Moubarak : Moi ou le Chaos

Aujourd’hui, scènes de guerre civile au Caire. Des heurts particulièrement violents opposaient mercredi 2 février en fin d'après-midi les manifestants anti Moubarek à des partisans de ce dernier. Composés de flics en civil, parfois à dos de cheval ou de chameau, épée en main, comme au Moyen Age au temps des sarrasins (il s'agirait d'une police du désert rapatriée pour une mission criminelle) , renforcés d'éléments recrutés et soudoyés par le régime, de prisonniers de droit commun ayant "fui" récemment les prisons, et de jeunes membres du parti RCD du Rais, ces anti manifestants écrasaient tout sur leur passage et lançaient depuis le haut des immeubles des blocs de pierres et des cocktails molotov sur les manifestants, le musée national et autres bâtiments administratifs.

Des sources médicales font état de plus de 1500 blessés et un certain nombre de décés dont probablement un soldat.
Devant ces violences, "condamnées fermement" par la Maison Blanche, le Royaume-Uni, l’UE et l'Onu, l'armée a dû intervenir mais timidement pour tenter de mettre fin au chaos qui s'est emparé de la place Attahrir, au centre du Caire, où la révolte anti-Moubarak a élu domicile depuis neuf jours.

 Plus tôt dans la matinée, l'armée égyptienne avait appelé les manifestants à rentrer chez eux, même si elle a jugé à plusieurs reprises que leurs demandes étaient légitimes.

Nombreux sont à présent ceux qui jugent la position de l’armée ambigüe voire louche :

Des avions de chasse qui piquent sur les manifestants à une vitesse assourdissante pour semer la peur parmi les jeunes, acte à assimiler à une provocation manifeste; l’explication avancée par l’armée sur sa présence sur le lieu de rassemblement des manifestants, à savoir apporter aide et protection aux paisibles jeunes révoltés, s'est avérée totalement fallacieuse; l’insistance des forces armées auprès des jeunes manifestants pour qu’ils évacuent ce jour la place Attahrir afin d'éviter  toute violence avec les partisans du président; l'installation la veille, par les forces armées , de fortes protections supplémentaires autour du palais présidentiel; l'accueil irréaliste qui confine à la soumission, réservé par les hauts officiers de l'armée à Moubarak et à son adjoint lors de leur dernière visite à l'état major général des armées….

Mais les manifestants ne sont plus dupes. Ils restent déterminés à aller jusqu'au bout.

 Ils sont apparemment prêts à tout sacrifice.

Et Moubarak ne semble toujours pas prêt à lâcher le pouvoir, malgré les « pressions de plus en plus "fortes" de la communauté internationale qui souvent, à demi-mot ou parfois par tromperie politicienne, le pousse vers une soi-disante sortie pacifique et honorable.

Pourtant, les occidentaux, Etats-Unis en tête,  savaient pertinemment qu'une situation de chaos allaient être provoquée par le régime en place puisqu'ils ont décidé en toute hâte du rapatriement de l'ensemble de leurs nationaux.  

"Ce que disent des parties étrangères sur 'une période de transition commençant immédiatement' en Egypte est refusé", a déclaré un porte-parole du ministère affaires étrangères égyptien, estimant que cela "vise à enflammer la situation intérieure en Egypte".

Et comme si elle ne l’était pas !

Apparemment le président Moubarak est disposé à mettre l’Egypte à feu et à sang selon l’adage : MOI ou le CHAOS !

Vidéos témoins :

Férocités de la police du régime de Moubarak contre des civils égyptiens : L'horreur !

Des manifestants se font écraser par des véhicules de la sûreté de l'état égyptien (live) : (Âmes sensibles s'abstenir) :

 Folie policière : Chevaux et chameaux à la rescousse de Moubarak :

 Autres vidéos du chaos cairote :