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« La Federal Reserve US nous conduit vers une nouvelle catastrophe… »

Publié par medisma sur 2 Janvier 2015, 22:00pm

L’avertissement de Stephen S. Roach: « La Federal Reserve US nous conduit vers une nouvelle catastrophe… »

Stephen S. Roach, jusqu’il y a quelques temps l’un des principaux dirigeants de la banque Morgan Stanley et actuellement professeur d’économie à Yale (donc une personne informée sachant de quoi elle parle), vient de publier un article (ayant fait du « bruit ») expliquant pourquoi la Federal Reserve US et les autres banques centrales, en poursuivant encore et toujours leurs politiques monétaires keynésiennes ultra laxistes, consistant à noyer les marchés financiers de liquidités massives créées ex nihilo via l’augmentation exponentielle de leurs bilans pourris (au moyen du Quantitative Easing entre autres) et la fixation de leurs taux d’intérêt à court terme à zéro voire négatifs, ayant pour effet d’entretenir la sur-évaluation artificielle des marchés boursiers et non pas de faire repartir la croissance économique mondiale, conduisent les USA et le reste du monde à une nouvelle catastrophe du même type que la crise de 2008-2009, peut-être même en pire. Et qu’il est impératif: 1/ qu’elles cessent tout « financial engineering » (comprenez centralisme monétaire) en revenant à des pratiques de neutralité, de façon à laisser lesdits marchés boursiers trouver leur propre équilibre, et 2/ qu’elles se dotent de nouveaux instruments de stabilisation des monnaies leur permettant de faire face à l’inévitable prochaine crise monétaire et boursière qu’elles sont en train de provoquer.

Ce genre d’avertissement, pour juste qu’il soit et quelle que soit la crédibilité de son auteur, ne sert hélas à rien: parce que les banquiers centraux, soutenus par le tout puissant lobby des plus grandes banques privées « too big to fail », ne reviendront pas à la raison tant que les principaux Etats (c’est-à-dire les grands dirigeants politiques) ne s’entendront pas entre eux pour réorganiser les Systèmes monétaire et commercial internationaux, via le retour à un étalon monétaire stable commun (comme a pu l’être l’étalon-or jadis) mettant fin aux taux de change anarchiques qui permettent les dévaluations « compétitives » (pratiques destructrices des « grands équilibres ») et à une limitation du libre-échange intégral mondialisé (devenu contre-productif parce que paupérisant la grande masse des populations). Comme on en est très loin, puisque l’hégémonie du dollar US s’est installée sur les décombres de ses monnaies concurrentes, dont les émetteurs (Banque du Japon, BCE, Banque d’Angleterre, BNS, etc.) veulent systématiquement casser la valeur afin de gagner, via leur dévaluation, la compétitivité économique et commerciale maximale qu’ils ont perdue ou sont en train de perdre, c’est vers une exaspération de la crise que l’on va, sans savoir exactement quand elle explosera.

Parce que la stabilité de la monnaie est essentielle au développement d’une économie de marché ouverte, la grande erreur du XXe siècle a été de croire qu’en conférant tout le pouvoir monétaire à des banques centrales supposées indépendantes et compétentes (à la place des systèmes non discrétionnaires de jadis à tort jugés trop rigides), on améliorerait les performances du libéralisme économique. Alors que, en faisant cela, on a tué le vrai libéralisme, lequel présuppose un ensemble de règles cohérentes et non pas l’anarchie. Etant donné que lesdites banques centrales se sont révélées être des institutions monopolistiques ultra dirigistes, se livrant à la répression financière, conduites par une pseudo-élite non contrôlée par « les représentations nationales » élues, donc sans respect des principes démocratiques, au service des intérêts immédiats d’une toute petite caste de spéculateurs insatiables ayant perdu tout sens de la mesure. C’est, incidemment, en cela que la construction européenne actuelle est condamnée s’il n’est pas mis fin à l’euro parce que, plus que partout ailleurs dans le monde, elle a été bâtie autour d’une banque centrale supposée indépendante gérant une monnaie unique ne convenant à plus aucun de ses États-membres, dont les décisions arbitraires, d’ailleurs généralement contraires à ses propres statuts comme aux traités européens interdisant le financement des Etats par l’institut d’émission, sont en totale contradiction avec tout le processus politique démocratique dont se revendique abusivement l’UE. A noter que le prochain traité de libre-échange transatlantique que les USA s’apprêtent à imposer à l’UE ne va pas non plus dans le bon sens pour les Européens.

Notre conviction de base pour 2015: c’est que le dollar US Index (ce qui est à long terme conforme aux intérêts vitaux du « complexe militaro-industriel » et bancaire US, dont, incidemment, le président Dwight Eisenhower en quittant la Maison Blanche avait exposé le caractère destructeur pour la démocratie US)devrait encore nettement monter, ce qui pourrait faire chuter plus encore les prix de l’or et des principales matières premières.

Cependant, la croissance économique US, dont la plupart des analystes (désinformés par des statistiques faussées comme la récente hausse du PIB de 5% au 3éme trimestre 2014, qui n’était due qu’à la hausse des dépenses de santé et militaires improductives) célèbrent à tort le retour, se dégrade et devrait continuer dans ce même sens.

Outre la double chute de la vitesse de la circulation de la monnaie et du multiplicateur de crédit qui sont à leurs plus bas niveaux aux USA depuis la présidence Nixon…, l’aplatissement de la courbe des taux d’intérêt se poursuit, ces trois indicateurs étant les plus significatifs pour confirmer la déflation actuelle et même prévoir l’imminence d’une dépression économique.

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Très important – l’aplatissement de la courbe des taux d’intérêt signale historiquement une possible dépression:

http://www.zerohedge.com/news/2014-12-24/us-yield-curve-collapses-65-year-lows

-https://confoundedinterest.wordpress.com/2014/12/24/yield-curve-30y-5y-collapses-to-lowest-level-since-june-2008-recession-ahead/

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De telle sorte que les obligations d’Etat US, qui en 2014 ont permis de GAGNER TROIS FOIS PLUS que les actions US, devraient, après leur pose actuelle et même une correction temporaire à la baisse (il faut bien que les marchés respirent), reprendre leur progression haussière en 2015 au fur et à mesure que les taux d’intérêt à moyen et long terme continueront de baisser un peu partout dans le monde et/ou que les banques centrales européenne, japonaise et autres, poursuivront leurs dangereuses expérimentations monétaires (inédites dans l’histoire, donc ne permettant pas de prévoir si elles se termineront par la déflation structurelle puis, finalement dans plusieurs années, par le retour de l’inflation). 

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Comme le remarquait récemment Ambrose Evans-Pritchard: « The world’s financial System is on a dollar standard, not a euro standard. Global loans are in dollars. The US Treasury Bond is the benchmarks for global credit markets, not the German Bund. Contracts and derivatives are priced off dollar instruments », ce qui explique que le vrai Bull Market mondial depuis des années, qui a permis de gagner de l’argent avec une impressionnante constance et régularité au moindre risque, c’est celui des US T. Bonds (raison pour laquelle on doit en avoir quasi constamment dans les portefeuilles) et non pas celui des autres obligations d’Etat, des actions ou de l’or:

On peut aussi penser qu’en 2015 les marchés d’actions émergents et des pays producteurs de matières premières continueront de se dégrader, mais que les marchés d’actions européens (qui ont fait du sur-place en 2014) pourraient remonter, en dépit de la récession qui frappe la zone euro et de l’épuisement géopolitique de la construction européenne (la Grèce et le Royaume-Uni devraient finalement en sortir ou en renégocier leur appartenance courant 2015), à la condition « sine qua non » que la BCE se lance dans un vrai Quantitative Easing massif à l’américaine ou à la japonaise en les inondant de liquidités, ce qui n’est pas encore certain tant l’opposition allemande à cet égard est grande. Autrement dit, le seul moyen de stabiliser voire de faire monter les actions européennes c’est de faire baisser l’euro.

Chute probable des prix du pétrole WTI en direction des 35 / 38 USD le baril. Obama, agissant de façon irresponsable, s’est entendu avec l’Arabie saoudite pour faire chuter les prix du pétrole et ainsi infliger à la Russie d’immenses dommages économiques dont il se réjouit maintenant, sans considérer que l’industrie pétrolière US qui ne serait plus rentable en cas d’effondrement des prix du pétrole risquait elle aussi d’en pâtir, le problème étant que l’Arabie en profite maintenant pour couler la production de pétrole de schiste US, sans parler des dommages causés à la plupart des autres pays producteurs qui seront bien plus grands que les bénéfices à attendre pour les consommateurs de la chute des prix de l’énergie… Ni du risque de chute des prix des actions, immobilier de luxe et œuvres d’art, suite à un asséchement soudain des pétrodollars qui s’y investissaient jusqu’ici…

Pour ce qui concerne les marchés d’actions japonais et chinois, qui sont plutôt chers mais encore assez loin de leurs plus hauts historiques, n’avons pas d’avis parce que les économies de ces pays s’affaiblissent encore (ce qui illustre l’effondrement de la relance keynésienne contre-productive qu’elles ont mise en place) et que leurs spécialistes sont très divisés quant à leur évolution possible prochaine.

Quant aux actions US très sur-évaluées, elles sont devenues selon nous IMPRÉVISIBLES (la cassure de la résistance vers 18.000 sur le DJIA les ayant propulsées dans un territoire inconnu, les graphiques n’ont donc plus aucune utilité et les séries statistiques non plus, ce qui revient à naviguer sans boussole).

Mais  il est possible qu’elles continuent encore quelques temps sur leur lancée actuelle à la hausse. Dans la mesure où la progression du dollar US (à la condition qu’elle ne soit pas trop rapide), les injections de liquidités mais aussi les achats de titres de la part de la Federal Reserve, des autres banques centrales et des grandes entreprises elles-mêmes (qui en outre ne payent presque plus d’impôts, d’où l’importance des réserves en cash de certaines d’entre-elles), comme lapoursuite d’une politique de non relèvement des taux courts par ladite Federal Reserve qui devrait rester immobile à cet égard en 2015, apparemment les soutiennent.

Les actions US corrigeront à la baisse probablement violemment à un certain moment en 2015, surtout si les obligations d’État US deviennent de plus en plus rémunératrices (du fait des gains en capital qu’elles permettent), mais le timing dudit retournement et son ampleur ne sont pas à l’heure actuelle prévisibles... 

 

Excellente année 2015 à tous.

(FMG)

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