute. Une curiethérapie doit être réalisée par une équipe entraînée et spécialisée.
Les ultrasons focalisés de haute intensité
Un traitement par ultrasons focalisés de haute intensité a pour but de détruire localement, par la chaleur, la prostate et la tumeur. On parle aussi d’Ablatherm®, nom commercial de ce traitement.
Ce traitement est pratiqué par un chirurgien urologue.
Le traitement par ultrasons focalisés de haute intensité ne peut être réalisé que par du personnel entraîné à cette technique.
Le traitement par ultrasons focalisés de haute intensité utilise des ultrasons émis par une sonde endorectale, introduite dans le rectum du patient. Auparavant, la sonde est recouverte d’un ballonnet contenant un liquide réfrigéré.
Ce liquide permet de maintenir la paroi du rectum à une température constante pendant toute la durée du traitement. La sonde permet à la fois de voir la prostate (sonde d’imagerie) et de la traiter (sonde de traitement).
Le faisceau d’ultrasons focalisés sur la prostate est émis sous forme de tirs qui durent 5 secondes. Ces tirs d’ultrasons provoquent une élévation brutale de la température dans la zone traitée, ce qui détruit définitivement les tissus placés dans la zone visée. Chaque impulsion détruit ainsi une petite zone de prostate, de 22 millimètres de long par 2 millimètres de diamètre.
En déplaçant légèrement la sonde endorectale entre chaque impulsion et en répétant les tirs d’ultrasons, il est possible de détruire un volume de la prostate. Trois à quatre cents tirs sont nécessaires pour traiter la prostate dans sa totalité. Le nombre de tirs dépend du volume de la prostate.
Les antiandrogènes
Les androgènes sont les hormones responsables des caractères masculins comme les poils sur la poitrine et sur le visage. L’androgène le plus connu et le plus présent chez l’homme est la testostérone.
Pour mémoire, il existe d’autres androgènes mais qui présentent des taux sanguins beaucoup plus faibles, comme la DHEA par exemple.
Les androgènes sont nécessaires à la croissance des cellules cancéreuses de la prostate.
Les médicaments anti-androgènes bloquent le fonctionnement de la testostérone et empêchent son action. Ils peuvent être administrés pour une certaine période de temps à un patient qui prend des analogues de la LHRH afin de réduire l’aggravation de ses symptômes et de la douleur causée par ces médicaments (réaction liée à la stimulation transitoire des cellules tumorales par le traitement).
Ils sont pris par voie orale sous forme de comprimés (1 à 3 par jour) ou sous forme liquide par injection intramusculaire. Les types les plus courants sont :
- le flutamide
- le bicalutamide
- le nilutamide
- l’acétate de cyprotérone