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le blog lintegral

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L’ effondrement keynésien

Publié par medisma sur 7 Décembre 2013, 13:04pm

La Federal Reserve, la trappe à liquidités, la déflation et l’effondrement keynésien.

 

La Federal Reserve, sous la présidence de Greenspan, a mené une politique monétaire keynésienne classique, via la baisse régulière de son taux d’intérêt à court terme et la création artificielle de liquidités massives, ayant fini par générer des bulles sur la plupart des actifs, sciemment provoquées par cette banque centrale dans le but d’entretenir un « effet richesse » supposé stimuler la consommation et l’investissement. Alors que cela a surtout induit des conduites ultra spéculatives de la part des grandes banques privées US et internationales donc de mauvais investissements qui, lorsque les bulles inévitablement exploseraient, les conduiraient à la faillite.

La Fed, sous la présidence de Bernanke, précisément dans le seul but d’empêcher la faillite des grandes banques privées US devenues insolvables en raison de leurs spéculations perdantes sur la plupart des actifs par suite de l’éclatement de plusieurs bulles (immobilière, boursière, etc.) qui était en train de se produire, et non pas pour stimuler l’activité économique US ou pour réduire le chômage ainsi qu’elle continue de faussement le prétendre, s’est lancée depuis 2007-2008 dans une politique monétaire ultra laxiste via la baisse des taux d’intérêt à court terme à zéro et le Quantitative Easing. C’est-à-dire son rachat à guichet ouvert de tous les actifs papiers (créances bancaires, obligations d’Etat et privées, émissions de dette des sociétés de financement hypothécaire, MBS, actions de certaines entreprises, etc.) dont les prix risquaient de chuter encore plus.

Taux zéro et QE qui ont eu pour effets :

 

 

1/ de faire croitre le bilan pourri de la Fed à des niveaux jamais atteints, qu’elle devra un jour réduire pour reconstituer sa marge de manœuvre et éviter à terme tout dérapage inflationniste majeur qui pourrait être causé par une chute du dollar US, au risque de casser alors ce qu’il reste de croissance économique,

2/ de créer une trappe massive à liquidités, en raison de la double cessation des prêts bancaires (les grandes banques privées préférant replacer à taux fixe auprès de la Fed leurs « réserves excédentaires » plutôt que de prendre des risques en les prêtant aux acteurs de l’économie réelle) et des emprunts privés (les agents économiques préférant, en période de ralentissement de l’économie et de chômage massif, conserver leurs liquidités en l’attente d’une baisse supplémentaire des prix des biens et des marchandises plutôt que de consommer ou d’investir), au risque de plonger durablement les USA en déflation,

3/ d’appauvrir la grande masse des Américains, dont l’épargne ne rapporte presque plus rien (taux d’intérêt courts à zéro obligent) et dont le patrimoine en particulier immobilier s’est évaporé (crise des subprimes et saisies des biens immobiliers l’ayant suivi), au risque d’accroitre massivement les inégalités (un pour cent seulement des Américains ayant reçu 95% des revenus disponibles entre 2009 et 2013, un grand succès pour le socialiste Obama…) et de casser toute possibilité de reprise économique (le PIB aux USA étant à 70% composé des dépenses de consommation),

4/ de favoriser une bulle des actions US, puisque c’est l’actif principal vers lequel se dirigent les liquidités disponibles qui ne sont plus employées dans l’économie réelle productive, pour permettre aux grandes banques privées de réaliser des profits financiers et ainsi d’améliorer leurs bilans, au risque de provoquer un nouveau krach boursier qui, cette fois-ci, ne pourrait plus être stoppé puisque toutes les munitions disponibles (taux courts à zéro, liquidités massives, QE successifs) ont déjà été employées. C’est alors que l’on réalisera que les banques « too big to fail » cela n’existe pas… Et qu’il ne fallait pas temporairement sauver celles présentant un risque systémique avec l’argent des contribuables, mais les laisser tomber et interdire toute forme de spéculation pour leur propre compte à celles qui sont engagées dans la conservation des dépôts.

Qu’il s’agisse de la politique de Greenspan (consistant à créer par des moyens artificiels un boom économique à crédit) ou de celle de Bernanke (consistant à prolonger le plus longtemps possible par des moyens encore plus artificiels ledit boom à crédit qui s’effondrait), la Federal Reserve en provoquant la crise puis en l’aggravant a failli. Faillite qui ne se limite pas au système de planification centrale monétaire des USA puisque la plupart des autres banques centrales en Occident ou ailleurs, ayant elles-aussi suivi plus ou moins les mêmes politiques, il n’y a plus grand chose à attendre de leur part. Pas plus qu’il ne faut attendre des Etats, dont les dettes publiques continuent de s’accroitre (soit du fait de l’austérité contre-productive de certains -Union européenne-, soit du fait du laxisme exacerbé des autres -USA, Japon, Chine-), qu’ils puissent suppléer durablement aux politiques monétaires, lesquelles sont allées au bout de leur logique keynésienne destructrice.

Il n’y a pas de sortie inflationniste possible de la crise en rendant les politiques monétaires encore plus expansionnistes, ni de sortie par le recours aux interventions étatiques en rendant les politiques de dépenses publiques encore plus massives (sauf peut-être au Japon dont les dirigeants ont décidé de détruire le yen et en Chine dont le système bancaire et la bulle domestique d’endettement seront soutenus à l’aide de la mobilisation des réserves de change pour éviter l’instabilité politico-sociale). Il va donc falloir subir en Occident le grand et inévitable ajustement avec le réel, trop longtemps différé, annoncé par Ludwig von Mises qui avait prédit l’ « effondrement keynésien ». Ce qui, au niveau des marchés financiers, ne se traduira probablement pas seulement par la chute des prix des actions US et européennes à un certain moment, mais de tous les autres actifs encore historiquement chers (des matières premières aux métaux précieux, l’or et l’argent-métal ayant commencé leur retournement durable à la baisse qui durera des années), du fait du « deleveraging » global et de l’explosion des pyramides de crédit encore existantes, en particulier sur les produits dérivés. De telle sorte que la croissance plus ou moins zéro, qui a fini par s’installer tant aux USA qu’en Europe, pourrait du fait de la généralisation de la déflation se transformer en dépression.

Il n’y a qu’une façon d’éviter cette issue dommageable, c’est de réformer le Système monétaire et bancaire international par le rétablissement des taux de change fixes (mais exceptionnellement révisables d’un commun accord entre Etats) liés à un étalon monétaire tangible comme l’or, la suppression du mécanisme des réserves fractionnaires et la marginalisation puis la liquidation des banques centrales monopolistiques. Tout en réorganisant le libre-échange mondialisé, pour le rendre coopératif au sein de zones régionales suffisamment protégées quant à leurs productions essentielles afin d’éviter le chômage de masse, au lieu de l’étendre sous sa forme suicidaire dans l’actuel régime de taux de change flottants ultra manipulés, puisqu’il se résume alors -comme on le caricature avec une certaine part de vérité- « à faire fabriquer par des esclaves les marchandises consommées par des chômeurs ». Et, en attendant, de mobiliser au plan national et local les ressources mal employées qui sont encore disponibles. Pour cela, il faudrait libérer le plus possible l’initiative entrepreneuriale et baisser au maximum les impôts et taxes (directs et indirects) pesant d’abord sur le travail et la consommation, puis plus tard sur le capital et les entreprises, comme cesser la répression financière sous toutes ses formes. Ce qui nécessite de réduire progressivement et consensuellement, en y associant les citoyens (via des référendums), le périmètre de l’action des Etats et le poids des dépenses publiques. Mais aussi de s’extraire de tous les mécanismes qui pèsent inutilement sur la croissance comme pour la plupart des pays européens leur appartenance à la zone euro ou l’absence de protection raisonnable des marchés et produits nationaux placés en concurrence monétaire déloyale. Exactement le contraire de ce que font, par exemple, l’Administration Obama aux USA avec son « Obamacare », une étatisation du système de santé US qui coutera beaucoup plus cher et protégera beaucoup moins ses ayants-droit que l’actuel, ou le gouvernement Hollande en France avec ses réformes euro-étatistes ayant déjà échoué sous Sarkozy.

Comme il ne faut pas s’attendre à ce que les principales puissances se lancent dans la réforme monétaire ou commerciale au plan international, ni que les gouvernements qui les dirigent, pour la plupart d’entre eux sans légitimité, puissent mobiliser leurs concitoyens autour de priorités nationales mais libérales, tout cela s’effilochera dans la régression économico-sociale jusqu’à ce qu’une probable explosion politique mette un terme à des systèmes devenus ingouvernables (plusieurs élections tant en Europe qu’aux USA en 2014 pourraient permettre aux partis nationaux et/ou protestataires de gagner beaucoup de sièges).

Les fausses recettes pour éviter la déflation, que sont le recours à la dévaluation monétaire dite « compétitive » entre monnaies étatiques de papier et l’obligation (via la fixation de taux d’intérêt courts négatifs) que les banques centrales ferait peser sur les grandes banques privées de prêter massivement leurs “réserves excédentaires” à l’économie réelle, ne marcheront pas. Étant donné que la première suppose qu’une monnaie supporte la dévaluation de toutes les autres, au risque de perdre sa compétitivité internationale donc d’aggraver la récession dans le pays ou la zone qui l’émet (ainsi que cela se produit dans la plupart des pays de la zone euro du fait de la surévaluation de leur monnaie unique qui ne convient qu’à l’Allemagne). Et que la seconde suppose un retour à la confiance, puisque tant que cette dernière ne sera pas rétablie il n’y aura plus d’emprunteurs privés massifs -l’on ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif- (ainsi que cela se produit aux USA dont l’indice de confiance des consommateurs est en chute libre).

Il semblerait que la Fed, dès mi décembre 2013 et plus encore sous la présidence de Yellen, se dirige vers une diminution du QE au profit d’une procédure dite de « forward guidance », consistant à remplacer ses achats massifs d’actifs papiers -de l’ordre de 85 milliards de dollars US mensuellement- par la fixation d’objectifs chiffrés supérieurs des niveaux actuels d’inflation et de l’emploi. Sans toutefois augmenter ses taux d’intérêt à court terme en 2014. Pour réussir cette transition sans casse majeure, il faudrait que les marchés financiers croient que la Fed est capable de créer plus d’inflation et de diminuer fortement le chômage, ce qui reste à démontrer puisque comme le prouve la situation actuelle ce ne sont pas les banques centrales ni les Etats qui créent l’inflation ou l’emploi, mais les grandes banques (via leurs prêts) ou les entreprises privées (via leurs embauches) à la condition que les agents économiques veuillent bien participer à ces processus actuellement en panne et que les revenus qu’ils en tirent ne soient pas confisqués par une pression fiscale intolérable. 2014 ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices, en particulier pour les actions US et européennes dont les cours n’ont plus aucun rapport avec la réalité. Le DJIA au dessus de 16.000, c’est aussi irréaliste -toutes choses étant égales par ailleurs, selon la formule consacrée- que l’était l’or au dessus de 1.900 ou l’argent-métal à 50 USD l’once…

Nous sommes plutôt positifs, tant que le dollar US monte ou se stabilise, sur les obligations d’Etat US exprimées en dollars US, offrant actuellement les plus hauts taux d’intérêt de toutes celles de l’ensemble des pays développés. D’autant qu’elles viennent déjà de corriger nettement à la baisse, qu’elles s’apprécient en période de déflation et qu’elles produiront des gains en capital lorsque les marchés d’actions surévalués US et européens rechuteront (comme en 2008). Sans compter que, constituant l’essentiel des réserves de change de la plupart des banques centrales du monde entier, elles seront soutenues par les pouvoirs publics au maximum pour éviter la faillite finale du Système monétaire et bancaire international dont elles constituent la dernière ligne de défense. La grande manipulation de l’or et de l’argent-métal à la baisse, visant à enlever aux métaux précieux tout rôle monétaire et de réserve de valeur, renouvelée depuis 2011 par la Federal Reserve et les autres banques centrales occidentales, qui est apparemment hélas en train de réussir (contrairement à ce que nous pensions initialement puisque avions analysé le QE comme inflationniste, en raison de la création monétaire massive qu’il allait engendrer, et non pas comme déflationniste ainsi qu’il s’est finalement révélé, étant donné que ladite création monétaire n’est pas rentrée dans l’économie réelle), ayant d’ailleurs pour premier objectif de conforter les US Treasury Bonds afin que l’essentiel de la liquidité internationale continue de s’y placer. Le second objectif étant à l’évidence, via la chute organisée des métaux précieux, de marginaliser les « contestataires » du SMI actuel (Chine, Russie, Venezuela, Iran, etc.) voulant remettre en question la suprématie mondiale du dollar US jusqu’à ce qu’ils doivent cesser leurs pressions pour ne pas se ruiner et finalement liquider leurs avoirs en métaux précieux au plus bas…

Il ne restera alors plus qu’à la Fed et aux autres banques centrales occidentales à passer à la monnaie électronique totalement virtuelle leur permettant de tout contrôler et de tout manipuler. Big Brother arrive…

Il est probable que, pendant la première moité de 2014, le dollar US (pas pour ses propres qualités mais en raison de la débilité des autres principales monnaies) se stabilise voire poursuive sa hausse tant vis-à-vis du yen (du fait de la politique japonaise résolue visant à le faire effondrer) que de l’euro (du fait de l’impossible résolution de ses défauts structurels, comme de la ruine que sa surévaluation fait peser sur la plupart des Etats l’ayant adopté, l’Allemagne persistant dans sa politique non coopérative qu’il s’agisse de l’éventuelle mutualisation des dettes publiques européennes via les euro-bonds ou de l’éventuelle relance de sa propre consommation et de ses propres investissements au plan domestique, propositions auxquelles elle répond NEIN !).

Ce qui, dans un contexte de baisse des prix des matières premières (pétrole, cuivre, etc.), aurait un effet haussier sur les actions japonaises et, accessoirement, chinoises (plutôt bon marché) qu’il faudrait acheter (tout en vendant short les actions US et européennes), à la double condition que leurs résistances récentes soient cassées à la hausse (en particulier 16.000 sur le Nikkei et 2.370 sur le Shanghai Composite) et que le dollar US monte sensiblement (cassure de 103,75 USD/yen à la hausse). Puisque c’est en Asie que le laxisme monétaire pourra se poursuivre et que les perspectives de croissance économique sont les moins mauvaises. C’est donc vers un basculement durable en faveur de ce continent que l’économie mondiale devrait se diriger.

 

(FMG)

 

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