Lors d'une interview télévisée diffusée au Royaume-Uni, Emmanuel Macron a admis que la France pourrait être tentée par une sortie de l'Union européenne à l'instar de sa voisine d'outre-Manche... Avant de se reprendre et de préciser son propos.
Lors d'une interview accordée par Emmanuel Macron à la chaîne BBC et diffusée le 21 janvier, une séquence a particulièrement retenu l'attention des médias britanniques et français.
Le journaliste de la BBC, Andrew Marr, est revenu sur le Brexit et sur un éventuel Frexit, suggérant notamment : «Si la France avait tenu un référendum, le résultat aurait peut-être été le même.»
Ce à quoi le président français a répondu aussitôt : «Oui, probablement... Probablement, dans un contexte similaire [à celui du Brexit].»
Ensuite, Emmanuel Macron a semblé chercher ses mots : «Mais notre contexte était très différent, donc je ne prendrais pas les paris... Mais j'aurais vigoureusement combattu pour gagner [un tel référendum].»
BBC News (UK)
If France had held an EU referendum it "probably" would have been the same result - French President Emmanuel Macron tells #Marr bbc.in/2DsE9hj
EU BOMBSHELL: Macron admits France would vote to LEAVE EU if country held referendum
Le président français a également jugé périlleuse l'initiative prise en juin 2016 par David Cameron, l'ex-Premier ministre britannique, de proposer un référendum à ses concitoyens pour ou contre la sortie de l'Union européenne (près de 52% de suffrages exprimés étaient pour la sortie de l'Union européenne) : «Vous prenez toujours un risque quand vous avez un tel référendum, juste "oui" ou "non" dans un contexte aussi compliqué...»
Et les Français, dans tout cela ?
En France, les partis souverainistes et nationalistes tels que l'Union populaire républicaine (UPR) et le Front national (FN) se montrent régulièrement critiques vis-à-vis l'Union européenne.
Lors d'un sondage TNS Sofres réalisé en France à la même époque que le référendum sur le Brexit, seuls 45% des Français sondés se disaient pour rester dans l'UE, mais seulement 33% auraient choisi d'en sortir, ce qui laissait une large part aux indécis : 22%. Par ailleurs, 45% des personnes interrogées se disaient favorables à un référendum en France, alors que 44% n'en voulaient pas.
Pour mémoire le référendum français de 2005 sur l'adoption d'une Constitution pour l'Europe s'était soldé par un échec : le non avait recueilli plus de 54% des suffrages exprimés. Ce fut le premier traité européen rejeté par référendum après ceux de 1972 et 1992 qui avaient été approuvés par le peuple.
Frantz Klintsevitch, premier vice-Président de la commission de la Défense au Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe), a commenté les propos d'Emmanuel Macron qui avait déclaré dans une interview accordée à la BBC que si l'Union européenne ne se réformait pas, elle courait le risque d'un Frexit.
« Il y a des problèmes au sein de l'Union européenne et ces problèmes sont très graves. Mais il est peu probable que le sort du Royaume-Uni attende la France », a signalé le sénateur dans un entretien à Sputnik.
Évoquant l'éventualité de sortie de l'UE en l'absence de réformes, Macron « tente de gagner à sa cause une partie de l'électorat de sa rivale Marine Le Pen qui se prononce pour une rupture immédiate avec l'UE », estime le parlementaire.