L’évolution décevante des prix des métaux précieux
L’or et accessoirement l’argent-métal étant des monnaies réelles, et pas seulement des marchandises, ne montent vraiment que lorsque la principale
monnaie de réserve mondiale de papier, à savoir le dollar US, dont ils constituent l’alternative principale, baisse.
C’est parce le dollar US a baissé pendant plus de dix ans que l’or est monté pendant plus de dix ans.
Le problème c’est que depuis début 2011 le dollar US ne baisse plus parce qu’il a en face de lui l’euro comme alternative secondaire, une monnaie encore plus pourrie que lui dont la survie est loin d’être assurée puisque sa construction n’est pas viable sous sa forme actuelle, d’où la baisse de l’or et de l’argent-métal exprimés principalement en dollars US également depuis début 2011.
Tant que l’euro/dollar US ne parviendra pas à casser sa résistance vers 1,32 ou que le dollar US index ne cassera pas son support vers 78,50, il y a fort à parier qu’aucune reprise durable de l’or et de l’argent-métal ne pourra tenir et progresser. La question se complique encore puisque les bullion banks, financées par certaines banques centrales occidentales pour qu’elles maintiennent constamment les métaux précieux sous pression baissière (il faut éviter toute panique boursière ou monétaire le plus longtemps possible), continuent de les vendre à découvert. Et que les sociétés minières en situation financière très précaire pour la plupart d’entre elles, dont les actions ont baissé encore plus que les métaux précieux eux-mêmes, vendent en avance leur production future aux fins de se protéger contre le risque de baisse des prix des métaux.
Tout cela entretenant une spirale négative sur les prix des métaux précieux, ainsi que nous l’avons encore vu cette semaine au cours de laquelle des ventes massives ont eut lieu (évidemment comme par hasard juste avant la fin du mois dans le but de pourrir les résultats des Fonds de métaux précieux qui prennent en compte pour leur évaluation mensuelle la valeur des métaux en fin de mois). Depuis le début 2012, les métaux précieux n’ont pas été capables d’enchainer deux mois consécutifs de hausse (tout en faisant la plupart du temps des corrections très fortes et très rapides imprévisibles à n’importe quel moment), ce qui constitue leur plus mauvaise performance depuis plus de dix ans et explique pourquoi il n’a pas été possible d’enregistrer des profits sur ces actifs (sauf pour quelques jours à très court terme) comme cela l’a été jusqu’en fin 2011.
Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faille pas détenir de l’or et de l’argent-métal, parce que les ni les actions (plombées par la récession économique globale et le risque de fiscal cliff aux USA) ni les obligations (surévaluées par les politiques de manipulation des taux d’intérêt mises en place par les banques centrales) n’offrent pour le moment de réelle alternative de placement, mais seulement être conscient que cela peut prendre encore quelque temps avant qu’ils présentent des perspectives importantes de profit. Shorter (vendre à découvert) les métaux précieux à leurs niveaux de prix actuels n’est pas non plus la solution parce que tant que les banques centrales créent ex nihilo de la fausse monnaie de façon massive et que leurs bilans sont de plus en plus pourris, la valeur de toutes les monnaies fiduciaires de papier en termes de pouvoir d’achat baisse ce qui est à échéance de quelques mois positif pour les actifs réels que sont l’or et l’argent-métal. Sans oublier qu’il n’y a plus aucune monnaie de papier offrant une alternative au dollar US et à l’euro qui sont les plus mauvaises, puisque le franc suisse et le yen japonais sont empêchés de monter par les banques centrales qui les émettent.
Tout est fait pour “euthanasier le rentier” selon le programme dirigiste socialiste que l’abominable John Maynard Keynes recommandait aux pouvoirs publics de mettre en place! Au profit des banques et des Etats “too big to fail”, dont les pertes et les endettements colossaux socialisés sont mis à la charge de la collectivité, c’est-à-dire de l’ensemble des contribuables écrasés de plus en plus par les impôts, alors que les profits privatisés vont à une petite minorité de manipulateurs. Cette semaine la banque Goldman Sachs a encore enregistré un beau succès en plaçant l’un de ses associés jusqu’ici gouverneur de la Banque du Canada à la tête de la Banque d’Angleterre. On est pas près de revenir au libéralisme!
A noter que les actions des sociétés minières productrices de métaux précieux ont un profil bien plus baissier que les métaux précieux eux-mêmes et qu’il est préférable d’en sortir si l’on en a (ce qui n’est pas notre cas puisque nous les considérons comme le pire investissement) pour ne conserver que les métaux eux-mêmes.
En revanche, l’argent-métal, ayant clairement cassé à la hausse sa ligne de baisse venant de son plus haut de 2011, apparait comme le plus haussier des métaux précieux à la condition qu’il franchisse les 35,50 dollars US pour éviter un double top et la rechute vers 30.