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Depuis 2007, rien n’a changé sauf en pire

Publié par medisma sur 21 Mars 2018, 22:11pm

 

Depuis 2007, rien n’a changé sauf en pire

L’avantage des petits gouvernements, même corrompus, c’est que la dette publique est plus petite que dans les pays à gros gouvernement.

En fin d’année 2017, le FMI a dû se pencher sur le cas du Congo Brazzaville. Le gouvernement de Denis Sassou-Nguesso, qui cumule plus de 30 ans au pouvoir, a compensé la baisse du pétrole par la dette publique plutôt que de réduire son train de vie.

La dette du Congo est désormais équivalente à la fortune personnelle de Denis Sassou-Nguesso. 10,4 milliards de dollars, soit 110% du PIB du pays, indique le blog Brazzabuz. 

Le FMI a demandé quelques éclaircissements comptables avant d’accorder une aide.  « Personnellement, je ne pense pas que les experts du FMI viennent pour nous sauver. Aucun pays au monde ne s’est développé grâce au FMI. Mais s’il peut nous aider à améliorer la gestion des finances publiques, ce serait quelque chose de gagné. »

Didier Galebaye, porte-parole du Syndicat des enseignants du supérieur (Synesup)

Finalement, à bien y regarder, la manne pétrolière serait plutôt une malédiction. Elle incite les gouvernements à vivre d’une rente prélevée sur les activités gérées par d’autres (les grandes compagnies pétrolières internationales) et ne pousse pas les habitants à développer leur propre économie productive.

Pétrole ou pas, un pays mal géré reste un pays mal géré. 

En Europe, à bien y regarder, la situation n’est pas si différente pour les pays à mauvaise gestion comme la France. Là pas de manne pétrolière pour financer les dépenses stupides, mais la garantie implicite d’une masse de contribuables dociles. Et si le contribuable renâclait, il reste toujours le recours à la dette, placée par des banques complaisantes.

Les Echos du 19 mars :

« Les banques prêtent aux Etats en échange d’une promesse implicite que ces derniers les sauveront, si besoin est, avec l’argent prêté« , déplore Thierry Philipponnat.

Thierry Philipponnat dirige l’institut Friedland, un think tank créé par la Chambre de commerce et d’industrie de Paris.

Cet institut entend « contribuer au débat public sur les conditions nécessaires au développement des entreprises et d’éclairer la prise de décision des décideurs économiques et publics. »

Rien n’a changé depuis 2007 : à cette époque, les banques « trop grosses pour faire faillite » souscrivaient largement aux emprunts de leur Etat de tutelle, qui enfilait les déficits comme des perles.

Thierry Philipponnat n’exhorte pas le gouvernement à dépenser moins et donc à emprunter moins aux banques ; ce serait aussi vain que de prétendre dissuader des pharaons de pratiquer l’inceste ou inciter Denis-Sassou et son entourage à baisser leur train de vie.

La dette publique et privée déjà insoutenable en 2007 s’est alourdie, elle excède les capacités humaines de deux générations de contribuables ; il va falloir s’en débarrasser d’une façon (l’inflation) ou d’une autre (le défaut).

Faute d’inflation, la préparation du jubilé commence.

L’idée de Thierry Philipponnat est donc que les gouvernements puissent émettre de la dette junior dont les garanties seraient inférieures à la dette senior.

Les Echos :

« Nous proposons que les Etats soient obligés d’émettre 40% de leurs obligations sous forme junior, quelles que soient les circonstances, explique Thierry Philipponnat. Et en cas de difficultés, cette dette junior sera automatiquement effacée. Un mécanisme assez proche de celui qui a été imposé aux banques. »

L’objectif est de renforcer la discipline de marché, en obligeant les créanciers à faire une véritable analyse de risque pour les obligations souveraines qu’ils achètent, mais aussi de faciliter les restructurations.

Pour Thierry Philipponnat, ‘il y aura toujours des investisseurs prêts à acheter des titres plus risqués. Et les pays les plus solides ne devraient pas enregistrer une différence significative entre les taux de leurs titres juniors et seniors.' »

En gros, la dette junior n’étant pas garantie par les rachats de la Banque centrale européenne, les analystes risque crédit seraient obligés de réfléchir et de faire leur métier…

Les taux de la dette junior vivraient alors leur vie, indépendamment des manoeuvres de la BCE. Mais la phrase importante est en cas de difficultés, cette dette junior sera automatiquement effacée. Les détenteurs de cette dette (déposants au travers de super livrets) perdraient tout. A terme, 40% du stock de dette d’un pays deviendrait effaçable.

C’est cela, le jubilé.

 

Simone Wapler

 

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