I- Lors d’une interview accordée à Paris Match, elle a notamment affirmé :
-Sur la dégradation des institutions :
«La dégradation des institutions de la Ve République est évidente. Nos gouvernants veulent faire croire qu’ils exercent le pouvoir, mais ils se contentent de l’occuper, et ce à un moment où les bouleversements du monde imposeraient plus de courage et de lucidité. C’est une véritable “imposture politique”, consciente ou non, et les Français, de plus en plus inquiets sur leur avenir, le sentent. L’affaire des retraites en a été une illustration. Sur ce sujet, important certes mais sectoriel, la loi proposée offre un exemple concret de cet avenir incertain : un texte assez mal ficelé, ressenti à tort ou à raison comme injuste et qu’il faudra revoir dans quatre ou cinq ans. Les Français ont le sentiment que leurs dirigeants n’anticipent plus aucun grand enjeu de demain.
-Sur le Général De Gaulle :
Le Général, c’est vrai, était un visionnaire, et il avait, de 1958 à 1969, donné à la France des cartes pour cinquante ans : l’indépendance par la sortie du commandement intégré de l’Otan, le nucléaire civil et militaire. Il avait reconnu la Chine et, en pleine guerre froide, en 1966, signait un partenariat dans le domaine spatial, celui de la puissance de demain, avec celle qu’il appelait toujours la Russie. Que sont devenus tous ces atouts ?
-Sur la France :
Les Russes sont champions du monde d’échecs. Les Chinois jouent au mah-jong, les Américains au poker, les Anglais au bridge. Et nous, simplement à la belote. Un jeu qui n’implique pas une stratégie à 200 coups d’avance ! Nous avons cessé d’anticiper.
II- Son dernier essai 'Impostures politiques':
Dans ce livre, cette gaulliste fustige la dégradation de la puissance française sur la scène mondiale.
Cette grande Dame nous a habitué à la pertinence de ses analyses, comme à la maîtrise de la géopolitique*, mais dans cet essai, elle se surpasse avec maestria.
Concise, d’une rhétorique digne de Boileau : « ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement - et les mots pour le dire arrivent aisément » l’élève de Jean Foyer fait preuve de la pédagogie nécessaire à nous éclairer, souvent désinformés et trompés que nous sommes sur les causes des ravages causés par la dégradation politique et la trahison de la « nomenklatura ».
L’auteur n’écrit pas pour « se faire plaisir », mais pour nous faire partager son savoir, son expérience, dans une prodigieuse synthèse. Force est de constater qu’elle ne fit jamais dans son parcours, aucune concession concernant ses convictions. Si pour exister, il lui faut courber l’échine, accepter la vassalisation de la France, la transformer en colonie de l’empire euro-germano-atlantiste, cela ne fait pas du tout partie de son registre.
Elle décrit comment cette nouvelle politique ou « realpolitik » menée par l’oligarchie, avec l’aide des médias neutralisés, a détruit la quintessence de la Vème République. La dérive de la politique actuelle, due essentiellement à l’adoption funeste du quinquennat, a fait du président de la République un chef de parti ou de coalition ; ce représentant d’un clan, nuit à l’alternative qui privilégie la souveraineté populaire à l’intérêt partisan, sur l’idée du « bien vivre ensemble », dans l’intérêt général de la nation.
La Vème République, adoptée par référendum, totalement pervertie dans son essence, régresse au profit du « régime des partis » et annihile la philosophie gaullienne. Dans ce cas, nous dit-elle, « les partis se réemparent des institutions de la République »... tout en précisant que CDG reconnaissait aux partis une fonction indispensable, mais, soulignait que la démocratie est la propriété du peuple, et non des partis. Dans le cas où les partis confisquerait cette démocratie, la représentation nationale ne serait plus l’illustration du choix du peuple, et par voie de conséquence, en désespérance, livré à l’abstention et à ses vieux démons.
Ensuite, l’auteur illustre, ce que fut la « Voie de la France » dans le monde, nous fait réfléchir à l’importance de « l’héritage gaullien », et des avantages que « la politique de la grandeur » apportèrent en fierté, et plus même, à la France et aux Français. Nation, exemple de liberté, et d’émancipation des peuples, le souvenir de cette politique nous replonge dans la conscience des retombées « tous azimuts » dans tous les domaines dont notre pays a bénéficié, et aujourd’hui, le souvenir de la Politique étrangère de CDG, nous auréole encore !
« Il y a un
pacte vingt fois séculaire entre la grandeur de la France et la liberté des autres… » (De Gaulle cité par Malraux dans « Les Chênes qu’on abat » 1970).
Cette nation, née des Lumières, de la Révolution Française, a fait de la France un pays atypique, que les hégémonies s’empressent de combattre, depuis longtemps, grâce à l’aide du parti de l’étranger, toujours présent, guettant comme du temps de Vichy, sa fin. Marie-France Garaud établit encore que, seules l’indépendance nationale, la volonté du peuple, font la démocratie, condition si qua none du maintien de la nation, et les institutions, garantes du respect de l’autorité de l’État et de la séparation des pouvoirs, parachèvent cet équilibre.
Malheureusement, celui-ci fut fortement chamboulé, à cause de nombreux réajustements nécessaires par la soumission de la France à la déconstruction européenne, état supranational, et à la pratique de la cohabitation, illégitime par rapport la lecture de la Constitution : lorsque le peuple réprouve son président, celui-ci désavoué doit s’en aller. « La parole est au peuple, la parole du peuple c’est la parole du souverain » CDG disc. Londres 1/3/41.
Malheureusement, la vulgarité des médias, principalement celle de la « médiocre lucarne », et l’enseignement antinationale ravalent le peuple, et forcément les plus défavorisés, dans l’adoration du Veau d’or, faisant des captifs de l’envie de l’inatteignable ; les citoyens, alors devenus individualistes, désespérés et violents, se réfugient dans la négation de la réussite honorable car devenue impossible à cause de l’ascenseur social volontairement mis en panne.
« Faire en sorte que l’intérêt particulier soit contraint de céder à l’intérêt général : que les grandes ressources de richesse commune soient exploitées et dirigées à l’avantage de tous : que les coalitions d’intérêt soient abolies une fois pour toutes. » CDG - Mémoires de guerre. Nous en sommes loin !
Contrairement à la classe des nantis, le peuple est patriote, il apprécie le fait d’appartenir à une nation dont il est fier, c’est son bien, il souffre quand on lui rabâche à longueur d’antenne que la France est amoindrie, il est meurtri quand il est culpabilisé par ses dirigeants qui le rendent responsable de cette situation, alors il s’enfonce... dans l’autodestruction... attitude classique !
Par ce livre, ce peuple intelligent et frondeur retrouvera le ressort nécessaire à reprendre espoir. Il est aisé de mesurer combien la France avec tous ses atouts, doit réussir. Enfin, il suffit de réfléchir, la France, cinquième puissance mondiale, serait plus misérable aujourd’hui qu’au sortir de la guerre ? Croyance « abracadabrantesque » !
Marie-France Garaud nous démontre avec brio, que nous nous enfonçons de renonciations en renonciations, pour faire l’Europe, qu’il a fallu alors défaire la France, et que pour cela les dirigeants ont pratiqué « la politique de l’abandon » en cédant notre souveraineté, de traités en traités à l’état supranational européen. En outre, elle pose la question essentielle :
« Existe-t-il ou non une relation entre la suprématie de l’économique et la mort politique ? [...] À quoi se réduit alors la politique ? « À la gestion empirique, au jour le jour, au coup par coup. Le critère est la réussite, quels que soient son objet, quels que soient les moyens, la fin les justifie. »
Ou encore, elle parle d’un : « Asservissement progressif, doux et mou. »
Mais elle termine sur une note d’espoir, celui qui conduit notre combat, envers et contre tout, et surtout envers et contre... beaucoup : « Sans doute la décadence n’est pas toujours inexorable, mais le redressement ne naîtra pas seulement de l’analyse de nos faiblesses. Il surgira de la passion de ceux qui, sans se lasser, sauront guetter le moment où tout devient possible, afin de réveiller l’esprit d’un peuple abandonné. »
Là est notre démarche ! Refusant les compromis, sans concession, nous la poursuivrons. Il est nécessaire pour cela de nous libérer de tous les traités européens, par conséquent de quitter cette déconstruction européenne... sortons-en pour en sortir, et rapidement ! Redressons-nous, libérons-nous.
Malgré les difficultés, aujourd’hui de plus en plus nombreux sont ceux qui nous rejoignent ; ensemble, le peuple rassemblé dans un front patriotique et républicain, réussira à influencer le cours de l’Histoire, même si cela peut paraître présomptueux...
Combien de pays se sont-ils libérés des empires, ont-ils fait sécession, pour autant, ont-ils été rayés de la carte ? Pourquoi la France le serait-elle ? La mondialisation qui la ruine n’est pas inéluctable, elle sert les intérêts des seules oligarchies. Nous devons briser nos chaînes, quitter le bateau ivre... Il n’y a pas de sauveur suprême, seul ce que le peuple a fait, le peuple peut le défaire, « en avant pour la victoire », comme nous y exhorte le programme du CNR !
Le message de CDG fut toujours celui-là, merci à Marie-France Garaud, de nous le rappeler !
Nous recommandons la lecture de ce livre à tous ceux qui doutent et se posent de légitimes questions.
Geneviève Blache, Comité Valmy - Résistance et Renouveau Gaulliste