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le blog lintegral

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L’effondrement keynésien

Publié par medisma sur 22 Décembre 2014, 12:33pm

L’effondrement keynésien

 

 

Au prétexte de tenter de sauver leurs économies de la déflation que les banques centrales elles-mêmes provoquent, elles ne trouvent rien de mieux que d’alternativement détruire la valeur de leur monnaie, ce qui aboutira hélas à ce qu’elles prétendent éviter…

Les deux causes principales de la déflation/récession mondiale actuelle sont:

1/ le libre-échange mondialisé sans frontières ni protections douanières se traduisant, via la mise en compétition ouverte de tous les facteurs de production, dans un contexte de taux de change flottants c’est-à-dire d’instabilité extrême des monnaies, par la baisse globale des prix des biens et des salaires. Et par une surproduction massive inutile de la plupart des marchandises et des matières premières (pétrole par exemple), pesant aussi sur les prix parce qu’allant bien au-delà des besoins des consommateurs. Ce que le Prix Nobel d’économie Maurice Allais avait anticipé, pour lequel le problème n’était pas vraiment le libre-échange mais les conditions impossibles dans lesquelles il a été organisé depuis la fin de l’étalon-or et/ou de la libre convertibilité du dollar US en or à l’encontre des recommandations de ses promoteurs historiques, Adam Smith et David Ricardo, qui ne le recommandaient que dans un régime de taux de change fixes et de faible écart des coûts de production, en particulier du travail, entre pays concurrents ;

2/ les politiques de centralisme monétaire keynésiennes ultra expansionnistes des banques centrales. Dans la mesure où, plus elles créent ex nihilo plus de monnaie et de crédit et donc plus elles baissent leurs taux d’intérêt à court terme à des niveaux voisins de zéro ou négatifs, plus elles engendrent une allocation erronée des ressources de la part des agents économiques qu’elles entretiennent dans l’illusion monétaire. Par conséquent, le résultat final est que les producteurs auront inutilement consommé (gaspillé) des ressources rares (avec les conséquences écologiques négatives correspondantes) afin de produire des biens en excès pour lesquels il n’existe pas de demande durable, que les investisseurs auront investi dans des placements spéculatifs stériles non générateurs de croissance future, que les populations réduites au chômage de masse et à la paupérisation cesseront de travailler et de consommer (surtout si elles sont écrasées d’impôts), que les bilans pourris desdites banques centrales et les dettes des États exploseront à la hausse, pendant que la monnaie et le crédit, faute de servir à la consommation et aux investissements productifs, iront se perdre dans la « trappe à liquidités », via la chute du multiplicateur de crédit et de la vitesse de circulation de la monnaie. D’où la destruction de la confiance des agents économiques, sans laquelle il n’y a pas de croissance réelle et durable possible, et le discrédit de la plupart des politiciens actuels ne comprenant rien à ces phénomènes.

Voilà la triste situation des USA, de l’Europe et du Japon résultant de l’application des théories erronées des économistes libre-échangistes et keynésiens au pouvoir dans les banques centrales, les gouvernements et les universités, qui nous mènent au désastre.

Les USA ont finalement cessé leur QE (d’où la remontée du dollar US) mais ils n’ont pas encore entrepris de réduire le bilan hypertrophié de leur banque centrale et ne laissent toujours pas leurs taux d’intérêt à court terme se fixer en fonction de l’offre et de la demande, sans pour autant arrêter leurs injections massives de liquidités. Quant à l’Europe et au Japon, ils poursuivent dans l’erreur, au prétexte de tenter de sauver leurs économies, mais en détruisant la valeur de leurs monnaies, l’euro et le yen, dont il est à craindre l’effondrement final (en cas de cassure à la hausse de 125 pour l’USD/yen et de cassure à la baisse de 1,22 pour l’euro/USD) sur les décombres desquelles rien de positif ne se produira. Si les gouvernements concernés, faute de supprimer les banques centrales dont l’échec est total et de réformer le Système commercial et monétaire international dans le sens du rétablissement des « grands équilibres », ne suspendent pas Draghi et Kuroda de leurs fonctions à la tête de la BCE et de la Banque du Japon, les USA ayant eu quant à eux la chance que le mandat de Bernanke à la tête de la FED soit arrivé il y a quelques mois à son terme et qu’il soit remplacé par Yellen plus modérée, les dégâts occasionnés par ces faux-monnayeurs seront irréparables.

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http://www.zerohedge.com/news/2014-12-10/economy-worse-during-great-depression

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Ce que Ludwig von Mises avait anticipé lorsqu’il écrivait : « Un boom d’expansion du crédit doit inévitablement conduire à un processus que le discours commun appelle dépression… La dépression n’étant en fait qu’un processus de réajustement, de remise en ligne des activités de production avec l’état réel des données du marché… Toute tentative de substituer des moyens fiduciaires à des biens capitaux inexistants est vouée à l’échec… Il n’y a aucun moyen de soutenir un boom économique résultant de l’expansion à crédit. L’alternative est ou bien d’aboutir à une crise plus tôt par arrêt volontaire de la création monétaire, ou bien à une crise plus tard avec l’effondrement du Système monétaire qui est en cause… Le résultat de l’expansion du crédit est un appauvrissement général ». D’où il concluait que « Les crises économiques sont provoquées par les politiques monétaires expansionnistes des banques centrales ».

Le QE aux USA n’a pas servi à autre chose, indépendamment du financement bon marché de l’État (ainsi perversement incité à accroitre ses déficits sans en subir de conséquence immédiate), qu’au sauvetage artificiel et temporaire de banques qui, étant en trop grand nombre, mal capitalisées et peu rentables, ne prêtent plus à l’économie réelle, et bien sûr à la hausse (déstabilisatrice parce que productrice d’inégalités excessives) des marchés d’actions dans lesquels vont celles des liquidités qui ne restent pas bloquées dans la trappe éponyme et que les banques centrales achètent sur toute correction. Il n’a pas sauvé l’économie US qui se trouve toujours en récession/déflation, ainsi qu’en témoignent la chute du multiplicateur de crédit et de la vitesse de circulation de la monnaie ainsi que l’aplatissement de la courbe des taux d’intérêt, les trois meilleurs indicateurs à cet égard. Il ne marche pas non plus au Japon et ne marchera pas en Europe (dans laquelle la transmission de la politique monétaire à l’économie réelle est rendue au surplus impossible par l’hétérogénéité des économies nationales). Parce que ce n’est pas de l’abondance de monnaie nominale que dépend la croissance économique, mais d’une plus grande vitesse de circulation de la monnaie réelle étant donné que, sans ladite plus grande vitesse, tout se fige et le processus de crédit s’effondre…

Plus longtemps le libre-échange mondialisé dans l’instabilité des taux de change et les politiques de centralisme monétaire keynésiennes ultra expansionnistes des banques centrales se poursuivront, plus l’aplatissement de la courbe des taux d’intérêt se développera faisant, in fine, passer les économies de la déflation/récession à la dépression pour le cas où la courbe des taux finirait par s’inverser (les taux longs se rapprochant au plus près, voire passant en dessous, des taux courts). Tout simplement parce que les banques centrales, n’étant pas en mesure de produire la hausse généralisée des salaires, ont échoué à créer de l’inflation. 

http://www.zerohedge.com/news/2014-12-09/guest-post-central-banks-create-deflation-not-inflation

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http://www.zerohedge.com/news/2014-12-10/central-banks-have-failed-because-they-cant-push-wages-higher

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Dans le cadre de l’actuel effondrement keynésien, le meilleur investissement reste, à notre avis, l’achat d’obligations d’État US (et surtout pas « high yield » ou des entreprises) en dollars US, comme le TLT ou le TMF. Ni l’or, ni les matières premières, ni les actions en général (sauf cas particuliers), ne pourront performer (tant en termes de revenus que de gains en capital) aussi bien que le « fixed income » étatique US dans un scénario d’aplatissement (les taux US à 10 ans chutant vers zéro soit le niveau des taux courts US) et même, éventuellement, d’inversion de la courbe des taux (les taux US à 10 ans chutant en dessous des taux courts), comme de vieillissement des populations US, européenne et japonaise paupérisées. Comme l’écrivait récemment Charles Gave dans un étude courte et claire : « Bientôt des taux à moyen terme (10 ans) tous à zéro dans la plupart des Etats développés »… A cet égard, l’effondrement récent des prix du pétrole et du gaz, qui ne se reprendront pas durablement avant longtemps, place le monde entier dans une spirale déflationniste majeure dont les effets sont loin de s’être fait déjà sentir en terme de pertes financières pour les pays producteurs, comme pour les investisseurs US dans ce secteur et les oligarques russes ou du Moyen-Orient vivant de la manne pétrolière, sans préjudice de la chute des actions et obligations des sociétés pétrolières et parapétrolières, ni bénéficier vraiment aux consommateurs dont la demande d’énergie fossile a baissé.

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Très important:

http://institutdeslibertes.org/vers-des-taux-a-10-ans-a-zero-partout-dans-le-monde/

https://www.tradingfloor.com/posts/jakobsen-fixed-income-safest-bet-2663370

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Il y a toutefois pour 2015 au moins deux scénarios possibles que nous passerons en revue dans nos « Perspectives 2015″ : selon que la BCE se lancera ou pas dans un vrai QE à l’américaine, que le Japon poursuivra ou pas le sien sans retenue et que les USA relèveront ou pas leur taux d’intérêt à court terme, qui détermineront l’évolution du dollar US et des marchés d’actions comme d’obligations.

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Le scénario ayant notre préférence c’est que l’année 2014 a vraisemblablement marqué une transition entre un marché haussier des actions arrivé à son terme et le début d’un marché baissier des actions qui a commencé mais qui, ayant été systématiquement contré par des manipulations ad hoc, n’a pas encore pu se mettre en place, le corollaire étant que la remontée des obligations d’Etat US commencée fin 2013 devrait se poursuivre en 2015 pour atteindre des niveaux historiques que la plupart des intervenants sous-estiment parce que l’inflation (qui est un phénomène global dorénavant lié à la hausse des salaires, surtout dans des économies ouvertes) a pour longtemps disparu, en même temps que la monnaie dématérialisée est devenue un simple signe informatique virtuel déconnecté de ses fonctions traditionnelles dont la création artificielle massive n’est plus productrice d’inflation mais seulement de bulles d’actifs.

La domination des USA sur le monde est hélas  (parce que c’est Big Brother et le « droit » du plus fort qui s’installent) fermement établie, leurs lois nationales sont d’application internationale (ce qui est la caractéristique d’un Empire) et ils frappent militairement ou économiquement, comme déstabilisent politiquement, qui ils veulent. Les BRICS ne pourront pas changer le règne du dollar-roi avant longtemps, même s’ils accumulent tout l’or du monde qui, comme le montre la crise russe actuelle et la chute du rouble (sciemment organisées par les USA et leurs alliés occidentaux pour faire tomber Poutine, ouvrir la Russie toute grande à leurs idées, produits et investissements, prélude à la lutte finale entre l’Occident et la Chine une fois la Russie éliminée comme centre autonome de pouvoir), ne leur sert à rien puisqu’il ne leur permet pas de protéger leurs monnaies à court terme ni de changer unilatéralement le Système à moyen terme via la limitation du privilège exorbitant des USA de pouvoir se servir de leur monnaie nationale comme monnaie mondiale. Raison pour laquelle la dette publique US est la meilleure (ou la moins mauvaise) du monde. Restera probablement à la Russie, ne parvenant pas à instaurer une sorte d’étalon-or, en cas d’aggravation de la chute du rouble à vendre son or ce qu’elle aurait déjà commencé à faire. Nous restons d’avis que le métal jaune devrait en 2015, à un moment ou à un autre, chuter vers 1.050 USD l’once voire même peut-être vers 700 en extrême, même si des tensions géopolitiques extrêmes devraient se développer.

Au plan du trading, en raison de la fin d’année qui s’approche, nous avons pris les profits sur presque toutes nos positions longues ultra gagnantes en obligations d’Etat US (TLT, TMF, qui ont par ailleurs atteint des résistances intermédiaires) et restons avec de petites positions shorts perdantes sur les indices boursiers US (via l’achat d’ETF shorts). Parce que nous ne pensons pas que 18.000 puisse être durablement franchi sur le DJIA, maintenant que les traders à haute fréquence et les banquiers US ont obtenu « miraculeusement » leur rally de fin d’année, le miracle ayant consisté dans une injection aussi massive qu’imprévisible de liquidité par la Fed en faveur des « Primary Dealers » (les plus grandes banques) leur permettant d’empêcher les shorts de pousser le marché des actions plus bas…

http://wallstreetexaminer.com/2014/12/fed-injected-32-4-billion-this-week-so-primary-dealers-attacked-equity-shorts/

 

... A noter que, le 14 janvier 2015, la Cour de justice européenne se prononcera sur la légalité ou pas du LTRO et autres pratiques de la BCE et que, le 22 janvier 2015, aura lieu la prochaine conférence de presse de Draghi annonçant s’il va ou pas mettre en place en zone euro un vrai QE à l’américaine. D’ici là, nous ne ferons en principe que des allers-retours rapides sur les marchés, reprendrions les positions longues en obligations d’Etat US sur la cassure de leurs résistances ou bien plus bas en cas de correction baissière temporaire, ne couvririons nos shorts sur les indices bousiers US (via l’achat de SSO -ProShares Ultra S+P500 NYSE-) qu’en cas de double cloture du DJIA au dessus de 18.000 et achèterions le pétrole s’il chute vers 35-38 USD le baril (pas avant).

.../...

- Continuation probable de la baisse des taux d’intérêt US à 10 ans en 2015 vers leur plus bas de 2012 soit 1,40%, voire beaucoup plus bas, contre 2,176% actuellement (de nature à faire fortement monter les TLT et TMF) ...

- Continuation probable de la baisse du DJIA (actions US sur-achetées) par rapport aux TLT et TMF (obligations US sur-vendues par rapport aux actions US) commencée fin 2013, ce qui signifie que la performance des obligations d’Etat US a été bien supérieure à celle des actions US en 2014 et devrait à nouveau l’être en 201...

- Bon support sur le pétrole brut WTIC vers 35/40 USD le baril :

- Chute probable de l’or au fur et à mesure de l’appréciation de l’USD (vers 1.000 voire même 700 USD l’once selon le graphique de Rambus Chartology).

 La récession/déflation mondiale est illustrée par la chute de l’indice des prix des matières premières (la plupart d’entre-elles en situation de sur-production) qui ne présente pas de signe de redressement.

 

(FMG)

 

 

 

 

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