En 1919, 20 policières appelées « Sheriffettes » ont prêté serment pour surveiller les maillots de bain des baigneuses sur la plage de Rockaway, à Queens, New York. Ce n’était qu’un nouvel épisode de la guerre des plages en cours entre les femmes et les autorités – et pas seulement à New York.
Cette même année, un policier fut réprimandé par un juge pour avoir arrêté une femme qui portait un maillot de bain sous une jupe et un sweater. Elle marchait le long d’Ocean Parkway avec son mari et s’entendit ordonner de rentrer à la maison et de se changer en tenue complète de ville. Le policier aurait regardé sous sa jupe pour vérifier ce qu’elle portait. Le juge lui dit qu’il avait pas à le faire et a rejeté l’accusation.
En 1921, une baigneuse à Atlantic City, dans le New Jersey, est arrêtée pour porter ses bas roulés en dessous des genoux et pour avoir refusé de les remonter. Elle riposte lors de son arrestation en donnant un coup de poing dans l’œil du policier.
En 1921 une loi fut promulguée à Hawai’i, stipulant qu’aucune personne de plus de 14 ans ne pourrait apparaître en maillot de bain à moins d’être « couverte convenablement par un vêtement extérieur atteignant au moins les genoux. » Les femmes commencèrent à porter des serviettes autour de la taille ou à s’envelopper d’imperméables.
Ce fut le point culminant d’un long débat sur la pudeur vestimentaire, qui ciblait principalement les femmes.
À la fin du XIXème siècle, la baignade, d’affaire de santé, devint objet de plaisir. A ce stade, les genres se séparèrent : les hommes nageaient avec les hommes, les femmes avec les femmes, et rarement ensemble.
Jusqu’au début du XXème siècle, les tenues de bain féminines étaient encombrantes, avec de hauts cols, des manches longues, des jupons et des pantalons. Elles étaient souvent en laine.
Mais au tournant du siècle, les encolures ont baissé et les bras ont commencé à se découvrir. En réponse, les stations balnéaires édictèrent des codes régissant l’apparence des maillots de bain, en particulier la longueur des jupes, dans l’intérêt de la préservation de la pudeur.
Le maillot de bain une pièce, rendu célèbre par la nageuse, actrice de vaudeville et star de cinéma Annette Kellerman, fut légalement interdit dans certaines parties des USA. En 1908, Kellerman fut arrêtée pour outrage public à la pudeur sur la page de Revere à Boston, dans le Massachusetts.
Ces apologies des jupes mettent en danger la moralité des enfants. La police doit intervenir et arrêter ces conduites scandaleuses.
Le Washington Post, 1907
La ville n’a pas le droit de me dire comment je dois m’habiller. Ce n’est pas leur affaire. Je préfère aller en prison.
Louise Rosine, 1921
Ce fut la longue guerre civile des maillots de bain.
« SPLASH! A HISTORY OF SWIMWEAR » (« SPLASH ! UNE HISTOIRE DES MAILLOTS DE BAIN » ) – RICHARD MARTIN AND HAROLD KODA
Mais au début des années 1930, la tempête autour des maillots de bain semblait être retombée. Cette décennie a vu une augmentation de l’accent mis sur la valeur pratique de la santé personnelle et de l’exercice physique, et les femmes pouvaient enfin se débarrasser du maillot de bain incommode du passé pour quelque chose de plus pratique.
Amanda Uren
Wolfgang Wild
Merci à « Skirting the Skirts at the Bathing Beach »
Merci à Tlaxcala
Source: http://mashable.com/2015/05/27/swimsuit-police/#Qfl1YBO7kkqL
Photo: 12 juillet 1922: A Chicago, Illinois, deux femmes sont arrêtées pour avoir défié un édit interdisant les « maillots de bain raccourcis » sur les plages. Image: Bettmann / CORBIS
via: http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=18800
Publié par reseauinternational.net