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Crise systémique en marche et un choix s’impose : S’en sortir sans Washington ou sombrer avec !

Publié par medisma sur 16 Octobre 2009, 22:01pm

Catégories : #lintegral

Les USA s’achemine vers la faillite selon LEAP/E2020
 
La crise systémique globale est de plus en plus proche.  Et l'annonce vient d'être confirmée par le bulletin européen des prévisions.
En effet, tout le monde a désormais compris que les Etats-Unis sont emportés dans une spirale incontrôlable associant insolvabilité généralisée du pays et incompétence flagrante des élites US à mettre en œuvre des solutions nécessaires. La cessation de paiement annoncée des Etats-Unis est bien en cours comme l'illustrent la chute du Dollar et la fuite des capitaux hors du pays. Et l’allié japonais met actuellement en œuvre de nouvelles orientations politiques, économiques, financières et diplomatiques qui constituent un changement radical de la politique nippone. Ce changement en cours portera évidemment un coup brutal au dollar et aux achats de Bons du Trésor US.

De même, face au fiasco afghan, les pays de l'Alliance Atlantique engagés dans le conflit (Pays-bas, Allemagne, Italie…),  évoquent de plus en plus ouvertement leur désir de se dégager d'Afghanistan en 2010, tandis que le Japon a annoncé l'arrêt de son soutien logistique à la coalition.

Ainsi, l'année 2010 va placer la majorité des nations, Union européenne comprise, au cœur de contraintes stratégiques qui vont leur imposer des choix urgents dans un contexte d'effondrement accéléré lié au destin du dollar US. Ces choix définiront durablement le rôle des Européens dans le monde d'après la crise. Soit ils s'affirmeront comme des acteurs-clés de la structuration du monde de demain en soutenant leur propre vision de l'avenir et en cherchant les partenaires ad hoc sans exclusive ; soit ils se contenteront d'être des victimes consentantes du naufrage de l'Occident en suivant aveuglément Washington dans sa descente aux enfers.
Dans tous les cas, l'UE étant actuellement la première puissance économique et commerciale mondiale, la seule dotée à présent d'une monnaie pouvant jouer un rôle d'alternative au dollar US, tout en détenant les troisièmes réserves mondiales d'actifs libellés en dollars et les plus grandes réserves d'or de la planète, et en ayant un commerce extérieur peu dépendant du consommateur américain. Coincée dans une situation intenable, elle représente un acteur extrêmement puissant, devenu cette année la zone la plus riche du monde devant l'Amérique du Nord (Source : Bloomberg, 15/09/2009).

Les conséquences du choix  auront un impact direct et rapide dans le monde entier sur de nombreux facteurs économiques, financiers et géopolitiques essentiels : taux de change, prix des matières premières, croissance, systèmes sociaux, équilibres budgétaires, gouvernance mondiale.
Ainsi, si les Européens se contentent de regarder le dollar couler, leurs exportations vers les Etats-Unis et de nombreux autres pays aux monnaies liées au dollar US vont d'ici un an être totalement sinistrées, aggravant la crise économique et sociale dans l'Union Européenne.
Et si les Européens, et surtout les dirigeants de la zone Euro, laissent filer les déficits publics, à l'image de ce que fait la France, la zone Euro va être soumise très vite à des conflits internes graves.
Si encore les dirigeants européens se contentent de suivre l'axe Israël/Washington dans la question du nucléaire iranien et d'emboîter le pas à l'administration Obama pour l'Afghanistan, ils vont entrer dans un processus de confrontation avec leurs opinions publiques pour lequel ils ne sont ni préparés, ni en position de force, gage d'instabilité politique grave au sein de chaque Etat membre.
Si enfin les Européens refusent de discuter de manière indépendante de leurs intérêts communs éventuels avec les Chinois, les Indiens, les Brésiliens et les Russes, ils se priveront tout simplement de tout moyen de faire valoir leur vision des choses en ce qui concerne les contraintes précédentes puisque ces pays représentent aujourd'hui les puissances sans lesquelles rien de décisif ne peut plus être mis en œuvre.
Ironie de l’histoire, les « alliés » des Etats-Unis sont désormais mis au pied du mur : sombrer maintenant avec Washington ou s'en sortir sans Washington.
Rappelons-nous le monde d'il y a presque une décennie pour comprendre l'extraordinaire accélération de l'Histoire que constitue cette crise : il y a neuf ans en effet, G. W. Bush venait tout juste d'être élu ; le 11 Septembre n'aurait lieu que deux ans plus tard ; les Etats-Unis ne s'étaient pas encore enlisés en Afghanistan et en Irak ; Katrina n'avait pas encore rasé la Nouvelle-Orléans ; un Euro valait 0,9 Dollar ; la Russie n'était qu'un pays à la dérive ; l'UE croyait élaborer une constitution populaire ; la Chine était un acteur international pauvre ; l'économie US était montrée en exemple au monde et le Royaume-Uni faisait la leçon ultra-libérale à toute l'Europe ; les banques d'affaires de Wall Street paraissaient invincibles, … la liste pourrait continuer longuement. Ce qui en ressort c'est que chacun de ces évènements aurait paru impensable à la plupart des « experts » quelques semaines seulement avant qu'ils surviennent. Alors penser que le dollar se maintiendra indéfiniment monnaie exclusive pour payer le pétrole, monnaie qui ne tient plus que par la volonté (de plus en plus mauvaise) des banques centrales à acheter, acheter et encore acheter cette devise pour éviter qu'elle ne s'effondre, c'est franchement faire preuve d'une naïveté historique désarmante.
Déjà au second trimestre de l’année en cours, les banques centrales du monde entier ont entrepris de mettre fin à leur accumulation de Dollars US (le dollar n'a en effet représenté que 37% de leurs achats de devises alors qu'il représente 63% des réserves selon Bloomberg).

Comme les besoins du trésor américain s’élèvent mensuellement  à 100 milliards de dollars. D'où provient donc tout cet argent ? Et qui achète vraiment ces 100 milliards de Bons du Trésor US chaque mois ? Certainement pas les citoyens américains qui sont endettés au-delà du raisonnable et ne disposant  plus d’épargne. Certainement pas les opérateurs privés étrangers qui s'inquiètent chaque jour un peu plus de l'état de santé des Etats-Unis. Certainement pas non plus les banques centrales chinoise, russe, japonaise qui entreprennent, d’un côté de cesser leurs achats de bons à long terme, et de l’autre, de commencer à vendre les T-Bonds ou à transformer leurs bons à long terme en bons à court terme. Etrangement, seule la Banque d'Angleterre semble avoir encore cet appétit. Mais vu l'état des finances publiques britanniques, cela ne peut pas être d'un bien grand secours pour les Etats-Unis. Alors, il ne reste plus que la Fed et son réseau de « primary dealers », c'est-à-dire de la « planche à billet » d'une ampleur bien plus importante que celle reconnue officiellement.

En outre, avec l'annonce officielle de budgets fédéraux en déficit de 1.000 milliards USD par an sur la décennie à venir (on peut supposer sans grande crainte de se tromper que ces estimations sont très inférieures à la réalité), qui peut honnêtement penser que le reste du monde va durablement accepter d'être payé en monnaie de singe ? Peut-être ceux qui pensaient impossible l'effondrement de Wall Street en Septembre dernier ? Ou qui croyaient qu'Obama allait changer l'Amérique et le monde? Ou qui persistent à croire que le consommateur américain va renaître de ses cendres et alimenter l' « impossible reprise » ?

Contrairement à l’année dernière, l'actuelle rechute du dollar ne bénéficiera pas d'un répit inespéré du fait de la panique. Cette fois-ci, la devise américaine fait figure d'épouvantail et non plus de refuge, car le découplage du reste du monde (Asie, Amérique du Sud et Europe en particulier) est à l'œuvre. C'est d'ailleurs pour cela que 2010 sera une année cruciale pour la plupart des pays. S'ils laissent les évolutions en cours se poursuivre, c’est l'Euro qui va devenir une monnaie-refuge et son cours étouffera l'économie européenne.

La zone Euro doit donc devenir plus agressive et débattre avec les autres grands acteurs économiques et financiers pour éviter cette situation, pour éviter que l'Euro ne s'envole face au Yuan, au Yen et autres monnaies de ses partenaires commerciaux.
En fait, sur ce point, elle n'a pas vraiment le choix, car acheter chaque jour des milliards USD qui valent de moins en moins étant donné le rythme croissant de leur création, cela ne peut pas tenir lieu de politique durable. Il ne reste au monde qu’un seul choix : Changer sans Washington ou périr  avec !

Quant aux "experts internationaux", à l'instar des Trichet, Bernanke, Stauss Kahn et autres qui nous prédisent  sans relâche, haut et fort, la fin proche de la crise ou qui lancent d'un ton presque insolent que la crise est derrière nous, eux qui  n'ont rien vu venir, doivent revoir leur communication affligeante et cesser de nous bombarder d'indicateurs erronés ou  de nous raconter des bobards.

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