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le blog lintegral

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Les 20 août franco-marocains

Publié par medisma sur 20 Août 2011, 00:27am

Catégories : #lintegral

Histoire franco-marocaine

20 août 1953 : Coup d’Etat français contre le sultan du Maroc Mohammed Ben Youssef

1393714597La décision des autorités françaises de renverser le sultan marocain Mohammed Ben Youssef fait de celui-ci un martyr. Ce geste déclenchera des manifestations populaires, puis des émeutes, qui mèneront à l'indépendance du Maroc en 1956 avec Ben Youssef comme roi.

En 1953, le Maroc est un protectorat de la France. Il compte 300 000 colons français, bénéficiant d'une économie florissante, parmi les 8.5 millions de Marocains. Pour resserrer leur contrôle sur le Maroc, les autorités françaises renversent le sultan Ben Youssef, considéré comme trop nationaliste et responsable des émeutes de 1952. Et ce avec l’appui d’ El Glaoui, le richissime pacha de Marrakech  et allié des Français. Avec une  majorité de caids que compte le Maroc, le "seigneur de l'Atas"  se met à la tête de cavaliers berbères et marche sur Rabat pour exiger le départ du Sultan. Le 20 août 1953, Ben Youssef est renversé par les autorités françaises, envoyé en exil en Corse, puis à Madagascar. Il est remplacé par Mohammed Ben Moulay Arafa, un dignitaire alaouite trop âgé et faible de caractère que la population autochtone considère comme un usurpateur. Même s'il n'a pas été particulièrement apprécié, Ben Youssef devient un martyr. Des organisations de résistance (Croissant rouge, Main noire) perpètrent des attentats contre des magasins, des trains ou des civils français qui, en 1954, font 200 morts et 500 blessés. Les autorités françaises répliquent par une répression brutale. Des milliers de Marocains sont arrêtés et des centaines abattus. Des colons se font aussi justice, organisant des bandes anti-terroristes qui s'en prennent même à des Français modérés. Pour calmer la situation, la France nomme Gilbert Grandval résident général. Mais l'opposition des colons, jointe à la montée des revendications et attentats de nationalistes marocains, font échouer sa mission. Les émeutes de Casablanca et le massacre d'Oued Zem le 20 août 1955 forcent Grandval à démissionner peu de temps après sa nomination. La montée de la violence convainc le gouvernement d'Edgar Faure de négocier. À l'automne 1955, la France accepte le retour de Mohammed Ben Youssef. Un an plus tard, elle octroie  l'indépendance au Maroc dont Ben Youssef, devenu Mohammed V, sera le roi.

20 août 1955 : Massacre des français à Oued Zem

Le deuxième anniversaire du renversement du sultan Mohammed Ben Youssef est marqué par une révolte au Maroc. Des massacres effectués par des cavaliers berbères dans le quartier européen d'Oued Zem entraînent une sévère répression des autorités françaises. Elle précède de quelques mois l'accession du pays à l'indépendance.

En juillet 1955, le nouveau résident général, Gilbert Grandval, lance des réformes visant à mettre fin à la spirale de violence au Maroc et à lui octroyer l'autonomie. Les responsables marocains et français désirent un compromis, mais les nationalistes marocains et les colons s'y opposent. En geste de bonne volonté, Grandval libère des prisonniers politiques et renvoie neuf fonctionnaires français opposés à sa politique. La violence se poursuit néanmoins, dont un soulèvement inattendu de tribus berbères contre les Français. Farouches opposants à l'arabisation qui sont traditionnellement des alliés des Français, nombre de ces berbères avaient même soutenu le renversement de Ben Youssef en 1953. Ce changement de camp est brutal. Descendant des collines, des milliers de cavaliers berbères de la tribu Ouled Aissim se dirigent vers la petite ville d'Oued Zem, à 130 km au sud de Casablanca. Ils envahissent le quartier européen, mettent le feu aux maisons et tuent sauvagement les européens qu'ils rencontrent. Pendant que l'horreur règne à Oued Zem, les survivants français se réfugient dans la mairie. Lorsque les troupes françaises, surtout des légionnaires, arrivent, l'ordre est de ne faire aucun prisonnier. Des combats éclatent. Pour briser le soulèvement, le général Raymond Duval parachute des troupes d'élite. Les combats durent trois jours et font quelque 1700 morts. Ce deuxième anniversaire du renversement du sultan Ben Youssef est souligné de façon très sanglante. Le gouvernement français en tire des leçons. Ben Youssef sera autorisé à revenir au Maroc. De plus, des négociations seront entreprises. Elles conduiront six mois plus tard à l'indépendance du pays.

 

 

 Mort de Mohamed V

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Le 26 février 1961 le roi Mohammed V était endormi dans la clinique du palais à Rabat, pour subir une banale intervention sur la cloison nasale. Il ne devait jamais se réveiller.

La douleur du peuple marocain a été d’autant plus intense que le souverain bien-aimé se portait à merveille jusqu’à cette opération bénigne. Huit jours plus tard le Maroc fêtait son nouveau roi. La liesse séchait les larmes. Mais le deuil était impossible à faire car Mohammed V a été l’âme de l’indépendance du pays. Son exil en 1953 avait cristallisé les forces vives de la nation. Quand il était revenu en novembre 1955, deux millions de personnes l’avait acclamé entre l’aéroport et le palais de Rabat. Certains bivouaquaient depuis trois jours pour ne pas manquer l’événement. La même foule se recueillait six ans plus tard : 600 000 Marocains attendaient émus le passage de son cercueil. Des femmes s’évanouissaient par centaines sous le soleil accablant. A 15 h 30, le cortège funèbre s’ébranlait alors que des dizaines de milliers de voix brisées par l’émotion scandaient « Allah est grand ». Le souverain alaouite doit être inhumé avant le coucher du soleil comme le prescrit le Coran. Il fallut trois heures pour parcourir quelques centaines de mètres le long des remparts rouges. Le prince Hassan menait le deuil avec son frère cadet Moulay Abdallah. Huit jours plus tard, il devenait le roi Hassan II et succédait à son père ; le carrosse rouge et or remplaçait l’attelage de deuil. A son côté, une princesse de 6 ans, la petite dernière que Mohammed V choyait tout particulièrement : Lalla Amina. Sa naissance avait adouci les rigueurs de l’exil à Madagascar : elle était devenue l’enfant de la liberté. Et la foule acclamait autant ce symbole que son nouveau souverain. Au Maroc aussi, comme en France naguère, on dit « le roi est mort, vive le roi ! ».

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