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Le scandale Volkswagen aura des conséquences bien pires que celui d'Enron

Publié par medisma sur 1 Novembre 2015, 21:01pm

Volkswagen, pire encore qu’Enron

Le scandale qui affecte le constructeur allemand aura des conséquences bien pires que celui qui engloutit Enron en 2001

“Das Auto”, cette publicité prononcée à l’envi pour vanter les mérites des voitures du Groupe Volkswagen sur tous les médias du monde n’a d’équivalent dans le paradoxe que le prix de la meilleure entreprise américaine “the best of the best” décerné à Enron par Goldman Sachs le 9 octobre 2001, juste quelques mois avant sa déconfiture. Mais il y a de bonnes raisons de penser qu’au-delà des similitudes entre les deux scandales, celui qui affecte Volkswagen aura des conséquences bien pires que celui qui engloutit en son temps non seulement Enron, mais aussi la vénérable firme d’audit Arthur Andersen. Le scandale est né chez Enron de manipulations comptables massives qui transformaient des pertes conséquentes en bénéfices volumineux. Il s’agissait bien d’une fraude délibérée qui a entamé l’épargne de milliers d’investisseurs.

Mais c’est la santé de dizaines de millions de personnes qui a pu être affectée par les émissions toxiques des millions de véhicules équipés du logiciel de Volkswagen qui falsifiait leur importance, et notamment celle d’enfants et de personnes souffrant de troubles respiratoires. Les moteurs diesels dont le degré de pollution était 40 fois supérieur à ce qu’indiquaient les tests de contrôle, ne constituaient que 5 % des véhicules automobiles aux États-Unis, où la fraude a été découverte, mais 50 % des immatriculations de véhicules individuels en Europe.

“Il est fort probable que les pertes dont Volkswagen aura à souffrir dépasseront largement celles qu’Enron dut in fine reconnaître”

Ainsi, il est fort probable que les pertes dont Volkswagen aura à souffrir dépasseront largement celles qu’Enron dut in fine reconnaître : aux 18 milliards de dollars déjà provisionnés au titre d’une amende qu’elle aurait à verser à l’Agence Américaine de Protection de l’Environnement, s’ajouterait le montant des amendes que Volkswagen devra payer à tout ou partie des États américains, et celui des “class actions” entamées par les clients et les dealerships dont la valeur des véhicules et des franchises aura diminué, sans compter les conséquences financières de la fraude dans les autres pays que les États-Unis.

De même que l’affaire Enron a commencé à écorner la réputation de toute l’industrie financière, bien avant la crise financière des subprimes, la fraude de Volkswagen devrait non seulement ternir l’image de la firme, mais aussi entacher la réputation de toute l’industrie allemande, fer de lance de l’économie outre-Rhin, sans compter d’autres dommages collatéraux comme les dizaines de milliers d’emplois à risque, et la disparition d’un des principaux leviers des gouvernements pour réduire les émissions de CO2. Voilà pourquoi de ces deux scandales qui impliquent une fraude volontaire et une intention criminelle délibérée, l’industriel risque d’être bien pire que le financier.

Par Bertrand Jacquillat

Source : lenouveleconomiste.fr

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