Première Interview d’un Sultan chérifien
En 1912, le Sultan du Maroc
Moulay Hafid, accorda une interview, la première dans l’histoire du Royaume, à Monsieur Hubert Jacques, le correspondant du journal français le
‘Matin’.
Ce fut une interview singulière, révélant un homme d’Etat habile, un personnage d’une rationalité étonnante et aux qualités insoupçonnées. Bref, un Moulay Hafid totalement différent de celui qui conduisait le pays à feu et à sang pour le balancer en fin de compte dans les griffes de la colonisation française :
-M. Hubert l’interrogea d’abord à propos de sa décision irrévocable d’abdiquer. Sa Majesté répondit :
Je ne suis pas et je ne peux pas être un Sultan de protectorat.
Ce serait contraire à tout mon passé, à mon besoin de liberté et d’indépendance. Je ne puis oublier, et tout mon peuple se le rappelle, que si je suis actuellement Sultan, c’est précisément parce que je me suis posé à Marrakech en défenseur de mon pays contre toute intrusion étrangère. Je ne puis, sans forfaire à ma conscience, accepter et solliciter moi-même un joug contre lequel je me suis élevé dans une attitude qui m’a valu le trône. Je ne veux pas tromper la confiance que mon peuple a mise en moi. D’autre part, j’ai toujours été habitué à agir à ma guise, à faire tout ce qui me convenait, à dépenser sans compter l’argent qu’il me plaisait de prodiguer, à aller où bon me semblait sans avoir de compte à rendre à personne. Mon père et tous les Sultans du Maroc ont été habitué à cette autorité et à cette indépendance absolue. Je ne puis me résoudre à accepter un contrôle qui limiterait ma volonté et soumettrait mes actes à sa sanction. Non ! vraiment, ce n’est pas possible, je ne suis pas l’homme qu’il faut pour jouer le rôle de Sultan de protectorat. Il est inutile d’insister, ma décision est irrévocable.
-Le journaliste le questionna ensuite au sujet des événements tragiques des 17, 18 et 19 avril qui ont vu l’assassinat de dizaines d’officiers et soldats de l’armée françaisepar des soldats autochtones. Et Moulay Hafid de répliquer en ces termes :
Comment voulez vous que je sache quelque chose et puisse vous dire quoi que ce soit. Vous n’ignorez pas que les troupes chérifiennes échappent complètement à mon autorité depuis que les instructeurs français en ont pris la direction. Je n’ai plus aucune relation avec elles et ne connais même pas mes caids et mes mokaddems. Ne voyez dans ces paroles aucune récrimination, aucune critique, mais une simple constatation qui montre, pour répondre à votre question, que l’état d’esprit des troupes chérifiennes m’échappait complètement et que je ne pouvais ni prévoir, ni réprimer la sédition qui a éclaté. – Pensez-vous Sire, que la sédition soit la cause unique des troubles ? Un mécontentement général ne régnait-il pas dans la population de Fès et dans les tribus, provoqué par l’annonce de votre départ prochain que l’on disait être définitif ?
Je ferai la même réponse (répond posément Moulay Hafid). Les autorités françaises ont pris l’administration de la ville et celle des tribus, comme elles ont pris celle de mes troupes. Les caids des tribus ont été destitués et remplacés en dehors de ma volonté. Je n’ai plus aucun contact avec les populations rurales, et j’ignore ce qu’elles pouvaient penser.
-La propagation de ces bruits (le sultan prisonnier des français) n’était-elle pas de nature à compliquer la tâche de la France que vous prétendiez vouloir faciliter ; et ne vous apparteniez-t-il pas d’empêcher qu’ils s’accréditassent aussi facilement ?
Moulay Hafid, hors de lui, répondit : Moi je ne suis pour rien dans tous ces bruits. Tout le monde ne voyait-il pas que ce n’était plus moi qui agissais, et que les ordres donnés n’émanaient plus que des autorités françaises ? Est-ce moi qui ai montré tous les papiers officiels reçus par tous les fonctionnaires makhzen et tous les caids, revêtus d’un cachet français au lieu du sceau chérifien ? N’était-il donc pas visible que pour tout le monde, sans que j’aie besoin d’ouvrir la bouche, que je n’étais plus rien ?
L’état d’esprit des troupes, de même que celui des populations, m’échappaient complètement. Je n’avais plus aucune autorité sur elles et il m’aurait été impossible, en supposant même, comme on a voulu le prétendre, que je fusse prévenu de quelque chose, d’intervenir personnellement.
-En admettant, pour un instant que cela soit exact, il n’en est pas moins vrai que le Sultan a en lui deux personnalités : celle du chef d’Etat qui a pu être annihilée par l’autorité française, ou combattue par les marocains eux-mêmes, et celle du chef religieux devant lequel s’effacent tous les dissentiments intérieurs lorsqu’il est en péril. La preuve n’en est-elle pas que Sa Majesté, bien que dépouillée de toute autorité sur ses soldats, comme elle vient de le dire, on a vu qu’elle était toujours considérée comme le chef suprême de l’Islam dans ce pays ; les Askris, en effet, estimant qu’ils avaient à se plaindre de leurs officiers ne sont-ils pas venu s’adresser à Elle pour se faire rendre justice ?
La distinction entre le chef
politique et le chef religieux, à laquelle vous faites allusion, pouvait être vraie jusqu’à ce jour, mais il n’en est plus de même maintenant où tout est changé, et où la mentalité même de mon
peuple se modifie. Quant aux Askris qui se sont adressés à moi, une très faible partie seulement est venue faire appel à mon pouvoir temporel, pendant que les autres se mettaient directement en
révolte et massacraient odieusement leurs instructeurs. Ceux-là, malheureusement, n’eurent pas recours à moi, car j’aurais certainement pu calmer ceux qui sont venus, s’ils n’avaient entendu les
coups de feu que l’on tirait déjà à la caserne et en ville.
Vous voyez donc que je ne pouvais rien ; on ne peut par conséquent me reprocher quoi que ce soit dans les circonstances dernières, pas plus que dans le passé.
N’ai-je pas toujours fait tout ce que la France m’a demandé ? Si j’ai refusé quoi que ce soit, qu’on me le dise.
Mon intention est du reste d’écrire prochainement un livre dans lequel je remonterai dans l’histoire du Maroc jusqu’à Moulay Ismail, non pour représenter un exposé général des faits retraçant le règne de tous les Sultans qui m’ont précédé,, mais simplement pour étudier le rôle qu’ils ont joué au point de vue diplomatique et préciser leurs relations avec l’étranger (livre qui n’a jamais vu le jour).
Je veux démontrer que ce n’est pas par moi que le Maroc a été démembré ; je tiens à expliquer l’attitude que j’ai eue de tous temps avec la France, la nature de mes sentiments à son égard et les raisons qui m’obligent à me retirer après avoir assuré l’avenir du Maroc. Ce livre ne manquera probablement pas d’intérêt et je vous promets de vous donner le primeur….bien que vous n’ayiez pas toujours été très aimable pour moi, notamment en 1908, lorsque j’étais à Mechra –Echchair, sur l’Oum Rebia. Mais vous oubliez qu’à ce moment vous me traitiez à coups de canon et que le 29 mars 1908 notamment, sur la limite des Medakras, un de vos projectiles a éclaté à quatre mètres de moi, me couvrant, ainsi que mon cheval, qui fut blessé, de terre et d’éclats de pierre ! Il m’était difficile de vous considérer comme un précieux ami.
(Moulay Hafid part dans un grand éclat de rire et poursuit sa réponse )
Oui, j’ai précisément besoin d’expliquer quelle était l’attitude que l’on m’a forcée à prendre à cette époque. Mais je veux déjà indiqué que j’ai à répondre aux reproches que l’on me fait. Prenez un crayon et écrivez :
On rappelle que je suis un lettré, ayant poussé à fond mes études de théologie. C’est exact ; j’ai fait mon droit musulman et j’ai beaucoup travaillé la littérature, mais ce n’est nullement une raison pour prétendre que ce sont des principes religieux qui m’incitent à abdiquer.
Si j’étais animé de sentiments fanatiques, comme on voudrait le faire croire, aurai-je appelé la France pour délivrer mon pays ?
Il convient donc d’écarter les raisons de religion et de fanatisme qui me pousserai à abandonner le pouvoir, pour ne retenir qu’une question de besoin personnel de repos. J’avais déjà manifesté mon désir d’abdiquer avant la conclusion de l’accord franco-allemand. Je m’en vais, je vous l’ai déjà dit, pour continuer à vivre en bons rapports avec la France et précisément pour éviter des froissements que je sens inévitables avec le nouveau régime. Mais pourquoi faire tant de bruits autour de mon départ ? Les hommes passent et les institutions restent. N’en est-il pas de même chez vous ? Et depuis trois ans seulement que je suis Sultan, n’ai-je pas eu affaire à quatre ministres différents des Affaires étrangères : MM. Pichon, Cruppi, de Selves et Poincaré…. Sans parler des présidents du Conseil, qui ont été plus nombreux encore. Vos chefs d’Etat eux-même ne changent-ils pas ?…. Pourquoi donc s’étonner que les hommes au Maroc passent comme en France ?….
On me fait un grief d’avoir un caractère inégal, d’être un jour souriant et le lendemain de mauvaise humeur. Quoi de plus naturel pourtant ? Les événements ne sont pas toujours semblables. Un jour les nouvelles sont bonnes, le lendemain elles sont mauvaises. Je ressens et je traduits forcément des impressions différentes. Quant à aller jusqu’à prétendre gratuitement que je me livre à des excès d’intempérance, c’est là une pure calomnie et une infamie contre laquelle je proteste avec indignation.
On me jette encore à la tête mon attitude en Chaouia. Et, puisque l’occasion se présente, je ne suis pas fâché de la préciser.
Oui, j’ai été momentanément l’adversaire de la France. Mais à qui la faute ? N’étais-je pas, avant, son ami ? N’étais-je pas antérieurement aux événements de la Chaouia, en relation avec M. Regnault, par l’intermédiaire de M. Kouri, Consul de France à Mogador ?
Les deux dernières amicales que j’ai adressées à M. Kouri sont restées sans réponse.
Pourquoi donc a-t-on brusquement rompu les relations avec moi ? Ne sait-on pas que’ j’ai protégé les européens qui se trouvaient à Marrakech après le meurtre du docteur Mauchamp ?
Je demandais simplement en 1908, à traverser la Chaouia pour me rendre à Fés. Pourquoi m’en a-t-on empêché, puisque M. Pichon prétendait vouloir rester neutre entre Abdelaziz et moi ? C’est alors qu’on m’a obligé à me battre pour passer. Et, même pendant cette période d’hostilité, me suis-je montré xénophobe ? N’avais-je pas dans mon camp, au milieu de mes soldats, M. et Mme Jourdan, M. Christian Houël et M. Vaffier Pollet ? Leur a-t-on fait subir le moindre mauvais traitement ?
La France continuait à affirmer qu’elle voulait rester neutre entre mon frère et moi ; pourquoi exigea-elle que toute les tribus qui demanderaient l’amane fissent leur soumission au nom d’Abdelaziz et non pas simplement à la France, comme je l’avais demandé ?
Malgré cela, je n’en ai jamais voulu à votre pays, parce que j’ai toujours estimé qu’il y avait un malentendu entre lui et moi, malentendu provenant des intermédiaires qui n’ont pas su faire comprendre mes véritables sentiments au gouvernement français, pas plus qu’on n’a pas su m’expliquer l’action de la France.
Je n’ai jamais proclamé la guerre sainte, et les écrits que l’on me prête sont faux. La preuve en est que, pendant toute la durée de la Campagne de Chaouia, je suis resté en relation avec le général Drude d’abord, puis avec le général d’Amade, cherchant simplement à négocier pour pouvoir passer.
On m’en a empêché, en violation même de la neutralité que l’on se plaisait à proclamer, et l’on m’a obligé à me battre pour entrer à Fés.
Personne en France, n’a le droit de me tenir rigueur de cette lutte, car, dés que j’ai été à Fés, je suis entré immédiatement en relation avec le gouvernement français et ai réglé, avant même d’être reconnu par les puissances, de nombreuses questions avec vous, notamment celles relatives à la mission militaire française, au régime de la région d’Oujda, à la situation d’Abdelaziz, à l’évacuation éventuelle de la Chaouia, etc….C’est moi qui ai demandé ensuite que M. Regnault vînt à Fés.
- La mission Regnault de 1909, à laquelle Votre Majesté fait allusion, ne marcha pas très bien et que le ministre de la France se heurta souvent à une vive résistance de Sa part. Il y eut même un certain ultimatum….
- (Le Sultan interrompant M. Hubert Jacques….)
Pardons ! je parle en ce moment de mon attitude vis-à-vis de la France seulement. Les résistances que vous rappelez sont uniquement relatives à l’application de l’Acte d’Algésiras, notamment de l’article 60, qui ne fonctionne pas encore même aujourd’hui. Il ne s’agissait pas de questions concernant uniquement la France, mais bien toutes les nations signataires de l’Acte. J’ai eu, par contre, des difficultés spéciales avec l’Espagne, alors que je n’en ai jamais eu avec vous.
Je consentais volontiers à laisser guider mon pays par la France, qui est une nation forte et sage ; mais je ne voulais pas le livrer à l’Espagne, qui n’a jamais pu donner d’autre impression que celle de son impuissance dans le Rif, dont elle ne peut arriver à réaliser l’occupation, même à l’heure actuelle, à une faible distance de la côte.
Avec M. Regnault, j’ai réglé toutes les questions qui me furent soumises, telles que celles dont je viens de vous parler, plus les questions relatives aux travaux publics par la nomination de l’ingénieur français Porché, au monopole exclusif d’instruction des troupes chérifiennes par la nomination du colonel Mangin, et aux finances par l’acceptation du principe d’un emprunt.
On a prétendu et affirmé dans les journaux français que j’étais le candidat de l’Allemagne. Jamais, à aucun moment, je n’ai fait appel à elle. On trouvera, par contre, si l’on veut rechercher dans les documents du Makhzen, la preuve qu’il en fut autrement avant mon accession au trône.
Abdelaziz avait concédé le monopole des mines marocaines aux Mannesmann. Quand à moi, j’ai simplement traité une affaire avec ces derniers parce que j’avais besoin d’argent pour vivre et ne pouvait en trouver nulle part ; je n’ai passé avec l’Allemagne aucun acte politique, ne lui ai concédé aucun travail, ni aucune partie quelconque du territoire.
Si j’avais été réellement soutenu par l’Allemagne, je n’aurais pas reçu M. Regnault à Fés et n’aurais pas manqué d’essayer de faire exercer une pression contraire à l’action de la France. Je proteste donc contre toute accusation d’avoir fait, à un moment quelconque, de la politique allemande.
Mais votre gouvernement ne sait-il pas tout cela ? Ne lui-ai-je pas donné dans des heures critiques pour lui, la preuve la plus absolue et la plus éclatante de mon sincère
attachement ? Oublie-t-on que j’ai résisté à maintes reprises à des sollicitations espagnoles et allemandes ? Ne lui en ai-je pas fait part ? Au moment même des incidents d’Agadir,
n’ai-je pas encore repoussé ces mêmes suggestions espagnoles et allemandes ? Comment donc serait-il possible de douter encore de mon loyalisme ?
On pourrait peut être me reprocher d’avoir mis la France dans l’obligation de m’envoyer un ultimatum en 1909. Je l’ai fait volontairement, car il s’agissait, cette fois, d’une question financière. On m’imposait un emprunt international pour solder les dettes de mon prédécesseur. J’ai voulu être couvert par une mise en demeure. Pas plus. Du reste, mon acceptation s’est croisée avec l’ultimatum.
La France se serait demandée, en 1907, quel eut été le meilleur Sultan de mon frère Abdelaziz ou de moi ? Il ne m’appartient pas de répondre. On a qu’à voir quel est celui de nos d’eux qui a signé le plus d’accords avec la France et celui qui a le plus facilité vôtre tâche dans ce pays. N’est-il pas Abdelaziz qui a fait venir les ambassadeurs d’Allemagne, d’Angleterre et d’Espagne à Fés. N’est-ce pas lui qui a demandé la conférence internationale qui vous a conduit à Algésiras ? N’est-ce pas lui qui a toujours cherché à entraver sournoisement l’action de la France ? N’a-t-il pas appelé d’autres puissances à son secours et l’influence anglaise n’était-elle pas maîtresse absolue au Maroc, alors que vous étiez en lutte diplomatique avec l’Angleterre ?
Et c’est lui, cependant, que la France a soutenu contre moi !….
Oui, je le répète encore parce que cela me tient à cœur, j’ai pu être appelé momentanément à vous combattre ouvertement, dans les conditions que je viens d’indiquer, mais les français n’ont-il pas l’habitude d’estimer davantage un adversaire qui lutte à visage découvert pour défendre son pays et reste, malgré cela, sur le terrain de la cordialité, plutôt que celui qui fait sournoisement appel aux autres puissances pour combattre ceux dont il se dit l’ami ?
( Moulay Hafid s’arrête un moment et laisse échapper un geste qui veut dire « Allah l’a voulu ainsi »)
Pour revenir à la situation présente, on m’a dépouillé de toute autorité, en me considérant même pas comme un conseiller de gouvernement. Je ne récrimine pas, je ne cherche pas à me jeter dans les bras que me tendaient des puissances rivales de la France, je me retire….
Et Moulay Hafid de conclure par cette parabole :
On m’a lié les pieds et les mains, puis on m’a jeté à l’eau, et l’on voudrait maintenant me reprocher d’être mouillé ! » (Fin de l’interview).
Comme le reconnaît M. Hubert Jacques, « les réponses sont d’une grande habilité. Malgré les questions les plus embarrassantes, poussées même parfois assez vivement, Moulay Hafid ne se laisse jamais prendre au dépourvu et trouve toujours une réponse ou une explication saisissantes. Et le journaliste de poursuivre : Dans les très longs et très fréquents entretiens que nous avons eus avec lui, il nous est arrivé souvent de lui poser à brûle-pourpoint, des questions que nous avions méditées à l’avance et que nous considérions comme des plus gênantes, et jamais nous ne l’avons trouvé à court. Sans la moindre hésitation, sans le moindre effort apparent de réflexion, la réponse venait immédiatement, raisonnable, logique, habile…., sinon satisfaisante. »
Singulière prestation d’un personnage complexe ! Redoutable polémiste, érudit et doué d’une extraordinaire faculté de jugement, Moulay Hafid fut aussi cruel, aimant se délecter aux spectacles des plus affreuses atrocités.
Ce fut aussi, comme le soutint le correspondant du ‘ Matin ‘, un caractère où l’intelligence se confond avec l’habilité, la volonté avec l’entêtement et la franchise avec le désir de paraître sincère …. Et sa préoccupation dominante a toujours été de sauvegarder sa personne et ses intérêts particuliers.
Medisma