... et cahuzac d’avouer ses mensonges infiniment rABACHEs et ardemment soutenus par des laches de tous bords !
Rappel succinct de l'affaire Cahuzac
Le site indépendant d'investigation Mediapart a révélé le 4 décembre 2012 un compte "non déclaré" à l'Union des banques suisses (UBS) de Genève, appartenant à Jérôme Kahuzac, ministre du Budget et dont les avoirs ont été transféré à Singapour.
L’élément principal présénté par Mediapart est un enregistrement que dit détenir, depuis 12 ans, l’avocat Michel Gonelle, ex-rival politique de Jérôme Cahuzac dans le Lot-et-Garonne. Dans cette conversation, un homme, présenté par Mediapart comme étant M. Cahuzac, évoque son compte chez UBS.
"Ca me fait chier d'avoir un compte ouvert là-bas, l'UBS c'est quand même pas forcément la plus planquée des banques", dit l'homme sur l'enregistrement diffusé par Mediapart et dont l'enquête déterminera qu'il s'agit, sans guère de doute possible, de Cahuzac.
Autre élément essentiel n’est autre qu’un mémoire rédigé en 2008 par Rémy Garnier, ex-agent du fisc accusant Jérôme Cahuzac, entre autres, d'avoir un compte caché en Suisse.
Et enfin Patricia Cahuzac, l'épouse du ministre d'avec qui elle est en instance de divorce, avait embauché un détective qui aurait évoqué ce compte.
Jérôme Cahuzac, l'ex-ministre du Budget, ce chirurgien de 60 ans qui a fait fortune dans les implants capillaires, est finalement tombé face aux accusations d'avoir détenu un compte bancaire en Suisse, portées depuis décembre par Mediapart, ce qu'il a démenti formellement.
L’enquête
Le parquet de Paris avait ouvert le 8 janvier une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale, afin de vérifier si Jérôme Cahuzac a réellement détenu un compte caché en Suisse.
Le ministre avait d'abord salué l'initiative, estimant qu'elle permettrait "de démontrer sa complète innocence". Auparavant, il avait déposé plainte avec constitution de partie civile en diffamation contre Mediapart.
Mais loin de le blanchir, l'enquête aboutit à une information judiciaire, notamment pour "blanchiment de fraude fiscale", qui provoque sa démission immédiate, puis sa mise en examen aujourd’hui mardi.
L'information judiciaire s'intéresse notamment aux "avantages" dont il aurait bénéficié, comme médecin, de la part de laboratoires, comme l'a affirmé un témoin aux enquêteurs qui vont notamment s'attacher à tracer l'origine des fonds. Selon son avocat, "l'essentiel de ses revenus provenait de son activité de chirurgien et, accessoirement", de l'"activité de consultant" de celui qui fut conseiller d'un ministre socialiste de la Santé.
"Je n'ai pas, je n'ai jamais eu de compte à l'étranger. Ni maintenant, ni avant". Par ce démenti solennel, le 5 décembre devant les députés, le ministre s'était privé de toute échappatoire.
Dès l'ouverture d'une information judiciaire le 19 mars, François Hollande a décidé de mettre "fin aux fonctions de Jérôme Cahuzac, à sa demande".
Mediapart affirme en outre qu'une enquête est parallèlement menée par le fisc, qui soupçonne le ministre, selon le site, d'avoir sous-évalué d'au moins 10% le montant de son appartement parisien et pris en compte un prêt parental en fait déjà remboursé.
Ce jour 2 avril, celui qui s'était posé en adversaire résolu de la fraude fiscale reconnaît avoir menti.
Après sa mise en examen pour blanchiment de fraude fiscale par les juges, il a affirmé avoir "été pris dans une spirale du mensonge" et s'y être "fourvoyé".
Qu'est-ce que le blanchiment de fraude fiscale ?
"Le blanchiment consiste à réinjecter dans l'économie le fruit d'une opération illégale, en l'occurrence des sommes d'argent gagnées grâce à de la fraude fiscale", explique au Monde.fr Vincent Drezet, secrétaire général de Solidaires Finances public, principale organisation syndicale de Bercy.
"Si, sur un revenu de 100 euros, on ne déclare que 20 euros, dissimulant le reste par des opérations opaques, en le plaçant par exemple dans un paradis fiscal, on soustrait donc des sommes à l'impôt. A un moment, ce revenu ressort, pour acheter une voiture ou un appartement, et on a donc de l'argent qui a été blanchi parce qu'il a toutes les apparences de la légalité, alors qu'il est issu d'une fraude fiscale."
Que risque Jérôme Cahuzac ?
Selon le Monde, le code pénal prévoit une peine maximum d'emprisonnement de cinq ans et une amende de 375 000 euros pour le blanchiment de fraude fiscale. C'est moins que pour la fraude fiscale en tant que telle, qui peut entraîner jusqu'à sept ans d'emprisonnement et 1 million d'euros d'amende.
L'ex-ministre s'est excusé auprès de François Hollande, se disant "dévasté par le remords".
Le président de la République et le premier ministre n'ont pas tardé à réagir aux aveux de Jérôme Cahuzac :
Voici le texte in extenso du communiqué diffusé par la présidence de la République après les aveux de Jérôme Cahuzac et l'annonce de sa mise en examen.
"Le président de la République prend acte avec grande sévérité des aveux de Jérôme Cahuzac devant les juges d’instruction concernant la détention d’un compte bancaire à l’étranger. C’est désormais à la Justice d’en tirer les conséquences en toute indépendance.
En niant l’existence de ce compte devant les plus hautes autorités du pays ainsi que devant la représentation nationale, il a commis une impardonnable faute morale. Pour un responsable politique, deux vertus s’imposent : l’exemplarité et la vérité".
Ce soir vers 18h30, c'est le premier Ministre, Jean-Marc Ayrault qui a lui aussi publié
un communiqué sur ce rebondissement retentissant.
Ci-après le communiqué du Premier ministre :
"C’est avec tristesse et consternation que j’apprends la vérité. Cette vérité est cruelle : Jérôme Cahuzac a menti devant le Président de la République, le Premier ministre et la représentation nationale. Il a reconnu détenir un compte non déclaré à l’étranger. Il vient de rendre publics ces faits, après avoir été entendu par les juges d’instruction.
Un homme politique doit être irréprochable. Il doit, plus que tout autre citoyen, respecter la loi. Le mensonge n’est pas acceptable en démocratie. C’est à lui désormais qu’il appartient d’assumer pleinement ses responsabilités devant la justice."
Reste à démontrer l'impact qu'aura cette affaire sur François Hollande et sur le gouvernement.
Les vidéos – démentis
Quand Jérôme Cahuzac niait avoir un compte en Suisse devant l'Assemblée - 19/03
Jérôme Cahuzac : "Ce qu'a écrit Mediapart est factuellement inexact
"Je démens catégoriquement les allégations contenues sur le site Mediapart. Je n'ai pas, je n'ai eu jamais eu de compte à l'étranger. Ni maintenant ni avant."
Cahuzac : "depuis le début, c'est moi qui dis la vérité"
Zapping : "On a un chef du budget qui fraude lui-même, qui ment les yeux dans les yeux"
"Je n'ai jamais disposé d'un compte en Suisse ou ailleurs à l'étranger. Jamais." A peine Mediapart a-t-il publié son premier article que le ministre du budget réagit dans un communiqué sur son blog. "Je réitère le démenti formel que j'ai apporté directement auprès de Mediapart : je n'ai jamais disposé d'un compte en Suisse ou ailleurs à l'étranger. Jamais. J'invite avec force l'ensemble des médias à ne pas reprendre des propos diffamatoires portant gravement atteinte à mon honneur", écrit-il. Sur son compte Twitter, il tient des propos similaires.
Depuis donc quatre mois, Jérôme Cahuzac n'a eu de cesse de démentir les accusations portées contre lui par Mediapart. D'abord véhémentes, ses dénégations se sont faites plus floues. Finalement, l'ex-ministre du budget a reconnu dans une note publiée sur son blog, à 15 h 52 mardi 2 avril, l'existence "d'un compte bancaire (...) depuis une vingtaine d'années".
Déclaration de Jérôme CAHUZAC
http://www.jerome-cahuzac.com/
Par lettre du 26 mars 2013, j’ai demandé à Messieurs les juges d’instruction Roger Le Loire et Renaud Van Ruymbeke de bien vouloir me recevoir afin que, délivré des obligations de ma fonction, je puisse enfin donner les explications qui s’imposent au regard de la détention à l’étranger d’un compte bancaire dont je suis le bénéficiaire depuis une vingtaine d’années.
J’ai rencontré les deux juges aujourd’hui. Je leur ai confirmé l’existence de ce compte et je les ai informés de ce que j’avais d’ores et déjà donné les instructions nécessaires pour que l’intégralité des actifs déposés sur ce compte, qui n’a pas été abondé depuis une douzaine d’années, soit environ 600.000 €, soient rapatriés sur mon compte bancaire à Paris.
A Monsieur le Président de la République, au Premier Ministre, à mes anciens collègues du gouvernement, je demande pardon du dommage que je leur ai causé. A mes collègues parlementaires, à mes électeurs, aux Françaises et aux Français j’exprime mes sincères et
Plus profonds regrets. Je pense aussi à mes collaborateurs, à mes amis et à ma famille que j’ai tant déçus.
J’ai mené une lutte intérieure taraudante pour tenter de résoudre le conflit entre le devoir de vérité auquel j’ai manqué et le souci de remplir les missions qui m’ont été confiées et notamment la dernière que je n’ai pu mener à bien. J’ai été pris dans une spirale du mensonge et m’y suis fourvoyé. Je suis dévasté par le remords.
Penser que je pourrais éviter d’affronter un passé que je voulais considérer comme révolu était une faute inqualifiable. J’affronterai désormais cette réalité en toute transparence.
Publié le mardi 2 avril 2013, 15:52
Autres réactions :
- Au PS, la plupart des cadres n'en reviennent pas. "Les bras m'en tombent, je n'ai pas de mots", a expliqué Arnaud Montebourg, en déplacement à Marseille. "C'est un rude coup pour la parole publique", a ajouté le ministre du redressement productif, estimant qu'il est "difficile à admettre" que des "déclarations solennelles devant le président de la République et la représentation nationale" soient "fausses".
- Au Front de gauche, on veut désormais remonter la chaîne des responsabilités. "Où s'arrête la chaîne du mensonge ?", s'interroge Jean-Luc Mélenchon. "J'ai vraiment beaucoup de mal à croire que personne ne savait rien et d'ailleurs si personne ne savait rien pourquoi tout d'un coup le président de la République a-t-il décidé de retirer à Jérôme Cahuzac sa mission. Donc ça veut dire qu'à ce moment-là au moins il savait quelque chose puisque Monsieur Cahuzac n'était même pas inculpé à ce moment-là", ajoute-t-il sur RTL.
- Pour Olivier Dartigolles, le porte-parole du PCF, le "feuilleton où Jérôme Cahuzac a multiplié les mensonges" est "une véritable bombe politique qui vient d'éclater".
- Pascal Durand, le secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts, n'est pas en reste : "C'est un mensonge d'Etat qui décrédibilise la parole collective des politiques et la représentation de l'Etat. Il est comptable du recul de la capacité des politiques à être entendus lorsqu'ils portent une parole forte. C'est un drame pour la démocratie."
Le patron des écolos s'interroge également sur la responsabilité directe de M. Hollande dans cette affaire : "S'il est avéré que l'information du Canard Enchaîné selon laquelle l'Elysée est au courant depuis décembre et qu'aucune mesure, à ce moment, n'a été prise, on est en droit de s'interroger sur la notion de l'intérêt général qui préside dans ce pays." En réalité, selon Le Canard enchaîné, François Hollande "dispose depuis Noël d'une note (...) émanant de Beauvau" affirmant que la voix sur la bande enregistrée diffusée par Mediapart "est proche de celle du ministre du budget"
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