Une Europe allemande ou une Allemagne européenne, telle est la question!
La construction européenne est dans une impasse totale qu’il s’agisse de sa monnaie, de son économie mais surtout de son évolution politique et sociale, puisque la plupart des gouvernements nationaux (de droite ou de gauche, il n ‘y a plus de différence) se sont alignés sur une Europe allemande alors qu’il faut contraindre l’Allemagne à devenir européenne, c’est-à-dire à devenir coopérative en cessant ses conduites hégémoniques visant à imposer aux autres ses modèles qui sont radicalement inadaptés à leurs besoins. Tout cela semblant trop avancé pour qu’un gouvernement national ait le courage de s’en émanciper (sauf peut-être celui de la Grande-Bretagne), l’ensemble de cette construction devrait progressivement se défaire sous la pression des peuples de plus en plus exaspérés. Une Union économique et monétaire schizophrénique dans laquelle le nord ruine le sud et le principal partenaire n’agit qu’en fonction de ses seuls intérêts à court terme n’a pas d’avenir! Plus que jamais, l’ensemble des actifs financiers européens (l’euro, les actions et les obligations de la plupart des pays participant à cette descente aux enfers) doivent être à notre avis pour le moment évités.
La politique de l’euro fort, imposée par l’Allemagne à la BCE et aux autres pays européens, aggrave la crise.
Quant aux USA, ils sont dans une bulle, ne correspondant pas aux données économiques et financières de leur situation réelle qui n’est pas assainie, artificiellement créée par le laxisme monétaire et l’accroissement de leurs déficits comme de leur endettement. Bulle qui est à tout moment prête à exploser sans que l’on puisse en prévoir le timing exact. Surtout si le dollar US poursuit sa hausse (par défaut, non pas parce qu’il est une bonne monnaie mais parce que les autres sont encore pires) qui rendra leur économie de moins en moins compétitive.
La désynchronisation des situations de l’Europe (tuée par l’austérité) d’une part, et des USA (entretenus dans l’illusion keynésienne) d’autre part, laisse présager des évolutions de plus en plus chaotiques des marchés financiers qui ont besoin de plus d’harmonie entre les deux côtés de l’Atlantique pour pouvoir se stabiliser voire progresser plus avant. La guerre des monnaies n’est plus possible dans un monde ouvert sauf à conduire au protectionnisme qui n’est pas la solution aux échanges inégaux de la mondialisation actuelle, lesquels ne peuvent être corrigés que par l’adoption d’un étalon monétaire commun universel, c’est-à-dire l’étalon-or et/ou le bimétallisme rétablissant l’égalité réelle entre les pays (petits ou grands, riches ou pauvres) tous soumis à la même règle commune empêchant tout déséquilibre majeur de commerce extérieur entre lesdits pays, toute sur ou sous-évaluation monétaire entre leurs monnaies nationales.
On trouvera dans l’article ci-dessous le texte de notre dernière étude sur le marché de l’or et des autres métaux précieux, qui n’est pas non plus optimiste à court terme puisqu’ils ne parviennent toujours pas à se redresser pour toutes sortes de raisons plutôt complexes tenant surtout aux manipulations des banques centrales occidentales visant à en casser les prix.
L’euro/dollar US reste baissier avec un risque de cassure à la baisse de son support vers 1,27 pendant que l’indice STOXX 50 des grandes actions européennes ayant buté contre sa résistance est en cours de rechute. Idem pour le CAC français et les autres qui se sont retournés à la baisse.
L’indice HUI des actions des sociétés minières (depuis plus d’un an et demi complètement déconnecté de l’ensemble des autres indices boursiers, ce qui montre que ces actions évoluent beaucoup plus en relation avec les prix des métaux -le cuivre en particulier- qu’avec les paramètres affectant l’ensemble des autres indices boursiers) reste baissier avec comme objectif 253,29 - 254. L’argent-métal, actuellement le plus faible des métaux précieux, semble devoir aller s’appuyer sur son support vers 26,98 - 27 (à ne pas casser pour que le scénario du rebond garde sa validité). D’ailleurs, le ratio or/argent-métal montant, cela explique la meilleure tenue de l’or par rapport à l’argent. A noter que lorsque l’ensemble du complexe des métaux précieux est haussier, le ratio or/argent-métal baisse (comme lors de leur sommet de début 2011), la hausse actuelle de ce ratio est donc globalement plutôt négative pour l’ensemble dudit complexe. Enfin, la formation baissière en tête-épaules du cuivre (objectif 2,40), le principal métal industriel, dont l’argent-métal est souvent l’un des sous-produits, montre que la faiblesse de l’argent-métal par rapport à l’or pourrait se poursuivre. La baisse du cuivre montre surtout que l’économie mondiale (chinoise en particulier) est en phase de fort ralentissement, ce qui est négatif pour les marchés d’actions occidentaux (et émergents d’ailleurs) qui ont toujours plongé (comme en 2008) quand le prix du cuivre chutait, une bonne raison supplémentaire de sortir des marchés d’actions (et de les shorter) si l’on ne l’a pas encore fait. [FMG]