
condamnés surtout « pour avoir sous-estimé le prix du mensonge ».
Quant à
la première banque suisse UBS, elle vient de fermer 19 000 comptes de clients américains sous la pression du fisc des Etats-Unis. En effet, elle est au centre d'un nouveau scandale : elle est
accusée par le fisc outre atlantique d'avoir aidé à lui dissimuler 18 milliards de dollars.
L’administration de l’oncle Sam a découvert le pot aux roses grâce aux révélations d’un ancien dirigeant de la banque arrêté voici quelques mois. Pour prix de sa remise en liberté il a accepté de collaborer avec les enquêteurs multipliant les révélations sur les agissements illégaux de l’UBS aux Etats-Unis et sur sa clientèle.
Il a été dès lors facile à l’administration fiscale de faire pression sur la banque : soit elle livrait le listing de sa clientèle, soit elle fermait les comptes. L’UBS a choisi la seconde option sachant d’ailleurs très bien que l’identité des intéressés était d’ores et déjà connue par les autorités.
Les titulaires des comptes récupéreront leur mise mais cette fois-ci déclarée au fisc. La banque suisse se serait bien passée d’une telle affaire qui porte atteinte à son image.
Et ce n’est pas fini.
Le siège à Zurich de cette grande banque a été vandalisé samedi 17 janvier 2009 par une trentaine de personnes. De la peinture rouge, verte et rose, a été lancée sur la façade du bâtiment et des
pneus ont été enflammés. L’attaque s’est déroulée à la nuit tombée et a causé
des dégâts importants évalués à des dizaines de milliers d’euros.
L'UBS, naguère symbole de la florissante activité financière helvétique, symbolise aujourd'hui toutes les dérives de la finance internationale. La banque a été gravement affectée par la spéculation sur les « subprimes », à l'origine de la crise actuelle. L'UBS a également été un acteur de la gigantesque fraude orchestrée par le financier américain Bernard Madoff.
Fierté, orgueil et symbole de la Suisse conquérante, les banques helvétiques sont tombées de leur piédestal. Elles ne suscitent plus que ressentiments, critiques et dénonciations.
Au-delà même des dégradations, la révolte des Suisses contre leur banque s’explique par les pertes abyssales subies par l’UBS, son implication dans le scandale Madoff et surtout son appel à l’Etat pour obtenir une aide sur fonds publics. Et le plan de sauvetage – il porte tout de même sur des milliards d’euros avec la reprise par le gouvernement des actifs toxiques – ne suffira peut-être pas. L’Etat devra sans doute puiser à nouveau dans la caisse. Les Suisses sont choqués. Alors que le pays est entraîné dans la crise, leur réaction est de plus en plus violente.