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actualités, économie et finance, nouvelle technologie, entrepreneuriat, histoire et colonisation...


Et si l’on s’acheminait vers un conflit mondial en bonne et due forme

Publié par medisma sur 4 Juillet 2014, 20:00pm

Et si l’on s’acheminait vers un conflit mondial en bonne et due forme, exactement cent ans après 1914?

 

 

  • Le chaos irakien et syrien impliquant de plus en plus d’États (en particulier la Jordanie, le Liban, Israël et même l’Arabie saoudite, jusqu’ici plus ou moins laissés à l’écart), le risque d’explosion de la Turquie (avec l’élection de l’islamiste Erdogan à la présidence et la constitution d’un Kurdistan indépendant en Irak s’étendant aussi en Turquie), la guerre civile en Ukraine (rendant une intervention militaire de Moscou désormais probable puisque Kiev a choisi d’anéantir les indépendantistes pro-Russes, ce qui est inacceptable pour Poutine), sans compter les vives tensions en Mer de Chine et la remilitarisation du Japon, ensemble d’évènements dont les USA sont responsables puisque leur politique internationale ne vise qu’à diviser pour régner, ne pourront que s’aggraver pendant que les prix du pétrole et du gaz devraient se redresser.

Quant à la zone euro, sa récession-déflation devrait se poursuivre sur fond de tensions sociales et politiques accrues. Il n’y a pas d’amélioration de la croissance économique ni de réduction du chômage de masse un peu partout à attendre, les taux d’intérêt resteront donc très faibles pendant très longtemps en Occident et ailleurs, pendant que les profits des entreprises chuteront (la récession en Russie étant devenue inévitable en raison des sanctions occidentales contre ce pays, ce affaiblira l’Union européenne, sans parler de l’explosion du shadow banking en  Chine qui n’en finit pas et des problèmes, en particulier de dettes du fait de leur faible croissance, des pays émergents d’Amérique du Sud affaiblissant les USA).

  • Il semblerait que toute l’opération de l’armée de l’État islamique de l’Irak et du Levant (EIIL ou ISIS) ait été imaginée et mise en place par les USA, la Turquie et certains Libanais, avec le financement de l’Arabie saoudite et du Qatar sunnites, pour déstabiliser la Syrie d’Assad et l’Irak de Maliki, qui sont alliés et chiites, puis que les auteurs de cette opération en aient perdu le contrôle. Idem pour la guerre civile en Ukraine, qui a été montée de toutes pièces par les USA, avec dans ce dernier cas le soutien de l’OTAN et de l’Union européenne aux ordres de Washington, pour déstabiliser la Russie.
     
  • La Federal Reserve US et les autres banques centrales ont monté une gigantesque pyramide de Ponzi sur les marchés d’actions qu’elles ont achetées massivement, ce qui, avec les rachats de leurs propres actions par les grandes entreprises et quelques procédés de manipulation comme le High Frequency Trading, alors que la plupart des investisseurs/épargnants sont presque complétement sortis desdits marchés d’actions ou tout au moins ne les achètent évidemment plus à leurs niveaux stratosphériques actuels, comme le montre l’effondrement de leur volume, les ont poussés à des niveaux extrêmes de surévaluation, à terme intenables. Plus ils monteront, plus leur chute finale sera importante qui, vraisemblablement, se produira  lorsque le dollar US s’enfoncera.
  • Les lourdes condamnations des banques européennes (comme BNP-Paribas) par la « justice » US, pour avoir traité des affaires commerciales sur les matières premières (pétrole en particulier) avec des pays que les USA ont unilatéralement placés sous embargo, dernière manifestation de l’impérialisme US, devraient affaiblir le dollar US, un nombre croissant de banques et d’États ayant résolu de s’en passer le plus possible. Qu’attendent donc les Etats de l’Union européenne pour signifier aux USA leur refus du Traité transatlantique de libre-échange qui n’est qu’une abomination de nature à imposer de nouveaux dictats de Washington ?
  • Comme on peut le voir, qu’il s’agisse de finance ou de politique, les USA ont un rôle de déstabilisation du monde entier, en particulier via l’activité d’espionnage et de cybercriminalité de leur NSA, auquel les gouvernements étrangers doivent s’opposer si l’on veut que subsiste un minimum de démocratie et de libre marché… La mondialisation US et l’idéologie européiste, conduisant à la paupérisation des populations et aux crispations identitaires, entrainent toujours plus d’instabilité. Et si l’on s’acheminait vers un conflit mondial en bonne et due forme, exactement cent ans après 1914?

[FMG]

 

                          

La stratégie Poutine

 

 

▪ Noyés dans les commentaires des uns et des autres sur les actualités européenne et française récentes, plusieurs faits importants sont passés inaperçus, ou presque, sur les écrans cathodiques et numériques hexagonaux. Ces événements sont déterminants pour celles et ceux qui s'intéressent aux métaux précieux.

Ces événements viennent de l'est et leur dénominateur commun est un personnage politique très décrié à l'ouest mais qui est probablement un des plus fins stratèges, voire visionnaires, en charge des destinés d'un Etat à ce jour. Vladimir Poutine, qu'il est de bon ton de vouer aux gémonies, non seulement est en passe de sortir la Russie du marasme économique mais est probablement en train d'écrire les premières pages de l'histoire monétaire future.

▪ Stratégie d'encerclement

La coutume médiatique veut que les méchants soient présentés en rouge et que les gentils paraissent drapés dans la bannière étoilée. Pour certains, la proximité des célébrations du 70ème anniversaire du Débarquement va probablement faire paraître cette réflexion incongrue.

Depuis l'effondrement salutaire du Rideau de fer, la stratégie américaine a consisté essentiellement à encercler la Russie et à chercher à l'isoler de ses voisins européens

Sans renier la dette énorme que les Européens doivent au peuple américain, les faits parlant d'eux-mêmes, force est néanmoins de constater que depuis l'effondrement salutaire du Rideau de fer, la stratégie américaine a consisté essentiellement à encercler la Russie et à chercher à l'isoler de ses voisins européens pour empêcher un bloc, de l'Atlantique à l'Oural, de se former. Bien évidemment, une habile utilisation des médias et la paresse intellectuelle de millions de lecteurs et d'auditeurs ont permis d'en faire porter systématiquement la responsabilité à l'Ours.

▪ Roumanie, Bulgarie...

Très concrètement cette stratégie d'encerclement s'est traduite, par exemple, par la mise en place de bases américaines dans les pays quasi-limitrophes de la Russie. Ces pays (Roumanie et Bulgarie hébergent ainsi la Joint Task Force East), poussés avec succès par le lobbying américain dans les bras de l'Union européenne (ce qui n'est pas, pour le moment, le cas de la Turquie malgré les efforts considérables déployés par les Etats-Unis), accueillent aujourd'hui tous des bases américaines.

▪ Kosovo...

Le Kosovo, province serbe arrachée à la Serbie -- allié historique de Moscou -- après des manipulations médiatiques hors du commun suivies d'une opération militaire non approuvée par les Nations unies, accueille lui une des plus grandes bases (Ferizaj) de la région, construite dès la fin de la Guerre de sécession en 1999.

L'accord d'autonomie attribuée au Kosovo par la Serbie en 1999 s'est transformé comme par magie en indépendance en 2008 assurant ainsi, après des négociations ad hoc entre Américains et Kosovars, la pérennité de la présence des Etats-Unis sur cette terre ex-serbe et ouvrant ainsi la boîte de Pandore aux aspirations des séparatistes de tout bord qui pullulent en Eurasie.

Agitez un chiffon rouge devant un taureau et qui plus est, dans son pré carré, n'est pas la meilleure façon de l'amadouer

▪ Géorgie...

Au même moment le président géorgien, qui lui-même se débattait avec deux provinces ayant fait sécession, motivé par un fort soutien de Washington, engageait des négociations pour entrer dans le giron de l'OTAN. Agitez un chiffon rouge devant un taureau et qui plus est, dans son pré carré, même s'il s'agit ici d'un ours, n'est pas la meilleure façon de l'amadouer. La suite vous la connaissez.

▪ Pologne...

La Pologne quant à elle a été le siège d'une bataille diplomatique entre Américains et Russes après l'annonce de l'installation d'une barrière anti-missile par les Etats-Unis, soi-disant destinée à prémunir l'Europe d'hypothétiques agressions balistiques iraniennes. Ce projet, abandonné en 2009 par le gouvernement américain, devait resurgir en 2013 sous une forme plus "light" avec la mise en place, dans un premier temps et de façon provisoire de missiles Patriot en 2011, avant l'installation définitive à l'horizon 2018 du système SM3-IIA en Pologne et en Roumanie.

▪ Puis maintenant c'est au tour de l'Ukraine.

Dans un entretien rapporté par le magazine Bild, l'ex-chancelier allemand Helmut Schmidt résumait ainsi la situation :

"... la politique occidentale repose sur une grande erreur : l'existence d'un peuple ukrainien, d'une identité nationale. En vérité, on a affaire à une Crimée, à une Ukraine orientale et à une Ukraine occidentale. La Crimée, jadis pays des Tatars, fut ajoutée à l'Ukraine dans les années 50 grâce à un 'cadeau' fait par le chef de l'Etat soviétique Khrouchtchev. L'Ukraine occidentale se compose en grande partie d'anciens territoires polonais, tous catholiques. Alors que l'Ukraine orientale, majoritairement russe orthodoxe, fait partie de la Russie kiévienne, l'ancien coeur de la Russie. L'Occident semble ne pas vouloir prendre ces éléments en compte."

Aujourd'hui nous savons de façon quasi certaine que les Etats-Unis ont favorisé, voire fomenté, aidés par l'Union européenne, un coup d'Etat pour renverser le président ukrainien en place. Même si ce dernier est loin d'être un saint, celui-ci tenait son siège des bulletins déposés dans les urnes par le peuple ukrainien. Il est vrai que Ianoukovitch avait commis un crime impardonnable en refusant d'entériner le traité d'association avec l'Union européenne de juin 2013, ce que la constitution ukrainienne lui permettait légalement.

Helmut Schmidt n'est pas tendre avec les comploteurs européens :

"... Bruxelles s'impose également trop sur la scène politique mondiale, bien que la plupart des commissaires n'y comprennent pas grand-chose. L'exemple le plus récent est la tentative de la Commission de l'UE d'annexer l'Ukraine. Ainsi que celle d'attirer à elle la Géorgie. Faut-il rappeler que la Géorgie ne se trouve pas en Europe. C'est de la mégalomanie, nous n'avons rien à faire là-bas !"

Toutes ces manoeuvres américaines font partie, et depuis longtemps, d'une stratégie, reconnue et publique, de sécurisation des ressources énergétiques

 

▪ Stratégie de sécurisation des ressources énergétiques

Toutes ces manoeuvres américaines font partie, et depuis longtemps, d'une stratégie, reconnue et publique, de sécurisation des ressources énergétiques. De la même façon que l'Afghanistan était (depuis bien avant septembre 2001 -- lire les minutes de cette réunion de février 1998 du comité pour les relations internationales du Congrès américain, vous y retrouverez la Géorgie, l'Afghanistan, l'Iran, etc.) sur le trajet du projet américain d'oléoduc entre la Caspienne et l'océan Indien, l'Ukraine est (ou "était", désormais ?) sur le trajet d'un projet du même ordre entre le pétrole de la Caspienne et l'Europe.

Après l'impossibilité de sortir le pétrole par l'Iran (reconnue dès 1998), puis l'échec à pacifier l'Afghanistan pour y construire l'oléoduc qui devait déboucher dans l'océan Indien, l'Ukraine reste, ou restait, le meilleur atout pour doubler et suppléer aux insuffisances de l'oléoduc Baku-Ceyhan (débit insuffisant et traverse la Géorgie).

La géographie commande la stratégie -- ou, comme l'écrivait Napoléon Bonaparte, "la politique des Etats est dans leur géographie".

Le pétrole de la Caspienne est coincé entre la Russie au nord et le bloc Iran-Afghanistan au sud. Prenez une carte et tirez un trait depuis le Turkménistan et le Kazakhstan jusqu'en Ukraine : vous traverserez l'Azerbaïdjan, largement acquis aux thèses américaines, la Géorgie objet de manoeuvres de captation, puis la mer Noire. Puis juste derrière l'Ukraine, s'ouvre l'Europe ! L'Ukraine c'est aussi, et surtout, un incroyable réseau de transport de gaz et de pétrole immédiatement disponible et une importante capacité de stockage...

 

L'Investisseur Or & Matières / chronique Agora

Tout savoir sur la stratégie russe, les enjeux de la région et les conséquences que cela ne manquera pas d'avoir sur vos investissements, cliquez ici.]

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