La zone euro dans tous ses états !
I- La confiscation de l’épargne devient une tendance mondiale
Il cite des exemples qui indiquent que cette pratique s’est en effet généralisée dans le monde au cours des derniers mois :
- Pologne : Reuters rapporte que le gouvernement polonais a annoncé mercredi dernier qu’il allait transférer à l’Etat plusieurs actifs détenus par des fonds de pension privés pour réduire la dette nationale. L’association des fonds de pension polonais a jugé que cette décision était inconstitutionnelle parce que le gouvernement s’est emparé de certains de leurs actifs privés sans leur proposer la moindre compensation.
- Islande : Ce pays a été salué pour sa gestion de la crise financière. Cependant, le ministère des Finances vient de proposer de limiter la garantie des dépôts bancaires à 100 000 euros. Cette mesure ne manque pas de rappeler que l’Europe a érigé la solution adoptée à Chypre (c’est-à-dire la mise à contribution forcée des déposants détenant plus de 100 000 euros en compte) en « modèle » , d’autant qu’en parallèle, des contrôles de capitaux ont été mis en place, qui ont permis de limiter les sorties de capitaux à 6 milliards d’euros.
- Europe : Jeudi dernier, les ministres des Finances de la zone euro ont approuvé un plan qui promeut la méthode du bail-in comme la méthode type pour porter secours aux banques too big to fail à l’avenir. Ce plan prévoit que les clients titulaires de dépôts supérieurs à 100 000 euros seront les premiers à subir des pertes en cas de tombée en faillite de la banque. Les contribuables ne seront plus mis à contribution qu’en dernier ressort.
- Italie : Un bail-in est actuellement organisé pour la banque Monte dei Paschi, la plus ancienne banque italienne. En clair, la banque ne paiera plus d’intérêt sur 481 millions d’obligations hybrides. Ces titres ont été choisis en particulier, parce qu’ils n’offrent aucune protection ni aucun recours à leur détenteur. Les clauses de leur règlement prévoient que l’absence de paiement des intérêts de l’emprunter ne sera pas considérée comme un défaut de paiement. Il ne semble pas que ce sauvetage devrait concerner d’autres titulaires de comptes privés, mais cela montre que les officiels européens sont déterminés à appliquer la solution du bail-in en cas de chute d’une banque.
- Nouvelle-Zélande : Bill English, le ministre néo-zélandais des Finances est favorable à la solution chypriote pour porter secours aux banques en difficultés, qu’il a adaptée à la Nouvelle Zélande avec l’Open Bank Resolution (OBR). L’OBR prévoit qu’en cas de faillite d’une banque, tous les déposants subiront une ponction immédiate sur leur épargne pour financer le plan de secours de la banque.
- Canada : Le Canada est également en train de proposer la méthode du bail-in dans le cadre de la préparation du budget du gouvernement. Le nouveau budget propose de mettre en place un régime de bail-in pour les banques du Canada d’une importance systémique. Cette proposition est datée du 21 Mars, ce qui implique qu’elle est antérieure à la mise au point de la solution chypriote.
« Cela signifie que les gouvernements du monde considèrent désormais que notre argent constitue une partie de la solution en cas de faillite future de grandes banques », écrit Snyder.
Il n’y a plus d’endroit offrant une garantie totale pour placer son argent. Plus que jamais, il est impératif de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, et de répartir ses actifs sur différentes sortes de supports au sein de plusieurs banques/institutions financières. Ceux qui s’en abstiendront et qui placeront toute leur fortune dans une seule banque ne devront pas se montrer surpris si un jour une grande partie venait à disparaître à la suite d’une décision officielle.
Source : express.be
II- LA FRANCE sur La VOIE DE LA GRECE (VIDEO DE REUTERS)
Pierre Jovanovic nous confirme dans sa revue de presse sa totale adhésion à l’idée que l’Hexagone connaitra le même sort que la Grèce :
« Cela fait 3 ans que je vous préviens que la France suivra le même chemin que la Grèce, au sens de la mise en esclavage par la dette et le chômage. Mon analyse a été confirmée cette fois par Reuters avec la désormais célébre video interview de Jamie que je vous invite ABSOLUMENT à regarder-écouter ici "Reuters TV: France is next Greece". Pour résumer, la France a trop de dettes et les marchés financiers vont refuser de lui prêter à partir de 2014. Car ces marchés vont perdre confiance dans ce gouvernement qui est incapable de régler ses déficits. Ecoutez bien l'interview de Jamie car cela vous donnera le tempo... Le pain blanc a été mangé par Ayrault-Hollande. »
III- Un document de travail de la Banque nationale polonaise appelle à la rupture de la zone euro
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Stefan Kawalec, ex vice-ministre des Finances et Ernest Pytlarczyk, économiste en chef de la filiale polonaise de la Commerzbank, expliquent dans leur document, intitulé « Controlled dismantlement of the Eurozone, A proposal for a New European Monetary System and a new role for the European Central Bank » (démantèlement contrôlé de la zone euro, une proposition pour un nouveau système monétaire européen et un nouveau rôle pour la Banque centrale européenne), que la zone euro menace l'UE car les politiques d’austérité qui y sont imposées actuellement ont peu de chance de produire des résultats tangibles, et que la défense de l’euro à tout prix pourrait mener à un effondrement politique et une rupture désordonnée de la zone euro. Les deux économistes suggèrent de laisser la devise euro aux pays les moins compétitifs, et de permettre aux pays les plus compétitifs de quitter la zone. Par la suite, un nouveau système de coordination de la monnaie doit être mis en œuvre. Ce document est d’autant plus étonnant que même si, d’ordinaire, les documents de travail de ce type ne reflètent pas nécessairement la politique monétaire de la banque centrale dont il sont issus, en général, les banques centrales s’arrangent pour qu’ils ne dénotent pas trop franchement avec leur points de vue. La Pologne ne devrait pas adopter l’euro avant 2019. Un amendement constitutionnel est nécessaire pour qu’il puisse remplacer le zloty. En juillet de cette année, le Premier ministre polonais, Donald Tusk, avait expliqué à la Gazeta Wyborcza qu’il ne disposait pas de la majorité des deux tiers qui serait nécessaire pour faire passer ce changement et qu’il ne pensait pas qu’il l’aurait non plus au cours de son mandat suivant. |
IV- 'Ceux qui pensent que la récession est finie dans la zone euro sont ou bien des inconscients, ou bien des personnes animées d'intentions particulières, ou les deux à la fois'
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Le PIB de la zone euro s’est accru de 0,3% au cours du second trimestre de cette année, et il s’est probablement également développé au cours du 3ème trimestre. En conséquence, à minuit, la récession sera officiellement terminée dans la zone euro, si l’on se contente de cet indicateur, écrit Wolfgang Munchau du Financial Times. Mais en réalité, ceux qui adopteront ce point de vue seront ou bien des inconscients, ou bien des personnes animées d'intentions particulières, ou les deux à la fois. Car nous ne sommes pas retournés dans un cycle d’activité normale, explique le journaliste : « Si l'on compare la première moitié de 2007, et la première moitié de 2013, le PIB nominal de la zone euro s’est contracté de 1,3% cumulés, et il s’est même contracté de 5,3% en Espagne et de 8,4% en Italie. Au cours de la même période, l'investissement s’est réduit de 19% dans la zone euro, et même de 38% en Espagne et de 27% en Italie. Entre le premier trimestre de 2007 et le premier trimestre de 2013, le taux de chômage en Espagne a augmenté de 17% et en Italie de 2%. Je ne parlerai pas d’une fin de récession tant que nous ne verrons pas une amélioration durable de la croissance et de l’emploi ». Munchau estime que l’Italie est le pays qui pose le plus grand risque pour la zone euro. Ce weekend, Berlusconi a jeté le pays dans une nouvelle crise politique grave en demandant à 5 membres de son parti PDL qui étaient aussi ministres, de présenter simultanément leur démission. En dissuadant les investissements, cette nouvelle crise politique risque de prolonger la récession. Et le pays n’avait pas besoin de cela de toute façon. L’Italie est pénalisée par une dette publique insoutenable et un manque de productivité. Le pays a deux options pour s’ajuster : soit il adopte la méthode allemande, soit il quitte la zone euro. Mais il est incapable de mener la première solution, et il refuse de choisir la seconde option. La semaine dernière, le Corriere Della Serra a publié les travaux des économistes Francesco Giavazzi et Alberto Alesina qui ont calculé que le coût pour ramener la différence entre le coût du travail et le revenu net (le coin fiscal, c'est-à-dire la différence entre ce que l'entreprise paie pour le salarié et combien ce dernier empoche réellement) au niveau de celle de l’Allemagne serait de l’ordre de 50 milliards d'euros. Mais le pays ne dispose d’aucune majorité politique pour adopter les mesures qui permettraient de combler cet écart. Ailleurs dans la zone euro, ce n’est pas la politique d’austérité qui est le plus grand obstacle au retour à la croissance (elle n’a qu’un effet neutre sur la zone euro pour le moment), mais la fragilité persistante des banques qui n’ont pas été assainies. Depuis 2009, le taux de croissance des prêts au secteur financier est devenu négatif, et même s’il avait montré des signes d’amélioration, il a commencé à replonger l’année dernière, et en août de cette année, il avait baissé de 2% par rapport à l’année dernière. Avec ce qui ressemble bien à un credit crunch, il est difficile d’envisager une croissance positive. Une union bancaire pourrait améliorer les choses, si elle permettait de briser la relation entre les banques et les gouvernements, et d’assainir les bilans des banques. Néanmoins, il y a tout de même de bonnes nouvelles dans la zone euro, comme la croissance des exportations espagnoles, qui se sont développées de 11% entre le premier semestre 2008 et le premier semestre de cette année. Cependant, elle résulte davantage des réductions d’effectifs, plutôt que d’une baisse des salaires. « La récession qui a commencé en 2008 se poursuit, si l’on fait abstraction de l’obsession idiote des deux trimestres de croissance consécutifs. Et elle n’est pas prête de s’achever », conclut Munchau. par Audrey Duperron |