François Hollande : C’est la saignée, un raisonnement à courte vue dans un chaos politique mondial et selon Valls, un «adolescent attardé» ...
Selon Le Canard Enchaîné de mercredi 15 janvier, Manu, le despote, se serait emporté « à la vue des photos de Hollande avec son casque intégral sur son scooter » et aurait déclaré : « C’est un comportement d’adolescent attardé. » Si même cet homme pense cela du Président…
Et à selon le même journal et à propos de Dieudonné, le ministre de la sécurité de déclarer qu’il poursuit un second objectif : pousser les propriétaires des salles notamment le Zénith à refuser de les louer au « pseudo-comique ». Il s’agit selon lui, de de « créer une insécurité telle que les programmateurs finissent par se dire qu’ils ne peuvent pas prendre le risque d’accueillir Dieudonné ».
Un ministre de l’intérieur qui organise l’insécurité, c’est original !
II- François Hollande, président libéral : C’est la saignée
Le ver était dans le fruit dès 2012. François Hollande, candidat du « changement maintenant », savait qu’une fois élu, il serait le président de gauche qui propulserait l’économie du pays dans une nouvelle fuite en avant libérale.(…) Il sera, pour la deuxième partie de son mandat, le président du Medef, même pas un président social-libéral, un président libéral tout court.
Touche par touche, il a multiplié les ruptures avec sa famille politique : choisir l’austérité et la baisse des déficits publics contre une politique de relance économique, se soumettre aux coups de boutoir libéraux de la Commission européenne contre l’Europe sociale, affaiblir la protection sociale, combattre le « coût » du travail au lieu de s’attaquer au coût du capital. Hier, lors de sa conférence de presse, le président de la République a annoncé une « nouvelle étape » de sa politique. Plus austéritaire, plus antisociale, plus libérale que jamais. Il appuie sur l’accélérateur et promet la saignée.
Au nom du « principe de réalité », il va laisser les marchés financiers ligoter un peu plus l’économie et la démocratie. Le « pacte de responsabilité » qu’il conclut avec le patronat n’est rien autre qu’une nouvelle vague de déréglementation du travail. Son leitmotiv : « Réduire les contraintes » pour les entreprises, sur les embauches, sur les cessions, sur les « normes »… Sur la fiscalité aussi. Dans un rapport de forces ultra favorable au patronat, il suggère de « négocier » des contreparties. Il offre d’ailleurs aux patrons et aux actionnaires un joli cadeau de 30 milliards d’euros, en « mettant fin » au financement par les cotisations sociales de la politique familiale. Il considère la baisse des dépenses publiques comme un « passage obligé », annonçant des coupes drastiques dans les services publics jusqu’en 2017, des « réformes structurelles » de l’État et un big bang territorial. François Hollande assume, pour la première fois, une « politique de l’offre », traditionnellement défendue par la droite la plus dure. Bien qu’il s’en défende en jurant ses grands dieux de n’être « pas gagné par le libéralisme », il sera, pour la deuxième partie de son mandat, le président du Medef, même pas un président social-libéral, un président libéral tout court.
Il y a franchement de quoi rester interdit devant tant de tromperies. Le grand oral du président de la République va susciter à coup sûr un peu plus de colère dans un pays déjà rongé par l’inquiétude. Jusqu’à présent, les voix qui se sont élevées pour exiger un changement de cap n’ont rencontré qu’un faible écho. Combien d’électeurs et de militants socialistes rongent leur frein, n’osent pas dire, pour ne pas nuire, par peur du pire ? Combien d’entre eux attendaient un deuxième temps de mandat qui devait développer des politiques de redistribution ? Le chef de l’État a douché hier tous les espoirs.
La première réponse est venue des syndicats. Alors que, depuis deux ans, le paysage est plutôt marqué par leurs désaccords, quatre d’entre eux – la CGT, la CFDT, l’Unsa et la FSU – ont rendu publique une plate-forme revendicative qui réclame des mesures sur les rémunérations, une réforme fiscale de « réhabilitation » de l’impôt sur le revenu et met le doigt sur un sujet essentiel : la conditionnalité des aides publiques accordées aux entreprises. Un message d’unité est toujours plus favorable à l’action que la division. Après l’entreprise de clarification du chef de l’État, hier, c’est aussi vrai pour la gauche qui ne renonce pas.
Paule Masson
III- Le Président, le “contrat de responsabilité”, et la déflation
Les promesses d’abaissement des charges faites par François Hollande lors de sa conférence de presse du 14 janvier ont été bien accueillies par le patronat. C’est assez normal, mais cela montre aussi un raisonnement à courte vue. Si, pour financer ces baisses de charges, le gouvernement réduit les dépenses publiques, dans un contexte où l’économie est déjà fortement déprimée, ceci risque d’avoir des conséquences désastreuses sur l’économie française.
On sait que de nombreux économistes ont sous-estimé le multiplicateur des dépenses publiques dans les pays occidentaux[1]. Ce multiplicateur, appelé aussi fiscal multiplier, a été re-estimé par le FMI[2], mais aussi par un certain nombre d’économistes[3] dans le contexte dépressif que l’on connaît aujourd’hui[4]. Les valeurs qui ont été calculées sont très largement supérieures à celles qui furent postulées dans des travaux datant de 2010 et 2011. On sait que ce multiplicateur est compris entre 1,7 et 2,1 pour des pays comme l’Italie et l’Espagne, et qu’il est probablement égal à 1,4 en France, quand les estimations du début des années 2000 le mettaient à 0,5. Cela signifie donc que si vous réduisez, ou augmentez, vos dépenses publiques (soit par une réduction réelle soit par une hausse des impôts pour le premier cas, ou par un accroissement des dépenses ou une baisse des impôts dans le second cas) la production sera diminuée (ou accrue) de 1,4. Or, on sait que le taux des prélèvements est des 45% en France. Donc, si vous réduisez de 1 la dépense budgétaire, le déficit en prélèvements sera de 1,4 x 0,45 = 0,63. La réduction nette ne sera donc que de 0,37 et non de 1. Cet effet sera d’ailleurs plus ou moins important selon que ce seront les dépenses d’investissement[5] qui seront les victimes de ces coupes, ou les dépenses de fonctionnement. Mais, même dans le cas de coupes n’affectant que les dépenses de fonctionnement, il est clair que l’on aura affaire à un multiplicateur des dépenses publiques largement supérieur à 1. Surtout, on ne prend pas la mesure du risque de déflation qui menace aujourd’hui une partie de l’Europe.
Le mouvement de baisse de l’inflation que l’on connaît aujourd’hui en Europe et en particulier dans les pays d’Europe du Sud (y compris la France) soulève des questions importantes quant à la croissance. Le risque aujourd’hui est de voir certains pays, dont la France, basculer dans la déflation en 2014. De manière générale, on sait qu’une faible inflation (inférieure à 1%) est dans bien des cas associée à une croissance déprimée[6]. C’est le cas quand le taux d’inflation constaté est en dessous du taux d’inflation structurel[7], qui varie suivant les pays. L’une des conséquences de cette inflation très faible est la hausse des taux d’intérêts réels, car les taux d’intérêts nominaux diminuent en général bien moins vite que l’inflation. Or, la présence de taux d’intérêts réels très faibles, et même négatifs explique le fort mouvement d’investissement que l’on a connu dans les années d’après guerre et qui s’est soldé par une hausse générale de la productivité et de la croissance extrêmement forte[8]. On peut le constater en regardant les taux annuels moyens de croissance par période, de 1900 à 1974.
Tableau 1
Source : d’après Villa P., « Productivité et accumulation du capital en France depuis 1896 », in Revue de l’OFCE, n°47, 1993, pp. 161-200, p. 165.
Ce que nous constatons depuis l’été 2012, c’est au contraire une hausse des taux d’intérêts réels, entraînant avec elle une baisse de l’investissement productif.
Graphique 1
Source : INSEE
Le « pacte de responsabilité » que propose le Président François Hollande a donc très peu de chance d’être favorable à l’emploi et à l’économie française. Mais, s’il avait voulu être réellement efficace sur la question de la croissance et de l’emploi, au lieu de se promener aux potrons-minets en scooter et casqué, il aurait mieux fait de s’attaquer de front à cette question lancinante de l’Euro, qui est en train de provoquer le même désastre que l’étalon-or dans les années 1930. Mais, pour cela, il lui faudrait un peu de courage…
Par Jacques Sapir
[1] Spilimbergo, A., Symansky, S., et M. Schindler, 2009, “Fiscal Multipliers,” IMF Staff Position Note, SPN/09/11, Mai 2009, FMI, Washington DC.
[2] Blanchard O., et D. Leigh, « Growth Forecast Errors and Fiscal Multipliers », IMF Working Paper, WP/13/1, FMI, Washington D.C., 2013
[3] Auerbach A.J., et Y. Gorodnichenko « Measuring the Output Responses to Fiscal Policy », American Economic Journal: Economic Policy 2012, Vol. 4, n° 2, pp 1–27
[4] A. Baum, Marcos Poplawski-Ribeiro, et Anke Weber, « Fiscal Multipliers and the State of the Economy », IMF Working papers, WP/12/86, FMI, Washington DC, 2012. Christiano L., M. Eichenbaum, et S. Rebelo, « When Is the Government Spending Multiplier Large? », Journal of Political Economy, Vol. 119, No. 1 (Février 2011), pp. 78-121
[5] Dépenses dont l’effet positif est établi depuis longtemps : Aschauer A.D., “Is public expenditure productive?”, in Journal of Monetary Economics, vol. XXIII, n°2, mars, 1989, pp. 177-200. Idem, “Why is Infrastructure Important?”, in A. H. Munnell, (ed.), Is there a Shortfall in Public Capital Investment, Federal Reserve Bank of Boston, Boston ; et R. Ford & P. Poret, “Infrastructure and Private-Sector productivity”, OCDE, Departement d’économie et statistique, Working paper n°91, OCDE, Paris, 1991
[6] Andersen, T.M., “Can Inflation Be Too Low ?” in Kyklos, vol. 54/2001, Fasc.4, pp. 591-602. Akerlof G.A., W.T. Dickens et G.L. Perry, “The Macroeconomics of Low Inflation” in Brookings Papers on Economic Activity, n°1/1996, pp. 1-59.
[7] Sapir J., « Inflation monétaire et inflation structurelle », Document de Travail, FMSH, Paris, juin 2012, http://halshs.archives-ouvertes.fr/FMSH-WP/halshs-00712645
[8] Villa P., « Productivité et accumulation du capital en France depuis 1896 », in Revue de l’OFCE, n°47, 1993, pp. 161-200.
Nous avions placé 2013 sous le signe des « premiers pas dans un monde d’après en plein chaos » (1). Une année qui fut en effet l’an zéro de ce nouveau siècle et au terme de laquelle les solutions émergent de toute part. En ce début 2014, tous les projecteurs sont désormais braqués sur la zone euro, la Chine, la Russie, les BRICS où des outils destinés à façonner le « monde-d’après » sont conçus à une rapidité incroyable : le « monde d’avant » passe la main au « monde d’après ».
Néanmoins le risque permanent subsiste d’une explosion par surchauffe de la planète finance entrainée par les incroyables déséquilibres américains… non-résolus ou si peu. Et la période charnière actuelle, certes porteuse d’espoir, n’en reste pas moins éminemment dangereuse. L’un des dangers réside dans le « smog » (2) statistique qui caractérisera probablement l’année : d’une part, les indicateurs économiques et financiers américains ont perdu tout sens à force d’être manipulés afin de cacher la réalité catastrophique ; et de l’autre, les outils de transparence statistique du monde émergent ne sont pas encore suffisamment fiables pour éclairer correctement la réalité. Effondrement de visibilité en cours depuis plusieurs années d’un côté, début d’organisation de la transparence dont l’économie mondiale a besoin pour planifier ses stratégies de l’autre, en 2014, nous sommes au creux de la vague de compréhensibilité statistique. Et cela ne sera pas sans conséquences.
« SMOG » STATISTIQUE
La période actuelle est particulièrement difficile à analyser. Les expériences d’injection de liquidités des banques centrales n’ont guère d’équivalent historique et agissent insidieusement comme de la morphine ; les bourses évoluent inversement proportionnellement à la santé économique des pays ; la finance et les produits dérivés sont hors de tout contrôle ; l’Occident et particulièrement les États-Unis tentent de cacher leur situation catastrophique grâce à des indicateurs qui ne veulent plus rien dire à l’instar des chiffres du chômage… Nous avons déjà analysé en profondeur ce « brouillard statistique » au GEAB n°73 : les boussoles de l’ancien monde sont cassées.
Les marchés nourris au biberon de la Fed et ne voulant pas abandonner le paradigme dollar tant qu’il existe le moindre sang à sucer, sont largement responsables de cet aveuglement. Or de même que la grenouille dans l’eau qui chauffe ne sent la température monter que lorsqu’il est trop tard, avoir cassé le thermomètre est certes pratique pour faire illusion mais relève d’une tendance suicidaire : si la sortie est déjà difficile à trouver en plein jour, dans le noir cela devient impossible. Nous l’avons déjà dit, la zone euro a eu la chance d’être en pleine lumière pendant plusieurs années grâce à la « crise de l’euro » et ne camoufle pas ses difficultés sous un tombereau de liquidités (3), chance dont ne profitent pas les États-Unis qui se dirigent les yeux bandés vers le précipice comme nous le verrons.
Dans la période actuelle, un œil est donc aveugle. L’autre n’est malheureusement pas encore voyant. La partie du monde qui a émergé, les BRICS notamment et la Chine en particulier, se mette seulement à construire un appareil statistique adapté à leurs ambitions internationales. Sans compter que certaines addictions occidentales ont été adoptées par ces pays, comme le recours à l’endettement et à une finance dérégulée, ce qui fait courir de nouveaux dangers. Ainsi la Chine commence-t-elle à se préoccuper de l’endettement de ses administrations locales, de ses « véhicules de financement des gouvernements locaux » (4) et de sa « finance de l’ombre » (« shadow banking ») dont tout le monde ignorait l’ampleur à défaut de statistiques fiables (5). Ce shadow banking est à la fois indispensable pour financer l’activité des petites entreprises et collectivités locales, et pour l’instant incontrôlable… D’où les bouchées doubles mises par Pékin pour y voir clair et parvenir à réguler ce secteur, comme en témoignent le travail statistique récent mené à ce sujet par le Bureau national d’audit, ou la plus grande transparence demandée aux établissements bancaires chinois, ou encore par exemple l’interdiction pour cinq ans aux collectivités locales de construire de nouveaux bâtiments institutionnels sur des financements « de l’ombre » (6). Mais malgré ces efforts de transparence qui porteront rapidement leurs fruits, car la situation internationale nécessite d’y voir clair, quelques années encore sont nécessaires pour avoir un appareil statistique fiable dans ces pays. Sans compter que le gouvernement chinois a encore besoin de zones d’ombres pendant quelques temps : on ne peut pas faire la lumière sans avoir fait le ménage au préalable !
C’est donc avec une grande prudence que les dirigeants doivent avancer sur un chemin semé d’embûches le long duquel l’absence d’indicateurs fiables empêche d’apprécier correctement la situation. Toute anticipation/prévision/planification est bien sûr d’autant plus difficile. Néanmoins, si les pays émergents sont sur des dynamiques extrêmement puissantes qui leur autorisent certains écarts, les faux-pas peuvent entraîner des conséquences dramatiques pour les autres. C’est pourquoi la Fed mène un travail d’équilibriste remarquable et ce funambule a été assez doué jusqu’à présent pour maintenir le pays sur le fil… tant qu’il existe encore un fil.
REMONTÉE DES TAUX ET CHUTE DE L’IMMOBILIER AUX ÉTATS-UNIS
En attendant, le siècle finissant continue sa lente agonie. Malgré toutes les actions de la Fed, malgré son immense programme d’assouplissement quantitatif, les taux d’intérêt des obligations américaines remontent inexorablement. Nous en détaillons les raisons à la partie Télescope et montrons que cette tendance va se poursuivre en 2014.
Or une augmentation d’un point de pourcentage sur le taux à 10 ans (de 3 à 4%) signifie une augmentation progressive des intérêts annuels à payer sur la dette publique de l’ordre de 100 à 150 milliards de dollars (7), soit près de 1% de déficit public à compenser alors que la Fed a commencé à diminuer son programme de rachat d’obligations. Mais ce n’est pas le plus douloureux.
La poursuite de l’augmentation des taux des obligations américaines provoque en effet une augmentation similaire dans les taux d’emprunt des particuliers. En 2012, les prêts immobiliers sur 30 ans étaient à environ 3,5% ; maintenant ils sont à environ 4,5% ; un point de plus les ferait donc arriver à 5,5%. Or à 3,5% un ménage peut emprunter 400 000$ avec des mensualités de 1800$, tandis qu’à 5,5% il ne peut plus emprunter que 317 000$ avec les mêmes mensualités : il faudrait donc environ 20% de baisse des prix immobiliers (!) pour garder un pouvoir d’achat constant… On l’a déjà vu au GEAB n°80, l’inquiétude commence à être palpable à ce sujet (8) et 2014 verra une baisse significative des prix du marché immobilier américain comme nous le développons à la partie Télescope. Or toute la finance immobilière fonctionne uniquement sous l’hypothèse de prix croissants (on l’a vu en 2007-2008) ; de plus, nombre de crédits à la consommation des américains sont gagés sur leur maison et une faiblesse du marché immobilier se propage donc à l’ensemble de l’économie. C’est bien la mauvaise nouvelle de ce début d’année.
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Notes :
1 Titre du GEAB n°70 (décembre 2012).
2 Le « smog » désigne ce mélange de fumée (smoke) et de brouillard (fog) qui recouvrait périodiquement Londres à l’ère de la révolution industrielle.
3 Ce qui explique en grande partie sa croissance plus faible. Aux États-Unis, la croissance officielle en 2013 a été seulement de l’ordre de 400 milliards de dollars (environ 2,5% du PIB) alors que la Fed a injecté plus de 1000 milliards dans l’économie… soit un « manque » de 600 milliards. Pendant la même période, la BCE a retiré environ 1000 milliards de dollars (730 milliards d’euros, source BCE pour une croissance à peu près nulle, soit un « gain » de 1000 milliards. Qui est en mauvaise santé ? Voir aussi le graphique suivant.
4 Source : Ecns.ch, 08/01/2014
5 Lire à ce sujet et pour ce qui suit Les Échos (10/01/2014), Bloomberg (09/01/2014).
6 Source : La Croix, 30/07/2013.
7 Évalué à partir de Wikpédia et prenant en compte la répartition de la dette US par maturités.
8 Voir aussi l’article inquiétant de MarketWatch (14/01/2014).
V- Qu'on lui coupe la tête !
Bien au chaud et en sécurité à l'intérieur du silencieux et réconfortant Bunker du Grand Garçon Mogambo (BGGM), j'ai tout le loisir, chaque jour, de me mettre dans un état d'hystérie paranoïaque en réfléchissant à la pagaille économique épouvantable dans laquelle nous nous trouvons.
Etant un cynique de premier ordre (tout est corrompu et on ne peut rien faire) et sentant une catastrophe imminente (Nous Sommes Fichtrement Condamnés (NSFC) !), je ne suis guère surpris que cette satanée Réserve fédérale possède plus de 3 500 milliards de dollars de dette du Trésor US, soit environ 21% de la TOTALITE des dettes du pays, soit 17 000 milliards de dollars.
Aussi bizarre et horrible que soit cette "monétisation de la dette", les dégâts sont déjà là.
A savoir, les dégâts provoqués par la création de toute cette nouvelle monnaie et ce nouveau crédit, utilisés en premier lieu pour acheter toute la dette publique, ont depuis longtemps noyé l'économie via les emprunts et les dépenses du gouvernement, augmentant la masse monétaire et provoquant une épouvantable inflation des prix.
D'où l'engouement national pour augmenter le salaire minimum.
Néanmoins, on ne peut s'empêcher de remarquer la façon dont mon beau visage est soudainement distordu de rage, ou la façon dont mes muscles virils se bandent sous l'effet de la colère ou la façon dont mes vaisseaux sanguins se gonflent dans mon cou musculeux ou la façon dont je mens de façon éhontée sur ces trois choses, pour savoir que ceci est quelque chose d'important.
Et ça l'est !
La simple existence de la dette sur les comptes de la Réserve fédérale est la "trace écrite" du crime traître de "monétisation de la dette", un malheureux procédé qui a -- à travers toute l'histoire ! -- prouvé être non seulement catastrophique mais aussi, étant donné le fait que ce fait est bien connu de tous depuis plus d'un siècle, Complètement et Fichtrement Stupide (CFS). CFS !
La preuve sera donc aussi flagrante qu'une première pièce à conviction lorsque l'ensemble des grosses légumes de l'économie américaine centrée sur le gouvernement, financé par une Réserve fédérale ridicule qui accroît rapidement une monnaie fiduciaire en volume, faisant outrageusement usage d'opérations bancaires partielles, se désagrègera totalement dans un ouragan de hausse des prix impactant ce qui est nécessaire pour vivre comme la nourriture, l'eau et l'énergie mais également une baisse terrifiante des prix de choses non nécessaires comme les actions, les obligations, les maisons de vacances, les plans retraite et le travail.
Sur quoi moi, le brave et héroïque Mogambo L'Indigné (MLI), serai ravi d'être appelé au banc des témoins, jouant des coudes comme un forcené dans la foule sauvage et folle, ivre de sang et criant vengeance contre ceux qui sont à l'origine de leurs malheurs, pour témoigner haut et fort contre le monstrueux Ben Bernanke, qui passe en procès pour avoir monétisé la dette. Croyez-moi, je tempêterai contre lui !
Mais je tempêterai surtout contre ce crétin horrible et satanique d'Alan Greenspan, qui est l'unique responsable de la pagaille économique actuelle. Je tonnerai haut et fort contre lui, le Grand Satan Monétaire (GSM), malgré les objections répétées de l'avocat de la défense, du juge et même de Randy, l'huissier avunculaire qui luttera pour me faire sortir du banc des témoins pour me faire cesser de brailler de plus en plus fort contre le démoniaque Alan Greenspan ("Qu'on lui coupe la tête ! Qu'on lui coupe la tête ! Qu'on lui coupe la tête !"). Le juge ne cessera de taper de son marteau, bang, bang, bang, en déclarant sur un ton comminatoire "Silence ! Silence !" Bang, bang, bang ! Waouh! Quelle scène ce serait !
Source : La Chronique Agora