Près d’un ménage sur huit vit sous le seuil de pauvreté en France,
où la montée de la misère, nourrie par la crise, touche de nouvelles populations et inquiète les associations caritatives. Les jeunes souffrent aussi, à l’heure où 23 % des 16-24 ans sont au
chômage et où 120 000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans diplôme. « Ils vivent non seulement un moment difficile dans leur vie, mais il n’y a pas de perspective », déplore
Véronique Davienne, déléguée nationale adjointe d’ATD Quart-Monde.
« On a constaté que la pauvreté grandissait. Nous avons une hausse de fréquentation de 20 % dans nos permanences, ce qui est considérable », souligne Henriette Steinberg, secrétaire nationale du Secours populaire.
La crise a fait affluer dans les centres d’aide des populations nouvelles : jeunes, retraités financièrement étranglés pour s’être portés caution pour leurs enfants, classes moyennes brusquement confrontées au chômage. « Travailleurs en CDD et intérimaires ont été victimes dès septembre 2008 des premiers éléments de la crise », témoigne Patrick Doutreligne, délégué général de la Fondation Abbé Pierre. « Des gens dans une grande détresse car confrontés à des codes sociaux qu’ils ne connaissaient pas jusqu’ici ». Les populations les plus précaires, elles, le sont restées. « Ceux qui étaient à fleur de l’eau, les mères seules, les employés à temps partiel qui gagnent les deux tiers du smic, ceux-là ne s’en sortent absolument pas », souligne Patrick Doutreligne. Désespérant !