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le blog lintegral

actualités, économie et finance, nouvelle technologie, entrepreneuriat, histoire et colonisation...


La France en pleine déliquescence ?

Publié par medisma sur 10 Juillet 2014, 19:37pm

Le Président de toutes les défiances; les français, spectateurs de leur propre naufrage, une situation économique catastrophique, le sursaut improbable et... la racaille d’en haut

I- François Hollande : le Président de toutes les défiances ?

 

 

Jamais sous la Vème République, la personnalité et l’action d’un Président de la République n’ont été aussi sévèrement jugées. Deux ans après son arrivée au pouvoir, ce ne sont plus que 16% des Français qui déclarent faire « confiance à François Hollande pour résoudre les problèmes qui se posent en France actuellement » (SOFRES-Figaro Magazine, juin 2014) et 18% qui portent sur « l’action de François Hollande en tant que Président de la République un jugement favorable »  (IPSOS-Le Point juin 2014). Même à la pire des périodes de son impopularité, Nicolas Sarkozy faisait « mieux » : 20% de Français lui déclaraient encore leur confiance en mai 2011 (SOFRES). En juin 2014, la confiance vis-à-vis de François Hollande est en voie de quasi-disparition dans certains milieux : les jeunes de 18 à 24 ans (9%), les professions indépendantes (4%), les électeurs proches du centre (9%) et de manière plus attendue les électeurs de droite (3%). Chez les femmes (13%), les ouvriers (11%), ou encore les chômeurs (11%), sa situation est à peine plus enviable. En deux ans, l’affaissement de la confiance présidentielle est impressionnant : -39 points. Il touche toutes les catégories de sexe, d’âge ou de milieu social mais s’apparente à un véritable effondrement dans les catégories populaires (-48 points chez les employés, – 52 chez les ouvriers) et dans les électorats de gauche (-66 points chez les sympathisants du Front de gauche, -56 chez les sympathisants écologistes et -45 chez ceux du PS). Il était inévitable que cette bouderie populaire et cette désillusion de la gauche électorale trouvent des prolongements jusqu’au cœur de la majorité socialiste élue en juin 2012. La fronde de nombre de députés et de sénateurs socialistes sur le pacte de responsabilité, le budget rectificatif ou encore la réforme territoriale ne sont que des symptômes qui reflètent l’ampleur de la défiance vis-à-vis du Président qu’ils soutenaient massivement il y a deux ans.

Un tel affaissement de la confiance vis-à-vis de l’homme qui incarne la plus haute autorité politique soulève une question majeure : le Président de la République peut-il encore gouverner durablement le pays dans une telle situation ? La légitimité de l’exercice du pouvoir présidentiel peut-elle résister à un Président qui verrait la confiance s’installer durablement en dessous de la barre des 20% d’opinions favorables et éventuellement plonger en dessous du niveau des 10% ? La légalité constitutionnelle qui veut que le Président de la République dispose d’un mandat dont la durée est de cinq ans, reste bien sûr au cœur de la légitimité démocratique. Mais l’on sait que la légitimité politique contemporaine est aussi une légitimité d’opinion et que, comme le remarquait Michel Rocard alors Premier Ministre, dans son discours de Joué-les-Tours du 20 septembre 1990 : « nos gouvernements doivent rechercher avant tout l’appui de l’opinion ». En 2006, le Premier secrétaire du PS d’alors, François Hollande, en tirait les conséquences en préconisant, en milieu de mandat présidentiel et de législature, de mettre en oeuvre un exercice de « vérification démocratique » : « Je ne crois plus à la possibilité de venir au pouvoir sur un programme pour 5 ans dont il n’y aurait rien à changer au cours de la mandature. Je pense qu’il y a forcément un exercice de vérification démocratique au milieu de la législature. Le devoir de vérité, c’est d’être capable de dire : « Nous revenons devant la majorité, peut-être même devant le corps électoral afin de retrouver un rapport de confiance (…) Si, d’aventure, à l’occasion de cette vérification démocratique, une crise profonde se produisait ou des élections législatives intervenaient, contredisant l’élection présidentielle, nous en tirerions toutes les conséquences en quittant la présidence.Le quinquennat est un exercice de cohérence» ( François Hollande, Devoirs de vérité, dialogue avec Edwy Plenel, Paris, Stock, 2006).

Si les institutions de la Vème République et la légalité constitutionnelle assurent la stabilité du pouvoir, elles ne le mettent pas totalement à l’abri de turbulences venant des divisions de la majorité en place ou encore d’un délitement des soutiens d’opinion. Sous la Vème République, si ce n’est la cas d’octobre 1962 où la coalition majoritaire avait éclaté sur la réforme constitutionnelle du général de Gaulle proposant l’élection du Président de la République au suffrage universel direct, toutes les majorités parlementaires turbulentes sont rentrées dans le rang sachant qu’elles avaient plus à perdre qu’à gagner à aller au bout de leur contestation. Le vote du projet de loi de finances rectificative, le mardi 1er juillet, par les députés frondeurs du PS n’est qu’une illustration de cette dure loi de la « discipline majoritaire ». Quant aux turbulences provenant des sanctions électorales intermédiaires et de l’évanescence des soutiens d’opinion, elles sont très importantes : les listes du PS et de ses alliés ont rassemblé seulement 18% des voix aux élections municipales de mars 2014 et 14% aux élections européennes de mai.  Depuis maintenant cinq mois la cote de confiance du Président de la République ne dépasse plus la barre des 20% et, en deux ans, elle s’est effondrée dans des proportions jamais connues, montrant que cette crise de confiance est beaucoup plus qu’une simple et inévitable érosion liée à l’exercice du pouvoir. L’ampleur exceptionnelle de l’érosion politique du Président et de sa base électorale justifie-t-elle la mise en œuvre d’une « vérification démocratique » ? De quelle nature pourrait être celle-ci ? Elections législatives après dissolution, élection présidentielle après démission, attente des prochaines élections intermédiaires, simple dialogue avec sa majorité… Les possibilités sont nombreuses mais l’attachement à la stabilité du pouvoir présidentiel qu’accordent les institutions de la Vème République est fort, très fort.  Sans oublier que la promesse de « vérification démocratique » relève du registre des promesses qu’Henri Queuille, souvent présenté comme un des pères spirituels de l’actuel Président, qualifiait ainsi : « Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent ».

 

 

 

 

 

Tribune de Pascal Perrineau publiée dans le Figaro, le 9 juillet 2014.

 

 

II- Les Français, spectateurs de leur propre naufrage

 

 

La France se comporte comme le troll de l’Europe et du monde, menée droit dans le mur par des bras cassés dont les citoyens ne semblent pas prêts à faire cesser l’œuvre destructrice.

Malgré les rapports alarmants de la Cour des Comptes, l’État continue de mener grand train et de dépenser sans compter. Les subventions diverses, variées et dodues dont bénéficie annuellement la presse1 sont jugées inefficaces par la Cour des Comptes ? Qu’à cela ne tienne ! Les élus voteront tout de même le sauvetage de L’Humanité, ce journal qui s’en trouve aussi dépourvu que de lecteurs qui, jadis, pleura Staline. On s’en émeut aujourd’hui, certes ; mais peu s’offusquent du soutien apporté à Chavez malgré les souffrances qu’il cause au peuple vénézuélien.

Alors qu’ils justifient leurs méfaits par le soutien que leur apportent des électeurs (pourtant minoritaires), les élus sont incapables de comprendre que si les Français ne veulent plus acheter une presse qui se gargarise de ses reprises biaisées de dépêches AFP, les forcer à payer pour des journaux qu’ils ne lisent plus va contre leur volonté.

Il faudrait être bien naïf pour croire encore que les décisions des élus sont l’expression de la volonté du peuple. Quel citoyen approuve les banquets du RSI, les primes des ministères, l’achat d’une collection de bonsaïs par le Conseil Général des Hauts-de-Seine, et la « disparition » de nombreuses œuvres d’art à chaque changement de tête ?

Si l’État se permet de dépenser autant, avec fierté plutôt qu’avec honte, c’est parce qu’il persévère dans l’erreur selon laquelle la dépense publique crée de la richesse. Sans attendre des élus qu’ils notent la faiblesse logique de leur raisonnement, on pourrait au moins espérer qu’ils constatent l’échec des politiques de relance par la dépense menées depuis des décennies. Chaque année depuis 40 ans, ils votent un budget en déficit, sans sourciller.

Les Français ne semblent pas sourciller non plus, sauf pour descendre dans la rue en signe de protestation contre les rares lois qui ne leur nuisent pas comme le mariage homosexuel. Ils ne font plus confiance aux partis au pouvoir, et ils ont bien raison ; mais de plus en plus d’entre eux placent de l’espoir dans un parti au programme ridicule et aux intentions plus que douteuses. Leur prochain président sera choisi entre diverses nuances de socialisme, du rouge au brun en passant par la pastèque (vert à l’extérieur, rouge à l’intérieur).

La presse (commodément subventionnée) se contente de relayer les mesures prises par des ministres incompétents, dont le seul mérite consiste à avoir convenablement servi le Parti. Il y aurait pourtant fort à en dire ; les priorités désopilantes de ceux qui nous dirigent se traduisent tantôt par des objectifs témérairement stupides (diviser par 2 nos émissions d’ici 2050), tantôt par des mesures liberticides à bras raccourcis (40% de femmes dans les conseils d’administration).

Ce qui caractérise le pays dans son ensemble, c’est le déni. Les contrats d’avenir ne nous sortirons pas plus de l’ornière que le retour au franc ; mettre la vie des Français en coupe réglée ne remplacera pas les coupes budgétaires nécessaires ; menacer et contraindre les entreprises ne favorisera ni l’investissement ni l’emploi. La France a besoin de réformes structurelles, que tous s’emploient à repousser autant que faire se peut, jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Il sera trop tard quand toutes les caisses seront vides, aussi bien celles de l’État que celles des Français (en dehors de celles des hommes politiques et de leurs proches, qui sont depuis longtemps à l’abri du besoin et échappent commodément à la prison).

Une fois que la situation sera perçue dans toute sa gravité, on pourra remplacer les incantations à la courbe du chômage par des mesures de bon sens, que nos voisins européens ont déjà engagé. Certes, l’Europe n’échappe pas aujourd’hui à la tendance mondiale au surpoids étatique, mais certains pays ont le mérite de s’en rendre compte et l’espoir que la catastrophe puisse être évitée.

On admet volontiers en Finlande que l’État ne peut pas créer la croissance, on substitue petit à petit le privé au public en Suède, et on envisage avec sérieux la sortie d’une Union Européenne trop couteuse au Royaume-Uni.

Mais en France, rien de tout cela. Face la crise d’un modèle économique et politique dépassé (qui ne fait que commencer), la France, nue, se drape d’illusions, barricadée dans sa forteresse idéologique qui a tout d’une prison. Surtout pour les citoyens, condamnés à accepter ce qu’on tente de faire passer pour l’expression de leur volonté et la poursuite de leur meilleur intérêt.

Un jour, peut-être, la situation changera ; à eux d’en décider, et d’agir en conséquence. En attendant, les Français sont spectateurs de leur propre naufrage.

Par Baptiste Créteur contrepoints.org

 

III- Une situation économique catastrophique : « Il faut “dé-scléroser” la France et restaurer les incitations à la création de richesse »

Interview avec Frédéric Sautet, professeur d’économie à la Catholic University of America à Washington DC.

 

 

 

Trop Libre : Frédéric Sautet, vous enseignez aux États-Unis depuis de nombreuses années maintenant. Quelles sont, selon vous, les différences culturelles qui peuvent exister entre la France et les États-Unis dans leur appréhension de l’économie ? Comment les expliquer ?

Frédéric Sautet : Les études montrent qu’il existe des différences en effet. Que ce soit parmi les populations ou en ce qui concerne les économistes (voir par exemple les études publiées dans Econ Journal Watch). Historiquement, les Américains font davantage confiance à la société civile et au marché que les français. Les raisons sont multiples et remontent à la Guerre d’Indépendance et au rejet de la monarchie de George III perçue comme tyrannique par les colons américains. Depuis lors le rôle de l’État a toujours été volontairement limité aux États-Unis, surtout par les institutions (ex. le Bill of Rights). Le modèle américain repose sur l’idée de la liberté naturelle : l’économie fonctionne correctement car elle est libre et ainsi, elle bénéficie au plus grand nombre. L’histoire française est différente. Le rôle de l’État est traditionnellement plus important, au moins depuis Colbert. C’est une différence culturelle indéniable.

Mais ces dernières décennies ont été les témoins d’une évolution importante aux États-Unis : le rôle de l’État a changé et sa taille a augmenté, surtout au niveau fédéral. C’est un phénomène graduel bien sûr, mais on en voit maintenant certains aboutissants. Aujourd’hui le débat est entre la poursuite d’un modèle plus européen (avec Obamacare par exemple) qui amène son cortège de problèmes (surtout déficit et dette publics) et un retour vers le modèle « rêve américain » qui repose sur le principe de méritocratie (ce que revendique le Tea Party). C’est le futur de l’État-providence qui est en question, car ce sont les dépenses sociales qui ont le plus augmenté depuis les années 1980. Ces transferts sont en grande partie liés à l’évolution démographique (qui est similaire des deux côtés de l’Atlantique) mais aussi aux conditions de l’économie (qui sont traditionnellement différentes des deux côtés de l’Atlantique). Au bout du compte, on est peut-être en train de voir un changement culturel profond aux E-U avec une redéfinition du rêve américain qui pourrait s’européaniser. Les prochaines élections présidentielles seront clés dans les deux pays.

Trop Libre : Comment jugez-vous l’état de l’économie française aujourd’hui ? Que faudrait-il faire pour la rendre plus efficace ?

Frédéric Sautet : La situation de l’économie française est catastrophique. Beaucoup de statistiques le prouvent. Mais prenons un exemple qui est rarement discuté dans les média. La France est classée quarantième et soixante-dixième, respectivement, dans les deux indices qui mesurent la liberté économique (« Economic Freedom of the World » et « Index of Economic Freedom »). En outre, son classement se détériore régulièrement quelque soit la mesure utilisée, ce qui est important en terme de tendance. Tout d’abord cela veut dire que l’économie française ne repose pas sur un modèle d’une économie capitaliste peu réglementée et flexible (contrairement aux affirmations de ceux qui voient l’« ultra-libéralisme » comme la source de tous les maux français). Bien au contraire ! Ensuite cela veut aussi dire que l’évolution du revenu par tête est plus faible que ce qu’elle pourrait être si la France était dans le top 10 ou 15 car les pays les plus libres sont aussi les plus riches par habitant. Le coût d’opportunité en terme de revenus non gagnés va devenir de plus en plus lourd pour les Français. Le modèle français est en train d’appauvrir le pays, relativement et absolument, dans le long terme. Et ces effets se font déjà sentir.

Les E-U se sont longtemps distingués de l’Europe par leur marché du travail plus flexible permettant une plus grande création d’emplois — une différence de taux de chômage de plus de deux points en moyenne (et plus si l’on prend en compte le chômage réel en France). Mais depuis quelques années, les E-U aussi ont chuté dans les classements et sont sortis du top 10. Les effets sont encore peu visibles, mais la tendance est là ce qui n’est pas de bon augure sur le long terme.

Les pays à émuler aujourd’hui, et depuis maintenant une quinzaine d’années, sont l’Australie, le Canada et la Nouvelle-Zélande (en plus de Singapour et Hong-Kong qui sont moins facilement imitables). Ces trois pays sont maintenant constamment dans le top 10, et la santé de leurs économies respectives le montre. Tous les pays du top 10 ont adopté comme objectifs un marché du travail flexible, des dépenses publiques limitées et équilibrées, et des prélèvements fiscaux raisonnables. Ce sont les clés d’une économie prospère sur le long terme. Les pays qui ont poursuivi tant bien que mal ces politiques d’année en année ont engrangé des dividendes énormes (ex. : la Nouvelle-Zélande a un taux de chômage de 6%, en hausse depuis la crise de 2009…).

Réduire les dépenses publiques et revenir à un marché du travail flexible avec un niveau de prélèvements raisonnable est un casse-tête pour l’élite politique française actuelle qui ne veut pas regarder en face la question de la chute de la maison France. Les Français vivent dans un mensonge collectif : celui d’un modèle économique et social hors pair et fonctionnel. Il faut « dé-scléroser » la France de toute urgence en réduisant les entraves aux gains à l’échange et en restaurant les incitations à la création de richesse. L’État doit renoncer aux fausses promesses (en termes de retraites, de prestations sociales, de transferts, etc.) faites dans l’après-guerre ainsi que dans les trente dernières années, et rétablir une société qui repose sur la libre entreprise, un marché du travail flexible, une pression fiscale raisonnable (avec des taux marginaux faibles), et des dépenses publiques limitées et en équilibre. Un tel programme de réformes prendrait moins de cinq ans à mettre en place, et ses résultats changeraient la dynamique économique du pays. Cela impliquerait de faire confiance aux individus pour qu’ils bâtissent pour eux-mêmes et leur famille une existence prospère et libre.

Trop Libre : Le Président Hollande a nommé Manuel Valls premier ministre, qui est connu pour appartenir à l’aile réformiste du Parti socialiste français. A votre avis, la France peut-elle avoir un gouvernement libéral ?

Frédéric Sautet : Si la France a un jour un gouvernement plus libéral, ce sera parce qu’une nouvelle élite aura le courage de faire les réformes pour sauver l’économie. Pour l’instant je ne vois pas qui serait en position de faire cela, mais j’espère avoir tort. On peut avoir des surprises parfois. Personne n’avait vu venir Roger Douglas (NZ), Paul Martin (Canada), ou John Howard (Australie). Pourtant ils ont été présents et ils ont fait des pas de géant dans la bonne direction.

Trop Libre : Au regard de votre expérience, quel est l’avenir du conservatisme aux États-Unis ? Et en France ?

Frédéric Sautet : C’est une question intéressante car le conservatisme est à un tournant important dans son histoire. Aux E-U comme en France, il y a un ras-le-bol de la politique. La droite classique américaine est remise en cause par beaucoup d’électeurs qui veulent des politiciens plus courageux et moins de langue de bois. Certains conservateurs s’en sont rendu compte. Rand Paul, Marco Rubio, Susana Martinez, Scott Walker, Bobby Jindal, ou encore Paul Ryan sont des membres du parti Républicain qui se rapprochent des libertariens. Ils apportent des réponses différentes des conservateurs traditionnels en ce qui concerne la politique d’immigration ou le rôle des E-U dans les conflits internationaux, pour ne citer que deux domaines. Il est fort possible que l’on assiste dans les années à venir à une redéfinition complète du conservatisme aux E-U avec un recentrage sur les valeurs classiques du mouvement (qui sont plus libérales) et un renoncement partiel au conservatisme social et religieux qui a montré ses limites.

Le conservatisme en France fait face à des problèmes similaires. Il est devenu difficile de distinguer les politiques de droite et de gauche tant elles sont semblables. La droite française a le choix entre continuer de nourrir l’étatisme ou s’engager dans les réformes nécessaires pour redresser le pays. Dans tous les cas, un virage vers le libéralisme surprendra tout le monde. En Nouvelle-Zélande, c’est la gauche qui l’a pris en 1984. La droite l’a suivie en 1990. Alors pour la France, qui sait d’où il pourrait venir…

trop-libre.fr

 

IV- Le sursaut improbable ?

 

 

 « Nos institutions fondamentales ne sont plus adaptées au rythme des temps nouveaux ». Ainsi s’exprime le Président Coty le 1er janvier 1958 dans son message aux Français. On connaît la suite. Quelques mois plus tard, emportée par la guerre d’Algérie, la Quatrième République s’effondre et le même Coty fait « appel au plus illustre des Français ». De Gaulle instaure la Cinquième République, rétablit l’autorité de l’Etat et met fin à « la tragédie algérienne » (R. Aron).

En 2014, le champ de ruines de la vie politique française, l’effondrement démocratique d’une France en déclin qui semble tourner le dos à l’Europe après avoir été l’un des moteurs de sa construction laissent une fois encore penser que « nos institutions fondamentales ne sont plus adaptées au rythme des temps nouveaux ». Peut-on alors espérer, comme en 1958, un sursaut national ?

Le champ de ruines de la vie politique

En 2012, François Hollande est confortablement élu président de la République et le Parti socialiste obtient aux législatives une majorité absolue au Palais Bourbon. Deux ans plus tard, il ne reste rien de ce résultat. La cote de popularité du Président est au plus bas, le PS vient de subir deux revers électoraux historiques pour un parti de gouvernement lors d’élections intermédiaires, la majorité présidentielle a volé en éclats : le Front de gauche a eu tôt fait de basculer dans l’opposition, les Verts sont absents du gouvernement de Manuel Valls et la fronde couve au sein du groupe des députés socialistes. Notons au passage que l’effondrement électoral du PS n’a pas profité aux autres partis de gauche qui enregistrent un recul aux européennes – très sensible dans le cas d’EELV – par rapport à leur score de 2009. Plus inquiétant, en dépit de la  « vague bleue » aux municipales, le score médiocre de l’UMP largement devancée par le FN lors du scrutin européen signifie que la droite de gouvernement ne bénéficie d’aucun transfert de voix en provenance des déçus du hollandisme. Les grands vainqueurs sont donc bien l’abstention et surtout le Front national qui tire profit de la stratégie de normalisation de Marine Le Pen. On ne peut plus se contenter du reste d’analyser le vote FN comme un vote protestataire. Une partie de l’électorat choisit délibérément une réponse nationale à la crise.

L’UMPS ou la stratégie de l’accommodement avec le FN

Face à un tel désaveu, on aurait pu espérer une réaction forte des partis de gouvernement. Or il n’en a rien été. Les socialistes ont certes paru abattus le 1er juin mais très vite le Président Hollande a affirmé que rien ne changerait. Quant à l’UMP, elle n’en finit plus de solder les comptes du sarkozysme – dans tous les sens du terme ! – et elle expliquera peut-être lors de son prochain congrès, à l’automne, si elle entend s’allier au FN ou à l’UDI. Plus grave, le score élevé du Front national est désormais intégré dans les stratégies des uns et des autres et la seule question qui préoccupe la classe politique semble être la suivante : qui pour affronter Marine le Pen en 2017 ? 21 avril à l’envers ou à l’endroit ? Certains politologues parmi les plus avisés expliquent que l’électorat se répartit désormais en trois forces d’égale importance : 30% pour la gauche, 30% pour la droite de gouvernement et 30% pour le Front national.

La vie politique française doit s’accommoder d’un tel état de fait et chacun des deux grands partis de gouvernement n’a plus qu’à en tirer les conséquences qui s’imposent. Remarquons que, dans le cadre de ce tripartisme, il n’y a par définition aucune majorité possible, sauf si l’UMP s’allie avec le FN. D’où ses atermoiements : FN ou UDI ? Juste arithmétiquement, ce calcul ne l’est politiquement que sur des enjeux franco-français. Car si l’on élargit le cadre de l’analyse, le système politique français est bien bipolaire mais cette bipolarité ne recoupe pas le clivage gauche/droite traditionnel. Pour dire les choses simplement, certaines forces politiques -  le FN, le Front de gauche et une partie encore de l’UMP – refusent l’approfondissement de la construction européenne tandis que d’autres – EELV, le PS, l’UDI MODEM et la majeure partie de l‘UMP la souhaitent, sans en avoir rigoureusement la même conception. On voit ainsi que le Front de gauche sur les thèmes de la mondialisation et de l’Europe n’a pas grand chose en commun avec le PS et pourtant il a contribué à faire élire François Hollande. Comment l’électeur de Jean-Luc Mélenchon ne pourrait-il pas faire partie des déçus du hollandisme ? On peut affirmer réciproquement qu’en termes d’enjeux européens, une alliance de gouvernement entre l’UMP et le FN n’a rigoureusement aucun sens. Et pourtant la chose fait débat au sein de l’UMP ! En clair le système fossilisé des partis politiques français et la condition de sa survie, le scrutin majoritaire, sont incapables de dégager une majorité cohérente sur les véritables enjeux de gouvernement alors que celle-ci existe manifestement au sein du « pays dans ses profondeurs » ( de Gaulle). Depuis  plus de vingt ans maintenant – ratification du traité de Maastricht en 1992, mise en circulation de l’euro en 2002-, la France a fait démocratiquement le choix d’approfondir la construction européenne mais sa vie politique fonctionne toujours avec les règles adaptées à la bipolarisation classique des débuts de la Cinquième République.

L’élection présidentielle en question

L’objectif du quinquennat instauré en 2000 était de lutter contre la crise de la représentation politique révélée par la répétition des cohabitations depuis 1986. Quatorze ans après, il est clair qu’il n’en a rien été. Pire, l’élection présidentielle qui, avec son scrutin majoritaire à deux tours, continue de fonctionner sur des enjeux franco-français, aggrave cette crise. De ce point de vue, la victoire et le début du quinquennat de François Hollande sont un cas d’école. Prisonnière de règles dépassées qui régissent le scrutin majeur, la politique française est incapable de poser les vrais enjeux et les vraies lignes de clivages. Elle masque même l’opinion majoritaire sur l’Europe – une Europe qu’elle instrumentalise en fonction de considérations intérieures – et elle ne sait pas s’adresser à ceux qui la redoutent et méritent d’être écoutés.

Aucun des deux grands partis ne propose cependant la moindre réforme institutionnelle.  Une seule question monopolise leur énergie : quel candidat choisir pour 2017 ? Comment ? Depuis longtemps ces partis sans militant et sans projet – certains dirigeants socialistes ont confessé qu’en dix ans d’opposition ils n’avaient pas eu le temps de se préparer à l’exercice du pouvoir, trop occupés à se chercher un candidat ! – ne sont plus que des écuries présidentielles repliées sur elles-mêmes qui désespèrent leurs électeurs. De ce point de vue l’histoire de l’UMP depuis deux ans est, elle aussi, un cas d’école. On se croirait revenu aux riches heures de la Quatrième République quand « les petits partis cuisaient leur petite soupe au petit coin de leur feu » (C. de Gaulle).

La France attend un sursaut. S’il ne vient pas d’en haut –  rares sont les voix  comme celle de Xavier Bertrand qui propose d’instaurer un septennat non renouvelable pour changer la donne -, l’histoire nous enseigne que la « France ne fait jamais de réformes sauf à l’occasion des révolutions » (C. de Gaulle) qui la conduisent souvent à se jeter dans les bras de « l’homme providentiel, cette spécificité française selon Stanley Hofmann. Quel est le plus probable des sursauts ?

Vincent Feré, Professeur de Première supérieure (Amiens)

 

V- et... la racaille d’en haut

 

Thomas Fabius interpellé par la police

Le fils du ministre des Affaires étrangères a forcé un barrage de police lundi à Paris.

 

 

Cette fois, ce n'est pas pour un délit d'ordre financier que Thomas Fabius s'est retrouvé lundi encadré par deux policiers. Le jeune homme de 32 ans, par ailleurs poursuivi par deux juges d'instruction du pôle financier du TGI de Paris, a forcé un barrage de police et grillé un feu au volant de son Audi cabriolet. Il est vrai que les forces de l'ordre avaient gêné la progression de l'illustre progéniture en établissant un périmètre de protection pour un incendie rue Saint-Dominique.

Les effectifs de la brigade anticriminalité ainsi que des gardiens de la paix en tenue l'ont alors pris en chasse. Ils l'ont interpellé à hauteur de l'avenue de Villars, à proximité des Invalides. Thomas Fabius a obtempéré, tout en déclinant sa qualité de fils de.... ce qui lui a permis, malgré l'encerclement par les policiers, de dégainer son portable afin d'appeler son avocat. "Ce n'est pas un passe-droit", affirme sérieusement un fonctionnaire de police partie prenante dans cette affaire.

Joint par Le Point.fr, Me Cyril Bonan - collaborateur du cabinet Jean-Michel Darrois, ami de quarante ans de Laurent Fabius, plus jeune Premier ministre de la Ve République - a confirmé une interpellation, "mais pas une arrestation", a-t-il tenu à distinguer. Thomas Fabius a été "escorté" par les policiers jusqu'au commissariat central du 7e. Il a été interrogé sans avoir êté placé en garde à vue. Il est ressorti libre en fin d'après-midi.

Source : lepoint.fr

A rappeler que Thomas Fabius est dans le viseur de la justice à cause de son appartement, acheté 7 millions d'euros alors qu'il n'est pas imposable sur le revenu. Le fils du ministre a expliqué avoir financé l'achat grâce à ses gains aux jeux. La justice a ouvert une enquête pour "faux", "escroquerie" et "blanchiment".

 

Dati déforme les faits

 

 

DETECTEUR DE MENSONGES - Après les révélations du Canard enchaîné, Rachida Dati s'est défendue en une série de 18 tweets. Mais dans ces démentis figurent des approximations et des éléments faux. Explications.

Selon le Canard enchaîné paru mercredi, l'UMP rembourserait 10.000 euros de factures téléphoniques par an à Rachida Dati. Et le parti rémunèrerait une de ses collaboratrices à hauteur de 7.000 euros par mois ; l'UMP lui aurait aussi remboursé 9.000 euros de billets de train et 4.000 euros de billets d'avion en 2013. Des révélations qui ont provoqué la colère de la députée européenne, qui s'est traduit par la publication de 18 messages sur son compte Twitter pour attaquer ceux qu'elle pense être à l'origine de ces fuites et pour tout démentir. Sauf que ses affirmations sont des approximations. Voire des contrevérités.

La collaboratrice payée par l'UMP

Ainsi, Rachida Dati assure que "jamais" elle n'a eu de "collaborateur payé par l'UMP!" Or, selon nos informations, confirmées par un ancien vice-président du parti et par un ancien secrétaire général, la fidèle collaboratrice de l'ancienne ministre de la Justice était bien salariée du parti jusqu'en 2012.

Cette collaboratrice a tenu à donner sa version des faits au JDD.fr : oui, elle a bien un contrat de travail à l'UMP, mais en tant que responsable des 26 fédérations professionnelles du parti, et cela depuis 2009. Mais pas en tant que "collaboratrice" de Rachida Dati. Parallèlement, elle est élue du 7e arrondissement et sa délégation comprend le budget, la petite enfance, la communication et les relations avec le Conseil de Paris. "C'est vrai que je fais la communication de Rachida Dati aussi. Et tout ce que je fais en plus est bénévole. Je ne touche pas un centime!", martèle-t-elle, expliquant que cela tient de son engagement politique et de sa proximité avec Dati. Et d'ajouter : "Contrairement à d'autres, je n'ai pas de boîte de conseil!"

Les transports

Rachida Dati est, là encore, inexacte. Certes, les députés européens n'ont pas droit à la gratuité des transports. D'abord les députés français ont bien droit à une carte leur permettant d'avoir des voyages en train gratuits en première classe, mais il y a un plafond de 3.000 euros par an. Le Parlement européen est en fait plus généreux : les déplacements (en classe affaires, en train première classe) des eurodéputés sont remboursés lorsqu'il s'agit d'un trajet entre leur circonscription et le lieu du Parlement, Bruxelles ou Strasbourg. Pour les voyages dans les autres pays de l'Union, le Parlement rembourse les transports jusqu'à hauteur de 4.243 euros par an.

L'abonnement à l'AFP

En plus de ce tweet, la maire du 7e arrondissement a envoyé un SMS à un journaliste de l'AFP pour expliquer que "l'abonnement téléphonique intègre un abonnement au fil AFP (qui est un peu cher!) pour avoir les dépêches de presse." Renseignements pris auprès de l'Agence France-Presse elle-même, il faut être précis sur le coût d'un abonnement à l'agence. "L'UMP est abonnée comme beaucoup de partis à l'AFP, mais elle doit payer quelque chose comme 1.200 euros par mois pour obtenir un accès, puis 120 euros par mois par accès supplémentaire", explique-t-on.

En clair, l'abonnement de Rachida Dati pour obtenir les dépêches ne coûte que 120 euros par mois à l'UMP. Soit 1.440 euros par an. On est loin des 10.000 euros évoqués par le Canard et que Rachida Dati ne conteste pas. Dire que ce chiffre impressionnant est dû à un abonnement AFP, "c'est faux", rétorque l'agence. Il est possible par contre que l'ancienne Garde des Sceaux consulte ces dépêches à l'étranger, lors de déplacements. Ce qui, là, peut coûter très cher, mais en facture téléphonique, pas dans le tarif de l'AFP, qui ne change pas dans ce cas.

Vivien Vergnaud - leJDD.fr

 

 

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I
Enfin, depuis l'affaire Cazhuac, on comprend pourquoi Singapour n'a pas trop de soucis dans ce monde de Greeds!
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