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L’ancienne présidente sud-coréenne Park condamnée à 24 ans de prison pour corruption

Publié par medisma sur 8 Avril 2018, 20:39pm

L’ancienne présidente sud-coréenne Park condamnée à 24 ans de prison pour corruption

 

 Park Geun-hye a été condamnée vendredi 6 avril à vingt quatre ans de prison et 18 milliards de wons (13,8 millions d’euros) d’amende par le tribunal de Séoul. L’ex-présidente conservatrice sud-coréenne, destituée en décembre 2016 et emprisonnée depuis mars 2017, a été reconnue coupable notamment de corruption, d’abus de pouvoir et de fuite de documents officiels, le tout dans l’affaire dite « Choigate ».

Fin février, le parquet avait requis trente ans de détention. Le verdict a été diffusé à la télévision, les juges estimant qu’il relevait de l’intérêt du public.

Mme Park s’y était opposée, arguant d’une atteinte aux droits de la défense et à la présomption d’innocence. En vain. Elle a refusé de se présenter au tribunal, comme elle avait refusé d’assister aux différentes audiences de son procès, commencé en octobre 2017, et qu’elle considérait comme une « revanche politique ».

Park Geun-hye condamnée à 24 ans de prison

Devant le tribunal plusieurs dizaines de ses partisans exigeaient sa libération. Le « Choigate » a éclaté en octobre 2016 avec les révélations par la chaîne de télévision JTBC d’une véritable dépendance de la présidente à l’égard d’une amie proche, l’intrigante Choi Soon-sil. Usant de sa relation particulière avec Mme Park, Mme Choi a extorqué des millions d’euros aux chaebols (les conglomérats sud-coréens) pour deux fondations qu’elle contrôlait. Bien que n’apparaissant pas dans les organigrammes officiels, elle aurait joué un rôle majeur dans la plupart des décisions prises par la présidente, allant jusqu’à relire ses discours, se prononcer sur les membres du gouvernement et choisir sa garde-robe.

 Choi Soons-il a été condamnée en février à vingt ans de détention.

Depuis son placement en détention, Mme Park semble de plus en plus isolée. Affectée par quelques soucis de santé, elle passerait ses journées dans sa cellule de 10 m² à lire et à regarder des séries télévisées. Elle n’aurait guère de contacts avec l’extérieur. Née à Daegu (Centre) en 1952, fille du président autoritaire Park Chung-hee (en poste de 1961 à 1979), elle est traitée comme une princesse, même si son existence tourne au tragique quand sa mère est assassinée en 1974. La jeune Park a alors 23 ans et doit rentrer précipitamment de Grenoble (Isère), où elle étudie, pour assumer auprès de son père le rôle de première dame. Elle tombe alors sous la coupe d’un pseudo-pasteur, Choi Taemin, le père de Choi Soon-sil. Personnage sulfureux proche de Park Chung-hee, il devint le guide spirituel de sa fille en lui faisant croire qu’il pouvait communiquer avec l’esprit de sa mère. Il fut alors surnommé le « Raspoutine coréen ».

A la mort de son père, Mme Park se rapprocha un peu plus de la famille Choi et notamment de Choi Soon-sil, l’une des filles de Choi Tae-min. La jeune Park traverse alors une période difficile. Dans ses journaux intimes publiés entre 1980 et son entrée en politique en 1997, elle évoque la rébellion de Devadatta, cousin de Bouddha ayant conspiré contre lui ; elle écrit avoir « ressenti une forme d’apaisement à découvrir que même Bouddha avait été victime de trahison ».

La « reine de glace »

Ce sentiment a été nourri par les revirements des anciens proches de son père, qui l’ont désavoué après sa mort. Depuis, Mme Park, restée célibataire et qui fut surnommée la « reine de glace » pour une maîtrise de soi qui n’excluait pas la dureté, a toujours eu du mal à accorder sa confiance. Elle choisit néanmoins de se lancer en politique avec l’appui de Choi Soon-sil, en partie pour restaurer l’image de son père, qu’elle estime injustement bafouée. Députée de Daegu en 1998, elle est élue à la présidence en 2012. Elle a notamment bénéficié du soutien des personnes âgées vivant dans une certaine nostalgie de la période de forte croissance des années Park Chung-hee et émues par l’histoire tragique de Park Geun-hye, qui avait adopté la coiffure de sa mère. Première femme présidente, Mme Park avait promis un « second miracle du fleuve Han », à l’image du premier, initié par son père. Aujourd’hui, il ne reste de son mandat que le tragique naufrage du ferry Sewol en 2014, où plus de 300 personnes périrent, essentiellement des lycéens, et le « Choigate », qui a précipité sa chute.

 

Par  philippe mesmer lemonde.fr

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