Faites comme les Chinois: vendez le dollar US et achetez l’or
Il a échappé à la plupart des observateurs des marchés des changes que la Chine a -dès avril 2012- autorisé ses banques et ses entreprises à vendre (short) sans
limitation le dollar US, ce qui auparavant ne pouvait être effectué qu’au compte goutte par la Banque centrale et le Trésor chinois seulement. La probable raison de ce changement notable de
politique est double: d’une part, réduire les actifs chinois en dollars US; d’autre part, soutenir la monnaie nationale chinoise le yuan-renmibi.
Il en est résulté la constitution d’une importante position short sur le dollar US tant de la part des banques que des entreprises chinoises. Parallèlement, les pouvoirs publics chinois, à titre
de diversification de leurs réserves de changes, et les particuliers chinois, à titre de placement, ont continué à acheter de l’or. Pour le cas où tout cela devait se poursuivre, voire
s’amplifier, le dollar US baisserait beaucoup plus contre la plupart des monnaies et l’or exprimé en dollars US monterait plus avant. Ce que ces deux actifs (le dollar US et l’or) ont récemment
commencé de le faire en variant l’un à la baisse et l’autre à la hausse.
Les matières premières connaîtraient aussi des hausses substantielles parallèlement à la baisse du dollar.
Ces évolutions du dollar, or et matières premières qui sont encore quelque peu freinées par la situation néanmoins incertaine de l’euro tant que la BCE ne se lancera pas dans le rachat massif,
direct ou indirect, des obligations des Etats européens et d’autres créances pourries bancaires européennes ainsi que Draghi en a manifesté l’intention ou que la Federal Reserve US ne se lancera
pas dans un troisième Quantitative Easing ainsi que Bernanke l’a laissé entrevoir. Ce qui serait de nature à faire sensiblement remonter l’euro/dollar (moindre risque d’éclatement de la zone
euro) mais surtout l’or (et accessoirement l’argent-métal) en raison des effets inflationnistes de ces politiques et de la chute de pouvoir d’achat des monnaies de papier qu’elles induisent.
On notera, enfin, que les Chinois n’ont pas augmenté leurs avoirs en euros (ou en autres monnaies de papier) et ont même réduit les obligations qu’ils détenaient en monnaies étrangères, ce qui
démontre le peu de confiance que leur inspire le Système monétaire international actuel qu’ils appellent périodiquement à réformer. C’est le Japon qui vient de redevenir le premier acheteur
étranger de bons du Trésor US à la place de la Chine, ce qui constitue un signe évident de leur surévaluation (d’où leur baisse actuelle qui devrait s’accélérer au fur et à mesure du décrochage
du dollar US au profit de l’or) puisque Tokyo et ses ressortissants se sont presque toujours tragiquement trompés dans leurs choix d’investissement. [FMG]