Comment sortir de la « trappe à liquidité », faire circuler l’argent dans l’économie pour relancer l’activité, en
restaurant ce que les économistes appellent la vélocité monétaire ? Selon Félix Salmon, Le Zimbabwe met en oeuvre une mesure radicale qui pourrait fournir la réponse et qu’il présente comme
suit :
De fait, une deuxième variable joue un rôle clé, c’est la vitesse de circulation. Le même billet servira à de multiples transactions. La même quantité monétaire pourrait donc théoriquement donner lieu à un nombre infini d’échanges... ou à un nombre nul, si la vitesse se ralentit jusqu’à zéro, c’est à dire si tout le monde thésaurise.
Ce ralentissement est celui constaté lors des situations dites de « trappes à liquidité » qui s’installent lorsque l’épargne de précaution s’accumule sous forme liquide, au détriment de la dépense, donc de l’activité, donc de l’emploi, donc des revenus, donc de la dépense...etc dans une spirale baissière sans fin.
Concrètement, les centaines de milliards mis à disposition du système financier n’en sortent guère. Les banques se constituent un confortable matelas, et de plus n’ont pas confiance dans la solvabilité future des emprunteurs.
Si la variable quantité devient inopérante, pourquoi ne pas alors tenter d’influer sur la vitesse ? Comment ? En réinventant la monnaie fondante, qu’avait préconisé au début du 20ème siècle Silvio Gesell, pour l’Argentine alors confrontée à une situation semblable.
C’est en tout cas la solution radicale que met en oeuvre la Banque Centrale du Zimbabwe. Le billet reproduit ci-dessus porte une date de péremption (flèche), incitation très certaine à s’en débarasser au plus vite, et donc à le faire circuler....