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Le plan global américain pour contrer les révolutions arabes

Publié par medisma sur 8 Avril 2011, 20:58pm

Catégories : #lintegral

I-Libye, Yémen, Bahreïn : le sale jeu de Washington

1252042794obama_flags_us_israel.jpgDe nombreux indices laissent croire que les États-Unis ont mis sur pied un plan global pour faire face aux révolutions dans le monde arabe qui s’articule autour d’une seule priorité : sauvegarder leurs intérêts et ceux d’Israël.

 1. En Libye, il est désormais clair que Washington utilise l’intervention armée à dose adéquate dans le but d’influencer la constitution d’un nouveau pouvoir. Celui-ci sera composé d’un mélange entre des figures du régime de Mouammar Kadhafi, encouragées à faire dissidence récemment, et d’anciens du régime qui sont entrés en rébellion dès le début de la contestation, notamment à Benghazi. Les déclarations des responsables états-uniens montrent que l’objectif est de créer un équilibre des forces sur le terrain afin de contraindre Kadhafi à la négociation, à travers des bombardements sur ses unités mieux armées, entrainées et organisées que les rebelles. Les aides militaires sont fournies à ces derniers au compte-gouttes, de manière à ne pas leur permettre de remporter la bataille, mais, en même temps, à les aider à résister aux attaques des forces loyalistes. Il apparait de plus en plus que les forces des rebelles sont encadrées par des officiers des services de renseignement américains, britanniques et français. Des forces spéciales appartenant à ces pays mènent des opérations ciblées afin d’affaiblir les unités de Kadhafi à chaque fois que les rebelles sont en difficulté. Les correspondants de la presse étrangère affirment que ces derniers sont surtout habiles à poser pour les photographes et à vider leurs armes en l’air. Concernant leurs compétences militaires, beaucoup de points d’interrogation sont soulevés.

 2. Le schéma au Yémen n’est pas très différent. L’Administration Obama a chargé son ambassadeur à Sanaa d’accueillir chez lui des représentants de l’opposition et du pouvoir pour tenter de trouver une issue à la crise. Il est clair que les États-Unis ont réparti leurs pions dans les deux camps afin d’être gagnants quels que soit l’issue de la confrontation. C’est ce qu’ils appellent une « win-win situation ».

dictateur_degage.jpgL’attitude des États-Unis s’explique par le fait qu’ils disposent dans ce pays d’une présence militaire importante, sous prétexte de la lutte contre le terrorisme, qui constitue le noyau d’une présence à long terme, nécessaire pour surveiller et protéger les détroits maritimes stratégiques et être prêts à intervenir dans la Corne de l’Afrique.

La proximité géographique de l’Arabie saoudite, plus important exportateur de pétrole au monde, explique cet investissement US au Yémen. Car toute guerre civile dans ce pays risque de déborder sur le royaume wahhabite.

 3. La couverture politique et diplomatique assurée par les États-Unis à l’intervention militaire saoudienne à Bahreïn prouve que les déclarations de Washington sur la démocratie et les droits de l’homme ne sont que des mensonges. Pour étouffer la révolution bahreïnie, une vaste campagne a été organisée pour accuser l’opposition dans ce pays d’être chiite, alors qu’à l’origine, elle est constituée de personnalités chiites et sunnites qui réclament l’instauration d’une monarchie constitutionnelle.

La peur de la contagion en Arabie saoudite et la crainte de voir ce pays déstabilisé expliquent, encore une fois, le silence des États-Unis, voire leur complicité, face à la répression sans pitié exercée sur l’opposition à Bahreïn.

II-Syrie : La détruire pour mieux compenser la perte de l’Égypte

arton6083-4e200.jpgLa conspiration contre la Syrie s’inscrit dans le cadre d’une nouvelle stratégie américaine imaginée dans le but de s’adapter et d’exploiter les changements survenus dans le monde arabe. Washington a mis en œuvre ce plan visant à affaiblir la Syrie et à la plonger, si possible, dans le chaos, sous prétexte d’appuyer des réformes, alors qu’en Arabie saoudite et à Bahreïn, les appels aux réformes sont ignorés et la répression est passée sous silence.

En Égypte, les États-Unis ont essuyé une grave perte et subi une grande déception avec la chute du président Hosni Moubarak et du général Omar Soleiman, en qui Washington plaçait tous ses espoirs pour diriger le régime après la révolution dans un souci de continuité au niveau de la politique étrangère et des engagements envers Israël.

L’élan du peuple égyptien a pulvérisé le plafond sous lequel les américains souhaitaient maintenir la révolution du 25 janvier. Et même s’ils continuent de disposer d’une importante influence au sein du Conseil militaire suprême, à travers, entre autres, le chef d’état-major Sami Annan, les stratèges et les décideurs US ont estimé que les dynamiques libérées en Égypte constituaient un grave danger et risquaient d’initier des changements existentiels pour l’État hébreu, surtout si le nouveau pouvoir égyptien décidait de se rapprocher de la Syrie et de s’éloigner des accords de Camp David.

La riposte américaine s’est alors articulée autour deux axes :

 1. Renforcer et protéger contre tout mouvement de contestation le régime saoudien, qui constitue le dernier pilier de l’« axe arabe modéré ». Cette décision s’est concrétisée dans la couverture totale apportée à l’occupation de Bahreïn par des troupes saoudiennes et d’autres pays du Golfe, afin d’écraser la révolte dans ce petit archipel de 750 km2, dont la population réclame l’instauration d’une monarchie constitutionnelle.

imagesCA46871B.jpg 2. Après avoir stabilisé la situation à Bahreïn et au Yémen, les États-Unis se sont tournés vers la Syrie. Affaiblir la Syrie permet, en effet, de fixer des limites au changement qui s’opère en Égypte, oblige le nouveau pouvoir au Caire à rester confiné dans le cadre étroit des accords de Camp David. Les fortes pressions exercées sur la Syrie visent donc à affaiblir le régime de telle sorte à le jeter dans les bras des États-Unis et de l’Arabie saoudite.

Il va sans dire que tout affaiblissement de la Syrie réduit l’efficacité du rôle iranien dans le conflit israélo-arabe, pour des raisons stratégiques et géographiques, et aura une influence directe sur les changements intervenus dans la politique de la Turquie, qui s’est articulée ces cinq dernières années sur un partenariat avec la Syrie, qui forme le noyau d’un axe régional duquel est exclu Israël. Or l’objectif stratégique des États-Unis est de former un système régional dont le cœur et le moteur seraient l’État hébreu. Damas avait fortement contribué à faire échec à ce plan dont le premier acte était l’invasion de l’Irak.

C’est pour toutes ces raisons que Washington fait preuve d’un grand enthousiasme à l’égard du mouvement de réformes en Syrie et lui assure un soutien à travers un dispositif politique, médiatique et sécuritaire fourni par un réseau régional saoudo-libano-jordanien, qui anime des groupes et des personnalités syriennes, connus pour leurs liens avec les Etats-Unis et d’autres pays occidentaux.

Le combat pour le contrôle de la Syrie a toujours été le principal enjeu des offensives israélo-américaines.

Sources : New Orient News

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