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Manifestations en Pologne: «notre démocratie est cassée»

Publié par medisma sur 22 Juillet 2017, 22:12pm

Manifestations en Pologne: «notre démocratie est cassée»

Des manifestants face au Parlement polonais, à Varsovie, le 21 juillet 2017, protestent contre une réforme controversée de la Cour suprême. Photo Wojtek Radwanski / AFP.

 

Les conservateurs au pouvoir en Pologne ont défié jeudi la Commission européenne en votant une loi controversée sur la Cour suprême. A Varsovie, des milliers de manifestants ont protesté.

Le cortège serpentait dans la ville, illuminé par les bougies portées par les milliers de manifestants. Le trafic était coupé. La colère serrait les rangs. Comme tous les soirs depuis une semaine, les Polonais étaient nombreux, vendredi, à descendre dans la rue s’opposer à la politique menée par le gouvernement.

A Varsovie, les protestataires ont commencé leur marche devant la Cour suprême, plus haute instance judiciaire du pays et visée par une nouvelle loi du parti ultraconservateur Droit et justice, PiS, majoritaire au Parlement. Elle vise à donner au ministre de la Justice le contrôle de l’instance judiciaire, rompant ainsi la séparation des pouvoirs. Votée jeudi par la Diète, la chambre basse du Parlement polonais, c’était au tour des sénateurs, vendredi, de trancher.

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#Varsovie La foule devant le Sénat toujours nombreuse alors que les sénateurs polonais s'apprêtent à voter la loi sur la Cour suprême @libe

00:09 - 22 Jul 2017

Dans la soirée, les manifestants se sont alors rassemblés devant le Sénat. Leur but: faire pression sur les élus pour qu’ils ne votent pas la loi, jugée liberticide par de nombreux observateurs locaux et de «coup d’Etat» par une partie de l’opposition. Mégaphones en main, ce sont les meneuses du mouvement de grève des femmes, lancé en 2016 alors que le gouvernement voulait interdire l’avortement, qui ont harangué la foule jusque tard dans la nuit.

«Nos droits et libertés de base sont menacés»

Un à un, les noms des sénateurs ayant proposé la loi ont été martelés par des milliers de voix. «Sénateurs, vous pouvez encore!», a imploré la foule. Mais dans les rangs des manifestants, il subsistait peu d’espoir sur l’issue du vote. «On est ici parce que notre démocratie est cassée, lâche une quarantenaire, en cherchant la liste des sénateurs à scander sur son téléphone. On sait que la loi passera quand même mais nous ne pouvons pas rester les bras croisés sans rien faire.» Des cordons de dizaines de policiers encerclaient le Parlement pour protéger la sortie des élus. Les manifestants sont restés pacifiques.

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#Varsovie Les protestants crient «Sénateurs, vous pouvez encore» ne pas voter la loi qui permet au gouvernement de contrôler la cour suprême

22:49 - 21 Jul 2017

 

«Cette loi pourrait détruire complètement notre démocratie et la transformer en dictature», déclare un septuagénaire, un drapeau polonais brandi à bout de bras. A une heure du matin, bien que moins importante, la foule était encore nombreuse devant le Sénat. Les bougies et les pancartes s’échangeaient dans l’assemblée.

 

«Nos droits et libertés de base sont menacés, assure Maja, 29 ans, venue de Gdansk, dans le nord du pays, pour l’occasion. Le gouvernement a déjà mis la main sur les médias publics. La télévision publique est tellement remplie de propagande qu’elle est irregardable. Hier, le ministre de l’Intérieur y a déclaré que toutes les personnes qui s’étaient réunies pour manifester étaient en fait là pour se promener. Après les médias, ils s’attaquent à la justice. Le gouvernement et les parlementaires ne peuvent pas ignorer un tel mouvement populaire. Et s’ils nous ignorent, de plus en plus de personnes vont nous rejoindre. Nous ne nous arrêterons pas là.»

Le couperet est tombé vers deux heures du matin, après quinze heures de débats. 55 sénateurs ont soutenu le texte, contre 23 voix d’opposition. Contre toute attente, deux élus du PiS au pouvoir se sont abstenus. Echauffés, quelques centaines de manifestants ont tenté de bloquer la sortie du bâtiment aux sénateurs PiS. Dispersés par les forces de police, les protestataires ont promis de se retrouver dès le lendemain. Le président Andrzej Duda, réfugié dans sa résidence d’été, doit encore signer la loi pour qu’elle prenne effet.

 

Libération / Aude Massiot

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