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Municipales : La raclée c'est maintenant

Publié par medisma sur 27 Mars 2014, 21:57pm

Municipales : La raclée c'est maintenant

 

 

Séisme. Échec cuisant pour la gauche, victoire de l’UMP et percée du Front national : des trois enseignements du premier tour des municipales, le président et le gouvernement ne tirent aucun constat. Une solution s’impose : amplifier le votesanction au second tour pour imposer un changement radical de méthode, d’équipe et de politique dans ce quinquennat naufragé.

La claque. C’est le terme unanimement repris par les commentateurs, déclamé par les ténors de l’opposition et admis à demi-mot par les membres de la majorité, pour qualifier les résultats du premier tour des élections municipales. Échec cuisant de la gauche, victoire de l’UMP et percée du Front national : tels sont les trois principaux enseignements d’un scrutin marqué par une abstention record, autre signe de cette colère qui monte et que le pouvoir feint d’ignorer.

Et pourtant, quel désaveu ! Les scores au niveau national infligent tout d’abord une sévère déculottée à la majorité : avec 48 % des voix, l’UMP domine ce premier tour, 5 points devant le bloc des gauches (43 %), tandis que le FN atteint 7 % au niveau national — le parti de Marine Le Pen n’a présenté que 597 listes sur les 36 000 communes de France. Au niveau local, ensuite, les listes de gauche subissent le discrédit lié à vingt-deux mois de gestion désastreuse du pays. L’abstention, enfin, atteint le niveau record de 36,45 %, battant le score de 2008 (33,46 %), touchant particulièrement les grandes agglomérations, qui votent plus à gauche que les zones rurales et périurbaines : dans certaines villes d’Île-de-France comme à Paris (43,73 %), Marseille (46,47 %) ou Roubaix (61,58 %, le record national), les électeurs de gauche ont plus boudé les urnes qu’ailleurs. C’est en revanche dans le Sud-Est, où le Front national a réalisé ses meilleurs scores, que les Français ont le plus voté. En additionnant les abstentionnistes, les votes blancs et les citoyens non inscrits sur les listes électorales, une majorité de Français n’a pas pris part au vote du 23 mars. « C’est un vote de colère », analyse froidement l’ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin.

Occultée médiatiquement par la percée historique du Front national, qui vire en tête dans de nombreuses villes, dont Digne-les-Bains, Perpignan, Avignon, Fréjus, Béziers, Forbach ou Saint-Gilles, est en position de se maintenir dans 315 communes, provoque 128 triangulaires et voit déjà 480 de ses candidats être élus au sein de conseils municipaux, l’ampleur de la victoire de l’UMP n’est pas pour autant remise en question. Le coup de tonnerre de Marseille, où le PS, relégué en troisième position, revit le 21 avril 2002, masque la forêt du nombre de grandes villes s’apprêtant à tomber dans l’escarcelle de la droite. À Nancy, convoitée par le PS, la droite devrait triompher. Surprise : Clamart et Niort ont basculé à droite dès le premier tour. Au Havre, ville dont le PS rêvait de faire l’un des symboles de son succès, le maire sortant UMP Édouard Philippe est réélu au premier tour. À Aix-en-Provence comme à Montauban, où les maires sortantes Maryse Joissains-Masini et Brigitte Barèges ont été ciblées par la justice durant la campagne, la droite devrait conserver ses bastions. Terre de tradition socialiste, Arras voit le bloc des gauches s’effondrer autour de 20 %. À Angers, la jeune pousse de l’UMP Christophe Béchu pourrait remporter son pari, là où il avait échoué d’une poignée de voix en 2008. La droite nourrit aussi des espoirs de conquête à Saint-Étienne, Reims, Tours ou Pau, où elle est partout arrivée en tête.

Que faire quand la déroute est si flagrante et qu’une quarantaine de villes, dont certaines furent des symboles de la victoire en 2008 — Toulouse, Strasbourg, Caen, Angers, Brive-la-Gaillarde, Quimper —, s’apprêtent à basculer à droite ? La nier, évidemment, et détourner l’attention au prix d’artifices plus affligeants qu’inefficaces. Brandi par Jean-Marc Ayrault, qui appelait « tous les républicains à faire barrage au FN » trois jours avant le premier tour, le désormais mort et enterré “front républicain” constitue la dernière riposte de l’exécutif. Au soir du scrutin, même numéro de la part d’un premier ministre aux abois. Si la « vieille ficelle mitterrandienne », selon le mot de Jean-François Copé, qui refuse de tomber dans le piège du gouvernement, fonctionne encore sur une poignée d’élus centristes — « Que Guillaume Peltier se taise », a “tweeté” l’ancien ministre Dominique Bussereau alors que, sur Canal Plus, le leader de la Droite forte rejetait « à égalité le Parti socialiste qui abîme tant la France et le Front national qui ne propose aucune solution crédible » —, elle est totalement dépassée pour les électeurs. Peu importe que la droite ait clarifié depuis 2011 sa position du “ni-ni” (ni Front national, ni front républicain), le PS s’engouffre dans la brèche. Harlem Désir, l’air grave des jours de péril national, annonce le retrait de trois listes PS du second tour, dont celle de Tarascon, où le PS… n’était pas qualifié ! La veille, la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem n’hésitait pas à sonner le clairon du péril fasciste, invoquant ces futures municipalités frontistes qui « obligeront les enfants à manger du jambon à la cantine » et « abonneront les bibliothèques municipales à Minute »

Par  Geoffroy Lejeune / valeursactuelles.com

 

 

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