Selon le magazine Forbes, 332 personnes ont perdu, cette année, leur statut de milliardaire. Avec 40 milliards de dollars de fortune personnelle, Bill Gates, co-fondateur de Microsoft, est le plus riche des 793 milliardaires existant dans le monde.
2 000 milliards de dollars partis en fumée. C’est ce qu’ont perdu depuis un an les
milliardaires de la planète, selon le classement que publie le magazine économique américain Forbes.
Le monde est aujourd’hui un véritable désert en matière de richesse.
Comme c’est le cas pour nous, les communs des mortels, les gens les plus riches du
monde ont connu un désastre financier au cours des douze derniers mois, et seulement 793 personnes figurent actuellement sur notre liste des milliardaires du monde - 30 % de moins que l’an
dernier.
Parmi les 1125 milliardaires recensés l’an dernier, 373 ont disparu du classement, dont 355 suite à la réduction de leur fortune et 18 pour cause de décès. Nous accueillons 38 nouveaux et nous
retrouvons trois nababs qui ont réussi à reconquérir leurs fortunes. C’est la première fois depuis 2003 que le nombre de milliardaires diminue dans le monde.
Les gens les plus riches du monde se sont aussi beaucoup appauvris. En effet, leur
fortune totale s’élève à 1,9 trillions d’euros, soit 1,5 trillions de moins que l’an dernier. Leur patrimoine net moyen a diminué de 23 % pour passer à 2,3 milliards d’euros. Il faut remonter
jusqu’en 2003 pour trouver une moyenne aussi faible.
Bill Gates a perdu 13,9 milliards d’euros mais retrouvé son titre d’homme le plus
riche du monde. Warren Buffet, No. 1 l’an dernier, a vu sa fortune diminuer de 19,4 milliards d’euros suite à la chute des actions de Berkshire Hathaway, qui ont perdu pratiquement 50 % de leur valeur en 12 mois, mais il a réussi à limiter les dégâts et n’a perdu qu’une place pour terminer au
No. 2. Carlos Slim Helú, géant mexicain des télécoms, a lui aussi perdu 19,4 milliards d’euros et cédé une place pour terminer au No. 3.
Peu de milliardaires ont réussi à échapper au carnage, que leur fortune provienne de la bourse, des matières premières, de l’immobilier ou de la technologie. Même ceux qui dirigent des entreprises rentables ont été frappés par le gel des marchés du crédit, l’affaiblissement des dépenses des ménages ou la chute des devises.
Le plus grand perdant du monde, en euros, cette année, était aussi le plus grand gagnant l’an dernier. Il s’agit de l’Indien Anil Ambadi, qui a vu s’envoler 24,8 milliards d’euros, soit 76 % de sa fortune après l’effondrement des actions de ses différentes entreprises - Reliance Communications, Reliance Power et Reliance Capital.
Ambani est l’un des 24 milliardaires indiens plus pauvres qu’il y a un an, à une exception près. 29 autres Indiens ont totalement perdu leur statut de milliardaires suite à l’effondrement de la bourse indienne, qui a perdu 44 % de sa valeur au cours des douze derniers mois alors que la roupie indienne a reculé de 18 % par rapport au dollar. L’Inde n’est plus la pépinière de milliardaires qu’elle était en Asie. C’est la Chine qui détient actuellement ce titre avec 28 milliardaires.
La Russie est devenue l’épicentre de l’effondrement du marché des matières premières, et a perdu 55 milliardaires, soit deux tiers de ses effectifs 2008. Parmi eux, citons Dmitry Pumpyansky, industriel de la région de l’Oural, riche en minéraux, qui a perdu 3,9 milliards suite à la chute du cours des actions de TMK, sa société de fabrication de tuyauteries, qui ont perdu 84 % de leur valeur. Adieu aussi à Vasily Anisimov, père d’Anna Anisimova (version moscovite de Paris Hilton), qui a perdu 2,5 milliards d’euros suite à la dépréciation de la valeur de son portefeuille immobilier et de son entreprise Metalloinvest Holding, l’une des plus grandes sociétés d’extraction et de transformation de minerais en Russie.
Il y a douze mois, Moscou avait dépassé New York comme capitale mondiale des milliardaires, avec 74 nababs contre 71 pour New York. Aujourd’hui, il en reste 27 à Moscou et 55 à New York.
Après avoir perdu du terrain depuis quelques années, les États-Unis retrouvent leur position dominante au niveau des grandes fortunes. Les Américains représentent en effet 44 % de la fortune totale et occupent 45 % des places sur notre liste, soit une progression de sept et trois pour cent respectivement par rapport à l’an dernier. Mais on y trouve malgré tout 110 milliardaires en moins que l’an dernier.
Ceux dont la fortune est liée à Wall Street ont été particulièrement touchés. Maurice (Hank) Greenberg, ancien directeur d’AIG, a perdu pratiquement la totalité de sa fortune de 1,5 milliards d’euros lorsque le géant des assurances a dû être repêché par le gouvernement américain. Aujourd’hui, Greenberg vaut moins de 77,5 millions d’euros. Sandy Weill, ancien président de Citigroup, a également disparu de la liste.
L’an dernier, on comptait 39 milliardaires américains dans la gestion de fonds spéculatifs. Cette année, il en reste 28. Douze magnats américains dans le secteur des fonds d’investissement ont disparu de la liste.
Stephen Schwarzman, de Blackstone Group, qui a perdu 3,1 milliards d’euros et Henry Kravis de Kohlberg Kravis & Roberts, qui a perdu 1,9 milliards d’euros, conservent leur statut de milliardaires malgré la contraction de leur fortune.
Au plan mondial, 80 des 355 personnes ne figurant plus sur notre liste cette année doivent leur fortune au secteur financier ou des investissements.
656 milliardaires ont perdu de l’argent au cours de l’année alors que 44 ont réussi à augmenter leur fortune. Ces derniers ont su répondre aux attentes des consommateurs soucieux de leur budget (comme Tadashi Yanai des magasins discount Uniqlo), ont anticipé le krach (l’investisseur John Paulson) ou ont vendu leurs titres juste au bon moment (Guy Laliberte de Cirque du Soleil).
Mais reste-t-il un secteur dans lequel on peut encore faire fortune aujourd’hui ? Les 38 nouveaux milliardaires nous donnent quelques indices. Parmi les noms à suivre, citons le Mexicain Joaquín Guzmán Loera, l’un des plus grands fournisseurs de cocaïne aux États-Unis; le Chinois Wang Chuanfu dont la société BYD Co. a commencé à vendre des voitures électriques en décembre et l’Américain John Paul Dejoria, qui a fait mousser le monde avec ses shampooings Paul Mitchell et l’a fait voir double avec sa téquila Patrón.
SOURCE : Forbes
Le classement 2009 des 25 premières fortunes mondiales est le suivant :
Rank |
|||||
1 |
United States |
53 |
40.0 |
United States |
|
2 |
United States |
78 |
37.0 |
United States |
|
3 |
Mexico |
69 |
35.0 |
Mexico |
|
4 |
United States |
64 |
22.5 |
United States |
|
5 |
Sweden |
83 |
22.0 |
Switzerland |
|
6 |
Germany |
89 |
21.5 |
Germany |
|
7 |
India |
51 |
19.5 |
India |
|
8 |
India |
58 |
19.3 |
United Kingdom |
|
9 |
Germany |
87 |
18.8 |
Germany |
|
10 |
Spain |
73 |
18.3 |
Spain |
|
11 |
United States |
61 |
17.8 |
United States |
|
12 |
United States |
59 |
17.6 |
United States |
|
12 |
United States |
54 |
17.6 |
United States |
|
12 |
United States |
65 |
17.6 |
United States |
|
15 |
France |
60 |
16.5 |
France |
|
16 |
Hong Kong |
80 |
16.2 |
Hong Kong |
|
17 |
United States |
67 |
16.0 |
United States |
|
18 |
Sweden |
61 |
14.5 |
Sweden |
|
19 |
United States |
73 |
14.0 |
United States |
|
19 |
United States |
68 |
14.0 |
United States |
|
21 |
France |
86 |
13.4 |
France |
|
22 |
Saudi Arabia |
54 |
13.3 |
Saudi Arabia |
|
23 |
Germany |
65 |
13.2 |
Germany |
|
24 |
Canada |
51 |
13.0 |
Canada |
|
25 |
United States |
44 |
12.3 |
United States |