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le blog lintegral

actualités, économie et finance, nouvelle technologie, entrepreneuriat, histoire et colonisation...


Mieux comprendre la crise : Quoi de plus facile ?

Publié par medisma sur 12 Octobre 2009, 21:15pm

Catégories : #lintegral

Crachs bouriers, crises financières et économiques, plans de relance, subprimes, paramides de Ponzi et agences de notation

Krach : forte chute de la valeur d'un indice, d'un cours, d'un secteur. C'est avec ces quelques mots que l'ont peut résumer la hantise de bons nombres d'investisseurs institutionnels et particuliers : le krach boursier.
L'investissement en bourse est loin d'être un investissement dénué de tout risque. Le krach boursier est l'un de ces risques, sans doute l'un des plus dévastateurs.
Il existe deux types de krachs. L'un spectaculaire, le krach classique correspond à une forte chute des cours sur une ou plusieurs journées. La baisse est très brutale et il sera très difficile pour un investisseur de se désengager du marché lors d'un tel krach, le nombre de vendeurs dépassant largement le nombre d'acheteurs.
La deuxième forme que peut revêtir un krach boursier est le krach dit larvé. Le krach larvé a des conséquences identiques au krach classique en terme de baisse, mais la période de cette chute est plus étendue dans le temps, plusieurs semaines ou mois. Le krach est là, chaque jour un peu plus, mais les investisseurs hésitent à lui donner ce nom tant la baisse est régulière. Un krach larvé peut donc causer des moins-values plus importantes car le choc psychologique de la baisse soudaine n'existe pas, et bons nombres d'investisseurs pensent que le marché redécollera.

  

 Histoire des Krachs


Les krachs existent depuis les premiers échanges commerciaux. A partir du moment où un prix fixait la valeur d'un titre, d'une matière première (or, blé, etc...) ou d'une devise, il était naturel que des déséquilibres entre l'offre et la demande se créent.

Tulipomania : au début du XVIIème siècle, les investisseurs s'étaient pris d'un véritable "amour" pour les bulbes de tulipes. Ces bulbes étaient échangés à l'unité tellement leurs prix étaient importants.

le Jeudi Noir : surement le krach le plus retentissant de la période moderne. En 1929, les cours de titres dans le monde entier s'effondrent entraînant avec eux l'économie mondiale. Cette récession économique a servi de terreau aux thèses nationalistes du régime fasciste en Allemagne.

Krach de 1987 : plusieurs années de croissance ininterrompues, des méga-fusions, des montages financiers de plus en plus complexes... et un krach boursier.

le krach russe : la chute du mur du berlin a montré les difficultés dans lesquelles la Russie et l'Asie étaient plongées. En 1998, l'Asie subit un krach boursier dont les déclencheurs ont sans nul doute été un endettement massif et des problèmes de remboursement.

le e-krach : 2000, explosion de la bulle spéculative des valeurs Internet. Internet revient à la triste réalité des choses : on ne peut investir plusieurs dizaines de milliards de dollars dans des sociétés générant autant de pertes.

  

 Cycle d'un krach boursier


La majorité des krachs boursiers suit un schéma identique. Après une phase de forte hausse des cours, le marché corrige brutalement le niveau de valorisation des entreprises. C'est cette correction brutale qui définit le krach boursier.

Hausse des cours basée sur une croissance réelle de l'économie

 

Intérêt accru des investisseurs particuliers pour le marché boursier

 

Les particuliers investissent en masse pour profiter de la hausse du marché (effet moutonnier)

 

Le marché s'envole suite à cet afflux de capitaux nouveaux

 

Les investisseurs s'endettent pour continuer à bénéficier de la hausse (comptes sur marge)

 

Les premiers analystes constatent le décalage entre le niveau des actions et la croissance des entreprises (présence d'une bulle spéculative)

 

Les investisseurs les plus avertis se désengagent du marché boursier

 

Une statistique attendue confirme la surévaluation du marché

 

KRACH BOURSIER
Les investisseurs vendent en masse leurs titres

 

Les systèmes de ventes automatisés des professionnels se déclenchent et accélèrent le mouvement de baisse

 

CRISE ECONOMIQUE
Le krach boursier est souvent le révélateur d'une crise économique et de problèmes conjoncturels voire structurels plus importants

 

  

 Après le krach...


Le krach est toujours excessivement mal perçu par les investisseurs car il a été par le passé synonyme, pour beaucoup, de ruines voire de suicides pour certains. Mais le krach reste toutefois indissociable d'une économie de marché. Il existera toujours des exubérances à la hausse, le krach ne fait que corriger ses exubérances de façon certes brutale mais efficace.
Le krach agit comme un agent nettoyant. Il permet de trier le bon grain de l'ivraie, les blue chips des entreprises moins rentables. On dit souvent qu'un investisseur n'a pas obtenu son passeport d'investisseur tant qu'il n'a pas vécu de krach boursier. Ce proverbe est d'autant plus vraie dans le climat actuel d'extrême volatilité des marchés boursiers.

 

Que faire en cas de crise financière ?

 

Le krach est une manifestation courante mais épisodique des marchés financiers. Le système crée lui même les conditions d'un krach destiné à épurer les excès des années précédentes. Tous les krachs et les crises financières suivent de très fortes tendances haussières. Le krach ne fait que remettre à zéro le système, une sorte de reset. Mais même si les crises font parties des marchés financiers, il convient de garder en tête quelques règles pour éviter de sombrer lors de ces périodes.

Votre réaction dépendra en grande partie de votre exposition au marché. Ainsi si vous êtes exposé en priorité sur le secteur obligataire, vous arriverez plus facilement à prendre du recul sur un krach actions. La diversification est donc indispensable. Il n'est pas forcément optimal de tout investir en actions. Il existe aussi l'immobilier, l'or, les obligations, les emprunts d'Etat, les livrets règlementés (Livret A, CEL, etc.), les sicav monétaires, etc. Les actions ne sont pas le seul placement, et tout patrimoine se doit d'être correctement diversifié.

Si malgré tout vous êtes investi en totalité en actions, vos réactions risquent de dépendre de l'avancée de la crise. Si vous affichez déjà de très fortes pertes, l'utilité de vendre devient limitée. Autant faire le "dos rond" et laisser passer la crise. Certes vous pouvez perdre la totalité de l'investissement restant mais la bourse est connue pour rebondir et sur le long terme (5-10 ans), la Bourse reste le meilleur placement en terme de rentabilité. Si au contraire, nous sommes en début de crise, l'intérêt immédiat peut être de céder rapidement vos titres. Liquider son portefeuille vous permet de ne plus être exposé aux risques boursiers. Cette stratégie est toutefois délicate. En effet, à quels moments décider de vendre la totalité de votre portefeuille ? Ce moment dépendra de chacun et il n'est pas forcément intéressant d'avoir raison trop tôt. Etre liquide pendant deux ans alors que le marché continue à monter est plus qu'énervant.

Si votre portefeuille est entièrement liquide, les crises boursières peuvent être un excellent moyen de faire fortune. Oui fortune. Beaucoup de valeurs peuvent être massacrées pour des raisons totalement extérieures à la société elle même. Une société très solide rebondira toujours de ces périodes de crise et cela peut être le moment idéal pour se placer à bon compte. Rien ne vous interdit non plus de pratiquer la vente à découvert. Cette méthode qui consiste à vendre des titres aujourd'hui pour les racheter demain à un meilleur prix peut toutefois être interdite par les autorités de marchés de façon temporaire pour éviter l'aggravation de la crise.

Le krach provoque malgré tout des réactions où la raison est oubliée au profit de l'émotion. Il n'est pas rare ainsi de voir des investisseurs suivrent les cours de leurs titres tout au long de la journée alors qu'il avait décidé de les conserver à long terme. Le long terme n'est pas compatible avec ce suivi minute par minute. Au mieux, cela n'a aucun intérêt; au pire, cela peut vous faire facilement paniquer, d'autant plus si vous n'avez pas l'habitude de suivre vos titres en temps réel. La panique est très mauvaise conseillère.

Une règle utile qui peut s'appliquer même en période de calme consiste à fixer le prix de vente avant même l'achat des valeurs. Ainsi si vous décidez d'acheter un titre, vous devez étudier avec soin le prix auquel vous souhaitez vendre ce titre avant même de l'acheter. Si vous vous fixez un cours de 9,50 € en cas de baisse, et 13 € en cas de hausse, pour un titre acheté à 10 €, vous n'aurez pas de mal à céder vos titres à 9,50 € en cas de krach. Votre raison prendra le pas sur l'émotion du moment.

La prévention reste donc la meilleure façon de réagir à un krach boursier, à savoir la diversification et la fixation du prix de vente avant même l'achat. Les traitement curatifs sont souvent plus douloureux pour le portefeuille.

 

Etes-vous garanti en cas de faillite de votre banque ?

L'une des peurs des investisseurs est la liquidation judiciaire de l'entreprise dans laquelle il a investi. C'est un risque naturel qui explique une grande partie de la rentabilité des actions. Mais un risque peut toucher l'ensemble d'un portefeuille alors même que les marchés financiers se portent bien. Lequel ? La liquidation judiciaire de votre intermédiaire financier !

Que votre portefeuille se compose de titres ou de liquidités, vous devez nécessairement gérer vos comptes via un intermédiaire financier : établissements de crédit, brokers On Line, sociétés de bourse, entreprises d'investissement, etc. Ce risque bien qu'important est partiellement maitrisé grace à la loi n°99-532 du 25 juin 1999 relative à l'épargne et à la sécurité financière. La loi n°2003-706 du 1er août a élargi le champ des investisseurs concernés.

  

 A quoi correspond la garantie ?


La quasi totalité des investisseurs bénéficient de cette garantie. Seuls quelques investisseurs de par leur statut (actionnaires minoritaires de l'établissement, etc) ne peuvent profiter de cette garantie. Les professionnels de la finance sont aussi exclus du champ de la garantie.

La garantie est de deux formes :
70.000€ garantis pour les espèces
70.000€ garantis pour les instruments financiers.

Ces garanties ne s'appliquent que sur les montants indisponibles. En effet, même en cas de liquidiation judiciaire, une grande part de votre portefeuille est dit disponible. Vos titres peuvent alors être rapidement virés vers un autre compte. Il en est de même pour les espèces.

Certains de vos titres et une partie de vos espèces risquent toutefois d'être classés comme indisponibles. Ils ne peuvent vous être rendus, pour diverses raisons. Sur ces titres/liquidités, et uniquement sur eux, s'appliquent la garantie.

Ainsi si le compte est au nom de deux personnes, le plafond de 70.000€ s'applique aux deux personnes. Chaque personne a une garantie de 70.000€ par établissement. Cette garantie s'applique sur chaque compte au sein de différents établissements. Ainsi il est conseillé d'ouvrir plusieurs comptes auprès de plusieurs banques si vous disposez d'un patrimoine supérieur à 70.000€ afin de vous protéger. Plusieurs comptes dans une même banque n'ont pas d'intérêt pour votre protection. Les 70.000€ s'appliquent par banque et par déposant.

Il existe toutefois plusieurs limitations concernant la nature même des titres et espèces remboursés. Seuls les espèces en Euros ou en devises d'un Etat de l'Espace économique européen seront remboursés. Des espèces en dollars si elles sont considérées comme indisponibles ne rentreront pas dans le champ de la garantie. Dans le même ordre d'idée, cette garantie ne concerne que les comptes localisés dans l'espace économique européen. Le Fonds de garantie des dépôts ne vous remboursera pas en cas de défaillance d'un intermédiaire américain.

Les instruments financiers sont quasi tous garantis. Toutefois les titres acquis de gré à gré ou les titres non négociables sur les marchés à terme ne sont pas concernés par ce mécanisme.

Il va de soi aussi que si vos titres et espèces proviennent d'activités illicites prouvées, vous ne bénéficierez pas de cette garantie.

  

 Comment se déroule la procédure d'indemnisation ?


Le Fonds de garantie des dépôts dispose de moyens propres via des cotisations annuelles et a la possibilité d'emprunter afin de garantir les investisseurs d'éventuelles procédures collectives.

Afin d'être remboursé, la procédure suivie est stricte.

Le constat d'indisponibilité
La commission bancaire établit un constat d'indisponibilité qui permet de connaître les titres/espèces indisponibles. Dans le même temps, les titres/espèces disponibles sont reversés aux investisseurs afin de ne pas les pénaliser.

l'information
Les investisseurs concernés par l'indisponibilité de certains titres/espèces sont informés de la procédure afin qu'ils puissent se faire indemniser.

les créances
Les créances sont vérifiées et l'investisseur dispose d'un délai de 15 jours après réception d'une lettre recommandée avec accusée de réception pour faire valoir ses droits sur les créances qu'il a vis-à-vis de l'intermédiaire financier. Il y fournit ses remarques et éventuellement les différences entre ce qu'il pense avoir et ce que le Directoire du Fonds de garantie des dépôts a calculé.

Afin de faciliter le processus, les créances qui ne pourront être remboursées seront transmises directement au Tribunal de Commerce. L'investisseur n'aura pas à se faire connaître de son propre chef auprès du tribunal de Commerce pour faire valoir ses droits de créancier.

l'indemnisation
Un délai de 3 mois (6 mois maximum) entre le constat d'indisponibilité et l'indemnisation est demandée. L'indemnisation est effectuée en euros sur la base des cours à la date d'indisponibilité. Ainsi si un titre a fortement chuté sur les 3 derniers mois, vous percevrez le montant de l'indemnisation sur le cours d'il y a 3 mois.

Chaque intermédiaire financier classique se doit de vous fournir les procédures d'indemnisation mises en place en cas de liquidation judiciaire. Pour les intermédiaires financiers ayant "pignon sur rue", ce risque reste toutefois limité.

 

Plan de relance : par l'offre ou la demande ?

Les crises économiques sont fréquentes. Elles sont liées à la nature même du capitalisme qui conduit à l'éclatement des bulles. De tout temps, des crises financières ou économiques ont ponctué la vie des économies. Ces crises peuvent être de quelques mois ou de quelques années, mais se traduisent le plus souvent par une intervention des Etats. L'Etat met alors en place un plan de relance afin de dégripper la machine économique et ainsi éviter la récession ou encore le chômage de masse.

Le plan de relance a été utilisé par tous les Etats dans le monde quelque soit leur orientation politique ou économique. Le plan de relance le plus connu est sans doute celui qu'ont mis en place les Etats-Unis pour relancer une économie en pleine récession après la crise de 1929. Au début des années 80 en France, un plan de relance par la demande fut également mis en place pour contrecarrer l'envolée du chômage due aux crises pétrolières.

L'Histoire nous a appris qu'un plan de relance doit être étudié en fonction du pays concerné. Un plan peut très bien réussir pour un pays et totalement échouer pour un autre. Ces réussites ou ces échecs tiennent notamment compte de la structure économique du pays ou encore de son degré d'ouverture par rapport aux autres économies.

Pour mener à bien un plan de relance, chaque état dispose de moyens puissants.

- le budget
L'Etat d'un pays dispose de ressources financières propres importantes. Ces ressources proviennent des impôts mais aussi de sa capacité d'emprunts sur les marchés. L'Etat peut donc accroître ses déficits ou profiter de ses excédents pour relancer la machine. Il peut alors s'agir d'investissements, d'augmentations des traitements des fonctionnaires, de réductions d'impôts, ou encore d'hausses des prestations sociales.
Les déficits générés impliquent toutefois que les Etats devront ensuite rembourser les nouvelles dettes contractées et payer les intérêts dus aux préteurs.

- la règlementation
L'Etat a un pouvoir règlementaire puissant et en France, l'Etat fixe le niveau minimal de rémunération des individus à travers le SMIC ou Salaire minimum interprofessionnel de croissance. L'Etat peut ainsi augmenter le SMIC de 10% en toute légalité.
Toutefois une augmentation rapide du SMIC peut provoquer une dégradation rapide de la santé financière des entreprises et conduire à des faillites, si la hausse est trop soudaine.

- la monnaie
Un outil puissant que les Etats utilisent quasi quotidiennement via les banques centrales est l'arme de la monnaie et du crédit. En abaissant les taux directeurs, un Etat favorise le crédit et donc l'investissement. Toutefois en cas de crise forte, l'arme des taux d'intérêts peut être insuffisante car les banques centrales ne peuvent durablement prêter à des taux très bas, voire nuls. Et dans tous les cas, elles ne peuvent prêter à des taux négatifs.

Les politiques de relance économique s'appuient sur une donnée essentielle : la loi de l'offre et de la demande. Ainsi toute relance passe, soit par la demande des consommateurs en accroissant leurs revenus, soit à travers l'offre en développant l'investissement. Bien sur, il est également possible de faire une relance mixte incluant des aides à l'investissement et à la demande.

  

 Relance par la demande


Initiée par John Maynard Keynes (économiste britannique né le 5 juin 1883 éet décédé le 21 avril 1946), la relance sur la demande se base sur le coefficient multiplicateur de Keynes. Si vous donnez 10 à un citoyen, il les consommera, entrainera une nouvelle production de 10 qui nécessitera des employés qui seront payés en conséquence.

Déficit
budgétaire

 

Hausse des revenus
des ménages



Hausse de la
consommation

 

Hausse de la
production

 

Baisse du
chômage

 

Hausse des
revenus



La relance par la demande s'appuie donc sur le fait que l'argent versé aux particuliers sera consommé et entraînera un cercle vertueux de la production. L'Etat récupérera alors une partie des sommes engagées via les impôts.

Pour relancer la demande, plusieurs pistes sont envisageables à savoir :
- une baisse des impôts
- une augmentation des revenus (Smic, retraites, baisses des cotisations, dons, etc.)
- une baisse des coûts du crédit
- etc.

Les pistes sont nombreuses et se traduiront rapidement par une amélioration des conditions de vie des personnes ayant reçu ces aides. Toutefois, une relance par la demande implique un environnement particulier :

- les citoyens ne doivent pas épargner. L'augmentation des revenus ne doit pas se traduire par une hausse de l'épargne mais par une hausse de la consommation. Il est donc nécessaire de cibler les foyers les plus à même de consommer, les foyers les plus pauvres. Toutefois, la demande étant une affaire de confiance, rien ne prédit qu'une hausse des revenus mettra davantage en confiance les citoyens pour qu'ils consomment. Ils en profiteront peut être pour épargner.

- l'économie du pays doit être relativement fermée. Si les importations sont élevées, l'augmentation des revenus risque de se traduire, au moins dans un premier temps, par une hausse sensible des importations. La relance des années 80 en France s'est traduite par un déficit commercial record pour l'époque.

- les industriels doivent disposer de capacités de productions inutilisées. Si les industriels ne peuvent rapidement répondre aux besoins des consommateurs, la hausse des revenus risque de se traduire par une hausse des prix car la demande sera alors supérieure à l'offre.

La relance par la demande est donc une piste intéressante mais n'est pas exempte de critiques, tout comme la relance par l'investissement. Chaque plan a ses avantages et ses inconvénients.

 

 Relance par l'offre


La relance par l'offre plus connue sous le nom de relance par l'investissement fut théorisée par Jean-Baptiste Say, théoricien français né le 5 janvier 1767, et décédé 14 novembre 1832. Pour lui, il est plus intéressant d'investir dans l'offre des entreprises car les consommateurs ne peuvent débourser que les revenus qu'ils ont alors que l'offre a moins de limites. Une hausse de la production entrainant naturellement une hausse de la masse globale des salaires grâce à une diminution du chômage.

Ce type de relance est une réponse macro-économique à plus long terme. Alors que le consommateur dispose immédiatement d'argent pour consommer dans un plan de relance par la demande -la baisse du chômage intervenant dans un second temps-, dans une relance par l'offre, le surplus de consommation ne pourra provenir que des salariés qui pourront faire des heures supplémentaires ou des salariés qui ne seront plus au chômage.

La crise financière de 2008 pousse de nombreux pays à mettre en place des plans de relance. Le Royaume Uni se concentre ainsi sur la consommation, le pays étant fort peu industrialisé. L'Allemagne mise sur une relance mixte, tant l'industrie est forte mais la consommation en berne. La France se tourne vers une politique de relance par le seul investissement en prônant notamment 1.000 projets. La réussite de ces plans ne pourra se juger que dans plusieurs années, et chaque pays pourra très bien avoir eu raison. Il ne sert à rien d'investir dans l'industrie au Royaume Uni alors que c'est un pays de services. De même qu'investir fortement en Allemagne, ne pourra avoir que des effets bénéfiques sur une économie très industrialisée.

 

Un rebond L ? U ? V ? ou W ?

 

A chaque crise économique revient la lancinante question de savoir : quand viendra le rebond ? En effet, le rebond arrive toujours que ce soit au bout de plusieurs années ou de plusieurs mois. Mais autant il est difficile de prédire la fin de la baisse, autant il est difficile de prédire la forme du rebond. Chaque crise porte en elle les caractéristiques de son rebond, et les politiques de relance doivent s’adapter. Un investissement massif dans une mauvaise période peut être inutile.

Il existe plusieurs types de rebonds qui découlent d'une crise économique. Ces rebonds peuvent eux même porter les germes d'une future crise. Les politiques aiment à essayer de deviner quel type de rebond suivra une crise. Ces rebonds sont au nombre de 4, auquel nous en rajouterons un 5ème. Chaque crise se traduit par une baisse rapide de la production économique, mais les rebonds ne sont pas aussi rapides. Les rebonds se classent en fonction de la forme qu'ils peuvent avoir. Les lettres semblent donc idéales pour les désigner.

le rebond L
Ce type de rebond est sans doute la hantise des économistes et des politiques. Après une forte baisse, une croissance très faible et très molle s'installe. Plusieurs années seront nécessaires pour que l'économie retrouve des niveaux équivalents aux années d'avant crise. Ce type de rebond peut se retrouver sur une crise qui a profondément mis à mal un secteur. Ainsi la crise de l’Internet dans les années 2000, s’est traduite par un rebond en L.

le rebond U
Rebond privilégié par plusieurs économistes. Il permet un fort retour de la croissance après une période de croissance lente. Les marchés ont le temps de purger en profondeur leurs excès, et la croissance repart sur de bonnes bases.

le rebond V
Un rebond tout aussi rapide que la crise économique qui l'a précédé. Mais ce type de rebond est parfois jugé trop rapide, et peut se traduire par la reconstitution rapide d'une bulle spéculative, qui se dégonflera à ton tour. Ce type de rebond est lié à une crise qui n’a pas détruit le tissu économique du pays.

le rebond W
Ce type de rebond se traduit par une fausse remontée. Une sorte de soufflet qui retombe de lui-même avant d'afficher un vrai retour d’une croissance plus durable. Ce type de rebond peut avoir des effets psychologiques désastreux, car les ménages sont souvent déçus par le faux rebond.

le rebond « tête épaule inversée »
Les investisseurs qui se servent de l'analyse technique connaissent bien cette figure. Cette dernière se décompose de deux épaules et d'une tête. Dans notre cas, la tête correspond au point bas de la crise, et les deux épaules à deux paliers, l'un à la baisse l'autre à la hausse. Ce type de rebond se caractérise surtout par ses périodes de baisse.

A chaque crise, son rebond. Mais chaque économie nationale pourra réagir de façon différente, et un pays peut très bien sortir de la crise d’une façon différente de son voisin. Mais dans tous les cas, les crises économiques se terminent toujours par un rebond. La crise de 1929 à laquelle on compare souvent la crise de 2009 a vu une longue période de récessions à cause du protectionnisme dont on fait preuve les états.

 

Crise des subprimes

 

Depuis 2007, il ne se passe pas une semaine sans que l'on parle de la crise des subprimes. De nombreuses banques annoncent des provisions gigantesques en précisant "dues à la crise des subprimes". Mais qu'est-ce que cette crise des subprimes et d'où vient-elle ?

Pour comprendre la crise des subprimes, il faut comprendre en détail les principes du crédit immobilier aux Etats-Unis. L'idéal est donc d'étudier un exemple.

Nous sommes en 2005. Lawrence Smith souhaite acquérir une maison dans son village natal des Etats-Unis. Il travaille à 25 kilomètres de son domicile et souhaite se rapprocher. Lawrence Smith n'a pas un salaire mirobolant mais souhaite devenir propriétaire. A la fois pour éviter de payer un loyer à vie, mais aussi pour voir son patrimoine s'accroître au rythme de la hausse des prix de l'immobilier.

Lawrence Smith prend donc rendez-vous avec sa banque. Cette dernière connaît bien M. Smith mais la situation financière de M. Smith est tangente. En France, son dossier aurait été refusé à cause d'une faiblesse des revenus. Lawrence Smith souhaite en effet emprunter 150.000$ sur 20 ans, soit 832$ de mensualités, à un taux variable de 3%. Hors, il ne perçoit que 2.000$ de revenus mensuels. Sa capacité de remboursement en France serait limitée à 666,66$ (un tiers des revenus).

Mais la banque de M. Smith utilise souvent une pratique totalement légale et répandue aux Etats-Unis : l'hypothèque. Certes le dossier de M. Smith n'est pas parfait, mais la banque a la possibilité d'avoir une garantie sur sa maison. Ainsi, si Lawrence Smith ne peut plus rembourser son crédit, sa banque se contentera de lui saisir et de la revendre. La banque ferait alors coup double, en bénéficiant à la fois des intérêts de l'emprunt, et de la plus value sur la revente de la maison. N'oublions pas que les prix de l'immobilier ne cesse de grimper. Ces prêts sont dits subprimes. Ils ont en effet un risque de solvabilité plus importante que les prêts classiques. Ce type de prêts n'a ainsi jamais eu cours en France.

Afin de tirer au mieux à la baisse les mensualités de M. Smith, la banque lui a proposé un taux variable. Les taux sont faibles et continuent à baisser, c'est le moment d'acheter à taux variable. Le taux est fixé à 3% mais peut encore baisser jusqu'à 2%, et ainsi réduire les mensualités. A 2%, ses mensualités ne seraient plus que de 759$. M. Smith signe et s'engage sur 20 ans. De toute façon, il n'avait que peu le choix. Un taux fixe aurait amené des mensualités plus élevées.

Lawrence Smith est heureux. Il aménage dans sa nouvelle maison et devient enfin propriétaire...

... mais un jour

Un jour, Lawrence Smith reçoit un courrier de la banque. La teneur en est simple "Compte tenu de la hausse des taux, nous sommes contraints d'augmenter votre mensualité. Ainsi votre mensualité sera calculée sur un taux de 3,5% et non de 3%. Votre nouvelle mensualité passera alors à 870$ à compter du mois prochain". Pour M. Smith le coup est rude. Une hausse de 38$ tous les mois. La hausse reste modérée et la banque reste confiante dans la future baisse des taux. Mais les courriers s'enchaînent, et la hausse des mensualités aussi. Le taux de 3% négocié aprêment par M. Smith est désormais passé à 5,5%. Sa mensualité passe à 1.032$. Financièrement M. Smith ne peut plus assumer ses échéances. Près de 200$ de hausse alors que son salaire n'a pas augmenté.

La banque débute les lettres de rappel de paiement. Mais rapidement la banque, comme le contrat le précise, devient le propriétaire officiel de la maison de M. Smith. M. Lawrence Smith voit son rêve s'écrouler et doit quitter sa maison. La banque n'a plus qu'à vendre la maison de ce dernier pour se rembourser.

Oui mais voilà. Lawrence Smith n'est pas le seul à avoir des problèmes d'argent, et le marché de l'immobilier s'effondre. De nombreuses banques devenues propriétaires cèdent en masse des maisons individuelles et le marché immobilier s'effondre. Alors que la banque s'attendait à voir l'emprunt entièrement remboursé par la vente de la maison, cette dernière ne se vend que très en dessous de son prix d'achat.

Là où commence la crise financière...

La banque vend la maison 100.000$. Mais pour cette maison elle a prêté 150.000$. Là où le bât blesse, c'est que la banque ne disposait pas de cette somme au moment où elle a prêté ces 150.000$ à M. Smith. Elle a elle-même cherché ses 150.000$, mais à un taux moindre. C'est cette différence de taux, entre le taux de prêt et le taux d'emprunt, qui génère les revenus de la banque.

La banque a financé ces 150.000$ de deux façons. D'une part, elle a fait un prêt auprès d'un refinanceur. Elle a emprunté 75.000$ à un organisme. D'autre part, elle a titrisé plusieurs milliers de contrats de prêts. Cela signifie qu'elle a mis sur le marché financier un contrat entre deux individus, la banque et l'emprunteur, sur le marché financier, via la création d'une société ad hoc. Cette méthode a permis de développer très fortement la finance dans le monde. Ces titres de sociétés sont achetés par d'autres banques. Ces dernières profitent de taux élevés de rémunération supérieurs au simple taux monétaire. De plus, compte tenu de l'effet de volume, les risques individuelles sont fortement réduits.

Dans un premier temps, la banque doit rembourser les refinanceurs. Pour se faire une grande part du montant de la maison est utilisée pour solder les emprunts auprès de ce type d'organismes. Mais bien souvent, la vente ne comble pas cet emprunt et la banque doit vendre d'autres actifs : actions, obligations, etc. Toutes ces ventes rapides et importantes conduisent à une très forte pression baissière sur les prix (immobilier, bourse, etc.).

Les marchés baissent et certaines banques découvrent que les titres qu'elles ont acheté, des titres qu'elles pensaient sans risque, ne le sont peut être pas. Les valorisations de ces titres provenant des subprimes chutent fortement et les banques sont obligées de provisionner ces pertes. La simple crise de l'immobilier se déplace vers tout le secteur financier et ce à travers le monde, avec toutefois des disparités dans chaque pays. Une banque ainsi qui n'a jamais prêté le moindre centime pour un achat immobilier d'une maison individuelle aux Etats-Unis se retrouve très fortement déficitaire avec la crise du marché financier. On estime que plusieurs centaines de milliards de dollars se sont évaporés suite à cette crise.

Pendant ce temps là, M. Smith a retrouvé un logement dans un petit studio à près de 50 kilomètres de son travail...

 

Chaîne de Ponzi ou la vente pyramidale appliquée à l'épargne

 

Qu'on le nomme chaîne de Ponzi, Pyramide de Ponzi, jeu de Ponzi ou encore Dynamique de Ponzi, le principe de la vente pyramidale appliquée à l'épargne reste une escroquerie. L'objectif est d'attirer des investisseurs en leur proposant un rendement supérieur au marché. Les revenus perçus par les investisseurs proviennent en réalité des sommes d'argent versées par les nouveaux investisseurs. Les nouveaux financent les anciens.

Charles Ponzi a donné son nom à cette escroquerie célèbre. En 1921, à Boston, cet américain devient millionnaire en quelques mois en promettant des rendements mirifiques à de petits investisseurs. Il affirme pouvoir générer 40% de profitabilité sur 90 jours en spéculant sur ce que l'on nomme à l'époque les International Postal Reply Coupons. Afin de faciliter les échanges de courriers, le 1er octobre 1907 a vu la création des coupons réponses internationaux. L'expéditeur pouvait alors joindre à son courrier le timbre pour la réponse. Ce dernier pouvait alors être échangé contre des timbres locaux. Tant que la parité restait fixe entre chaque pays, il ne pouvait y avoir arbitrage mais après la première guerre mondiale, il était devenu possible de spéculer sur un simple timbre. Toutefois, les rendements proposés par Charles Ponzi étaient très largement supérieurs aux gains que pouvaient générer une telle activité.

L'escroquerie de Charles Ponzi ne reposait pas tant sur les rendements de 40% annoncés, mais plutôt sur son incapacité connue dès l'origine à les atteindre. Ne pouvant générer de tels rendements, la seule façon de payer les intérêts dus étaient d'utiliser l'argent des nouveaux investisseurs. Prenons l'exemple d'un investisseur qui aurait investi 1.000$ dans le système Ponzi en réinvestissant la totalité des plus-values perçues. Au bout d'une année entière, son compte présentait la somme de 3.841,60$. Une somme rondelette pour l'époque. L'argent n'ayant pas été investi, ou avec des rendements bien plus faibles, Charles Ponzi se devait donc de trouver quelques 2.841,60 $ supplémentaires si l'investisseur souhaitait clôturer son compte au bout d'un an. Le seul moyen de rembourser l'investisseur était donc de trouver 3 autres investisseurs qui apporteraient les 3.000 $ nécessaires. La pyramide de Ponzi a donc un fonctionnement qui implique que le nombre de nouveaux investisseurs évolue à un rythme exponentiel pour subvenir aux besoins de capitaux des premiers investisseurs.

Un total de quelques 40.000 personnes ont été flouées dans l'affaire Ponzi. Ils avaient investi quelques 15 millions de $, soit 375 $ par investisseur. Ces derniers n'auraient récupéré qu'un tiers de leur mise de départ. Le jeu de Ponzi s'est rapidement effondré à cause notamment du rendement annoncé. Plus le rendement est élevé, plus les besoins en capitaux sont élevés, et à terme, si l'ensemble de la population mondiale investissait, cela ne suffirait plus à couvrir les besoins en capitaux. La Pyramide de Ponzi s'effondre donc au moment où la source des nouveaux investisseurs se tarit. Cette source peut se tarir à cause du bouche à oreille -difficulté des anciens investisseurs à récupérer leur mise et ils le font savoir- mais aussi à cause d'un tarissement plus naturel -il n'est pas forcément aisé de trouver de nouveaux investisseurs-. La chaîne coupée, la bulle spéculative qui s'est formée éclate et les investisseurs comprennent que leur investissement n'était qu'illusoire. Il suffit d'un faible nombre d'investisseurs retirant au même moment leur argent pour faire s'effondrer le système. Les chaînes de Ponzi s'effondrent donc souvent au moment des crises financières.

Charles Ponzi a certes inventé le concept de la vente pyramidale à destination de l'épargne, mais ce n'en fut pas le plus grand "gagnant". En effet, des exemples récents ont montré que ce système pourtant interdit était pratiqué par des financiers que l'on pensait au dessus de tout soupçon. L'exemple le plus frappant est celui de Bernard Madoff. Ce dernier a développé une chaîne de Ponzi sur près de 50 années, de 1960 à la crise financière de 2008. Lors de toute crise, beaucoup d'investisseurs souhaitent sécuriser leur patrimoine et retirent donc leur argent des fonds. Or Bernard Madoff s'est rapidement trouvé dans l'impossibilité de rembourser ses clients, d'autant plus que les flux de nouveaux investisseurs s'étaient taris. Le système s'est écroulé entrainant avec lui la ruine de nombreux investisseurs. Bernard Madoff a su faire perdurer son système autant d'années à cause de rendements annoncés légèrement supérieurs au marché. Il ne promettait pas 40% sur 90 jours, mais plutot 8-12% sur un an. De plus, Bernard Madoff était un financier très réputé. La réputation et la confiance sont primordiales dans le monde financier.

L'Albanie et ses épargnants a vu aussi une chaine de Ponzi à grande échelle. Le système financier s'est effondré en février 1997 après que plusieurs sociétés financières aient fait faillite. Ces dernières pratiquaient la vente pyramidale. Il en fut de même en novembre 2008 en Colombie. 500.000 colombiens ruinés et 670 millions d'euros dilapidés. La société phare du système : Proyeccionnes DRFE pour Dinero rapido, facil y en efectivo (Argent rapide, facile et en liquide). En février 2009, un japonais, Kazutsugi Nami s'est lui concentré sur les investissements de plus de 100.000 yens en promettant des taux de 36% grâce au développement d'une monnaie virtuel, le Enten. Tellement virtuel que les épargnants n'ont jamais revu leur argent. Le même mois, Allen Stanford était poursuivi pour avoir fait disparaitre 6,8 milliards d'euros appartenant à 50.000 épargnants au sein de la Stanford International Bank. Les High Yield Investment Program sont aussi montré du doigt. Des rendements fabuleux proposés le plus souvent via internet et qui se révèlent le plus souvent des escroqueries. Plus récemment, les chaînes de Ponzi ont été découvertes dans des placements de retraite. Les sommes étant placées sur de longues périodes, l'escroc peut attirer de nouveaux investisseurs sans crainte de voir les anciens retirer leur argent. Mais au moment de l'âge de la retraite, les investisseurs voient que leur épargne a disparu.

La crise financière de 2008 a montré les très grosses lacunes en matière de protection des épargnants, et ce quelque soit le pays. La France interdit la vente pyramidale depuis 1953 et l'article L122-6 du Code de la Consommation, mais rien ne dit qu'un scandale à la Madoff ne puisse se produire sur le sol français. Il convient toutefois de remarquer que ce type de systèmes n'est pas proposé par des banques mais plutôt par des organismes financiers ne disposant pas de la moindre garantie financière.

 

Agences de notation, vraiment fiables ?

Les agences de notation sont à la finance ce que les contrôleurs techniques sont au marché de l'automobile. Une étape obligatoire mais qui peut parfois laisser passer quelques défauts. Les agences de notation ont ainsi été sévèrement critiquées lors de la crise des subprimes suite à des notations jugées trop favorables pour certains produits financiers comme les crédits hypothécaires.

Deux types d'agences de notation coexistent et ont chacune des objectifs différents. D'une part, l'agence de notation financière. D'autre part, l'agence de notation extra-financière.

  

 Agence de notation financière


Historiquement, ces agences sont les plus anciennes ayant été fondées. Il s'agit de groupes tels que Fitch Ratings, Standard & Poor's ou encore Moody's. Ces institutions ont pour fonction de mesurer la solvabilité d'une entreprise, d'un Etat ou encore d'une collectivité locale. Cette notation (ou rating) sera très utile pour les prêteurs qui pourront ainsi connaître le niveau de risque qu'ils ont, à prêter à tel ou tel créancier.

A chaque niveau de risques, une note est attribuée et dont la formulation dépend de l'institution. Une note Triple A ou AAA par exemple désignera une entreprise extrêmement solvable et sans risque ou presque. Au contraire une note C ou D signalera la faillite de l'entreprise. Plusieurs échelons sont toutefois possibles afin d'affiner la note. Ces derniers sont désignés par des signes '+', '-' ou par des chiffres 1, 2, etc. Il est ensuite possible de séparer les entreprises en deux groupes. Jusqu'à B, on parle d'entreprises High Grade. En dessous, le terme Speculative est employé.

Lorsqu'une entreprise souhaite émettre des obligations pour se financer par exemple, elle doit se faire noter. C'est donc l'entreprise qui rémunère le travail de l'agence de notation qui lui délivrera sa note. Toutefois, l'agence de notation reste totalement indépendante. Cette notation influencera directement le taux d'emprunt de l'entreprise. En effet, plus cette dernière est bien notée, meilleur son taux d'emprunt sera. Au contraire, une mauvaise note, implique un risque élevé, et donc une prime de risque élevée. La notation peut donc accroître le coût de financement des entreprises sur les marchés.

Mais la notation peut avoir aussi un impact indirect notable sur le cours de bourse de la valeur. Une mauvaise notation entrainera naturellement une augmentation du coût de financement, et donc une baisse de la rentabilité. De fait, une notation peut avoir les mêmes effets qu'une recommandation boursière alors même qu'il ne s'agit ni d'un conseil d'achat, ni d'un conseil de vente.

  

 Agence de notation extra-financière


Le développement des énergies nouvelles et les changements de mentalités dans le domaine de l'environnement ont poussé certaines agences à se créer à la fin des années 90. Ces dernières abandonnent les seuls critères financiers pour noter l'impact de l'entreprise sur son environnement. La seule solvabilité a fait place à la responsabilité sociétale des entreprises et au développement durable. Plusieurs fonds ont été créés sur des valeurs morales et éthiques, et ces agences de notation leur apportent un classement des entreprises les plus responsables. En France, Vigeo est l'une de ses agences.

Mais le monde des agences de notation n'est pas si rose que cela. Des entreprises déclassées brutalement voient leur cours s'effondrer, alors que certaines notations restent très favorables. Les crédits hypothécaires ont ainsi été toujours très bien notés par les agences de notation alors que ces produits sont à l'origine de la propagation de la crise des subprimes. Sachez également que certaines institutions financières disposent de leur propre service de leur propre service de notation tel que la Coface.

 

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I
<br /> Les plans de relance constitue un endettement supplémentaire auquel devra faire face l'état. LE deficit budgétaire est déjà bien préoccupant.<br /> compte tenu des paramètres difficiles, d'autres crises sont dès lors plutot envisageables.<br /> <br /> <br />
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