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le blog lintegral

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Quel futur pour l’Europe ?

Publié par medisma sur 10 Novembre 2012, 21:05pm

Catégories : #lintegral

Quelles perspectives et quel avenir pour les peuples d'Europe ?

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 Une crise profonde

...J'écris ce texte à Bruxelles, la capitale européenne. Bruxelles est atteinte par la crise comme beaucoup de pays et villes européens. La réalité bruxelloise est comparable à celle du reste de l'Europe. Un Bruxellois sur trois vit dans la pauvreté. Le chômage est au-delà des 20% et dans plusieurs quartiers de la capitale le chômage atteint 50% des jeunes. Le décrochage scolaire est de 25% et les problèmes de logement et de santé ne font qu’augmenter. Même dans son cœur, l'Europe est fragile et malade.

Chiffres en rouge ardent

L'Europe connaît l'une des plus graves crises depuis un siècle. Ce qui commençait par une crise financière est devenu une crise économique et sociale. On prévoit une crise alimentaire en 2013 et une crise énergétique pourrait suivre. Sans oublier la crise climatique, car les dégâts causés par l'ouragan Sandy sont un signal de la nature. Notre planète ne nous supporte plus et on continue à le nier.

Les chiffres parlent de soi. Depuis qu'on mesure l'inégalité sociale, elle n'a jamais été aussi grande. Selon les chiffres les plus récents d'Eurostat, la zone de l'euro compte plus de 18 millions de chômeurs. Le chiffre le plus élevé depuis 1995. Le chômage est catastrophique dans le sud de l'Europe. La pauvreté ne fait qu’accroître. Presque 25% de la population européenne vit en dessous du seuil de pauvreté.

Partout en Europe, des milliers de personnes perdent leur emploi quotidiennement. Tous ces gens ne feront désormais plus partie de la classe moyenne ni de la classe ouvrière. Ils tombent dans les pièges de la pauvreté, ne pouvant plus payer leurs factures et s’endettant pour des besoins vitaux. La quantité de médiations de dette augmente spectaculairement.

Mais ce ne sont pas que les ouvriers qui souffrent. Si cette évolution continue la classe moyenne, qui est de plus en plus réduite, risque de disparaître. On évolue vers une société à deux vitesses : une petite élite riche et une énorme sous-classe pauvre.

Prenons l'exemple du pays que toute l'Europe veut suivre : l'Allemagne. Les Allemands possèdent un capital grandissant mais ce sont surtout les plus riches qui en profitent. 10% des plus riches sont en possession de plus de la moitié du capital allemand, alors que la moitié la plus pauvre (50% de la population) ne possède qu'un pourcentage.

La réalité humaine

N'oublions pas que ces chiffres représentent des êtres humains. En temps de crise, les plus faibles de la société souffrent le plus. Regardons la situation des pauvres, des sans-abri, des personnes âgées, des jeunes et des immigrés dans les pays où la crise bat le plus fort. L'impasse règne.

La crise fut provoquée par une petite élite, sans scrupules, qui voulait augmenter ses profits sans cesse, a eu recours à des spéculations irresponsables et a commis d’autres faits criminels. Ce sont les actionnaires, leurs 'top managers', les banques, les institutions néolibérales et les politiciens qui sont responsables. Mais jusqu’à présent aucun d'eux n’est censé prendre ses responsabilités.

Ce sont les salariés qui doivent payer la crise. En Belgique, chaque mois 1000 personnes perdent leur emploi. Récemment, 10.000 se trouvaient sans emploi lors de la fermeture du constructeur automobile multinational Ford Motor Company. Ceux qui ne perdent pas leur emploi se voient obligés d'accepter une baisse salariale, les poussant à vire dans des conditions indignes. Regardez les salaires des ouvriers et fonctionnaires en Grèce, en Espagne ou au Portugal. En Allemagne les classes sociales inférieures paient la crise. En Italie, la troïka (FMI, CE, BCE) a commis un coup d'état en nommant un premier ministre qui devra exécuter leur agenda. La chef du FMI, Christine Lagarde, a exigé une réforme du marché de l'emploi belge car celui-ci ne serait pas assez néolibéral à son goût. Elle a pourtant constaté que les chiffres du chômage sont 'plutôt bas'.

Nos politiciens disent qu'ils n'ont pas le choix. Leur choix est clair : ceux qui n'ont pas causé la crise devront payer pour que l'élite puisse augmenter sa richesse et sa puissance.

Entretemps les salariés perdent de plus en plus de droits. Ils sont devenus des pions interchangeables, flexibles et sans valeur. Tout comme les entreprises, ils doivent rivaliser constamment avec les travailleurs du monde entier. Ce n'est pas un hasard que l'UE veuille devenir « le marché le plus compétitif du monde  ». La compétition est une des valeurs centrales du capitalisme néolibéral.

L’incertitude du travail augmente le malaise. Les salariés et les ouvriers ne sont plus certains de garder leur emploi. Aucun d'entre eux. Ni ceux qui viennent de se lancer dans la vie professionnelle, ni ceux qui sont en pleine carrière et encore moins ceux qui s'approchent de la retraite. Le niveau de sécurité sociale pour lequel les travailleurs ont lutté ensemble et auquel ils ont contribué pendant des années, est en train de se résorber alors que l'on regarde à distance, sans réagir, sans défense...

Par Bleri Lleshi, philosophe, politique, activiste et réalisateur de documentaires

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