Les événements sanglants anti-français de Fès du 17, 18 et 19 Avril 1912
L’acte du protectorat français au Maroc fut signé le 30 mars 1912.
Le malaise répandu au sein de la population marocaine annonçait les prémices d’une explosion populaire spontanée à venir.
Elle se produisit Le 17 avril .
Ce jour là, dans les rues tortueuses de la capitale, on percevait déjà les signes avant-coureurs d’une révolte en gestation : des attroupements inaccoutumés d’Askris sur les places publiques étaient aisément visibles, des rassemblements hostiles se formaient au passage des français et des injures étaient souvent proférées à leur encontre.
A 13H, deux tabors se révoltèrent, refusant d’obéir à leurs instructeurs français. Ils se dirigèrent en députation au palais du Sultan où ils furent éconduits. Au retour à leurs casernes, ils surprirent et massacrèrent leurs officiers et sous-officiers français, les poursuivant jusqu’au centre-ville.
Encouragés par les you-you stridents des femmes juchées sur les terrasses, acclamés par la population qui leur indiquait les maisons où s’abritaient les français, les mutins y pénétraient pour les abattre. Des crieurs, installés aux carrefours invitaient les gens à délivrer le Sultan, prisonnier des français.
Une foule immense, en délire et excitée, se joignit aux Askris révoltés. Des détonations retentissaient de toutes parts ; on défonçait les portes ; des hurlements émanaient de toute la ville et l’émeute grandissait, se propageant de proche en proche pour toucher l’ensemble de la capitale.
Le Mellah fut mis à sac : la rue principale n’était plus qu’un monceau de décombres fumants. Tout y fut razzié, détruit et calciné. Une atmosphère funèbre enveloppait cet espace jadis animé.
« Une cinquantaine de cadavres juifs furent retrouvés, plus du double gisait encore sous quatre mètres de décombres. Ces décombres, dans des rues entières, s’élevaient à la hauteur d’un premier étage !….Une fumée âcre, mêlée de vapeurs chaudes, montait de cet amas de débris.
Le plus violent des tremblements de terre n’eût pas composé un tableau d’horreur plus effrayant et plus lugubre ».
La population juive, ayant échappé à la mutinerie, fut momentanément recueillie au palais du Sultan.
Dés le 19 avril, les secours affluèrent de Meknés : Le 22 avril, le général Moinier en personne arriva à Fés à la tête de trois bataillons et le calme fut rétabli.
Ces événements sanglants des journées du 17, 18 et 19 avril 1912, coûtèrent à la France soixante-huit tués et soixante-douze blessés. Le nombre de tués et blessés parmi la population marocaine resta indéterminé.
Aussitôt, l’état de siège fut proclamé et des perquisitions à domicile entreprises. Une amende de deux cent mille douros frappa la population fassie pour sa contribution à la révolte et quarante huit mutins, condamnés à mort, furent fusillés. Le Sultan apeuré, désavoua publiquement le geste des révoltés.
A la suite de ces journées tragiques, de graves dissentiments ne tardèrent pas à se produire entre Monsieur Regnault, ministre plénipotentiaire au Maroc et le général Moinier, commandant en chef des forces d’occupation.
Et c’est dans ces conditions que le choix d’un résident général de la France se porta le 27 avril 1912 sur le général Lyautey, commandant des forces françaises aux frontières algéro-marocaines.
Lyautey arriva à Fès le 24 mai 1912, dans une capitale en pleine effervescence, menacée par les tribus rebelles environnantes.
« J’arrivai à Fès en pleine insurrection. Je campe en pays ennemi. Après mon arrivée dans la capitale du Nord, j’y suis littéralement assiégé », affirma le général aussitôt parvenu à sa résidence.
Quant à Moulay Hafid, il voulait absolument
abdiqué. Il se savait haï de son peuple….Et il finira par abdiquer au profit de son frère Moulay Youssef (Photo
ci-contre)
Mais la situation demeurait insoutenable pour la France des décennies durant
Mais la situation demeurait insoutenable pour la France des décennies durant
Mais la situation demeurait insoutenable pour la France des décennies durant
Medisma