Le 15 mai dernier l’Insee a rendu publics les chiffres du PIB au premier trimestre 2013 et, dans la foulée, ceux de l’emploi. Sans surprise, ils étaient (très) mauvais.
Avec un recul du PIB de 0,2 % au premier trimestre 2013 après déjà - 0,2 % au dernier trimestre 2012, l’économie française est officiellement entrée en récession. L’investissement des entreprises, qui avait déjà reculé de 1,9 % en 2012, perd à nouveau 0,8 % et celui des ménages (les achats immobiliers) 1,4 %. Les exportations reculent de 0,5 %, tandis que la consommation des ménages baisse de 0,1 % après avoir déjà diminué de 0,4 % en 2012. Bref, tous les indicateurs sont au rouge.
Il faut dire que sous l’impact conjugué du recul de l’activité et de la hausse de la fiscalité, le pouvoir d’achat des ménages a fortement reculé en 2012 : par unité de consommation, c’est-à-dire une fois corrigé de l’évolution de la population, le pouvoir d’achat des Français a reculé de 1,8 % en 2012 après déjà – 0,9 % en 2011. Un recul d’une ampleur et d’une durée sans précédent depuis trente ans.
Toutes ces mauvaises nouvelles se sont traduites par une dégradation sensible du marché du travail avec la disparition de 134 000 emplois dans le secteur marchand au premier trimestre 2013 par rapport à la même époque de 2012. On reste certes (heureusement) très loin des 394 000 emplois disparus au second trimestre 2009 mais ce nouveau recul de l’emploi excède déjà sensiblement celui que la France avait subi en 2003 dans la suite de l’explosion de la bulle de la High tech. Certes, le contexte général est très différent, mais sur le terrain de l’emploi, la première année de mandat de François Hollande ne se traduit donc pas vraiment par une dynamique de redressement comme celle qui avait suivi l’arrivée aux affaires de Lionel Jospin en 1997…
Source : Guillaume Duval / alternatives-economiques