Le monde s’achemine vers une catastrophe sans précédent, selon Simon Johnson

Simon Johnson est un économiste anglo-américain. Il exerce à la Sloan School of Management au MIT en tant que professeur d'entrepreneuriat. Il a occupé par le passé divers  postes universitaires et notamment celui de professeur d'économie à l'Université Duke 's Fuqua School of Business . Entre mars 2007 et fin août 2008, il a été chef économiste du Fonds monétaire international.

Ce jeudi du 7 janvier 2010, Simon Johnson débat sur la chaîne CNBC de la grave crise économico-financière qui frappe l’ensemble des pays. Selon lui, Une nouvelle catastrophe économique mondiale pourrait bien éclater cette année. Le risque étant le sentiment d'impunité des banques : «Toutes les grosses banques pensent qu'elles sont à l'abri d'une future faillite en raison de leur ferme conviction que l’État viendrait à coup sûr à leur secours» en cas d’éventuelles difficultés, affirme Monsieur Johnson. Surtout que les principaux responsables des banques n’ont tiré aucune leçon de cette crise qui perdure depuis deux années. «Elles ont grossi pendant la crise ajoute-t-il, tout en soulignant que les actifs des six plus grosses banques américaines représentent plus de 60% du produit intérieur brut (PIB) des États-Unis. Et «les voilà  grossies et prêtes à prendre de nouveaux risques, comme vous ou moi le ferions si nous nous sentions parfaitement protégés, comme si nous étions totalement immunisés".

 Et le principal risque pourrait, selon lui, provenir du flux croissant d’investissements vers les pays émergents en raison de la faiblesse des taux aux Etats-Unis. En effet, on constate actuellement «beaucoup d'opérations spéculatives de la part des banques sur écart de rendement de taux», consistant à emprunter de l'argent aux Etats-unis où le taux est proche de zéro, pour l'investir dans les pays émergents où les taux sont plus élevés.

Ces risques insensés déboucheront à coup sûr et incessamment sur une nouvelle crise financière car, dit-il, "Nous sommes en train de créer les conditions d'une énorme catastrophe…Et la crise en est à son tout début".