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Juger les crimes de guerre US

Publié par medisma sur 12 Mars 2019, 21:43pm

Chelsea Manning, qui a bravement dénoncé les atrocités commises par l’armée US, est de nouveau emprisonnée dans une prison étatsunienne. Lors de la Journée Internationale de la Femme, le 8 mars 2019, elle a été incarcérée dans le centre de détention fédéral d’Alexandrie, en Virginie du Nord, pour avoir refusé de témoigner devant un grand jury. Son emprisonnement peut s’étendre jusqu’au terme du Grand Jury, peut-être 18 mois, et les tribunaux pourraient permettre la formation de futurs grands jurys, qui pourraient la faire emprisonner à nouveau.

Chelsea Manning a déjà payé un prix extraordinairement élevé pour avoir sensibilisé le public aux atrocités commises dans les guerres de choix que les États-Unis ont menées en Irak et en Afghanistan. Chelsea Manning était soldat de l’armée US et ancienne analyste du renseignement US. Elle a déjà témoigné, devant le tribunal, de la façon dont elle avait téléchargé et diffusé des documents gouvernementaux révélant des informations classifiées qu’elle croyait représenter des crimes de guerre possibles. En 2013, elle a été reconnue coupable par une cour martiale et condamnée à 35 ans de prison pour avoir divulgué des documents gouvernementaux à Wikileaks. Le 17 janvier 2017, le président Obama a commué sa peine. En mai 2017, elle a été libérée d’une prison militaire après avoir purgé sept ans de prison.

« L’endroit où tu te tiens détermine ce que tu vois« .

Chelsea Manning, en vertu de son travail passé d’analyste au sein de l’armée US, a étudié attentivement les images de ce qui ne peut être décrit que comme des atrocités contre des êtres humains. Elle a vu des civils tués, sur son écran, et sa conscience ne lui permait pas d’ignorer ce dont elle a été témoin, de changer de chaîne en quelque sorte. Une scène de carnage a eu lieu le 12 juillet 2007 en Irak. Chelsea Manning a mis à la disposition du monde entier les images et le contenu audio en noir et blanc d’un hélicoptère de combat US tirant indistinctement sur des civils irakiens. Douze personnes ont été tuées, dont deux journalistes de Reuters.

Ce qui suit fait partie du dialogue à partir des images vidéo classifiées de l’armée US du 12 juillet :

Soldat US 1 : OK, on tire.

Soldat US 4 : Prévenez-moi quand vous les aurez.

Soldat US 2 : Tirez. Allumez-les tous.

Soldat US 1 : Allez, feu !

Soldat US 2 : Continuez à tirer. Continuez à tirer. Continuez à tirer. Continuez à tirer.

Soldat US 2 : OK, nous venons d’éliminer les huit individus.

Amy Goodman a décrit la partie suivante de la vidéo :

Amy Goodman : Quelques minutes plus tard, la vidéo montre les forces US en train d’observer un van se garer pour évacuer les blessés. Ils ouvrent le feu de nouveau, tuant plusieurs autres personnes et blessant deux enfants à l’intérieur de la camionnette.

Soldat US 2 : Bushmaster, Crazy Horse. Nous avons des individus qui vont sur les lieux, on dirait qu’ils ramassent des corps et des armes.

Soldat US 1 : Laissez-moi intervenir. Je peux tirer ?

Soldat US 2 : Roger. Break. Crazy Horse un-huit, demandons permission d’intervenir.

Soldat US 3 : Ils ramassent les bléssés ?

Soldat US 1 : Oui, nous essayons d’obtenir la permission d’intervenir. Allez, laissez-nous tirer !

Soldat US 2 : Bushmaster, Crazy Horse un-huit.

Soldat US 1 : Ils l’emmènent.

Soldat US 2 : Bushmaster, Crazy Horse un-huit.

Soldat US 4 : Ici Bushmaster 7, allez-y.

Soldat US 2 : Roger. On a un 4×4 noir ou un camion Bongo qui ramasse les corps. Je demande la permission d’engager le combat.

Soldat US 4 : Bushmaster sept, bien reçu. Ici Bushmaster 7, bien reçu. Engagez.

Soldat US 2 : Un-huit, allez-y. À vous.

Soldat US 1 : Allez !

Soldat US 2 : La voie est libre.

Soldat US 1 : Nous nous engageons.

Soldat US 3 : Je les ai eus.

Soldat US 2 : Il devrait y avoir une camionnette au milieu de la route avec 12 à 15 corps.

Soldat US 1 : Ah ouais, regarde ça. En plein dans le pare-brise ! Ha !

Dans le même segment, Democracy Now a demandé à l’ancien lanceur d’alerte étatsunien Dan Ellsberg de commenter la sortie de la vidéo.

« Quels étaient les critères qui ont conduit à le nier au public ? Et comment n’ont-ils pas honte quand nous voyons les résultats ? Quelqu’un sera-t-il tenu responsable pour avoir dissimulé à tort des preuves de crimes de guerre dans cette affaire… ? » a demandé Ellsberg.

Les révélations de Chelsea Manning ont également permis de sensibiliser le public au massacre de Granai en Afghanistan. Le 4 mai 2009, les forces talibanes ont attaqué les forces US et afghanes dans la province de Farah en Afghanistan. L’armée US a appelé à des frappes aériennes sur les bâtiments du village de Granai. Un bombardier B-1 de l’U.S. Air Force a largué des bombes de 2 000 lb et 500 lb, tuant environ 86 à 147 femmes et enfants.

L’armée de l’air US a une cassette vidéo du massacre de Granai. M. Ellsberg a demandé au président Obama d’afficher la bande vidéo plutôt que d’attendre de voir si Wikileaks allait la publier. A ce jour, la vidéo n’est toujours pas sortie. Apparemment, un employé mécontent de Wikileaks a détruit les images.

Sans les courageuses révélations de Chelsea Manning, certaines atrocités de l’armée US auraient pu être gardées secrètes. Ses révélations ont également joué un rôle clé dans la révélation de l’approbation par les États-Unis du coup d’État de 2009 contre le gouvernement élu du Honduras et des relations des États-Unis avec les dictateurs et les oligarques au Moyen-Orient, qui ont contribué à déclencher les rébellions du Printemps Arabe.

Avant son arrestation en 2010, Chelsea Manning a écrit :

« Je veux que les gens voient la vérité, peu importe qui ils sont. Parce que sans information, vous ne pouvez pas prendre des décisions éclairées en tant que public« .

Les actions courageuses et fondées sur des principes de Chelsea Manning nous aident à contrôler nos peurs. Nous devons chercher à mettre fin aux crimes de guerre en Afghanistan, en Irak et dans d’autres régions où les États-Unis terrifient et tuent des civils.

Par Kathy KELLY

Source Judging U.S. War Crimes

 

VIDEO-CHOC :  L'UNE DES BAVURES DE L'ARMEE US EN IRAK EN 2007  (FRANCE2)

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