Et v’la la toute puissance des vautours proches du pouvoir !
Puissance de l’argent en effet : cet « argent qui corrompt, l'argent qui achète, l'argent qui écrase, l'argent qui tue, l'argent qui ruine, et l'argent qui pourrit jusqu'à la conscience des hommes ! » ( Mitterrand - 1971)
«La
seule chose qui me fait peur, ce sont les comptes à l’étranger. Je n’ai rien à voir avec le reste», a déclaré Thierry Gaubert*, le 20 septembre, lors de sa
garde à vue dans les bureaux de la Direction nationale des investigations financières (DNIF).
La peur : c’est l’explication avancée par cet ami et ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy – à la mairie e Neuilly puis aux ministères du budget et de la communication – pour justifier les
pressions exercées sur sa femme, Hélène Gaubert, princesse de Yougoslavie, afin qu’elle mente aux policiers dans le cadre de l’enquête sur les ventes d’armes au Pakistan et à l’Arabie
Saoudite.
Mis en examen, mercredi, pour « recel d’abus de biens sociaux » par le juge Renaud Van Ruymbeke dans l’affaire Takieddine, M. Gaubert est désormais soupçonné aussi de subornation de témoin.
Selon les procès-verbaux de police obtenus par Mediapart, Hélène Gaubert(photo ci-contre) a remis, lors de son audition, un enregistrement des menaces proférées à son encontre
par son mari. «Nous avons un enregistrement sonore dans lequel il apparaît que vous avez tenté une subornation de témoin en la personne de votre épouse, explique un policier à Thierry Gaubert,
lors de la garde à vue, le 20 septembre. Cet enregistrement effectué par votre épouse a été retranscrit.» «Il n’y a pas de menace, s’est défendu M. Gaubert. C’est une discussion. Je regrette les
propos échangés avec énervement.»
Dans cet enregistrement, M. Gaubert exige qu’elle endosse la responsabilité d’un compte bancaire ouvert en son nom à elle, aux Bahamas, et sur lequel il avait effectué ses propres opérations. Ce
compte avait été découvert lors d’une perquisition début juillet.
«Ma femme, d’une façon générale, j’ai toujours été sympa avec elle, a poursuivi l’ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy. Je l’ai toujours prise en charge. C’est elle qui m’a quitté. Quand j’ai
su ses déclarations via la presse, je lui ai dit que si je coulais, elle coulait avec moi et que je ne voyais pas l’intérêt pour elle de faire ça.»
Question
du policier : «Avez-vous donné des instructions à votre épouse afin qu’elle ne nous dise pas la vérité lors de son audition ?»
Réponse de Thierry Gaubert : «Non. Je lui ai dit, ne raconte pas de conneries.»
Le policier : «Elle nous a précisé que vous lui aviez indiqué les réponses à nous donner. Le confirmez-vous ?»
Thierry Gaubert : «Non. Je ne connaissais pas les questions que vous alliez lui poser. Mais la conversation avec elle a dû durer quatre minutes.»
Le policier : «Elle devait notamment indiquer que pour le compte ouvert en Suisse, l’argent venait de sa grand-mère, et qu’elle avait mis comme bénéficiaire son mari et ses enfants. Pour la
maison en Colombie, elle devait indiquer qu’il n’y avait qu’un petit terrain et une petite maison. Le confirmez-vous ?»
Thierry Gaubert : «Non. C’est-à-dire que sur le compte en Suisse, elle a toute sa famille en Suisse, c’était un moyen de trouver un stratagème et même je me demande s’il n’y avait de l’argent à
elle sur le compte. Quant à la maison en Colombie, effectivement, je lui ai dit de ne pas dire qu’il s’agissait d’une grande maison.»
M. Gaubert a ainsi confirmé qu’il espérait orienter le témoignage de sa femme.
Extrait d'un article de Médiapart
*Thierry
Gaubert(en compagnie de son épouse) est né le 14 mai 1951 à Paris 16e. Spécialiste de la communication, collaborateur officiel de Nicolas Sarkozy à la mairie de Neuilly puis au ministère du
Budget, il occupe en 2011 le poste directeur des relations publiques du président du groupe bancaire BPCE. Il a été mis en examen dans le cadre de l'enquête sur l'Affaire Karachi, mais également
en 2008 pour le détournement des fonds du 1% logement dans les Hauts-de-Seine, dans les années 80 et 90.
Il est le frère de Patrick Gaubert, député européen et président de la LICRA.
Divorcé de Diane Barrière, l'héritière des casinos du même nom, il s'est remarié en 1988 avec la princesse Hélène Karageorgevitch, princesse de Yougoslavie (fille du prince Alexandre de Yougoslavie et de la princesse Maria-Pia de Savoie), avec laquelle il a 3 enfants mais dont il est actuellement séparé. Il est proche de Nicolas Sarkozy, dont il a été secrétaire général à la mairie de Neuilly-sur-Seine et conseiller au ministère du Budget au milieu des années 1990.
Dans l'Affaire Karachi, Thierry Gaubert est inculpé par le juge Renaud Van Ruymbeke le 21 septembre 2011, pour recel d'abus de biens sociaux. Sa mise en examen fait suit aux révélations de sa femme, la princesse Hélène de Yougoslavie révélant que son mari avait accompagné, en Suisse, Ziad Takieddine pour aller chercher des valises "volumineuses de billets", entre 1994-95 pour les remettre à Nicolas Bazire, à l'époque directeur de cabinet du Premier ministre Édouard Balladur.
1% logement
Thierry Gaubert est également mis en examen, par le juge d'instruction de Nanterre, Richard Pallain, pour abus de biens sociaux et escroquerie dan le cadre de l'utilisation des fonds du 1% logement des Hauts-de-Seine dans les années 80-90. Il aurait notamment utilisait le CIL (Comité interprofessionnel du logement) Habitation Française, qu'il dirigait, pour investir dans des programmes profitant à des sociétés civiles immobilières (SCI) ou des sociétés d'économie mixte (SEM) dans lesquelles il avait des parts ou des intérêts. (Wikipédia)