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Un Monde Fabusien

Publié par medisma sur 9 Juin 2013, 12:05pm

Un Monde Fabusien

 

I- Le Monde fait de la propagande pro-guerre sur les armes chimiques en Syrie

 

 

Peu avant que l’Union européenne ne se prononce pour la levée de l’embargo sur les livraisons d’armes à l’opposition en Syrie, Le Monde a publié une série d’articles assurant que le régime syrien utilisait des armes chimiques contre l’opposition.

En publiant ces articles, Le Monde participe à une campagne de manipulation de pièces à conviction, dirigé contre le régime syrien du président Bachar Assad. Le but assumé des articles du Monde, préparés avec le concours de l’Etat et dénués de toute preuve concluante, est d’encourager les dirigeants des puissances impérialistes à accuser la Syrie d’utiliser des armes chimiques.

La décision du Monde de lancer de pareilles accusations, qui ont été à maintes reprises démasquées comme étant sans fondement, est sinistre et politiquement criminelle. Il est évident qu’en les publiant, le journal savait qu’il fournissait un prétexte non seulement pour la levée de l’embargo, mais pour une guerre. Le président américain Barack Obama, soutenu par les gouvernements britannique et français, a déclaré que l’utilisation d’armes chimiques par le régime d’Assad franchirait une « ligne rouge » provoquant une attaque par Washington.

Le Monde fonde son éditorial sur le reportage du journaliste Jean-Philippe Rémy et du photographe Laurent Van der Stockt. Selon Le Monde, ils ont séjourné pendant deux mois clandestinement en Syrie, avec l’opposition près de Damas. Le Monde ne dit rien sur comment ils ont organisé un pareil séjour, ni sur le caractère des agences militaires ou de renseignement en Europe qui les ont mis en contact avec l’opposition en Syrie.

Dans un éditorial, intitulé « Exiger la vérité sur les armes chimiques », leMonde s’enthousiasme de la spécificité des accusations qu’ils portent : « Ce qu’ils rapportent ne provient ni de vidéos affichées sur Internet par l’opposition syrienne ni de récits de réfugiés, sources habituelles des témoignages sur des attaques chimiques en Syrie ces derniers mois. Pour la première fois, des assauts chimiques sont décrits par des journalistes occidentaux, témoins directs des événements ».

Cependant, Le Monde reconnait lui-même n’avoir aucune preuve matérielle pour étayer ses accusations explosives, écrivant : « Le Monde ne détient pas la preuve irréfutable d’un recours à des armes chimiques en Syrie ».

C’est dire que les témoignages de Rémy et de Van der Stockt, tirés d’expériences et d’interviews auprès de milices d’opposition syriennes, dont les propos se sont souvent révélés faux, n’ont aucune valeur réelle. Les arguments échafaudés par Le Monde pour en tirer la conclusion que Damas utilise des armes chimiques ont tous un caractère biaisé ou malhonnête.

Dans l’article « Guerre chimique en Syrie – Sur le front de Damas », Rémy affirme : « Un jour d’attaque chimique sur une zone du front de Jobar, le 13 avril, le photographe du Monde a vu les combattants qui font la guerre dans ces maisons en ruine commencer à tousser, puis mettre leur masque à gaz, sans hâte apparente, mais en réalité déjà exposés. Des hommes s’accroupissent, suffoquent, vomissent ».

Ceci ne constitue pas la preuve d’un recours à des armes chimiques en Syrie, car ces symptômes ressemblent à ceux que provoqueraient une exposition à du gaz lacrymogène. Pour tenter de convaincre le lecteur que le gaz en question était en fait une arme chimique toxique, l’article ajoute : « La gravité des cas, leur multiplication, la tactique d’emploi de telles armes montrent qu’il ne s’agit pas de simples gaz lacrymogènes utilisés sur les fronts, mais de produits d’une autre classe, bien plus toxiques ».

Cette argumentation est absurde : le simple fait d’utiliser de larges quantités de gaz ne démontre pas en soi qu’il ne soit pas du gaz lacrymogène. Les forces de l’ordre en France et ailleurs répandent du gaz lacrymogène en grande quantité sur des manifestants ; Le Monde n’a pas pour l’heure proposé des frappes aériennes sur la police française pour stopper la guerre chimique qu’ils mènent contre la population française.

En fait, l’article ne démontre pas que les gaz qui auraient été utilisés sur le front de Damas aient été hautement toxiques. Le journaliste du Monde ne cite aucune mort provoquée par ces gaz—malgré le fait que, selon lui, seule une « poignée » de masques à gaz a été distribuée aux combattants de l’opposition autour de Damas. Le fait que ces derniers mettent leur masque à gaz « sans hâte » suggère d’ailleurs qu’ils ne craignent pas d’effets mortels.

La procédure qu’envisage l’éditorial du Monde pour déterminer si ses journalistes ont réellement assisté à l’usage d’armes chimiques contre l’opposition est parodique. Le Monde prétend détenir des échantillons « prélevés sur place par des médecins syriens auprès de victimes d’intoxications par des gaz toxiques utilisés lors de combats. Le seul centre scientifique certifié en France pour procéder à des analyses relevant du ministère de la Défense, ces échantillons ont été remis aux autorités françaises, qui se sont engagées à remettre au Monde l’intégralité des résultats de cette étude ».

Le Monde a ainsi récolté des matériels fournis par le personnel de l’opposition, comptant laisser à l’armée française le soin de se prononcer sur leur contenu. Une pareille méthode, qui ne jette aucun regard critique sur ses propres sources, va à l’encontre de principes fondamentaux de déontologie journalistique.

Des sections de l’opposition liées à Al Qaïda détiennent des armes chimiques, et l’Etat français comme Al Qaïda cherchent tous deux à faire monter la pression sur la Syrie. Pourtant, Le Monde ne propose ni une vérification indépendante des échantillons fournis par l’opposition, ni d’examen de leur origine ou du travail scientifique de l’armée française.

Le journal s’offre sciemment en tant que plateforme médiatique pour les manipulations les plus diverses, par des forces criminelles ou par des officines gouvernementales, qui pourraient provoquer une guerre.

Le Monde évite d’évoquer un fait d’une importance critique pour évaluer les reportages de ses journalistes : les déclarations de l’ONU qui les réfutent. Rémy et Van der Stockt ont enquêté sur l’emploi d’armes chimiques par le régime syrien pendant le mois d’avril. Or, Carla Del Ponte, qui siège dans une commission d’enquête pour les Nations Unies, était chargée d’enquêter sur les armes chimiques en Syrie, et ce sur la même période. Elle a tiré des conclusions diamétralement opposées à celles du Monde.

Le 5 mai, Carla Del Ponte avait déclaré à la BBC : « Nous avons rassemblé des témoignages qui laissent penser que des armes chimiques ont été utilisées, en particulier du gaz de combat. Ce qui a émergé de notre enquête c’est que cela a été utilisé par les opposants, par les rebelles. Nous n’avons aucune, absolument aucune indication que le gouvernement, les autorités du gouvernement syrien, aient utilisé des armes chimiques. »

Employant des tactiques déloyales pour donner plus de poids à ses accusations, Le Monde cite à l’appui les allégations déjà discréditées par l’ONU, sans citer l’intervention de del Ponte.

Dans l’article « Guerre chimique en Syrie », Rémy écrit: « Plusieurs pays : les Etats-Unis, la Turquie et Israël, ont déclaré posséder des éléments matériels indiquant l’utilisation d’armes de ce type, mais n’ont pas communiqué la nature exacte de leurs preuves, ni décidé si, comme l’avait promis le président Obama en août 2012, le recours à de telles armes par le pouvoir de Damas constituerait le franchissement d’une ‘ligne rouge’ susceptible d’entraîner une intervention étrangère en Syrie contre le régime ».

Le silence de Washington, Ankara, et Tel Aviv sur les commentaires de del Ponte est la démonstration la plus éloquente que les accusations du Mondesont infondées. Si ces pays-là n’ont pas apporté les preuves jusqu’à présent quant à l’emploi d’arme chimique par Assad, c’est qu’ils n’en ont tout simplement pas.

Le Monde, quant à lui, continue sa propagande pro-guerre. Son éditorial se termine en réclamant que les gouvernements des pays de l’OTAN apportent davantage d’accusations contre Assad : « Il est urgent que les responsables occidentaux énoncent clairement ce qu’ils savent du chimique en Syrie. Qu’ils cessent de tergiverser sur la ‘ligne rouge.’ Ils doivent sortir de l’ambiguïté. Avant qu’il ne soit trop tard ».

Ce commentaire ne laisse aucune ambiguïté sur la position du comité de rédaction du Monde. Ils veulent que la campagne de provocations contre la Syrie reprenne de plus belle, et que l’OTAN prépare des chefs d’accusation contre Assad propres à provoquer une guerre. Si la guerre se déclenchait sans l’aval du Conseil de sécurité de l’ONU, où la Russie et la Chine ont déjà apporté leur véto à d’autres mesures belliqueuses contre la Syrie, l’intervention serait, de surcroit, illégale selon le droit international.

Le caractère criminel d’une pareille intervention, menée avec comme alliés des islamistes d’extrême-droite liés à Al Qaïda, visant à d’étendre l’emprise des puissances impérialistes sur l’ensemble des ressources stratégiques et pétrolières du Moyen-Orient, ne fait aucun doute. Si elle entraînait une intervention directe de l’OTAN en Syrie, elle se solderait par des pertes comparables à celles infligées par l’occupation américaine de l’Irak, qui a fait plus d’un million de morts. Ceci ne compte pas le fait qu’une guerre en Syrie en provoquerait vraisemblablement une autre au Liban, voire avec l’Iran ou même la Russie.

L’appel à la guerre contre la Syrie marque une étape importante dans la putréfaction de l’élite dirigeante française. Toute une couche sociale, les dirigeants de la presse et des milieux de la « gauche » petite-bourgeoise pabliste historiquement proche du Monde, se met au service des plus basses manœuvres géostratégiques de l’Etat.

En publiant des allégations infondées sur d’éventuelles armes de destruction massive pour justifier la guerre américaine en Irak, il y a une décennie, la reporter Judith Miller du New York Times s’était durablement discréditée. Suite à l’opprobre provoqué par son rôle de propagandiste mensongère pour une guerre sanglante et criminelle, Miller a dû abandonner le Times et le métier de journaliste. Elle a ensuite siégé au Council of Foreign Relations, une boîte à idées pour le Pentagone et les services de renseignement américains.

En reprenant les méthodes de Miller contre la Syrie, dans une situation internationale même plus explosive, le comité de rédaction du « journal de référence » de la presse française s’est abaissé au même niveau de criminalité politique.

Anthony Torres et Alexandre Lantier

Article original en anglais, WSWS

 

 

II- L’offensive de Fabius pour une intervention militaire en Syrie

 

 

Après la publication par Le Monde d’un « reportage » censé apporter la « quasi preuve » que Bachar el-Assad utilise des armes chimiques, et dont tout indique qu’il a été « monté » en collusion avec le gouvernement français (*), l’offensive diplomatique de ce dernier pour tenter à toute force d’obtenir une intervention militaire en Syrie vient de franchir un nouveau pas.

« La France a désormais la certitude que le gaz sarin a été utilisé en Syrie à plusieurs reprises et de façon localisée » a déclaré le 4 juin le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius dans un communiqué, en précisant par la suite sur France 2 qu’il ne faisait « aucun doute » que ce gaz avait été utilisé par « le régime et ses complices ». La stratégie du mensonge qui a déjà permis aux puissances de l’OTAN de bombarder la Serbie, l’Afghanistan, l’Irak, la Libye, va-t-elle cette fois encore permettre de frapper la Syrie ?

Après avoir qualifié les mercenaires qui depuis deux ans terrorisent et martyrisent le peuple syrien de « résistants, révolutionnaires », après avoir répété « Bachar doit partir », au mépris de la volonté de son peuple qui soutient à 70% son gouvernement [Quelle crédibilité peut-on accorder aux « preuves » que Laurent Fabius tient de deux journalistes revenus de Syrie avec des échantillons dont la « provenance » ne peut pas être établie avec certitude, et dont les analyses ont été confiées au « centre de recherche du Bouchet, qui dépend de la Délégation générale de l’armement (DGA) » ] L’ « enquête » réalisée en Syrie par Le Monde, cela saute aux yeux, est un coup monté de toute pièce. Un coup qui a impliqué des agents secrets français. Les fameuses fioles remises par la France à l’ONU constituent un enjeu capital pour la France dont la lamentable diplomatie a reçu gifle après gifle. N’importe quel État ou groupe peut en fabriquer, comme cela s’est déjà vu avec l’Irak quand Powell a brandi une fiole à l’ONU en 2003 pour justifier la guerre qui devait renverser Saddam Hussein, présenté lui aussi sous les traits du Grand Satan.

Pourquoi M. Fabius et les journalistes du Monde n’ont-ils fait aucun tapage médiatique quand, le 29 mai, la police turque avait découvert quatre kilos de gaz sarin à Adana, en Turquie, en possession de membres du front Al Nosra qui auraient avoué vouloir acheminer ce gaz sarin vers les zones de combat en Syrie ? [Pourquoi quand le 2 mai l’armée régulière syrienne a saisi deux kilo de gaz sarin dans la ville de Hama, lors d’une opération contre les « combattants armés » [Les États-Unis ont réagi avec une grande prudence aux « révélations » de M. Fabius : « Nous devons augmenter le faisceau des preuves en notre possession (…) avant de prendre une décision (…) Il nous faut enquêter davantage »,a déclaré le porte-parole de Barack Obama.

Même prudence du côté de l’ONU qui par le passé avait couvert les mensonges et les abus des puissances qui ont conduit l’Irak et la Libye à leur perte : « Il n’est pas sûr que ces renseignements soient valides, en l’absence d’indications suffisantes sur la traçabilité des données recueillies » a prévenu Ake Sellström, chef de la mission d’enquête chargée par Ban Ki-Moon de vérifier les accusations d’emploi d’armes chimiques en Syrie. [Combien de temps M. Fabius va-t-il encore pouvoir répéter sa « certitude » que Bachar el-Assad « a utilisé du gaz sarin » ? Combien de temps les médias français comme Le Monde et Libération vont-ils pouvoir continuer de mentir avec lui ?

Combien de temps faudra-t-il à l’opinion publique pour comprendre que les objectifs de leur gouvernement -la France et la Grande Bretagne en tête- sont criminels et que les reporters de guerre, envoyés spéciaux, correspondants -de France télévision, Radio France, Arte, France 25 notamment- qui couvrent leur crimes sont généralement liés aux renseignements militaire et font partie d’un tout, de la machine de guerre ?

Silvia Cattori

(*) Voir : « L’enquête sur les armes chimiques par deux reporters du Monde en Syrie : Une nouvelle manipulation », par Silvia Cattori, 31 mai 2013.
http://www.silviacattori.net/article4498.html

Voir également : « Le Monde fait de la propagande pro-guerre sur les armes chimiques en Syrie », par Anthony Torres et Alexandre Lantier, 5 juin 2013.
http://wsws.org/fr/articles/2013/jui2013/mond-j05.shtml

[1] Voir : « OTAN : 70% des Syriens soutiennent Assad », 2 juin 2013.
http://www.silviacattori.net/article4508.html
Et, selon un rapport de l’agence centrale du renseignement américain (CIA) « un ensemble de rapports et de sondages collectés au sujet des élections présidentielles de 2014 vient le confirmer : si Bachar al-Assad est à nouveau candidat, il l’emportera avec 75% des voix ».

[2] Voir : « Syrie : comment les échantillons de gaz sarin ont été rapportés », par Jean-Philippe Rémy, Le Monde, 5 juin 2013.
http://www.lemonde.fr/international/article/2013/06/05/la-france-confirme-deux-cas-d-utilisation-de-gaz-sarin-en-syrie_3424378_3210.html

[3] Voir : http://www.silviacattori.net/article4495.html

[4] Voir : http://www.silviacattori.net/article4511.html

[5] Voir : « Prudence à l’ONU après les annonces sur le gaz sarin en Syrie », Reuters, 6 juin 2013.
http://fr.news.yahoo.com/prudence-%C3%A0-lonu-apr%C3%A8s-les-annonces-sur-le-084446304.html

 

 

III- Syrie : Un rapport des Nations unies révèle des crimes de l’opposition tandis que les puissances impérialistes poussent à une intervention

 

 

Un rapport des Nations unies (ONU) présenté hier par la Commission internationale indépendante d’enquête sur la Syrie (CIIES) à Genève met en lumière l’intensification de la brutalité de la guerre en Syrie et son risque de déclencher une crise internationale majeure.

Le contenu du rapport est un réquisitoire dévastateur contre les puissances impérialistes aux Etats-Unis et en Europe ainsi que leurs alliés régionaux, qui attisent une guerre civile sectaire en Syrie depuis plus de deux ans pour renverser le gouvernement du président syrien Bashar al-Assad.

Selon ce rapport, 6,8 millions de personnes sont « prises au piège dans des régions touchées par le conflit et tenues par l’opposition. » Le nombre de Syriens déplacés à l’intérieur du pays s’élève à présent à 4,35 millions et 1,6 millions de Syriens ont été contraints de fuir le pays. Le 15 mai, l’ONU estimait à 80 000 le nombre de personnes qui ont perdu la vie dans cette guerre.

« La Syrie est en chute libre, » a dit aux informations de Genève Paulo Pinheiro, président de la commission enquêtant sur les hostilités en Syrie. Il a ajouté, « Des crimes qui choquent les consciences sont devenues une réalité quotidienne. C’est l’humanité qui est la victime de cette guerre. »

Le rapport signale la dimension internationale du conflit, déclarant que « L’impasse politique actuelle et l’escalade militaire sont les sous-produits de la confrontation régionale et internationale entre les partisans du gouvernement et ses opposants, se traduisant par des expéditions d’armes et du soutien politique aux deux parties par leurs alliés respectifs. »

Le rapport fait référence à la « décision de l’Union européenne de permettre que l’embargo sur les livraisons d’armes à l’opposition syrienne expire le 1er juin, et à la livraison annoncée de batteries de missiles S-300 en provenance de Russie au gouvernement syrien. » Il indique aussi la nature de plus en plus sectaire du conflit et met en garde que ce conflit « est devenu plus complexe avec la propagation de la violence aux pays voisins, ce qui menace la paix et la stabilité dans la région. »

Depuis peu, dit le rapport, « Des combattants du Hezbollah soutiennent ouvertement l’armée syrienne au cours des opérations » près de la ville stratégique clé de al-Qusayr le long de la frontière libanaise « tandis que des membres du Front populaire de Libération de la Palestine – Commandement général font de même autour du camp de Yarmouk à Damas. »

Décrivant « des niveaux de cruauté et de brutalités nouvellement atteints », le rapport reconnaît que l’opposition en Syrie est dominée par des éléments islamistes violents responsables de crimes horrifiques contre la population syrienne.

« La violence incessante a accéléré la radicalisation des combattants anti-gouvernement, permettant aux groupes radicaux, notamment Jabhat al-Nusra, de devenir plus influents. » Le rapport décrit al-Nusra comme la colonne vertébrale militaire de l’opposition à Assad, indiquant que ce groupe reçoit de plus en plus de « soutien extérieur … en terme de recrues et d’équipement » avec des « combattants étrangers ayant des tendances djihadistes et venant souvent de pays voisins. »

Si le rapport déclare que les crimes de l’opposition n’atteignent pas « l’intensité et l’envergure » de ceux commis par le régime d’Assad, les faits dont il rend compte suggèrent le contraire. Le rapport présente les rebelles comme dirigeant les régions sous leur contrôle par le meurtre et la terreur despotique.

« Les groupes armés anti-gouvernement ont commis des crimes de guerre, dont des meurtres, des condamnations et des exécutions en dehors de toute procédure régulière, la torture, des prises d’otage et des pillages. Ils continuent à mettre en danger la population civile en positionnant des objectifs militaires dans des régions où se trouvent des civils, » explique le rapport. Il décrit comment « des civils et des soldats du gouvernement qui étaient désarmés ont été condamnés et exécutés en dehors de toute procédure régulière » dans les gouvernorats d’Alep, Damas, Dara’a, Idlib, Dayr, Al-Zawr and Al-Raqqah.

Le rapport fait référence aux nombreux massacres et exécutions commis par les rebelles, documentés par des vidéos explicites affichées sur Youtube. A Dayr Al-Zawr, un tristement célèbre dirigeant de Jabhat Al-Nusra, Qassoura Al-Jazrawi, a exécuté au moins onze homme « qui étaient agenouillés devant lui, les mains liées et les yeux bandés. » Dans un autre incident, « on a vu une vidéo montrant un enfant participant à la décapitation de deux hommes enlevés. » Le rapport estime qu’ « après enquête, apparemment la vidéo a été authentifiée. »

Bien que les crimes mentionnés dans le rapport ne représentent qu’une petite proportion des atrocités commises par l’opposition syrienne, ils font voler en éclat les mensonges disant que les Etats-Unis et les puissances européennes luttent pour un gouvernement démocratique en Syrie. En fait, les puissances impérialistes soutiennent des forces islamistes oppressives dans le but de renverser Assad et d’installer un régime pro-occidental en Syrie.

Cependant durant ces dernières semaines, le gouvernement syrien, soutenu de plus en plus par la milice libanaise du Hezbollah, repousse les rebelles sur le terrain.

Mardi dernier, la chaîne d’information télévisuelle saoudite Al-Arabiya, favorable à l’opposition, a reconnu que « Des soldats syriens ont avancé en direction du centre de la ville stratégique de Qusayr près de la frontière avec le Liban et ont chassé les rebelles d’une autre zone clé à proximité de Damas. » Un responsable gouvernemental de la province d’Homs a dit que l’armée syrienne « approche de la victoire » à Qusayr. La semaine dernière, Assad a déclaré dans une interview que « l’équilibre des forces [en Syrie] penche à présent du côté de l’armée syrienne. »

Comme les rebelles soutenus par l’occident et qui ne recueillent aucun soutien significatif auprès de la population syrienne, sont confrontés à une défaite cuisante, les puissances impérialistes se servent du rapport de l’ONU pour argumenter en faveur d’une intervention militaire, sur la base de mensonges et de déclarations infondées concernant des armes de destruction massive (ADM.) Dix ans après que des déclarations bidon d’ADM ont été utilisées comme prétexte pour la guerre criminelle américaine contre l’Irak, des techniques similaires de « gros mensonge » sont mobilisées pour proférer des menaces de guerre contre la Syrie.

Le rapport prétend qu’il « existe des motifs raisonnables portant à croire que des agents chimiques ont été utilisés. » Mais il ajoute que « Les agents précis, les systèmes de livraison ou les auteurs n’ont pas pu être identifiés. » Lors de la conférence de presse à Genève, la CIIES a demandé au gouvernement syrien que la commission d’enquête de l’ONU « se voit accorder l’accès total à la Syrie » pour tester des échantillons pris directement sur les victimes et les sites des attaques présumées.

L’évaluation du rapport contredit ouvertement les déclarations précédentes faites par un membre bien informé de la CIIES. Le mois dernier, Carla del Ponte avait déclaré que le gaz sarin utilisé en Syrie avaient été utilisé par l’opposition et non par le régime d’Assad.

Après que le rapport de l’ONU a été présenté à Genève, les puissances impérialistes ont immédiatement intensifié leur propagande, la France, ex-puissance coloniale de la Syrie et du Liban, en tête de cette campagne. Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a déclaré sur la chaîne France 2 que les tests faits sur les échantillons à Paris montrent qu’« il ne fait pas de doute que c’est le régime et ses complices » qui en sont responsables.

Fabius a dit que les résultats des tests avaient été remis à l’ONU et que « toutes les options sont sur la table. » Cela signifie qu’« ou bien on décide dene pas réagir, ou bien on réagit y compris d’une façon armée là où estproduit, stocké le gaz

Washington se joint à son allié français. Interrogé sur les déclarations de Fabius, le porte-parole du département d’Etat Jen Psaki a dit qu’elle avait bien connaissance de ces rapports et a ajouté que les Etats-Unis « recherchent davantage d’informations. » Pour « le moment, adressez-vous au gouvernement français, » a-t-elle dit.

Le secrétaire de presse de la Maison Blanche Jay Carney a insisté sur la nécessité « d’établir un organe d’informations qui puisse être présenté et critiqué et qui soit la base à partir de laquelle on puisse prendre des décisions de principe. »

Il a poursuivi, « Je peux vous assurer que nous travaillons de façon assidue sur cette question au gouvernement avec nos alliés et l’opposition syrienne. »

L’été dernier, le président américain Barack Obama avait déclaré que l’utilisation d’armes chimiques par le gouvernement syrien signifierait le franchissement d’une « ligne rouge » et provoquerait une attaque américaine.

Par Johannes Stern

Article original, WSWS, paru le 5 juin 2013

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