Selon des experts cités par le journal britannique The
Guardian daté du 4 février, la fortune de la famille Moubarak pourrait atteindre 70 milliards de dollars à la suite de partenariats d'affaires avec des entreprises
étrangères.
Le peuple égyptien réclame ostensiblement son départ, mais Hosni Moubarak s'accroche. Alors qu'environ 40% de la population (l'Egypte compte 80 millions d'habitants) vivrait avec moins de trois dollars par jour, le journal britannique The Guardian rapporte que selon des experts du Moyen-Orient la fortune de la famille du président égyptien serait répartie au minimum comme tel : 15 milliards de dollars pour Hosni Moubarak, un milliard pour son épouse Suzanne, huit milliards pour son fils aîné Alaa et 17 milliards pour son second fils Gamal. Par comparaison, celle du couple Ben Ali est estimée à cinq milliards de dollars, selon le classement du magazine américain Forbes.
En outre, le journal algérien El Khabar rapporte qu’une bonne partie de la fortune des Moubarak serait déposée dans des banques suisses et britanniques ou investie dans de l'immobilier à Londres, à New York, à Los Angeles, en France, en Suisse, en Allemagne, à Dubaï, et dans des complexes hôteliers sur les côtes de la mer Rouge.
Un système de corruption pour chaque investissement étranger en Egypte aurait permis au clan Moubarak de s'enrichir. Selon le quotidien britannique, le pouvoir égyptien exigerait, pour toute implantation dans le pays, une joint-venture avec un partenaire local à hauteur de 20 %.
Les fils du raïs, Gamal et Alaa, auraient profité de ces largesses et seraient milliardaires. La chaîne américaine ABC News affirme que Gamal Moubarak aurait spéculé sur la dette souveraine de son pays depuis une trentaine d'années. Acheteur d'immenses terrains militaires, il les aurait revendus à des investisseurs. La famille Moubarak posséderait également des participations dans des entreprises égyptiennes liées à l'Etat ou l'armée.
UN MODE D'ENRICHISSEMENT PROPRE AUX DICTATEURS
Un professeur en sciences politiques de l'université de Princeton affirme que l'estimation de la fortune des Moubarak équivaut à celle d'autres leaders des pays du Golfe. Ce mode d'accumulation de richesses est "un modèle appliqué par d'autres dictateurs du Moyen-Orient afin que leurs richesses ne soient pas saisies au cours d'un changement de pouvoir. Ces dirigeants prévoient ce cas".
Sources : LEMONDE.FR-The Guardian