Greenspan ou les turbulences du nouveau monde
Selon Alan Greenspan, La guerre en Irak avait pour principal objectif la main mise américaine sur les importantes réserves pétrolières du pays. A la tête de la Fed durant deux décennies,âgé de 81 ans et républicain , il vient de lancer une véritable bombe en affirmant publiquement : «I am saddened that it is politically inconvenient to acknowledge what everyone knows: the Iraq war is largely about oil » (Cela m’attriste qu’il soit politiquement inconvenant de reconnaître ce que chacun sait déja, à savoir que la guerre en Irak étant essentiellement une question de pétrole).
Aussitôt lancée et immédiatement démentie par le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates sur les ondes de la chaîne ABC: L’invasion de l’Irak avait pour but de déloger Saddam Hussein, cette « force de déstabilisation» dans le Moyen Orient . «C’est vraiment une question de stabilité dans le Golfe, d’États voyous qui essaient de développer des armes de destruction massive, de dictateurs brutaux».
Les mémoires tant attendues d’Alan Greenspan, The Age of Turbulence: Adventures in a New World,
viennent de paraître et ce, exactement une année après avoir quitté la présidence de la Banque centrale américaine. Il aborde le sujet préoccupant du
moment à Wall Street, la crise des crédits hypothécaires à risque dits « subprime », qu’il attribue au boom du marché immobilier , à la fin de l'ère communiste et à l’arrivée de centaines de
milliers d’immigrés aux États-Unis. Toutefois, nombre de quotidiens américains accusent l’ancien président d’être le responsable premier de cette crise en fermant les yeux sur les pratiques douteuses de certaines banques et sociétés de crédit.
«Non seulement il a gardé des taux trop bas trop longtemps, mais il a donné sa bénédiction aux activités risquées qui ont déclenché la crise», déclare Paul Kasriel, responsable des études économiques à la Northern Trust de Chicago, dans une interview accordée à l’agence Associated Press.
Peu importe la crise, l’ancien président de la Réserve fédérale américaine, Alan Greenspan, critique vivement le
président George W. Bush, responsable selon lui d’une gestion calamiteuse des dépenses publiques en connivence avec le Parti républicain, auquel il appartient pourtant: « Les républicains du
Congrès (...) ont échangé principe contre pouvoir. Ils se sont retrouvés avec ni l’un ni l’autre. Ils méritaient de perdre....." Et d'ajouter: Le débat sur une politique
économique rigoureuse a été totalement escamoté. Quant à la politique économique, elle est restée strictement cantonnée entre les mains du personnel de la
Maison-Blanche».
M.Greenspan se dit surpris que le président américain n’ait pas tenu ses promesses électorales faites en 2000 relatives à une meilleure gestion des dépenses publiques. Il révèle en outre qu’il a exhorté maintes fois Bush à limiter les dépenses improductives, mais sans succès.
Son livre récent de 500 pages, intitulé en français "L’Age de turbulence: aventures dans un nouveau monde", comporte
deux volets: Ses mémoires, mais également sa vision pour l’avenir.
Et selon des sources proches du dossier, citées par le Wall Street Journal, l’éditeur lui a versé une avance de plus de 8 millions de dollars pour ses écrits.
À 81 ans et toujours alerte, Alan Greespan enchaîne conférence sur conférence (facturées 150 000 dollars chacune), conseille des Etats et collabore avec nombre de banques et sociétés financières internationales.
N’en déplaise à ses détracteurs, l’entreprise ‘Greenspan’ est particulièrement florissante….