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Matières premières : rien ne va plus…

Publié par medisma sur 26 Novembre 2015, 21:45pm

Matières premières : rien ne va plus…

 

 

Pétrole et métaux industriels auront connu une «annus horribilis», dans le sillage de la Chine. La tendance risque de se poursuivre.

Après une lourde chute en­tre l’été 2014 et janvier dernier, les cours des matières premières ont connu un nouvel accès de faiblesse en ce mois de novembre. Le baril de Brent est retombé à quelques encablures de son plancher du 24 août dernier (42,23 dollars). Les métaux industriels sont eux aussi très affectés, à l’image du cuivre, au plus bas depuis mai 2009, ou du nickel, qui a retrouvé son niveau de 2003. L’indice S&P GSCI, qui couvre un large éventail de matières premières, accuse un repli de 26% depuis le 1er janvier et de 40% sur un an.

Le supercycle démarré en 2002, brièvement, mais violemment, interrompu en 2008, s’est achevé au printemps 2011. La Chine est au centre de ce bouleversement. Le pays est le premier client des producteurs de matières premiè­res : il a absorbé l’an passé près de la moitié de la consommation mondiale de cuivre (45% précisément), de zinc (47%), d’aluminium (49%) et de minerai de fer (54%), selon Morgan Stanley.

Il est aussi le plus gros importateur de pétrole. Mais son appétit décline alors que sa croissance est au plus bas depuis vingt-cinq ans. Sans compter que l’économie chinoise, après des années d’industrialisation à marche forcée, se rééquilibre progres­sivement vers les services et la consommation. De quoi freiner structurellement ses besoins en matières premières.

Retard dans l'ajustement offre/demande

Face au ralentissement de la demande, l’excès de production peine à se résorber : «Jamais les marchés des matières premières n’avaient connu une période de correction de trois années con­sécutives», souligne Benjamin Louvet, gérant d’OFI AM. Il invoque un retard dans l’ajustement entre l’offre et la deman­de, avec des causes multiples : les couvertures mises en place par certaines compagnies sur leur production, des politiques de subventions qui freinent les ajustements nécessai­res, la dépréciation des devises émergen­tes face au dollar, qui a permis aux entreprises de ces pays de continuer à produire grâce à des revenus assurés en billet vert, face à des charges libellées en monnaies locales.

À cet égard, l’évolution de la devise américaine est déterminante pour le marché des matières premières. Enfin, la politique ultra-accommodante des banques centrales, en abaissant le coût de l’argent jusqu’à zéro, est responsable «du maintien en vie de projets dont la rentabilité avait disparu», selon Benjamin Louvet, qui évoque le pétrole de schiste aux États-Unis.

Dans cette dernière industrie s’opère – enfin – un ajustement de la production. Mais cela ne suffira sans doute pas à réduire l’excès d’or noir au niveau mondial, surtout avec la hausse prévisible de la production de l’Iran. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le rééquilibrage entre l’offre et la demande devrait se faire très progressivement dans les années à venir, avec en ligne de mire un baril à 80 dollars en… 2020.

lerevenu / Par Marianne Py

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