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La titrisation : un instrument dangereux

Publié par medisma sur 13 Avril 2014, 20:52pm

La titrisation fait son retour en force en France et ailleurs

 

Pourtant c'est un instrument dangereux

 

La titrisation est une pratique des banques qui leur permet d'accorder des crédits sans prendre de risque. Mais en 2008, cette pratique a mis à mal les marchés financiers, jusqu'à provoquer une crise planétaire.

‘’C’est un instrument dangereux appartenant à des apprentis-sorciers qui voudraient ressusciter la titrisation qui veulent écouler les dettes publiques ou celles des banques.

Faîtes attention, c’est extrêmement dangereux ! ’’

 

 

I- Subprimes: la titrisation fait son retour en force en France

Cinq banques françaises ont créé une société dédiée à la titrisation de créances, qui a émis vendredi ses premiers titres. Alors que ce système est accusé d'être à l'origine de la crise de 2008. Explications. 

 

La faillite de la banque Lehman Brothers, spécialiste de la titrisation, a donné le coup d'envoi de la crise financière de 2008.

Cinq banques françaises ont créé une société dédiée à la titrisation de créances. Cette dernière a émis vendredi ses premiers titres, adossés à des crédits aux PME et aux ETI, indique fièrement la Fédération bancaire française (FBF) dans un communiqué. 

Titrisation, quésaco?

La titrisation consiste, pour les banques, à transformer des créances, comme par exemple des prêts immobiliers, en titres vendus à des investisseurs sur les marchés. Cela leur permet de récupérer des fonds susceptibles d'être injectés dans le circuit financier, sous forme de nouveaux prêts, soutenant ainsi l'investissement et la croissance économique. La Banque de France et la Banque centrale européenne souhaitent promouvoir cette technique tombée en disgrâce depuis la crise des subprime aux Etats-Unis

Ces titres de créances garantis, de type Euro Secured Notes (ESN), sont susceptibles d'être utilisés sur les marchés de capitaux, précise la FBF, qui se félicite de l'arrivée de ce nouvel émetteur. Les premières émissions d'ESN ont été réalisées vendredi pour 2,65 milliards d'euros, assorties d'une maturité allant jusqu'à trois ans. Elles seront suivies par d'autres émissions "dans les prochaines semaines". 

"Junk bonds" ou titres sains?

La société émettrice, créée par BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole, HSBC France et Société Générale, est ouverte à l'ensemble des banques françaises et européennes, indique la FBF. "La Place de Paris a défini les caractéristiques des ESN selon des standards élevés de transparence, de simplicité et de sécurité favorisant ainsi une titrisation de haute qualité", précise la FBF. Une façon de rassurer les investisseurs et l'opinion publique, traumatisés par le souvenir des "junk bonds" dissimulés dans des produits financiers de plus en plus complexes au fil des années 2000, jusqu'à la chute de la banque Lehman Brothers en 2008. 

Précaution: les ESN s'inscrivent dans la titrisation dite "déconsolidante" promue par le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer, qui consiste pour la banque à garder une partie du risque lié à la créance mise sur le marché. Ainsi, les créances titrisées vendredi restent gérées par les groupes bancaires ayant accordé les crédits et les titres émis ne sont pas découpés en tranches. La FBF indique également que les ESN sont adossés à des créances présentant une note élevée dans l'échelle de cotation de la Banque de France. 

La Commission européenne favorable

Mais c'est à l'échelle de l'Europe que la titrisation fait son grand retour. Le mois dernier, le commissaire européen aux Services financiers Michel Barnier a ainsi expliqué qu'il fallait "raviv(er) les marchés de la titrisation" afin de faciliter le financement des petites et moyennes entreprises. "L'Europe a de gros besoins de financement à long terme pour assurer une croissance durable. Notre système financier doit recouvrer et renforcer sa capacité à financer l'économie réelle", affirmait Michel Barnier. Début mars, le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi y voyait lui aussi un moyen de relancer le crédit en zone euro et soulignait que son institution travaillait sur ce sujet. 

"Dès que l'on tire les leçons, qu'on a les bons outils, je pense qu'on peut encourager de manière encadrée cette titrisation", a souligné Michel Barnier, estimant qu' "une bonne titrisation sur des produits standardisés (...) peut être utile pour les PME". "Il n'y a pas d'idéologie, la question est 'y-a-t-il de la transparence' ", a-t-il renchéri, assurant que la relance de la titrisation ne sera pas synonyme de nouvelle crise financière. "On ne va pas recommencer les histoires de subprime, on est averti là-dessus". 

Une belle unanimité. Mais certains courtiers s'inquiètent néanmoins d'une hausse des taux d'intérêts, inévitable pour rendre ces nouveaux titres attractifs. 

Par L'Expansion.com avec AFP   

 

II- La titrisation, vrai coupable de la crise ?

 

En théorie, le rôle des banques est de financer l'économie réelle : les entreprises, les ménages. Quand une banque accorde un crédit, son client lui est redevable, elle détient donc une créance. Une créance qui a de la valeur : dès le Moyen-Age, la pratique de la vente des lettres de changes permettait d'acheter et de revendre des créances, qui étaient alors utilisées comme moyens de paiement. 

La titrisation, c'est quand une banque revend sur les marchés financiers des créances qu'elle détient, et qu'un acteur du marché, comme un fonds de pension, peut acheter un lot de créances similaires. Le risque associé à ces créances est théoriquement diminué par la titrisation : en effet, on a théoriquement plus de chance d'être remboursé en prêtant 1 € à 1000 personnes, qu'en prêtant 1000 € à 1 personne.

La crise financière que nous connaissons, débutée en 2007 avec la crise des subprimes, aggravée en 2008 avec des faillites bancaires et un krach boursier, est directement liée à cet outil qu'est la titrisation. Comment ? Les explications de Gaël Giraud dans cette vidéo.

 

 

 

III- Titrisation et covered bonds (titres sains) : quels enjeux pour le financement des banques ?

 

La titrisation et les covered bonds sont des instruments permettant aux banques de lever des financements sur les marchés, en échange de créances apportées en garantie. Mais derrière ce point commun se cachent d'importantes disparités entre ces deux produits, en partie héritées de la crise des subprime. Ainsi, si le marché européen des obligations sécurisées se porte au mieux, celui des ABS est à la peine. Tous deux sont pourtant essentiels au financement de l'économie réelle.

La titrisation et les covered bonds (ou obligations sécurisées) partagent un principe commun : celui d’apporter à l’émetteur des financements de moyen et long terme garantis par un pool de créances. Crise oblige, le financement adossé à du collatéral a la cote et les banques y ont naturellement de plus en plus recours. En 2011, les banques européennes ont émis presque autant d’obligations sécurisées que de dette senior unsecured. Si l’on y ajoute la titrisation, ce seuil est dépassé (voir graphe, p. 7).

Pourtant, au-delà de ce principe commun, titrisation et covered bonds ne suivent pas les mêmes tendances. Les raisons en sont tout d’abord structurelles : les obligations sécurisées relèvent généralement d’un cadre légal très protecteur, quand la titrisation reste un produit purement contractuel. Cette dernière, stigmatisée comme cause de la crise des subprime – bien qu’elle en ait plutôt été une courroie de transmission –, a connu des excès qui sont étrangers aux covered bonds. En Europe, la résultante en est un marché de la titrisation qui, faute d’investisseurs, ne parvient pas à retrouver ses niveaux d’avant-crise et un marché des obligations sécurisées très dynamique. En outre, conséquence directe de la crise des subprime, la titrisation a été fortement pénalisée par les régulateurs : si les nouvelles réglementations ont permis de mettre un terme à des pratiques très opaques et dangereuses, elles ont également complexifié l’achat de tels titres par les investisseurs. Les covered bonds, au contraire, bénéficient d’un traitement réglementaire avantageux, en particulier depuis que le Comité de Bâle a accepté leur prise en compte, même partielle, dans le coussin d’actifs liquides réclamé aux banques. Du côté des investisseurs assureurs, une mécanique du même type est à l’œuvre dans Solvabilité 2.

Pourtant, les acteurs de la titrisation comme ceux des covered bonds s’accordent à dire que les deux outils sont indispensables au financement des banques, et par ricochet, à celui de l’économie réelle. Les covered bonds ne sont pas une solution miracle. Leur émission est limitée par la disponibilité des créances sous-jacentes, essentiellement des prêts immobiliers, quand la titrisation est ouverte à tout type d’actifs (crédits automobiles, à la consommation, aux PME…). Surtout, il s’agit d’éviter qu’ils ne soient victimes de leur succès : de plus en plus de pays mettent en œuvre des cadres légaux pour que leurs banques puissent émettre des covered bonds, et le degré de protection offert varie. Aux Etats-Unis par exemple, le législateur prévoit d’inclure des créances aux PME ou sur cartes de crédit, risquant de dénaturer le produit. Par ailleurs, les obligations sécurisées, bien que majoritairement notées AAA et n’ayant jamais connu de défaut, ne sont pas des produits sans risque, comme le rappelle la crise des dettes souveraines. Inversement, les émetteurs du marché de la titrisation soulignent que les excès du début des années 2000, en particulier aux Etats-Unis, appartiennent au passé et que de substantiels progrès ont été réalisés en matière de transparence. Le message semble commencer à porter auprès des investisseurs, mais les régulateurs, eux, restent frileux. L’enjeu est pourtant de taille : donner aux banques suffisamment d’alternatives par rapport à un marché de la dette senior qui reste à la peine.

Dossier réalisé par Séverine Leboucher

 

IV- Principe de la titrisation et les intervenants

 

La titrisation est une opération financière adossée à un portefeuille d’actifs homogènes (créances, actifs générateurs de cash-flows) :
- à des fins de financement et / ou
- de transfert de risques, en vue de réduire la consumation de fonds propres.

Elle consiste à transférer des actifs ou les risques des crédits correspondants sous une forme structurée à des investisseurs tiers.

Elle donne généralement lieu à une émission de titres sur les marchés des capitaux, adossés au risque des actifs sous-jacents.

La titrisation peut être utilisée par les banques :
- soit pour réduire le montant du capital réglementaire exigé pour faire face aux risques qu’elles ont dans leurs livres.
- soit pour obtenir une ressource de financement à un prix attractif ou avec une maturité cohérente avec celle des actifs titrisés.
- ou les deux à la fois

Le banque initiatrice reste généralement en charge de la gestion des créances titrisées.

Les investisseurs des titrisations prennent un risque sur les actifs titrisés uniquement, et non sur la banque initiatrice de l’opération (sa faillite par ex).

La titrisation est une opération longue à mettre en place et nécessite :
o de collecter des données sur les actifs titrisés
o une revue des procédures internes de la banque initiatrice
o la mise en place d’une documentation juridique élaborée

Le marché de la titrisation est aujourd’hui très développé, et le volume des émissions est étroitement corrélé avec l’activité économique et la dynamique de crédit du pays concerné (marché immobilier – ventes automobiles – ventes de biens de consommations…)

Les différents produits de titrisation se définissent en fonction du type d’actifs sous-jacent (prêt immobilier pour particulier et pour les entreprises – crédit à la consommation et cartes de crédit… - obligations et crédits aux entreprises)

Les principales catégories de cédants ou d’acheteurs de protection :
o institutions financiers : banques généralistes, prêteurs spécialisés…
o compagnies d’assurance
o entreprises
o entités publiques : états, entreprises publiques

Les objectifs pour les entités initiatrices :
o Lever un financement adossé aux actifs titrisés sur les marches de capitaux
o Gestion du bilan
o Réduction des déficits
o Transformation des créances en titres mobilisables
o Amélioration de la présentation du bilan

 

Les intervenants

Le Cédant (originator)
C’est l’établissement de crédit qui vend ses créances. Le cédant isole un portefeuille homogène de créances (exemple : prêts voiture, prêts logements, cartes de crédits…) dont il analyse le comportement et le risque avant de le céder à un FCC/SPV.
Le FCC/SPV
Il est constitué par le gestionnaire et ne peut exercer que des activités limitées, à savoir l’acquisition d’actifs dans le cadre d’une opération de titrisation et l’émission de titres représentant des parts du fonds et/ou d’obligations adossées à ces actifs.
La Société de Gestion
C’est donc lui qui constitue le fond, le gère et le représente à l’égard des tiers, et ce dans l’intérêt exclusif des investisseurs.
Le dépositaire des créances (lender of records)
Il reçoit en dépôt les actifs transférés par le cédant au fond, et il en assure l’administration.
L’arrangeur
Les opérations de titrisation étant par nature des opérations complexes, les établissements cédants font généralement appel à des banques ou institutions financières spécialisées pour :
o Définir le montage
o Assurer les placements des parts aux investisseurs (underwriting)
Les agences de notation (rating agencies)
Les parts FCC sont obligatoirement notées. De ce fait, la constitution des montages de titrisation se fait en collaboration avec une agence de notation.

 

V- Les lexiques

1- Lexique de la titrisation et des covered bonds

ABS (Asset-backed Securities) : terme générique utilisé pour les titres obligataires émis dans le cadre d’une opération de titrisation.

RMBS (Residential Mortgage Backed Securities) : ABS dont le sous-jacent est composé de prêts immobiliers résidentiels.

CMBS (Commercial Mortgage Backed Securities) : ABS dont le sous-jacent est composé de prêts immobiliers commerciaux.

CDO/CLO (Collateralized Debt Obligation/Collateralized Loan Obligation) : titrisations dont l’actif sous-jacent est composé de dettes d’entreprise, sous forme soit de titres obligataires, soit de créances bancaires. Des montages permettent parfois d’utiliser des CDO comme sous-jacent d’un autre CDO : on parle alors de CDO au carré (CDO square). Ces pratiques de « retitrisation » ont considérablement diminué depuis la crise des subprime.

ABCP (Asset-backed commercial paper) : titres de créances court terme émis pour financer des actifs dans le cadre d’une opération de titrisation.

Covered bond ou obligation sécurisée : titre obligataire émis par une institution financière pour refinancer des créances, généralement des prêts immobiliers ou au secteur public. Les covered bonds sont souvent régis par une loi nationale, donnant à ses détenteurs un privilège légal sur le pool d’actif sous-jacent. En France, les deux principaux cadres légaux sont les obligations foncières (OF) et les obligations de financement de l’habitat (OH).

Covered bond contractuel (ou structuré) : covered bond qui ne dépend pas d’une loi, mais qui repose sur des dispositions contractuelles proches. En France, les covered bonds contractuels ont permis aux banques d’inclure dans le pool sous-jacent davantage de prêts cautionnés que ne le permet le cadre de l’obligation foncière. Ils ont disparu avec la création des OH.

LTV (Loan to Value) : ratio permettant de comparer le montant d’une créance à la valeur du collatéral qui lui est associé. Plus la LTV est élevée, plus le risque pris par le créancier est grand. Ratio très utilisé dans le cadre de prêts immobiliers.

 

2- Lexique d'une opération de titrisation

Cédant : entreprise qui cède les créances au véhicule de titrisation.
Débiteur : entreprise ou personne qui doit payer une créance titrisée.
Les cats- bonds: titres émis par un organisme de titrisation et qui sont liés à la survenance de catastrophes geologiques ou climatiques " tremblements de terre, ouragans..."
Critères d'éligibilité : liste des conditions requises pour qu'une créance détenue par le cédant puisse être titrisée.
Créance hypothécaire titrisée : titre émis par une structure de titrisation, adossé à une ou plusieurs créances hypothécaires, négociable sur les marchés financiers.
Dépositaire : entreprise responsable de la conservation des preuves des créances titrisées (identité des créances, bordereaux de cession ...).
Établissement gestionnaire (ou servicer) : entreprise chargée de gérer le paiement des créances titrisées. En général il s'agit du cédant lui-même. Parfois, une entreprise (dite Backup Servicer) s'engage à recouvrer les créances en cas de défaillance de l'établissement gestionnaire.
Assets backed securities: opération par laquelle des investisseurs acquièrent des titres d'un organisme de titrisation qui détient des actifs sous jacents générant des revenus régulièrs tels que les cartes de crédits...
Réserve de liquidité : montant conservé par la SPV pour payer les divers frais de fonctionnement de l'opération de titrisation ou couvrir un manque de fonds temporaire dans la structure (telle une irrégularité dans les flux, mais pas les défauts).
Originateur : entreprise qui a été à l'origine de la création des créances ou des actifs (le prêteur originel dans le cas de créances). Est souvent aussi le cédant.
Titre prioritaire (ou Senior) : titre (part ou obligation) dont le paiement est prioritaire sur les autres versements (titres subordonnés, frais de gestion, commissions) effectués par le SPV. De par leur nature, les titres prioritaires ont le risque le plus faible d'impayé.
Titre subordonné : titre (part ou obligation) dont le paiement est subordonné au paiement des titres de la classe supérieures. Ce sont donc les titres subordonnés qui subiront en premier le non paiement des créances. Souvent, les titres les plus subordonnés sont rachetés par le cédant lui-même afin qu'il prenne à sa charge le premier risque de non paiement de ses créances.
Titrisation synthètique : une opération de titirisation dans le cadre de laquelle l'actif reste la propriété de l'originator, et seulement les risques ou les flux générés par lesdits actifs sont assumés par l'entité de titrisation.

Opération pooling: permet de réunir au sein d'un seul organisme de titrisation des actifs financiers de diverses catégories liés à la même activité.
Société de gestion : Entreprise qui gère l'opération de titrisation ainsi que sa comptabilité jusqu'à son terme. Utilisée surtout dans les régimes juridiques qui utilise la forme de Fonds Commun de Créances.
SPV ou SPC : Special Purpose Vehicle ou Special Purpose Company, nom générique des véhicules de financement créés pour acquérir les créances du cédant et généralement aussi pour émettre des titres sur le marché. Cette entité intermédiaire entre le cédant et les investisseurs est aussi une garantie de bonne fin de l'opération de titrisation en cas de défaillance du cédant.
FCC (Fonds Commun de Créances) : forme juridique imposée par le droit français pour une opération de titrisation. Un FCC est un SPV français.
Véhicule de refinancement : intermédiaire que l'on place parfois (notamment en France) entre le SPV et les investisseurs. Le véhicule de refinancement s'engage à racheter des titres pour les revendre sous une autre forme (billets de trésorerie par exemple) afin de modifier la périodicité de paiement des titres et leur nature. Cela rend les nouveaux titres plus accessibles aux investisseurs.
Repackaging : est une opération de titrisation qui permet l'émission de valeurs mobilières qui sont directement liées à la valeur d'un sous jacent financier.
Rehaussement de crédit : amélioration du degré de sécurité des titres émis. Afin de quantifier cette notion, l'opération de titrisation calcule un Taux de Rehaussement de Crédit (TRC) à atteindre. Par exemple, si on veut atteindre un TRC de 20% sur 100 euros de créances éligibles, on emmétra 80 euros sous forme de titres prioritaires vendus aux investisseurs, et 20 euros sous forme de titres subordonnés revendus au cédant. Les titres prioritaires sont ainsi rendus plus sécurisés.

 

 

3- Lexique de la Finance

 

A

AA, AA, A, BBB, etc. Système d’évaluation de la qualité des titres de dette utilisé par les trois principales agences de notation financière (Standard & Poor’s, Moody’s, Fitch). Plus la note est basse, plus le titre est risqué et plus le taux d’intérêt monte.

Accords de Bretton Woods. Conclus le 22 juillet 1944 entre les quarante-quatre pays alors membres de l’Organisation des Nations unies, ces accords ont jeté les bases du système monétaire international qui a fonctionné jusqu’en 1971.

Actifs. Les actifs d’une entreprise sont constitués de tous les éléments de son patrimoine ayant une valeur économique ; on compte les actifs corporels (bâtiments, terrains, machines) et les actifs financiers (titres de participation, actions...).

Action. Titre de propriété représentant une fraction du capital d’une entreprise. Il confère à son détenteur (l’actionnaire) le droit à un revenu (le dividende) et, théoriquement, le droit d’intervenir dans la gestion de cette entreprise.

B

Banques de dépôt, banques d’investissement. Parmi les établissements spécialisés dans le commerce de l’argent, on distingue notamment les banques de dépôt, ayant pour vocation principale de gérer les avoirs du public et d’accorder des crédits aux ménages et aux entreprises, et les banques d’investissement, qui agissent sur les marchés financiers et effectuent des opérations pour le compte des grandes groupes (fusions-acquisitions, introductions en Bourse, emprunts obligataires...). En pratique, les deux activités voisinent au sein des mêmes groupes.

Banque centrale. Banque détenant le monopole de l’émission des billets (ou monnaie centrale). De ce fait, les banques commerciales (dites aussi « de second rang ») sont contraintes de s’approvisionner en monnaie centrale auprès de cette banque, laquelle peut leur imposer un prix d’approvisionnement (taux d’intérêt) élevé, ou des restrictions quantitatives, pour les contraindre à pratiquer une politique de crédit moins dynamique auprès de leur clientèle. Le monopole de la banque centrale constitue donc le support de ce que l’on appelle la politique monétaire.

Bilan. Photographie de la situation patrimoniale d’une entreprise comprenant l’emploi des fonds (l’actif) et les ressources finançant ce patrimoine (le passif) à une date de clôture comptable, annuelle ou intermédiaire.

C

Credit Default Swap, CDS. Contrat d’assurance de la valeur d’une créance obligataire. En échange d’une prime, le « vendeur de protection » s’engage à dédommager l’« acheteur » de toute perte résultant d’un incident de paiement sur le titre obligataire assuré. Contrairement à un assureur classique, le vendeur n’est pas tenu de mobiliser des fonds pour faire face à une éventuelle dépréciation de l’actif et donc à un remboursement. Le CDS est ainsi un engagement hors bilan.

Change. Passage d’une monnaie à une autre. Le taux de change mesure la quantité de monnaie initiale nécessaire pour obtenir une unité de la monnaie finale. Depuis 1973, les principales monnaies sont soumises à un régime de changes flottants où la parité entre deux monnaies est déterminée par des procédures de marché : certains vont vendre la monnaie qu’ils possèdent contre celle qu’ils souhaitent obtenir, d’autres vont acheter, si bien qu’il en résultera un prix, qui peut varier d’un instant à l’autre. Dans un système de ce type, la variabilité du change engendre à la fois incertitude et instabilité. Pour y faire face, les opérateurs ont tendance à « se couvrir », c’est-à-dire à transférer sur des opérateurs particuliers (et des instruments particuliers) le risque de change. Ces opérateurs ne sont autres que les « spéculateurs », qui tentent de tirer parti des fluctuations de cours de change entre monnaies.

Collatéral. Actif mis en gage par un agent qui contracte une dette.

D

Dark Pools (plates-formes opaques).Dispositif permettant de réaliser des transactions financières sans avoir à assurer la publicité des opérations (quantités, prix), contrairement aux marchés réglementés.

G

Glass-Steagall Act. Loi bancaire votée aux Etats-Unis en juin 1933 dans le sillage de la crise de 1929 afin de réglementer le secteur. Promue par le sénateur Carter Glass et le membre de la Chambre des représentants Henry B. Steagall, tous deux démocrates, elle aboutit notamment à l’interdiction pour un établissement financier d’exercer simultanément les métiers de banque de dépôt et de banque d’investissement. Destiné à protéger les dépôts bancaires du public des soubresauts des marchés financiers, le Glass-Steagall Act a été aboli en 1999 sous la présidence de M. William Clinton.

H

Hors bilan. Expression qui désigne tous les engagements d’une banque qui ne figurent pas dans son bilan. La titrisation et d’autres techniques financières ont permis aux établissements financiers de multiplier ces engagements, ce qui, en période de crise, aggrave la méfiance entre les banques, qui hésitent à se prêter entre elles.

I

Injection de liquidités. Depuis 2008, les banques centrales ont injecté à plusieurs reprises des dizaines de milliards de dollars dans les circuits bancaires. Contrairement à une idée reçue, il ne s’agit pas d’argent offert, mais de prêts. Pour fonctionner, les banques empruntent en permanence des fonds sur le marché interbancaire, où les banques commerciales se fournissent mutuellement de l’argent. Avec l’aggravation de la crise financière, ce marché s’assèche. Afin d’éviter un étranglement du crédit, ou credit crunch, les banques centrales accordent aux banques commerciales des prêts à court terme (de un jour à trois mois) en échange de titres financiers. Puis elles récupèrent leur crédit augmenté d’un (petit) intérêt — à supposer qu’il n’y ait aucune faillite bancaire. D’où viennent les sommes injectées ? Des coffres des banques centrales, où reposent les réserves de change, les dotations des Etats et les dépôts réglementaires effectués par les banques commerciales.

L

Levier. Procédé permettant à un opérateur de prendre des positions excédant ses capitaux propres. Pour une banque, possibilité de prêter ou d’investir, par exemple, 100 en ne détenant que 20 (levier de 5 pour 1).

Liquidité. Désigne de façon générale le cash disponible. Il peut s’agir de l’état de la trésorerie d’un agent économique ou de la capacité qu’offre un marché d’y vendre aisément ses titres pour récupérer du cash.

M

Marché interbancaire. Marché sur lequel les banques peuvent s’accorder des prêts entre elles. Pour pouvoir accorder des crédits à une entreprise, à des particuliers, voire à des Etats, les banques doivent mettre en réserve un certain pourcentage du crédit alloué (2 % en moyenne) auprès de la banque centrale. Quand la banque n’a pas suffisamment de réserves, elle se tourne vers le marché interbancaire.

O

Obligation. Titre de créance, c’est-à-dire la fraction d’un emprunt à long terme (supérieur à cinq ans) émis par une entreprise ou par un Etat. Les obligations s’échangent sur un marché, et leur détention ouvre droit à une rémunération fixée à l’avance par un taux d’intérêt.

OTC (Over The Counter, ou gré à gré). Désigne les transactions de gré à gré sur des produits dérivés — par opposition aux transactions passant par des marchés organisés et soumises à leurs standards et à leurs règlements. La majorité des produits dérivés adossés aux subprime s’échangeait de gré à gré, ce qui a aggravé la crise en raison du manque de transparence de ces marchés.

P

Points de base. Centième de pourcent de taux d’intérêt. De 5 % à 5,1 %, il y a dix points de base.

Produit dérivé. Instrument financier dont la valeur est « dérivée » du prix d’un autre produit, appelé « sous-jacent », tel que des actions, obligations, instruments monétaires ou matières premières.

R

Refinancement. Opération par laquelle les banques privées se fournissent en liquidités auprès d’une banque centrale.

Reset. Dispositif du marketing bancaire consistant à appâter les candidats à l’emprunt avec des taux d’intérêt très avantageux pendant les deux premières années... avant remise à niveau durant tout le reste de la durée du prêt, y compris par le biais de taux variables. Cette technique a été très utilisée par les établissements qui ont accordé des crédits subprime.

Ratio. Ratio de capital, ou ratio de solvabilité, ou règle prudentielle, ou ratio Cooke (ou McDonough). Ratio des capitaux propres d’une banque par rapport au total de ses engagements risqués (crédits et actifs divers). Leur seuil minimal est fixé par les accords de Bâle.

Risque de contrepartie. Dans une transaction, risque lié à la disparition (faillite) d’une des parties qui ne peut plus payer ou livrer à l’autre ce qu’elle s’était engagée à acheter ou vendre.

Risque de crédit. Risque lié au défaut de paiement d’un débiteur sur sa dette.

Risque systémique. Situation dans laquelle une faillite locale provoque d’autres faillites, ce qui peut, à terme, conduire à l’effondrement global du système financier.

S

Shadow Banking System. Système bancaire parallèle constitué non pas de banques de dépôt mais de fonds d’investissement, de banques d’affaires, d’assureurs qui échappent aux réglementations du système bancaire traditionnel (dont ils sont parfois les filiales...). Sources d’instabilité financière à l’échelle mondiale, ces acteurs drainent une masse considérable de capitaux et font un usage extensif des produits dérivés.

Solvabilité. Elle traduit la capacité financière d’une entreprise ou d’un ménage à faire face à ses engagements financiers.

Subprime. Aux Etats-Unis, type de crédits immobiliers accordés à des emprunteurs à la solvabilité très douteuse, voire inconnus du système bancaire. Le plus souvent, les établissements qui ont consenti ces crédits n’étaient pas soumis à la réglementation bancaire.

T

Taux directeur. Désigne les taux d’intérêt des opérations que pratiquent les banques centrales pour orienter (« diriger », d’où le terme) le marché monétaire.

Taux de profit, ou taux de rendement (ou de rentabilité) du capital. Profit divisé par le capital total investi. Une entreprise qui dégage 5 de profit pour 100 de capital engagé livre un taux de profit de 5 %. Eût-elle dégagé le même profit (5) mais en ne nécessitant que 50 de capital, son taux de rendement du capital aurait été de 10 % (5/50).

Titrisation. Technique qui permet à un établissement financier de transformer n’importe quel type de créance (crédit bancaire, crédit à la consommation, crédit immobilier, etc.) en titres négociables sur des marchés financiers organisés ou de gré à gré. Le but principal de la titrisation est de permettre à l’établissement prêteur de transférer à un tiers (celui qui achète les nouveaux titres) le risque de non-remboursement de la créance initiale.

ABS. — Asset Backed Securities. Titre adossé à des actifs. Généralement obtenu par titrisation de crédits bancaires ou de créances commerciales.

CDO. — Collateralized Debt Obligation. Variété d’ABS obtenue par retitrisation d’un pool de créances type ABS.

 

 

 

La titrisation : un instrument dangereux
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Bonjour,<br /> <br /> Merci pour votre article. Après avoir visionné une vidéo de la BNP (je l'ajoute en site web si cela intéresse quelqu'un) je cherchais plus d'explications sur la titrisation. Votre article est très clair, et le lexique utile !
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