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actualités, économie et finance, nouvelle technologie, entrepreneuriat, histoire et colonisation...


Découvrez l’économie et la finance

Publié par medisma sur 27 Avril 2019, 18:06pm

Aux investisseurs novices

 

 

Découvrez l’économie et la finance

 

I- Comprendre l'économie en 30 minutes

 

II- Décryptage des termes économiques et leurs définitions

Pour vous aider à comprendre le vocabulaire de l'économie  et de la finance, un décryptage des termes vous est proposé en donnant des définitions et en les mettant en rapport avec l’actualité.

 

Politique Monétaire

La politique monétaire consiste en des actions délibérées des autorités monétaires d’un pays (Banque centrale plus ou moins indépendante, gouvernements) sur la masse monétaire en circulation, les actifs financiers (vente ou achat de Bons du Trésor, opérations dites d’ « open market »), la politique de crédit (via la fixation de taux d’intérêt directeurs) et éventuellement sur la politique de change (Chine), dans l’objectif de réguler l’économie au service du minimum d’inflation et du maximum d’activité (croissance).

A la fin des années 1970, dans la lignée de la théorie économique dite « monétariste » (M. Friedman), le contrôle de la masse monétaire fut le principal instrument des politiques monétaires de nombreux pays occidentaux (et notamment des Etats-Unis sous l’impulsion de Paul Volcker, Directeur de la Fed, politique menée parallèlement à une forte hausse des taux d’intérêt destinée à endiguer l’inflation consécutive aux « chocs pétroliers »).

Aujourd’hui l’essentiel des politiques monétaires des pays dont les monnaies se trouvent sous le régime des taux de change flottants se réalise par maniement du taux d’intérêt auquel les banques s’approvisionnent en liquidités auprès de leur Banque centrale.

Une baisse des taux, notamment, dynamise l’investissement puisqu’elle facilite l’accès au crédit des banques, puis des entreprises, les crédits accordés aux ménages (et donc à la consommation) étant également encouragés.

La baisse des taux d’intérêt agit également théoriquement sur la valeur externe de la monnaie (mais c’est en fonction de l’offre et de la demande d’une devise sur le marché des changes, le Forex, que se définit aujourd’hui cette valeur externe réelle, lorsqu’il s’agit de l’une des grandes monnaies inscrite sous le régime des taux de change flottants).

En tout état de cause, lorsque cette valeur externe se déprécie (les autorités chinoises peuvent par exemple décider à leur gré d’une dévaluation du Yuan), les exportations d’un pays en sont favorisées.

Dans le contexte d’une intégration financière internationale, ce sont la transparence et la crédibilité des Banques centrales, ainsi que la coordination des politiques monétaires menées avec les politiques budgétaires des Etats, qui sont décisives de l’efficacité des politiques monétaires.

 

Banque Centrale

En charge de la stabilité du système bancaire et financier d'un pays, une Banque centrale, plus ou moins dépendante du pouvoir politique (la BCE – Banque Centrale Européenne ne l'étant pas du tout) émet de la monnaie fiduciaire (billets et pièces) dont elle contrôle et définit la variation de masse globale (la masse monétaire dont dépend l'inflation et qui ne cesse de croître), et elle surveille également les banques et leur pratique de dépôts et de crédits : en France, la dite « Commission bancaire » est chargée de cette surveillance au sein de la Banque de France.

Une banque centrale est également et principalement une banque des banques. Entre eux, les établissements de crédit règlent en effet leurs dettes en « monnaie banque centrale » constituée des réserves (il s'agit de dépôts) détenues par ces établissements auprès de la Banque centrale, la « monnaie courante » étant constituée des dépôts des agents non bancaires (ménages, entreprises) auprès de ces établissements.

Chaque établissement de crédit d'un pays a donc un compte auprès de sa Banque centrale (une partie de ces dites « réserves », qui sont en réalité de la trésorerie, est constituée de « réserves obligatoires » : en zone Euro, 2 % des dépôts à vue et des titres de créance de moins de 2 ans détenus par les banques).

Les règlements interbancaires sont réalisés par des virements de compte à compte à la Banque centrale. Les opérations quotidiennes conduisent certaines banques à disposer de réserves excédentaires et d'autres à accuser un déficit momentané qu'elles se doivent de combler.

D'une façon générale, sur le ou les différents marchés interbancaires du monde, les Banques centrales se font prêteuses des banques (opérations dites d' open market ou de refinancement) à des taux (les « taux directeurs ») qu'elles fixent et qui sont l'instrument principal de la politique monétaire qu'elles mènent dont l'un des objectifs est le contrôle de l'inflation.

Le principe très général de cette politique est le suivant : lorsque les taux d'intérêt (directeurs, puis par voie de conséquence l'ensemble des taux d'intérêt) augmentent, la demande de biens et de crédits baisse et les prix ont donc tendance à baisser.

En dehors de la BCE ( Banque Centrale Européenne ), les Banques centrales chargées de conduire la politique monétaire des autres grandes zones monétaires sont la Banque d'Angleterre, la Federal Reserve américaine, la Banque du Japon et la Banque Populaire de Chine.

 

Masse Monétaire

La masse monétaire est la quantité de monnaie présente à un instant donné dans une économie.

Elle est mesurée par des agrégats monétaires, grandeurs synthétiques qui regroupent des actifs monétaires ou quasi-monétaires (livrets de Caisse d’Epargne, épargne-logement, etc.) détenus par les agents non financiers auprès des institutions financières monétaires (IFM).

Ces agrégats se distinguent par les degrés de liquidité des éléments qui les composent.

Au sein de la zone euro, la Banque Centrale Européenne (BCE) a établi la classification suivante :

·         M1 est un agrégat étroit qui regroupe tous les moyens de paiement, au sens strict du terme, en euros : pièces, billets, avoirs en comptes chèques ;

·         M2 (souvent assimilé à « la masse monétaire ») regroupe M1 et tous les comptes sur livrets détenus par les résidents de la zone euro (dépôts remboursables d’une durée inférieure ou égale à 2 ans auprès des IFM et de l’administration centrale) ;

·         M3 regroupe M2 et les instruments négociables, les titres d’OPCVM monétaires (SICAV ou FCP) ainsi que les titres de créance d’une durée initiale inférieure ou égale à 2 ans émis par les IFM.

 Ces dernières années, la frontière entre placements financiers (inclus dans M3) et quasi-monnaie (incluse dans M2) s’estompe du fait de l’aspect facilement « récupérable » et transformable en monnaie des placements en SICAV et FCP en particulier.

La Banque Centrale Européenne fixe chaque année des normes de progression pour M3, progression de lamasse monétaire dont les IFM, à travers les crédits qu’elles accordent et les placements qu’elles proposent, sont les agents.

A long terme, la « neutralité » de la monnaie est en effet établie, ce qui signifie qu’une hausse de la masse monétaire provoque un accroissement proportionnel du niveau général des prix, c’est-à-dire de l’inflation. Souhaitant contrôler l’inflation, la BCE fixe donc à + 4,5 % la progression annuelle maximale de l’agrégat monétaire M3.

L’évolution de la masse monétaire est également l’un des facteurs pris en compte par la BCE, à l’instar de toutes les autres grandes banques centrales, dans la fixation de ses taux d’intérêt directeurs.

 

Politique Budgétaire

La politique budgétaire recouvre l’utilisation des dépenses et des recettes des administrations publiques pour la régulation du rythme de l’activité économique.

Le solde budgétaire (Dépenses – Recettes, principalement fiscales) est amélioré par une situation de croissance économique et dégradé par une situation de récession.

La politique budgétaire a toujours existé, mais elle a pris une dimension nouvelle après la publication de la Théorie générale de J.M. Keynes en 1936. L’impulsion budgétaire est apparue alors comme le moyen le plus efficace pour résorber le chômage et entretenir la croissance.

Le mécanisme des « multiplicateurs budgétaires » montre en particulier qu’une baisse du taux de l’impôt ou une augmentation des dépenses publiques engendre un accroissement du revenu des ménages plus important que le montant du déficit budgétaire suscité par l’une ou l’autre mesure.

Cette croissance du revenu permettra d’autre part l’augmentation des recettes fiscales, qui couvriront alors théoriquement le déficit.

Inversement, une augmentation du taux de l’impôt qui réduit le revenu des ménages et donc la demande,  ou encore une réduction des dépenses publiques et donc de la demande de l’Etat puis de celle des ménages, permettront théoriquement de lutter efficacement contre une situation d’inflation.

De nombreux arguments incitent à la prudence en matière d’action budgétaire, notamment les difficultés pour ajuster l’offre de biens et services à la demande globale : l’offre peut ne pas être suffisamment « élastique » pour répondre à une augmentation de la demande suscitée par une impulsion budgétaire, et une inflation en résultera.

Dans les démocraties parlementaires, les décisions budgétaires sont en principe assez lourdes (préparation par le gouvernement, vote du budget par le Parlement après amendements) et leurs effets peuvent se révéler contraire à leurs objectifs face à un environnement économique évoluant rapidement.

La crise financière mondiale de l’automne 2008 a été accompagnée d’un retour sur le devant de la scène des politiques budgétaires dans toute leurs puissance : déblocages de centaines de millions de Dollarset d’Euros par les gouvernements américains et européens, rachats d’actifs toxiques, nationalisations de facto d’établissements financiers, etc.

Autant de dépenses publiques décidées non plus seulement dans l’optique d’une relance économique, mais bien dans celle d’un véritable sauvetage.

 

Politique Fiscale

La politique budgétaire d’un Etat comprend d’une part la politique des dépenses publiques, et d’autre part la politique fiscale.

Celle-ci constitue un levier puissant permettant d’influencer l’affectation des ressources, en particulier à travers des mécanismes d’incitation, et de modifier la redistribution des revenus et des fortunes.

C’est dans le cadre de la procédure budgétaire d’un Etat que la politique fiscale détermine le taux et l’assiette des différents impôts.

L’impôt est par définition un versement monétaire requis des personnes physiques ou morales par voie d’autorité, à titre obligatoire et définitif, sans contrepartie spécifiée, et il a pour objet la couverture des dépenses publiques et/ou l’intervention en matière économique et sociale.

La contrepartie du versement de l’impôt existe bel et bien (services publics, etc.) mais elle n’est pas individualisable, en vertu du principe budgétaire d’ « universalité » qui pose l’absence d’affectation des recettes de l’Etat à une dépense particulière.

On distingue :

·         Les impôts sur le revenu (du travail et du capital) des contribuables et les profits des entreprises ;

·         Les impôts sur la dépense (par exemple la TVA, impôt indirect instauré en France en 1954 et adoptée depuis par de nombreux pays) ;

·         Les impôts sur le capital (en France droits de succession et ISF – Impôt sur la Fortune principalement).

Cette classification est parfois incertaine, certains auteurs considérant par exemple les plus-values immobilières comme un impôt sur le revenu, d’autres comme un impôt sur le capital.

Aux Etats-Unis, Etat fédéral noté AAA (en tant qu’emprunteur) par les agences de notations pour la fiabilité et l’importance de ses recettes fiscales, les impôts sur les dividendes et les plus-values d’actions sont de 15 %, et les impôts sur les bénéfices des entreprises de 39,5 %.

En France, les impôts sur les dividendes et les plus-values d’actions sont de 29 %, et les impôts sur les bénéfices de 34,43 % (30 % en Espagne ; 31,4 % en Italie ; 24,1 % en Suisse).

 

 Croissance

Pour une entreprise, la croissance signifie une augmentation durable de ses activités (croissance du chiffre d’affaires).

Cette croissance peut être d’origine interne par intégration des réserves au capital social (autofinancement des investissements), ou d’origine externe (emprunts, émissions de nouvelles actions).

Pour une économie nationale, la croissance se matérialise par l’augmentation sur une longue période du Produit National Brut (PIB) réel (à prix constants) par habitant. Véritablement initiée au début du XIXe siècle à la suite de la révolution industrielle, la croissance économique a permis une amélioration du niveau de vie des individus.

Les facteurs de la croissance économique, retenus dans les « modèles de croissance », sont la quantité de capital, le volume de la main d’œuvre, la qualité de la main d’œuvre (éducation), le progrès technique et l’innovation.

Des nombreux auteurs ont montré que parmi ces différents facteurs de croissance, les éléments qualitatifs (dits aussi « facteurs résiduels » : niveau d’éducation, progrès techniques, niveau de concentration des entreprises, etc.) sont plus importants que les facteurs capital et travail réunis.

La croissance économique peut être soit extensive (augmentation du PIB réel due à l’augmentation des facteurs de production), soit intensive (pas d’augmentation des facteurs de production).

La Chine est le pays connaissant depuis quinze ans la plus importante croissance économique au plan mondial (+ 10 % en moyenne entre 2000 et 2008), les Etats-Unis ayant connu pendant la même période une croissance de l’ordre de 3 % par an, l’Union Européenne une croissance de 2 % par an.

De nombreux facteurs concourent à rendre la croissance instable. Les innovations ont un caractère imprévisible : au mieux, si l’on se réfère aux travaux de Schumpeter (Business cycles – 1939), l’innovation présente un caractère cyclique.

Les chocs de l’offre de biens et de services sont d’autre part nombreux (hausse des prix de l’énergie, etc.), et plusieurs composantes de la demande ont des ressorts psychologiques (surtout l’investissement et la consommation). Enfin la mondialisation de l’économie est porteuse de perturbations. L’interdépendance croissante des économies favorise la transmission internationale des crises, notamment des crises financières.

 

Balance courante

La balance courante est un document comptable issu de la comptabilité nationale d’un Etat qui fait partie de la balance des paiements établissant l’ensemble des flux (et non pas des stocks) échangés entre un pays et le reste du monde.

Le solde de la balance courante est obtenu à partir de 3 soldes intermédiaires qui sont additionnés, ceux de la balance des biens et services, ceux de la balance des revenus et ceux de la balance des transferts courants.

 La balance des biens et services retrace l’ensemble des exportations et importations de biens (balance commerciale) et de services et son solde constitue un indicateur important de la compétitivité d’un pays.

La balance des revenus intègre les transactions entre résidents et non-résidents et correspond à la rémunération des dits « facteurs de production » (capital et travail).

La balance des transferts courants retrace les transferts publics et privés sans contrepartie (par exemple des subventions), à l’exclusion des transferts de capital.

 

Une économie peut accumuler des déficits courants sur plusieurs périodes (déficits de la balance courante), à charge pour elle de les financer.

Ainsi les Etats-Unis ont-ils accumulé depuis 1982 des déficits courants équivalents en moyenne à 2,45 % de leur PIB, ces déficits s’étant même amplifiés au cours des 10 dernières années.

L’épargne interne étant faible aux Etats-Unis, le pays s’est endetté auprès d’opérateurs étrangers (Japon, Chine), mais la soutenabilité de la dette externe des Etats-Unis semble pour l’instant garantie par le statut de monnaie internationale du dollar ainsi que par la valeur supposée (confiance) des actifs financiers libellés en dollars.

 

Balance des paiements

La balance des paiements est un document comptable qui retrace l’ensemble des flux entre une économie nationale et le reste du monde.

La balance des paiements est toujours présentée en équilibre (comptabilité « en partie double »), puisque les flux financiers (bas de la balance) assurent la contrepartie de flux réels (haut de la balance) et qu’un poste « erreurs et omissions » permet d’assurer un ajustement comptable.

Dans le contexte de la plus ou moins grande ouverture commerciale d’un pays, la notion d’équilibre externe se placera en général au plan de la balance courante qui peut être structurellement déficitaire (cas des Etats-Unis depuis 1982), et la question macroéconomique relative au pays concerné sera alors celle de la soutenabilité des déficits courants ou encore de l’endettement externe.

 Plus précisément, la balance des paiements est constituée des éléments suivants :

·         Balance courante = balance des biens (balance commerciale) et des ervices + balance des revenus + balance des transferts courants ;

·         Compte de capital (flux de cessions d’actifs fixes ou d’annulation d’un engagement financier par accord mutuel – subventions pour investissement, remises de dettes, acquisitions et cessions de brevets, droits d’auteur, etc.) ;

·         Compte financier (qui retrace les opérations qui accroissent les créances ou les engagements des résidents vis-à-vis des non-résidents : investissements directs, produits financiers, etc.) ;

·         Erreurs et omissions.

 La balance des paiements ne comporte que deux balances intermédiaires, la balance courante et la balance des capitaux, dont les soldes sont équivalents aux erreurs près.

 

Balance Commerciale

La balance commerciale est un élément de la comptabilité nationale d’un pays qui retrace la valeur des importations et des exportations de biens et services de ce pays pour en faire apparaître le solde.

Dans la comptabilité nationale française, cependant, le terme « balance commerciale » ne s’applique qu’aux seules marchandises (les « biens »), les importations et exportations de services faisant l’objet d’un calcul séparé (balance des services). Réunis, ces deux comptes forment la « balance des biens et services », dont le solde constitue (parmi d’autres éléments) un indicateur important de la compétitivité d’un pays.

Cette balance des biens et services fait elle-même partie de la « balance courante » qui fait à son tour partie de la « balance des paiements » d’un pays (ensemble des flux entre une économie nationale et le reste du monde).

Etablie à partir des statistiques douanières annuelles des importations et exportations de marchandises, la balance commerciale peut présenter ses résultats de deux façons différentes : FOB (« Free On Board ») ou CIF (« Cost, Insurance, Freight » – « CAF » en français), la différence d’évaluation entre ces deux méthodes étant de l’ordre de 7 %.

L’intensité de l’ouverture commerciale d’une économie nationale, la nature de ses spécialisations, le régime de change, le positionnement des firmes multinationales (la « balance commerciale élargie » intégrant les flux des multinationales), les droits de douane et enfin les accords commerciaux passés par les entreprises d’un pays sont les éléments déterminants (en dehors de la question centrale de la compétitivité) du solde commercial excédentaire (plus d’exportations que d’importations) ou déficitaire (plus d’importations que d’exportations) d’un pays.

La Chine, le Japon ou l’Allemagne présentent depuis de nombreuses années un solde de leur balance commerciale excédentaire.

Les Etats-Unis ou la France, inversement, importent plus de biens qu’ils n’en exportent. Le déficit commercial de la France s’est établi en 2008 au niveau record de 55,7 milliards d’euros, 5ème année consécutive de déficit des échanges commerciaux français.

 

Produit Intérieur Brut (PIB)

Le Produit Intérieur Brut (PIB) représente une mesure de la production et une approximation de la richesse créée par une économie nationale.

Il correspond à l’ensemble des biens et services produits sur un territoire national, quelle que soit la nationalité des producteurs.

Exprimé en valeur, c’est-à-dire en unités monétaires courantes, le Produit Intérieur Brut est égal à la somme des valeurs ajoutées des branches productives de l’économie (marchandes ou non marchandes, d’où la distinction d’un PIB marchand et d’un PIB non marchand – dans l’ensemble celui des administrations publiques), la valeur ajoutée étant la différence entre la valeur de la production finale et les consommations intermédiaires engagées pour l’obtenir.

·         Dans l’optique production : PIB = valeurs ajoutées des branches + TVA + droits de douane ;

·         Dans l’optique revenu : PIB = rémunération des salariés + Excédents Bruts d’Exploitation + impôts à la production et à l’importation – subvention d’exploitation reçues ;

·         Dans l’optique demande : PIB = consommation finale + FBCF (Formation Brute de Capital Fixe, soit l’investissement) + variation des stocks + exportations – importations.

 

Le Produit Intérieur Brut (PIB) est un agrégat comptable dont la signification est limitée à la mesure des flux de l’économie officielle. L’autoproduction et l’autoconsommation échappent à la mesure du PIB, de même que l’économie souterraine.

Les coûts assumés pour la production de biens et services en vue de combattre les effets externes négatifs dus à la croissance des économies (protection de l’environnement, notamment) sont intégrés positivement dans les PIB, cette intégration faisant l’objet d’un débat théorique et politique.

Le PIB n’est évidemment pas un indicateur de bien-être, et il n’est qu’un indicateur partiel ou imparfait du niveau de vie, via la mesure du PIB par habitant.

 

Liste 2007 de la Banque mondiale (en milliards de dollars) : Union Européenne 16748 ; Etats-Unis 13811 ; Japon 4377 ; Allemagne 3297 ; Chine 3280 ; Royaume-Uni 2728 ; France 2562 ; Italie 2107 ; Russie 979 ; Brésil 964 ; Inde 916 ; Arabie saoudite 349, etc.


Liste 2006 du Fonds Monétaire International PIB par habitant (en dollars) : Norvège 40900 ; Irlande 36860 ; Etats-Unis 37798 ; France 27734 ; Japon 27764 ; Italie 26740 ; Brésil 7664 ; Arabie saoudite 12504, etc.

 

Produit National Brut (PNB)

Le Produit National Brut (PNB) correspond à la production annuelle de biens et de services par les acteurs économiques d’un pays donné, incluant notamment les revenus des investissements nets réalisés à l’étranger, et déduisant les revenus des investissements de l’étranger sur un territoire national.

Le principe de mesure du PNB est donc celui de la nationalité (des acteurs économiques), s’opposant en cela au principe de mesure du PIB (Produit Intérieur Brut), qui est celui de la territorialité.

On distingue :

·         Le Produit National Brut « au prix du marché » (auquel correspond stricto sensu l’abréviation PNB) et qui est l’agrégat du système de comptabilité nationale des Nations Unies. PNB = PIB + revenus du travail et de la propriété (capital) reçus du reste du monde – revenus du travail et de la propriété versés au reste du monde ;

·         Le Produit National Brut « au coût des facteurs », qui est obtenu en retranchant du PNB « au prix du marché » les impôts indirects et en ajoutant les subventions d’exploitation ;

·         Le Produit National Net (PNN), qui est obtenu en retranchant du PNB la consommation de capital fixe (amortissements).

Le Produit National Net « au coût des facteurs » est appelé Revenu National, la comptabilité nationale française ayant pour sa part décidé depuis 1993 de cesser de mesurer le PNB au profit d’une mesure du Revenu National Brut. Dans le cas de la France, ce RNB est assez proche du PIB, mais tel n’est pas le cas par exemple d’un pays comme le Luxembourg en raison du grand nombre de travailleurs frontaliers qui ont une activité productive dans ce pays, mais qui résident en France ou en Belgique.

Comme le PIB, le RNB est également calculé en « parité de pouvoir d’achat », c’est-à-dire converti à un taux de change qui permet de relativiser les différences de prix entre les pays.

 

Déficit Budgétaire

Le déficit budgétaire « primaire » est un flux négatif (on parle de « solde budgétaire » négatif) qui traduit une situation dans laquelle les recettes d'un Etat (hors remboursement d'emprunts) sont inférieures à ses dépenses (hors emprunts) au cours d'une année.

Le déficit budgétaire « final », lui, prend en compte le service de la dette, c’est-à-dire les intérêts payés sur la dette et la partie des emprunts devant être remboursés au cours de l’année. Ainsi le déficit budgétaire se distingue-t-il du déficit public dont il fait partie, ce dernier incluant en France le solde des recettes et des dépenses des collectivités territoriales et de la Sécurité Sociale.

Les flux annuels des déficits budgétaires (la France ainsi qu’une très large majorité de pays industrialisés étant en situation de déficit budgétaire depuis plus de 20 ans – les Etats-Unis, par exemple, de façon structurelle) viennent alimenter l’encours de la Dette de l’Etat, qui en retour agit sur le niveau de déficit par l’augmentation des intérêts versés.

 Selon les économistes keynésiens, le déficit budgétaire peut avoir un impact économique positif en ce que les dépenses publiques qui le causent peuvent jouer un rôle de stimulation de l’activité économique ( et de soutien de la demande), ou simplement être un moindre mal en cas de récession (politique dite de « relance »).

Pour les économistes « libéraux » ou « néo-libéraux », un déficit budgétaire est toujours le signe d’une mauvaise gestion des fonds publics, alors même qu’une économie d’endettement, aussi bien au plan macro qu’au plan microéconomique, est en somme l’un des modes de fonctionnements fondamentaux ducapitalisme.

En tout état de cause, il peut être rationnel de s’endetter si le taux de rendement des investissements publics est supérieur au taux d’intérêt payé sur la dette publique.

 La participation de la France à la monnaie unique européenne (Traité de Maastricht 1992 ; Pacte de stabilité et de croissance Amsterdam 1997 et Bruxelles 2005) lui impose le respect d’une discipline économique et budgétaire, les déficits publics cumulés (Etats + administrations) dépassant 3 % du PIBétant considérés comme excessifs pour les pays membres de l’Union Européenne.

Alors que les déficits publics français avaient diminué de 2003 à 2006 grâce notamment à uneconjoncture économique plutôt favorable, ceux-ci sont repartis à la hausse depuis 2007, atteignant 2,9 % du PIB.

Le déficit budgétaire, en particulier, est passé de 38,4 milliards d’euros en 2007 à 51,4 milliards en 2008, la crise financière ayant eu pour conséquence directe une forte baisse des recettes fiscales (TVA, impôts sur les revenus et sur les sociétés).

L’année 2009 sera pour la France celle d’un déficit budgétaire record, prévu à hauteur de 104 milliards d’euros par la Loi de finances, un plan de relance d’envergure ayant notamment été décidé par le gouvernement en situation de récession et les recettes fiscales devant continuer de baisser.

 

 

Taux Directeur

Les taux directeurs sont les taux d'intérêt fixés par une Banque centrale (d'un pays ou d'une union monétaire), taux auxquels cette banque centrale accorde des crédits à court terme aux banques commerciales.

Il existe classiquement trois types de taux directeurs, dont l'utilisation varie d'un pays à l'autre :

·         Le taux de refinancement est le principal taux directeur de toutes les Banques centrales : il est utilisé lors des opérations de refinancement (opérations dites d' « open market »), généralement hebdomadaires, au cours desquelles les Banques centrales proposent des liquidités aux banques commerciales. Les banques centrales décident ainsi du coût du crédit accordé aux banques, et ce coût est aussi modulé par les volumes plus ou moins importants que les Banques centrales décident de prêter.

·         Le taux d'escompte, ou taux de prêt marginal, supérieur au taux de refinancement, est celui auquel les banques commerciales peuvent emprunter en cas d'urgence.

·         Le taux de rémunération des dépôts correspond à ce que rapportent aux banques commerciales les réserves que celles-ci déposent auprès de leur Banque centrale. Dans le système bancaire américain, dirigé par la Fed (la Réserve Fédérale américaine), les dépôts des banques commerciales ne sont pas rémunérés.

Les taux directeurs sont pour les Banques centrales des instruments de régulation économique au service de leurs politiques monétaires, dont les objectifs sont toujours d'une part de limiter l'inflation, et d'autre part de favoriser la croissance économique.

Un crédit obtenu par une banque commerciale par refinancement avec un taux d'intérêt (taux de refinancement) peu élevé, permettra à cette banque d'accorder à son tour des crédits (augmentés certes d'une certaine marge) peu onéreux aux entreprises et aux particuliers : l'activité économique et la croissance s'en trouveront favorisés.

A l'inverse, une hausse des taux directeurs aura pour objectif de limiter la demande de liquidités des banques et ainsi d'éviter une trop forte inflation. Les taux directeurs fixés par les Banques centrales ont aussi une influence sur les taux de change d'une monnaie, la demande pour une monnaie sur le marché des changes (Forex), et donc la valeur de cette monnaie par rapport aux autres, variant au gré du niveau des taux directeurs.

Début avril 2009, bien qu'agissant dans ce sens avec plus de mesure que les autres grandes Banques centrales (la Fed prêtant quasiment à 0 % en cette même période), la Banque Centrale Européenne (BCE) a ramené le taux de refinancement des banques à 1,25 % (ce taux était à 4,25 % en octobre 2008), le taux de prêt marginal à 2,25 % et le taux de rémunération des dépôts à 0,25 %.

Le marché des changes a immédiatement réagi par une remontée de l'euro par rapport au dollar. L'objectif de ces baisses de taux directeurs est clairement celui d'une relance de l'activité économique.

 

Déficit Public

En comptabilité nationale française, les administrations publiques (ensemble incluant l’Etat, les administrations territoriales et les administrations de sécurité sociale) enregistrent un déficit public lorsque les dépenses publiques d’une année dépassent les recettes publiques d’une année.

Le déficit budgétaire, solde négatif des dépenses de l’Etat rapportées aux recettes de l’Etat, fait donc ainsi partie (et même partie essentielle) de ce que l’on nomme le déficit public, ou « les déficits publics ».

 En situation récurrente de déficit public annuel (cas de la France depuis 1974 ainsi que de nombreux autres pays industrialisés), la dette publique se voit chaque année augmentée du montant du dit déficit public.

En comptabilité nationale, on mesure cependant un « solde primaire des finances publiques » qui ne tient pas compte des intérêts acquittés chaque année sur la dette publique.

Si cette dette publique était nulle, le déficit public serait simplement égal au déficit primaire.

Une règle économique porte l’inévitable conséquence suivante : la dette publique, ainsi donc que les déficits publics qui l’alimentent et s’en voient réciproquement alimentés, doivent être financés par des recettes futures, qu’il s’agisse d’une augmentation des recettes fiscales de l’Etat et des autres administrations publiques ou d’un recours à l’emprunt.

 On mesure les déficits publics ainsi que les dettes publiques en pourcentage des PIB nationaux des pays, et les critères de convergence définis par le Traité de Maastricht de 1993 avaient fixé à 3 % du PIB le seuil maximal des déficits publics des pays membres ou futurs membres de la zone euro et à 60 % du PIB le seuil maximal des dettes publiques.

En 1993, le déficit public de la France était de plus de 6 % du PIB, et ce pourcentage était descendu en-dessous de 2 % entre 1998 et 2001.

Le seuil de 3 % fut de nouveau dépassé de 2002 à 2004, puis « respecté » entre 2005 et 2007.

La crise bancaire et financière mondiale passa ensuite par là, ainsi que les plans de relance orchestrés par les Etats des principaux pays industrialisés, y compris la France.

En 2009, la dette de la France a culminé à 1,5 milliards d’euros, soient 77,6 % du PIB (contre 67,5 % en 2008) et le déficit public à 7,5 % du PIB.

Si le déficit de la sécurité sociale a fortement augmenté en 2009 (+ 24 milliards d’euros), celui des seules administrations territoriales (régions, départements, communes) s’est réduit de près de 2 milliards d’euros entre 2008 et 2009.

Le déficit strictement budgétaire s’est creusé de 62 milliards d’euros en 2008 à 117 milliards d’euros en 2009.

 

Inflation

L’inflation est une hausse générale, durable et auto-entretenue du niveau général des prix.

S’il s’agit d’un phénomène ancien (au XVIe siècle, l’arrivée des métaux précieux des Amériques avait provoqué en Europe une hausse spectaculaire des prix), et si l’époque moderne, et en particulier les années 1950-1960, a semblé caractérisée par une inflation assez importante conjuguée à un chômage peu important dans les économies développées, la maîtrise de l’inflation constitue depuis la fin des années 1970 un objectif prioritaire de la politique économique, la stabilité des prix étant censée créer le meilleur environnement pour le développement de l’activité économique.

 

En fonction du critère du rythme de la hausse des prix, on distingue l’inflation « rampante » (avec un taux d’inflation de 4 à 9 % par an), l’inflation « galopante » (à 2 chiffres), ou encore un régime de « basse inflation » (moins de 3 % par an).

L’inflation peut être décrite comme « importée » si les tensions inflationnistes résultent de la hausse des prix des produits importés (souvent les matières premières), mais on parle également d’une inflation« de croissance » ou de prospérité, dont la constatation est somme toute logique (cas de la période de prospérité des « trente glorieuses » après la deuxième guerre mondiale).

 Les deux grandes causes traditionnelles de l’inflation sont l’inflation par les coûts et l’inflation par la demande. La hausse des coûts peut aussi résulter de la hausse des prix des matières premières (énergie, etc.) que de la hausse des salaires.

L’inflation par la demande correspond à une situation de marché classique dans laquelle l’offre de biens et de services est inférieure à la demande de biens et de service (cas de l’après - deuxième guerre mondiale au XXe siècle).

Une loi économique dégagée par l’économiste M. Friedman (« Inflation et système monétaire » - 1976) semble attester que « l’inflation est toujours et partout un phénomène monétaire » (progression trop rapide de la création monétaire par rapport à l’accroissement de la production).

Des politiques monétaires (réduction de la croissance de la masse monétaire, augmentation des taux d’intérêt directeurs), mais aussi budgétaires ou encore axées sur l’augmentation de la concurrence, semblent en tout cas avoir eu raison de l’inflation du début des années 1980 jusqu’à aujourd’hui. LaBanque centrale européenne (BCE) vise pour sa part un taux d’inflation proche de 2 % par an au sein de la zone euro.

 

Déflation

La déflation désigne une baisse absolue du niveau général des prix, un taux d’inflation annuel négatif.

Les principaux facteurs de ce phénomène de baisse sont traditionnellement les gains de productivité et une structure de marché de plus en plus concurrentielle.

Mais les gains de productivité, qui portent toujours conséquence de baisse des prix de certains produits seulement, n’entraînent pas spécifiquement une baisse de la demande (ou de la consommation), et ce facteur n’est donc pas structurel.

De même l’influence de la mondialisation contemporaine sur les prix, dans son aspect d’augmentation de la concurrence mondiale, est peut-être sur le point de se modifier : on avait d’abord imaginé la mondialisation déflationniste (course aux prix les plus bas entre acteurs économiques concurrents), mais elle pourrait devenir inflationniste du fait de l’évolution des modes de vie dans les pays émergents comme la Russie ou la Chine (forte croissance de la consommation alimentaire ou d’énergie).

 Le « cercle vicieux » de la déflation a généralement le principe suivant : pourquoi acheter aujourd’hui ce qui sera moins cher demain ?

Une baisse de la demande globale, ou plutôt une baisse de la demande anticipée par les entreprises conduit à une diminution de l’investissement, puis à une baisse de la production. Ainsi une situation de récession ou de crise est-elle en quelque sorte associée à une situation déflationniste prolongée.

Ce fut le cas au début des années 1930 aux Etats-Unis lors de la « Grande dépression », et beaucoup plus récemment au Japon entre 1998 et 2002, période au cours de laquelle le taux d’inflation annuel sur le marché japonais a toujours été négatif, et cela à la suite de l’éclatement de bulles spéculatives précédemment formées.

Ainsi l’effondrement des cours des actifs financiers et immobiliers peut-il clairement être cause de déflation.

Selon les prévisions de l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques), le Japon devrait de nouveau connaître une période de déflation en 2009, seule économie « avancée » à se trouver dans cette situation.

Désinflation

La désinflation est un ralentissement du rythme de l’inflation, et elle peut être le fruit d’une politique économique « de déflation » menée par un gouvernement.

Tel fut en particulier le cas du Royaume-Uni au sortir de la 1ère Guerre Mondiale, qui établit une double rigueur budgétaire et monétaire (contraction de la masse monétaire), au prix d’un chômage de masse et d’un effondrement du PIB, dans la seule intention de rétablir la parité-or de la livre sterling à son niveau de 1913.

Une désinflation, puis une franche déflation furent les conséquences directes de cette politique.

Une politique économique nationale peut cependant développer la pratique d’une désinflation « compétitive », ou plutôt d’un contrôle de l’inflation dans le but faire baisser celle-ci en dessous de celle de ses partenaires commerciaux, afin d’augmenter la compétitivité de la production nationale.

 Dans quasiment tous les pays du monde, la fin de l’année 2008 et le début de l’année 2009 ont vu l’inflation poussée à la baisse par deux effets : la nette décrue des prix des matières premières d’une part, qui a notamment réduit les prix de l’énergie et par conséquent les coûts de production ; la compression des marges des industriels et des distributeurs d’autre part, qui a été liée au recul de la demande.

Au premier trimestre 2009 selon l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques), la hausse des prix à la consommation reculait à 3 % (calcul effectué sur la base d’un « glissement annuel ») au Royaume-Uni, à 1,2 % dans les pays de la zone euro et à 0 % aux Etats-Unis.

Ce mouvement de désinflation concerne notamment la France, pays dans lequel la dite « inflation sous-jacente », calculée en excluant l’énergie et les produits alimentaires, reculerait à 1,4 % d’ici à l’été 2009 (en glissement annuel), cependant que les prix à la consommation connaîtraient même une période ponctuellement déflationniste (baisse du niveau général des prix à la consommation).

 

Stagflation

Le mot « stagflation » est un néologisme qui fut employé pour la première fois par le Chancelier de l’Echiquier (ministre des finances et du trésor) britannique en 1965.

Il désigne, ainsi que l’indique la contraction que ce mot réalise entre la notion d’inflation et celle de stagnation, la situation d’une économie qui souffre simultanément d’inflation (c’est-à-dire d’une hausse générale des prix) et d’un ralentissement, voire d’une stagnation de sa croissance économique.

Ce phénomène a touché les pays développés à partir du milieu des années 1960 et jusqu’au début des années 1980, particulièrement le Royaume-Uni, les Etats-Unis et la France.

On en a attribué la cause aux politiques keynésiennes par trop « mécaniques » ou par trop simplistes de relance ou plus généralement de soutien de la demande mises en œuvre par les gouvernements concernés pendant cette période, dans un contexte de ralentissement des gains de productivité.

Comment en effet permettre une nette augmentation des salaires (facteur d’inflation) sans réduire peu ou prou la part du capital dans la répartition de la valeur ajoutée, c’est-à-dire sans comprimer la rentabilité du capital, et par là même, décourager les investissements (et donc la croissance) ?

 A partir du milieu des années 1970 en particulier, la théorie néo-keynésienne selon laquelle le chômageet l’inflation évoluent dans des sens opposés (« Courbe de Phillips ») fut clairement infirmée par l’expérience de la stagflation.

Sous l’impulsion de M. Friedman, les économistes monétaristes furent entendus des principales autorités gouvernementales et des grandes banques centrales : aux Etats-Unis, la politique de hausse continue des taux d’intérêt menée par le gouverneur de la Réserve Fédérale, Paul Volcker, permit une baisse rapide de l’inflation, même si cette hausse des taux d’intérêt contribua à sa façon à la survenue du krach boursier de 1987 ; au Royaume-Uni, la politique d’austérité (des dépenses publiques) menée par Mme Thatcher à partir de 1979 provoqua d’abord une dégradation supplémentaire de l’activité, puis une décrue progressive de l’inflation et du chômage ; en France le gouvernement ne se résolut à la « rigueur » qu’en 1983.

La période de stagflation mondiale eu pour conséquence la définition de la lutte contre l’inflation comme élément prioritaire des politiques économiques des Etats et des grandes banques centrales, celles-ci gagnant progressivement en indépendance dans leurs relations aux gouvernements des Etats.

 

Dépression

Synonyme de « contraction économique », la dépression est une phase de la conjoncture et des cycles économiques qui est marquée par une tendance à la baisse de la production et ainsi du PIB (Produit Intérieur Brut) et du revenu national des économies, baisse généralisée de l’activité qui est caractérisée par une augmentation du chômage.

Le processus de dépression peut prendre fin par un retournement spontané de la tendance : la simple usure des machines peut par exemple inciter les industriels à renouveler leurs outils de production, et ces nouvelles commandes sont alors le point de départ d’un effet de multiplication, puis d’accélération. ladépression prendra fin et sera dès lors suivie d’une nouvelle phase des cycles économiques : la « reprise ».

La fin de la dépression est cependant bien souvent le fait de politiques économiques de relance menées par les gouvernements, notamment grâce à l’outil de la politique budgétaire. L’état de « dépression » économique implique en général une déflation, c’est-à-dire une baisse généralisée du niveau des prix.

 Au XIXe siècle, l’analyse des cycles économiques d’une durée moyenne de 6 à 10 ans avait conduit l’économiste français C. Juglar à mettre en avant une régularité selon laquelle l’activité économique serait caractérisée par une alternance entre phases d’expansion d’une durée de 3 à 5 ans et phases de dépression de même durée.

Au début du XXe siècle, l’économiste russe Kondratieff isola des phases plus longues (20 à 30 ans) d’expansion relative qui seraient suivies de phases de stagnation, voire de recul.

Si l’exemple historique le plus connu d’une dépression économique de grande ampleur est celui de la « Grande dépression » des années 1930 aux Etats-Unis (recul prolongé de la production, forte croissance du chômage), les analystes hésitent à employer ce terme dans le cadre du recul attendu de l’activité économique et des PIB de certains pays en 2009, lui préférant celui de « récession » dans l'attente d'une  reprise 'probable' de l'économie.

 

Récession

Le terme « récession » désigne par convention une phase de deux trimestres consécutifs de baisse absolue du PIB (Produit Intérieur Brut) d’une économie nationale, et plus généralement l’idée d’une baisse ponctuelle de l’activité économique.

Dans le cadre d’une économie de marché issue d’un capitalisme industriel, tel que peut encore être qualifié le capitalisme mondial du début du XXIe siècle (au-delà du phénomène structurel de la croissance exponentielle des services et de la baisse de la part de la production strictement industrielle dans les économies développées), le phénomène de récession s’inscrit dans la dimension cyclique de l’activité économique, qui voit se succéder des périodes d’expansion et decroissance, de crise (c’est-à-dire de ralentissement puis d’inversion), de récession puis de reprise.

Traditionnellement, lorsque l’activité économique commence à progresser, les chefs d’entreprise anticipent une demande soutenue, procèdent à des investissement et à des embauches, et dès lors la demande progresse effectivement et la croissance s’accélère.

Lorsque les investissements sont devenus opérationnels, l’investissement et l’embauche ralentissent, puis stagnent.

A la phase de progression de la production succède ainsi une phase de déclin dite de « récession », récession qui a tendance à s’auto-entretenir puisqu’à la diminution des investissements vient s’ajouter la diminution des revenus – salaires aussi bien que profits – dont pâtissent les salariés et les entreprises aux ventes déclinantes.

Aux yeux des économistes de toutes les époques, le phénomène de récession n’a rien d’éternel, soit parce que les équipements usés devront bien être remplacés un jour, soit parce que les anticipations des agents économiques se modifient parfois brutalement dans le sens d’un plus grand optimisme, soit encore parce que des innovations viennent régulièrement stimuler une demande jusqu’alors déclinante.

La financiarisation de l’économie mondiale, cause de crises purement financières impliquant ensuite des crises bancaires puis des crises de l’ensemble de l’activité de production des économies (à la suite de la baisse du crédit notamment, mais aussi de la baisse des actifs cotés enBourse), a quelque peu modifié les données de cette analyse structurelle de la récession des économies industrielles.

 Au quatrième trimestre 2008, le recul de l’activité des économies dites « avancées » a été de l’ordre de – 1,8 %, et il s’est établi à – 1,2 % en France. Le premier trimestre 2009, qui a enregistré un recul de – 1,7 % de l’activité des économies avancées et de – 1,5 % de l’activité de l’économie française, marque donc un temps de récession, le recul anticipé du PIB français sur l’ensemble de l’année 2009 s’établissant à – 2,9 %.

Les indicateurs de la situation de récession sont clairs : chute de la construction immobilière, repli de la production industrielle dans des secteurs-clés (automobile), baisse du commerce mondial, réduction des stocks et des investissements des entreprises, baisse de la consommation des ménages, celle-ci devant cependant croître légèrement en France compte tenu de la faible inflation et des mesures de « relance ».

Les plans de relance décidés aussi bien par la France que par la majorité de ses partenaires laissent présager un certain optimiste qui ne se concrétise pas.

 

Krach Boursier

Un krach boursier est une baisse soudaine et précipitée des cours de certains actifs financiers (en général les actions, mais on parle aussi de « krach obligataire » ou de « krach immobilier ») qui touche une ou plusieurs places financières à la suite d'un afflux massif d'ordres de vente.

Le terme « krach » est apparu lors de la chute des Bourses de Vienne et de Berlin en 1873 ; il a été conservé en français et transformé en « crash » ou « stock market crash » en anglais.

Un krach boursier préfigure parfois une crise économique profonde, à l'instar du krach boursier de 1929qui devança la « Grande dépression » des années 1930.

Le mécanisme de survenue d'un krach boursier semble le suivant : au cours des mois et des années qui le précèdent, une hausse généralisée des cours est observée sur la base d'une croissance avérée de l'économie.

Cette hausse attire un grand nombre d'investisseurs, souvent des particuliers, et l'investissement croît en masse en se portant sur de nombreuses valeurs.

L'envolée boursière qui s'ensuit témoigne d'un décalage avec l'économie réelle dont les sociétés sont pourtant celles-là même dont les cours se sont envolés.

Lorsque cette surévaluation du marché (on parle de « bulle spéculative ») fait l'objet d'une prise de conscience de la part du plus grand nombre des investisseurs, ceux-ci vendent leurs titres en masse après une période de stagnation du marché, et le marché s'effondre.

Ces dernières années, l'informatisation des ordres a pu être considérée comme un phénomène accentuant l'ampleur d'un krach boursier.

Les krachs boursiers classiques ou larvés (chutes lentes mais régulières des cours) de la période contemporaine sont ceux de 1987 à Wall Street (vite rattrapé : l'indice Dow Jones revint 2 ans plus tard à son niveau d'avant le krach), de 1998 lors de la dite « crise asiatique », de 2000 à la suite de l'éclatement de la « bulle internet » et de 2007-2008 dans le sillage de la crise dite des « subprimes ».

 

III- Décryptage de termes financiers dont le sens pris dans un certain contexte nous paraît souvent difficile à appréhender, surtout à la lecture de la presse.

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Fonds souverains

Ces fonds d’investissement sont détenus ou contrôlés par des Etats. Ils sont aujourd’hui en passe de devenir une nouvelle catégorie d’acteurs de la globalisation financière à côté des fonds de pension, des fonds de capital investissement (« private equity funds ») ou des fonds de gestion alternative (« hedge funds »).

Leur montée en puissance est rapide et leurs ressources proviennent d’une part des dividendes issus des prix élevés du pétrole qui confèrent aux pays producteurs une vaste réserve de pétrodollars. C’est le cas des fonds du Qatar, de Dubaï, du Koweït, d’Abou Dhabi et plus proche de nous de la Norvège. Et d’autre part, des excédents commerciaux des pays asiatiques. Il s’agit par exemple des fonds de Singapour, de la Corée du Sud et de la Chine.

La stratégie des fonds souverains s’oriente de plus en plus vers des investissements financiers, la participation au capital d’entreprises occidentales voire leur prise de contrôle. C’est à ce titre qu’ils font l’actualité : rachat en partie par les fonds de Dubaï et du Quatar de la Bourse de Londres, investissement de fonds chinois et de Singapour dans le capital de la banque Barclay’s, présence de l’Emirat de Dubaï et d’une banque publique russe au capital d’EADS.

L’arrivée de ces nouveaux acteurs inquiète les pays occidentaux. Le gouvernement allemand se mobilise, la Commission européenne ouvre le dossier. Plusieurs points font débat: le caractère public des fonds; la nature stratégique des secteurs dans lesquels ils investissent (énergie, défense, infrastructures et les places financières) ; et la non réciprocité lorsqu’il s’agit d’investir dans les pays d’origine de ces fonds.

A terme, les « règles du jeu » vont devoir être précisées afin que chaque partie soit à même de savoir où elle va. Si les principaux fonds n’ont pas encore défini totalement leur stratégie d’investissement, il est indéniable que leur présence sur la scène financière internationale est durable.

Solvabilité

Dans le langage courant, être insolvable c’est ne pas pouvoir régler ses dettes lorsqu’elles arrivent à échéance, ou être dans une situation telle que la vente de ses actifs (biens immobiliers, placements financiers..) ne suffiraient pas à régler ses dettes.

La solvabilité d’une entreprise, traduit l’aptitude de celle-ci à faire face à ses engagements en cas de liquidation, c’est-à-dire d’arrêt de l’exploitation et de mise en vente des actifs. Une entreprise peut donc être considérée comme insolvable lorsqu’elle doit en effet plus qu’elle ne possède ou lorsque, sans être en faillite, elle ne peut satisfaire à certaines normes de viabilité financière.

S’agissant d’une banque, les dettes sont constituées par des dépôts à vue et des emprunts à plus ou moins long terme. Les actifs financiers sont constitués des crédits octroyés, des placements dans d’autres produits financiers, des participations notamment dans d’autres établissements financiers. Une banque doit disposer de fonds propres (capital social, bénéfice non distribué et autres fonds mis en réserve). Le niveau de fonds propres (capital social, bénéfice non distribué et autres fonds mis en réserve) est garant de la solvabilité de la banque face aux pertes que les risques pris à l’actif sont susceptibles d’engendrer. Il est particulièrement crucial que ce niveau reste en permanence suffisant compte tenu du rôle des banques et les risques en chaîne que ferait courir une faillite bancaire. C’est pourquoi la règlementation internationale (ratio de Bâle II) impose le respect permanent de ratios minimum de fonds propres par rapport aux crédits distribués.

A partir de ces définitions, on comprend comment la crise actuelle génère grave un problème de solvabilité :

Les actifs détenus par les banques sont dévalorisés, que les banques les vendent ou non. Ce sont notamment les fameux « actifs toxiques » liés aux titrisations aventureuses. Cela se traduit soit en pertes d’exploitation, soit par une diminution des actifs et une détérioration du bilan. Sans être en faillite, les banques restent en-deçà des normes de viabilité financière. Le climat d’insécurité que cela engendre menace la stabilité de tout le système bancaire.

CDS

Un CDS (credit default swap) est une sorte d’assurance par laquelle un établissement financier se protège du risque de défaut de paiement d’un crédit en payant une prime.

Contrairement à ce que leur nom laisse entendre, ces dérivés de crédit s’apparentent plus à des options qu’à des swaps.

Prenons l’exemple d’une entreprise (appelée « entité de référence ») qui a émis une dette de x millions d’€ sur cinq ans. L’établissement bancaire qui a fourni le crédit souhaite se protéger. Il paie une prime annuelle à un vendeur de protection. Si un événement spécifié dans le contrat tel qu’un défaut de paiement intervient, et seulement en ce cas, la dette est transférée au vendeur de protection contre paiement des x millions d’€, correspondant à la valeur du capital. A charge pour lui de récupérer ce qu’il peut auprès de l’entité de référence.

Trader

Le terme « trader » est d’origine anglo-saxonne. Il signifie littéralement « opérateur de marché ». C’est un opérateur spécialisé qui achète et vend des valeurs mobilières (actions, obligations, produits dérivés, options,…), des devises, pour le compte d’un tiers (OPCVM, entreprise, personne, institutionnels,…), ou pour l’établissement qu’il représente en tentant de dégager des profits.

Le trader travaille dans des salles des marchés rattachées à des banques ou des entreprises d’investissement. Le trader est en général spécialiste d’un marché : celui des actions, des obligations, des devises, par exemple. Son activité principale consiste à acheter et vendre, soit sur la base d’instructions données par les clients de l’entreprise pour laquelle il travaille, soit sur la base de ses propres analyses et décisions lorsqu’il gère ce qu’on appelle son « book », c’est-à-dire, pour simplifier, une certaine somme qui lui est confiée et qu’il doit faire fructifier. Normalement, il ne fait pas ce qu’il veut, il a des normes et des plafonds à respecter, dans de nombreux cas il doit « être à zéro en fin de journée », ce qui signifie que ses positions n’excèdent pas une journée. Ces règles font normalement l’objet de contrôles. Mais il peut arriver que les traders et les contrôles dérapent, comme ce fut le cas dans l’affaire Kerviel.

C’est le trader qui exécute les ordres sur le marché. A ce titre quand un vendeur l’interroge, il donne des prix, en fonction de la situation du marché, qu’il connaît bien, puis exécute les ordres au mieux de l’intérêt des clients.

Lorsqu’il gère un « book », le trader recueille des informations sur la vie économique des pays, sur les résultats financiers des entreprises afin de pouvoir apprécier et anticiper les mouvements des marchés. Il utilise pour cela les services des analystes financiers Sinon, le trader travaille en lien direct avec les vendeurs qui, eux, sont en relation avec les clients.

Les traders sont rémunérés sur la base d’un salaire fixe et d’une part variable que l’on appelle prime/rétribution annuelle/bonus, qui est proportionnelle aux profits obtenus et parfois extrêmement importante.

Vente à découvert

La vente à découvert (VAD) consiste à vendre un titre (une action) que l’on ne détient pas mais dont on suppose qu’il va baisser, afin de réaliser une plus-value. Cette pression vendeuse contribue à son tour à la baisse des cours. La VAD est souvent associée aux Ordres de bourse avec Service de Règlement Différé (OSRD) avec lesquels il ne faut pourtant pas la confondre.

Le mécanisme de la vente à découvert

Le principe est le suivant : vous vendez des titres que vous ne possédez pas. Mais vous devez les livrer sous 3 jours. Pour être en mesure de respecter cette obligation, vous empruntez les titres (généralement à des investisseurs long terme qui cherchent à rentabiliser les titres qu’ils ont en portefeuille). A l’échéance de votre emprunt, vous rachetez les titres en espérant que la plus-value réalisée sera supérieure au coût de l’emprunt.

Exemple

En J, vous vendez 100 titres à 100 €.

Au plus tard à J +3, vous les empruntez contre :

•          paiement d’un intérêt, et

•          dépôt de garantie qui peut aller jusqu’à 100% du prix des titres empruntés (en titres ou en cash), soit dans notre exemple 10 000 €.

Au plus tard à l’échéance de l’emprunt, vous remboursez les titres que vous aurez préalablement achetés sur le marché, par exemple à 80€ le titre. Vous aurez gagné 2000 € (dont il faut déduire le coût de l’emprunt). Autrement dit, Gain = PV – PA – coût de l’emprunt.

Les avantages et les risques de ce procédé

Pour l’investisseur

Ce mécanisme lui permet d’intervenir sur des valeurs qu’il n’a pas en portefeuille. Mais cet outil est risqué car si la baisse prévue ne se réalise pas, les vendeurs à découvert sont contraints de racheter les titres, dont la hausse possible est en théorie illimitée. Ce faisant d’ailleurs, ils amplifient la hausse redoutée.

Pour le marché

La VAD est considérée comme n’ayant pas que des inconvénients pour le marché. Elle permet aux acteurs économiques de prendre des positions sur des titres sans être contraints de les posséder. Cela augmente la liquidité du marché. Et cela sert d’avertisseur ou de thermomètre (en cas de défiance à l’égard d’un titre, cela se voit).

 

Les ordres à règlement différé (OSRD)

Imaginons que l’investisseur souhaite vendre les titres tout de suite, mais ne les livrer qu’à la fin du mois, voire au-delà s’il reporte sa position. Cette fois, c’est son intermédiaire qui emprunte les titres, et les livre sous 3 jours. Il fait payer à l’investisseur le coût de l’emprunt + le coût du règlement différé, mais généralement n’exige qu’une garantie partielle (20% de la valeur des titres et non 100%). C’est là qu’intervient l’effet de levier.

Exemple

Vous vendez 100 titres à 100 €.

Vous utilisez les facilités de paiement de l’OSRD, vous réglez donc un certain nombre de frais (coût de l’emprunt et du prêt) et vous laissez une garantie de 20% du montant des titres, soit dans notre exemple 2000 €. Si le cours de l’action tombe à 80 €, comme dans l’exemple précédent, vous avez gagné les mêmes 2000 €, qui représentent non plus 20 % mais 100 % de votre investissement (dépôt) initial.

La vente à découvert et la crise financière

En pleine crise du crédit , la vente à découvert (short selling) est la « bête noire » de certains régulateurs financiers dont la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme de la Bourse américaine. Déjà réglementée aux Etats-Unis dans les années 30, largement développée aujourd’hui, la vente à découvert permet de spéculer à la baisse. De telles positions ont un effet mécanique sur le cours des actions qui baisse, et précipitent l’effondrement du cours du titre. La VAD peut être utilisée à des fins de manipulation : pour qui veut « massacrer » un titre, il suffit bien souvent, surtout quand les marchés sont particulièrement nerveux et volatils, de propager des rumeurs plus ou moins fondées et de vendre massivement à découvert, ce qui a un effet auto-réalisateur. Et si on a pris une position vendeuse, on a intérêt à faire circuler des rumeurs négatives pour faire baisser le titre et se racheter moins cher.

Titre de dette subordonné

Un titre de dette subordonné est un actif financier obligataire, dont le remboursement dépend du remboursement préalable des autres créanciers (créanciers privilégiés, créanciers chirographaires). De ce point de vue, il est très proche d’une action. En contrepartie de ce risque supplémentaire, le taux d’intérêt est plus élevé que celui servi aux autres créanciers.

Titre super subordonné à durée indéterminée (ou TSSDI)

Les titres qui vont être émis par les banques françaises et souscrits par la Société de Prises de Participation de l’Etat d’ici la fin de l’année 2008 sont des TSSI (Titres super subordonnés à durée indéterminée). Ce ne sont pas des actions, mais des obligations de caractère perpétuel entraînant une rémunération perpétuelle. Néanmoins un remboursement anticipé est possible à certaines échéances au gré de l’émetteur de la dette. Dans ce cas particulier, il est prévu une première date de remboursement anticipé possible à l’initiative des banques émettrices dans 5 ans. Ces titres ont une rémunération annuelle qui est conditionnée au paiement d’un dividende, ou à la réalisation d’un résultat. Le taux de rémunération de ces titres sera celui des emprunts d’Etat à 5 ans + environ 400 « points de base » c’est-à-dire 4 %.

Il ne s’agit pas d’actions. Il n’y a pas d’entrée de l’Etat au Conseil de surveillance. Ces fonds n’entrainent pas de dilution de capital pour les actionnaires existants. L’accueil boursier a été favorable.

Bien que n’étant pas des actions, ces titres de dette de durée indéterminée sont considérés comme des fonds propres selon les règles internationales de la BRI

Titrisation

La titrisation est une technique financière qui transforme des actifs peu liquides, c’est-à-dire pour lequel il n’y a pas véritablement de marché, en valeurs mobilières facilement négociables comme des obligations. Chaque investisseur acquiert en quelque sorte une fraction du portefeuille d’actifs titrisés, sur la base des flux financiers futurs des actifs, qui garantissent le remboursement des obligations.

Née aux Etats-Unis dans les années 70, cette technique a d’abord été utilisée par les banques pour consentir davantage de crédits. Plus tard, elle a permis aux banques de se débarrasser partiellement des mauvais risques.

En effet, aux USA comme en Europe, les banques ne peuvent accorder de crédits que dans une certaine proportion de leurs propres ressources. Pour distribuer plus de crédits, les banques américaines ont donc commencé à céder des créances, pas toujours les meilleures, à les « sortir de leur bilan », ce qui mécaniquement leur redonnait des possibilités de consentir de nouvelles lignes de crédit. Au fil du temps, la technique s’est sophistiquée ; entre la banque et l’investisseur qui achète ces créances, s’est interposée une société ad hoc, qu’on appelle des termes anglais « Special Purpose Vehicle ou Company » (SPV ou SPC), et les différentes créances ont été « mélangées » à des titres de meilleure qualité servant de réserve en cas de défaillance.

Les opérations peuvent se classer selon les actifs sous-jacents, c’est-à-dire qui composent le portefeuille. Vous entendrez peut-être parler d’ABS. En dehors du réputé système de freinage, il s’agit du terme générique de la titrisation (Asset Backed Securities) qui exprime que les titres (securities) sont adossés (backed) à des actifs (asset). Selon ce qu’on met dans les véhicules de titrisation, ils s’appellent CDO (Collateralised Debt Obligation), CBO (Collateralised Bond Obligation, adossé à des obligations), CLO (Collareralised Loan Obligation, adossé à des crédits à des entreprises)…

Mais tout est « titrisable » : les crédits classiques, les créances commerciales, les loyers d’actifs mobiliers ou immobiliers, les royalties, à peu près tout actif ou droit dont on peut raisonnablement prévoir les flux financiers futurs.

La crise des subprimes d’août 2007 a mis en lumière certaines dérives dans l’utilisation de la titrisation des créances immobilières aux États-Unis. On a mis en cause la mauvaise qualité des créances titrisées, la mauvaise liquidité de ces titres, le travail des agences de notation ainsi que le principe même de la titrisation qui ne permet pas toujours d’avoir une vision claire de la situation des débiteurs (eux-mêmes mal identifiés) et des risques réellement pris.

Hedge funds

Les hedge funds sont des fonds d’investissement d’un type particulier. Il n’existe pas de définition légale, précise et formelle du terme. Le terme lui-même est trompeur. La traduction littérale en français est « fonds de couverture », c’est-à-dire se livrant à des placements de protection contre les fluctuations des marchés considérés. Une telle définition devrait les faire pencher du côté des fonds sans risque ; or, au contraire il s’agit de fonds particulièrement risqués, beaucoup plus risqués que les fonds communs de placement (OPCVM) .Pourquoi ?

Ils sont peu ou pas réglementés. A la différence des fonds d’investissement destinés au grand public, une part importante des fonds peut être investie en actifs illiquides ou complexes. Ils utilisent massivement les techniques permettant de spéculer sur l’évolution des marchés, à la baisse comme à la hausse (utilisation massive de produits dérivés, de la vente à découvert et de l’effet de levier). Ils sont peu transparents et souvent implantés dans les paradis fiscaux.

Leurs gérants y investissent une part de leur patrimoine et prélèvent des commissions très importantes en fonction de la surperformance du fonds. Cela les incite à faire prendre aux fonds des risques de marché importants.

En général, les investisseurs ayant déposé de l’argent sur ces fonds, ne peuvent réduire leur participation à tout moment mais seulement à certaines périodes prédéterminées.

Au cours des dix dernières années, les hedge funds ont enregistré une croissance rapide. Ils représentent aujourd’hui une part significative des transactions sur de nombreux marchés. Autrefois petits groupes d’entrepreneurs, ils sont aujourd’hui, le plus souvent, de grandes institutions financières qui emploient des centaines de personnes.

Compte tenu de leur importance croissante et de leur spécificité, les hedge funds éveillent des suspicions quant à leur capacité présumée à déstabiliser les marchés voire à leur faire courir un risque systémique. Si ces inquiétudes sont légitimes pour certains, les hedge funds restent néanmoins des fonds d’investissement très rentables pour les spéculateurs.

Délit d’initié

C’est le fait pour une personne d’acheter ou de vendre des titres cotés (souvent des actions) alors qu’elle possède, sur cette entreprise, une information que les autres n’ont pas, dite privilégiée.

Qu’est-ce qu’une information privilégiée ? Pour faire simple, c’est une information précise, qui n’est pas connue du public et qui, si elle l’était, aurait une incidence sensible sur le cours du titre de la société concernée. Exemple : vous apprenez qu’une entreprise est sur le point de signer un contrat qui lui garantit 5 ans de chiffre d’affaires et de résultats bénéficiaires. Cette information est précise. Si vous l’utilisez et achetez une grosse quantité d’actions de cette société, vous exploitez une information privilégiée.

En revanche, l’achat ou la vente sur le fondement d’une rumeur n’est pas considéré comme l’exploitation d’une information privilégiée, car l’information dans ce cas n’est pas assez précise et qu’en outre, s’il s’agit vraiment d’une rumeur, elle est connue de beaucoup de monde.

Juridiquement, on fait une différence entre le délit et le manquement d’initié. C’est plus ou moins la même chose, mais le délit est une infraction pénale, il relève de la procédure pénale (instruction, procès…), est punissable d’amendes ou même de peines de prison… Comme pour toute infraction pénale, le juge va s’attacher à l’intention de celui qui a commis le délit (Avait-il l’intention de profiter d’une information que lui seul détenait ?).

Le manquement d’initié, lui, relève de l’appréciation de l’Autorité des Marchés Financiers. L’AMF ne peut pas infliger de peines de prison, mais seulement des sanctions pécuniaires, plafonnées, comme les amendes pénales, à 1.500.000 euros (ou jusqu’à dix fois les gains). La procédure de l’AMF est différente de la procédure pénale, ne serait-ce que parce que ce ne sont pas les mêmes organes qui interviennent.

Si, au cours d’une enquête, elle a connaissance de faits dont elle pense, en première analyse, qu’ils pourraient être qualifiés pénalement, l’AMF transmet les éléments en sa possession à la justice pénale. C’est d’ailleurs ce qu’elle a fait dans l’affaire EADS.

Les textes sont plus exigeants à l’égard des dirigeants. On fait une différence entre les personnes proches de la société (qui la connaissent mieux que les autres) comme les dirigeants, les actionnaires, les conseils… et les personnes qui lui sont plus extérieures. S’agissant des premières, elles encourent des peines supérieures dans le cadre du délit ; dans le cadre du manquement, on les sanctionne pour ne pas avoir respecté le devoir d’abstention. « Vous savez que la société va mal, vous devez vous abstenir de vendre des actions de cette société ».

S’agissant des personnes extérieures, on admet qu’elles puissent ne pas faire la distinction entre ce qui est une information privilégiée et ce qui ne l’est pas, qu’elles puissent ne pas réaliser qu’elles sont en possession d’une telle information. Dès lors, elles sont moins sévèrement sanctionnées (1 an de prison et 150.000 € d’amende « seulement »). Au regard des manquements AMF, leur comportement n’est répréhensible que si elles savaient ou auraient dû savoir qu’elles étaient en possession d’une information privilégiée.

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