Finalement l’agence S+P, faisant preuve d’une indépendance
qu’on ne lui connaissait pas, a osé baisser de Triple A à Double A+ la note des USA, puisque la mascarade récente du laborieux compromis entre Démocrates et Républicains n’a rien produit de
concret en matière de réduction de l’endettement et des déficits US mais a encore accru la dette publique de ce pays dont le plafond a été massivement relevé. La décision de l’agence S+P pourrait
faire remonter les taux d’intérêt US à long terme qui avaient atteint vendredi 5 août leurs plus bas niveaux depuis mi 2010. Inutile de dire qu’en toute logique plusieurs Etats européens parmi
les plus grands, dont la France et la Grande-Bretagne, verront aussi prochainement leurs notes baissées par la même agence, ce qui rajoutera un peu
d’huile sur le feu du krach obligataire européen en cours....
On remarquera à propos de la zone euro, devenue un bateau ivre avec plusieurs capitaines voulant la conduire dans des directions opposées, que la plus grande confusion y règne. « Tricheur » ayant pris l’initiative (illégale au regards des traités européens et des statuts de la BCE) de faire acheter par ladite BCE encore plus d’obligations des Etats européens européens dont le marché obligataire s’effondre (Grèce, Italie, Espagne, Portugal, etc.), la Bundesbank a aussitôt fait savoir son opposition. Quant au Fonds européen dit de “stabilité”, il n’a évidemment pas les moyens financiers de se porter acquéreur de la plupart des obligations d’Etat européennes comme l’avait effectué la Federal Reserve avec ses deux Quantitative Easing, lesquels n’ont fait qu’accroitre l’endettement et les déficits US (d’où le krach boursier actuel et la décision de l’agence S+P de baisser la note des Etats-Unis) sans améliorer la croissance ni l’emploi Outre-Atlantique. Quant aux chefs d’Etat et de gouvernement et autres dirigeants européens, à l’évidence dépassés par les évènements, ils multiplient les déclarations contradictoires ce qui accroît la panique des investisseurs alors qu’ils devraient étudier une réforme structurelle complète de la zone euro (si tant est que les peuples acceptent de renoncer à leurs Etats-nations et d’aller vers le fédéralisme complet) ou bien revenir au plus vite à leurs anciennes monnaies nationales. A cet égard, la décision démocratique “gaullienne” de Zapatero, désavoué par l’opinion, d’organiser des élections anticipées en Espagne et de se retirer de son poste de président du gouvernement est la bonne; tous les dirigeants européens en perte massive de soutien auprès des opinions publiques (Berlusconi, Sarkozy, Merkel, etc.) devraient en faire de même et consulter les peuples au lieu de pratiquer le “coup d’Etat permanent” en dénaturant la construction européenne qui a été créée (et “vendue” aux peuples) comme une association d’États-nations souverains, alors qu’ils en piétinent les principes et les dispositions juridiques d’origine pour tenter d’en faire un Super-État fédéral contrôlé par l’Allemagne, une sorte de IIIème Reich bis sans avenir qui coulerait l’Europe.....
Dans les circonstances
actuelles, il est impératif pour les banquiers centraux et les dirigeants politiques, ayant déjà fait beaucoup de dégâts et perdu toute crédibilité, de ne plus intervenir du tout et de parler le
moins possible, tant aux USA qu’en Europe, pour laisser les marchés s’ajuster et retrouver par eux-mêmes de nouveaux équilibres, même au prix de défauts étatiques ou de faillites bancaires, faute
de quoi les pouvoirs publics continueront à aggraver leur volatilité avec des mini krachs rampants affectant successivement la plupart des actifs financiers jusqu’à ce que se produise le grand
krach des actions et des obligations. Avec à la clef l’ EFFONDREMENT pur et simple des Systèmes monétaires européen et international. Il n’est plus temps de mettre des rustines sur des pneus
crevés, parce que l’on ne peut pas stopper une crise systémique de solvabilité au moyen de procédés destinés seulement à calmer des crises temporaires de liquidité.
En ce quarantième anniversaire, presque jour pour jour, de la funeste cessation de convertibilité directe du dollar US en or décidée le 15 août 1971 par Nixon, les États occidentaux en faillite réelle ou virtuelle (USA compris) doivent maintenant passer à la réforme radicale des Systèmes monétaires dans le sens du rétablissement de l’étalon-or. A défaut, les USA et l’Europe devront se résoudre à organiser la RÉPUDIATION volontaire de leurs dettes publiques avant d’y être forcés par les événements, ainsi que l’on fait plusieurs Etats d’Amérique latine dans les années 1980-1990 ce qui leur a permis de rebondir ensuite, plutôt que de mettre en place les programmes d’ “ajustement” du FMI ou les politiques dites de “rigueur” infligeant aux peuples d’inutiles souffrances comme le chômage de masse, tout en cassant la consommation et donc in fine toute possibilité de reprise économique! Quant au FMI, les poursuites enfin engagées par la Justice française pour “détournement de fonds publics et faux en écriture” portant sur plusieurs centaines de millions d’euros, contre son nouveau directeur général Madame Lagarde, qui n’aurait jamais dû être nommée à ce poste avant que toute la clarté soit apportée sur l’affaire Tapie, il risque de perdre encore plus de crédibilité. Comme Strauss-Kahn l’a fait, non sans élégance, Lagarde, coupable ou pas, doit démissionner séance tenante. Voilà le type de décision susceptible de rendre un peu de confiance aux peuples, qui ne supportent plus la conduite au dessus des lois des pseudo-”élites”, si l’on veut éviter l’explosion politique et sociale en Occident.(FMG)